Diète cétogène

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La diète cétogène est un régime alimentaire à très basse teneur en glucides. Le gras métabolisé crée un état de cétose. Elle est souvent utilisée dans le cadre d'amaigrissements par régimes hyperprotéinés. Elle est aussi proposée pour traiter l'épilepsie en donnant généralement 3-4 grammes de gras pour 1 gramme de glucide et protéine combinés : 88 % de gras, 10 % de protéines et 2 % de glucides.

Description

La diète prescrit une alimentation riche en gras et restreint considérablement les glucides. Comme les matières grasses deviennent la première source d'énergie pour le corps, des corps cétoniques s'accumulent dans le cerveau, ce qui peut réduire les symptômes de l'épilepsie. La diète est généralement considérée plus efficace chez les enfants que chez les adultes, particulièrement lorsque les anticonvulsants sont inefficaces (20 % à 30 % des patients) ou carrément contre-indiqués. Des données datant des années 1920 et 1930 ainsi que plus récentes démontrent les mêmes résultats. La diète est plus restrictive chez les adultes.

Les aliments utilisés dans ce régime alimentaire sont, entre autres le beurre, la crème, la mayonnaise et le beurre d'arachide. Les glucides, présents surtout dans le pain et les féculents, sont éliminés. Les liquides ainsi que les calories sont restreints pour aider à l'accumulation des corps cétoniques. Même si à première vue elle semble similaire, elle comporte quelques différences notables par rapport au régime de Atkins. La diète cétogène a été utilisée autant pour les patients épileptiques que comme régime à faible teneur en glucide.

Les effets possibles à long terme :

La diète est généralement enrichie de calcium, vitamine D, fer et acide folique.

Parmi les raisons pour lesquelles ce régime n'a pas été adopté massivement par les médecins se trouvent :

  • Un manque d'étude en double aveugle (voir plus bas)
  • Inquiétude quant au respect de la diète par le patient
  • Inquiétude quant à une potentielle déficience nutritionnelle
  • Il est possible que les premiers anticonvulsants étaient statistiquement plus efficaces que la diète pour les nouveaux patients mais qu'ils fonctionnent sur des groupes de population différents
  • Manque de connaissance et d'un diététicien pour superviser les enfants sur la diète

Études scientifiques

Une étude conduite par l'université Johns Hopkins[1] a rapporté que 50 % des patients ont eu une baisse de 50 % ou plus des crises, 29 % rapportant une baisse de 90 % ou plus. Ces patients avaient auparavant essayé en moyenne six médicaments anticonvulsivants différent. Le taux de succès des patients qui ont répondu avec succès à la médication n'a pas été mesuré dans cette étude, et ne semble pas l'être dans les études plus récentes. Il semble y avoir une réticence à utiliser cette méthode autrement qu'en dernier recours. Le taux de succès peut donc être moindre, égal ou supérieur à ceux qui n'ont pas de succès avec les anticonvulsivants. Il est possible que la diète et les anticonvulsivants soit efficace sur des segments différents de la population. Statistiquement, approximativement la moitié des patients voient une diminution du nombre de crises d'au moins 50 %[réf. nécessaire].

La diète a démontré son efficacité là où plusieurs médicaments contre l'épilepsie ont échoué. Il existe hypothétiquement des cas où la diète est moins efficace que les médicaments. Lorsqu'un antiépileptique échoue, il y a de grandes chances que les autres types de médication soient aussi peu efficaces. Par ailleurs, lorsque la diète fonctionne, les résultats sont souvent rapides, en quelques jours après la mise en œuvre, et très importants. 75 % des répondeurs le sont sous 15 jours de régime[réf. nécessaire].

Elle demande toutefois une organisation familiale assez importante pour la préparation des repas de l'enfant à partir de recettes types fournies par les diététiciens des hôpitaux. Il faut notamment veiller à ce que l'enfant ne consomme ni sucreries, ni boissons sucrées, ni pain, etc. Tout le repas est contrôlé et pesé au gramme près. Un régime est conduit généralement quand il fonctionne pour deux ans.

Études en double aveugle

L'absence d'étude en double aveugle est l'une des raisons prévenant l'acceptation à grande échelle par le corps médical. En effet, les théories reposant uniquement sur des résultats empiriques ont peu de valeur au sein de la communauté scientifique. Les études en double aveugle aident à éliminer :

  • L'effet placebo ;
  • La rémission spontanée ;
  • Les attentes des chercheurs qui peuvent altérer les observations ;
  • Les chercheurs qui altèrent la réponse des patients par le langage corporel, le ton de voix, etc.

Une étude en double aveugle de la diète cétogène publiée en 2009 et concernant le syndrome de Lennox-Gastaut ne montrait pas de différence significative avec le placebo, bien qu'il existait une possible tendance à la réduction des crises[2].

Recherche et variantes

La diète normalement mentionnée dans un contexte de traitement d'épilepsie est le protocole classique de l'hôpital Johns Hopkins avec un rapport de 4:1 gras pour protéine avec glucides[3],[4] mais il existe plus d'un type de diète cétogène. Il existe aussi le protocole de l'hôpital Sanggye Paik (aussi 4:1) développé pas les Drs Kim et Park, la diète à triglycéride à chaîne moyenne[5], le régime de Atkins[6], et la supplémentation avec des gras polyinsaturés[7].

Notes et références

  1. http://www.hopkinsmedicine.org/press/1998/DECEMBER/981207.HTM
  2. (en)Freeman JM. « A blinded, crossover study of the efficacy of the ketogenic diet » Epilepsia 2009. PMID 18717710
  3. (en) étude conduite par l'université Johns Hopkins
  4. Johns Hopkins
  5. (en) P. R. Huttenlocher, « Medium-chain triglycerides as a therapy for intractable childhood epilepsy », Neurology, vol. 21, no 11,‎ , p. 1097-103 (PMID 5166216)
  6. (en) Eric H. Kossoff, « Efficacy of the Atkins diet as therapy for intractable epilepsy », Neurology, vol. 61, no 12,‎ 23 december, 2003, p. 1789-91 (PMID 14694049, lire en ligne)
  7. (en) Alan W.C. Yuen, Josemir W. Sander, Dominique Fluegel, Philip N. Patsalos, Gail S. Bell, Tony Johnson et Matthias J. Koepp, « Omega-3 fatty acid supplementation in patients with chronic epilepsy: A randomized trial », Epilepsy & Behavior, vol. 7, no 2,‎ , p. 253-8 (PMID 16006194, DOI 10.1016/j.yebeh.2005.04.014)

Voir aussi

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Liens externes

Études