Discussion:Bourbon pointu

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L'ajout qui a été fait concernant la découverte dans les bois de Bourbon en 1711 concerne le café primitif de Bourbon, à distinguer du café Moka. Il me semble que les termes Bourbon pointu et café Leroy désignent plutôt une mutation ultérieure, qui serait une hybridation du café primitif et du Moka d'après Prosper Ève, que je suis précisément en train de lire. Aussi, je crois que le passage ajouté ici devrait aller sur la page Café Bourbon, dont la phrase d'introduction est sûrement fautive. Il y a de quoi se perdre, en vérité. Thierry Caro (d) 27 août 2008 à 22:58 (CEST)[répondre]

J'ai réorganisé un peu. C'est finalement sur Café marron que l'ajout devrait être fait. Thierry Caro (d) 27 août 2008 à 23:21 (CEST)[répondre]

Précision complémentaire à mes modifications[modifier le code]

Il y avait 2 variété de café en 1711, le café marron dont tu parle et le bourbon pointu, d'ailleurs identifié sous ce nom par la compagnie des Indes dès 1718, café qu'elle voulait interdire pour uniformiser sa production avec le "bourbon rond".

"La variété locale de café, [...] bourbon pointu [...] quoique fort bon [...] et les parisiens encore que l'appréciant préféraient, et ho combien ! Le café d'Arabie. Il fallait en conséquence planter ce café dit "café moka ou bourbon rond" que la compagnie se proposait d'acheter aux colons plus cher que le bourdbon pointu".

Dès 1721 la Compagnie des Indes transmet l'ordre par la bateau "Solitude" l'ordre de ne plus acheter le bourbon pointu. Comment interdire en 1721 une variété si elle est apparue en 1810 ?

En outre, si ce café a été servi à la table de Louis XV, comme dit très justement dans cet article wikipedia, (certaines chronique le disent même servi à la table de Louis XIV) il est forcément antérieur à 1810, Louis XV étant décédé en 1774 (Louis XIV est quand à Lui mort en 1715, soit avant l'introduction du Moka/Bourbon rond à la réunion, ce qui implique donc que ce café lui est bien antérieur).

Enfin, dans la rapport sur la culture du café de 1770 adressé à l'académie des sciences il est dit, je cite, "Monsieur de Commerson, médecin, botaniste et naturaliste du roi [...] a observé deux espèces de café dans les bois de bourbon". Je doute que Mr Commerson aurait fait une erreur aussi grossière. Comme je l'avait précisé, Mr Leroy est en outre décédé en 1770, ce qui rend là encore la date de 1810 impossible.

La mutation est donc bien antérieure à 1810, et de manière certaine antérieure à 1770, très probablement antérieur à l'introduction de l'Arabica à la Réunion par la compagnie des Indes, qui le nommait déjà à l'introduction de ce dernier, et est donc probablement andémique de la Réunion (les arabes ont régulièrement fait escale à la réunion avant l'an 1000, ils ont très bien pu apporter un arabica qui aurait muté avant la redécouverte de l'île. En outre, il existe plusieurs espèces endémique d'arabica à Madagascar et à l'île Maurice datant de l'arrivée de la compagnie des Indes qui y a importé le Moka).

je te renvoie, outre le livre de Marc Rivière, à un article du "journal de l'île de la Réunion" qui parle de cette affaire :

http://www.clicanoo.com/index.php?page=article&id_article=138882

C'est le bordel, en fait, et que ce soit ici dans les articles que j'ai initiés ou parmi les auteurs de référence. En ce qui me concerne, comme je te l'ai dit, je suis en train de finir Histoire d'une renommée, de Prosper Ève. C'est extrêmement bien documenté, et je suis donc au courant de l'existence des passages que tu cites. Il est très complet, mais il y a beaucoup de digressions, et surtout il tente d'imposer de nouvelles dénominations, comme celle de café primitif, pour clarifier la situation, mais en vain. Si on y ajoute cette thèse, le brouillard s'épaissit encore un peu plus.
Quoi qu'il en soit, je doute de tes ajouts. Voilà ce que je crois comprendre. D'abord, le caféier d'Arabie (Coffea arabica) est importé dans l'île au début du XVIIIe siècle. Cela permet aux habitants d'identifier dans les bois une plante similaire, l'espèce endémique, soit le café marron ou Coffea mauritiana. Cette dernière présentant une forme allongée, elle est momentanément appelée Bourbon pointu, d'où le passage que tu cites. Mais bientôt on parle plutôt de café marron ou indigène pour cette espèce. On appelle par ailleurs café Bourbon ce qui provient de Bourbon d'une façon générale, dans les faits le café Moka tel qu'il a évolué sur place, la culture du marron étant découragée. C'est ce café Bourbon qui est bu par les rois, et le passage correspondant devrait donc être enlevé de l'article Bourbon pointu pour être déplacé vers Café Bourbon. Sur ce, au début du XIXe siècle, une mutation intervient. Le résultat a des propriétés à mi-chemin entre l'indigène et le Moka, et on pense donc qu'il s'agit d'un hybride. On l'appelle donc Bourbon pointu en plus de l'appeler café Leroy. Il faut attendre notre époque pour que la nouvelle variété soit caractérisée comme une variété du caféier d'Arabie, la variété laurina. Thierry Caro (d) 28 août 2008 à 14:09 (CEST)[répondre]
J'ai oublié de dire qu'il y a sans doute une partie de délire personnel chez les uns et chez les autres. Prosper Ève, par exemple, tend à laisser penser qu'il y a eu une entreprise concertée pour discréditer le café marron. En ce qui concerne Marc Rivière, l'article du JIR le fait comprendre, il a une approche « j'ai raison contre le reste du monde ». Aussi, je crois que la meilleure des solutions serait de détailler les différents points de vue plutôt que de tenter une synthèse, car cela laisserait penser qu'il existe un consensus là où il n'y en a pas. Thierry Caro (d) 28 août 2008 à 14:20 (CEST)[répondre]

La thèse que tu cite (très intéressante soit dit en passant) précise que la culture du bourbon pointu se généralise en 1810 (pour sa résistance). Il est donc au moins acquis que cette mutation est antérieure à cette date, et vu un grand nombre d'autre document, antérieure à 1770. Après, pour ce qui est d'une origine endémique (antérieure à l'introduction du Moka sur l'île en 1715) je suis d'accord avec toi, ça se gâte, les sources deviennent plus sujet à caution et le brouillard s'épaissit. Mais dans le livre de Mr Rivière, une lettre d'un correspondant (Le père Gaubil) de l'académie des science parlant de son passage sur l'île en 1721 donne une description précise des grains d'un café Réunionnais qu'il distingue "de celui qu'on y a apporté de Moka" (le bourbon rond), la description est la suivante : "Le fruit est de la grosseur d'une mûre de haie, de figure triangulaire, la peau est très polie et rouge dans sa maturité"

Hors, le café marron doit sont nom justement au fait qu'il n'est pas rouge dans sa maturité, mais pourpre noir... et donc marron.

Il en fait aussi une description "gustative" : "Nous en avons bu, et il a été trouvé aussi bon que celui d'Arabie. [...] Il en a l'odeur, le goût et les qualités"

Le goût qu'il décrit distingue là encore très nettement ce café du café marron, donc le goût n'est absolument pas comparable à l'Arabica, et recule donc la date au minimum à 1721. Mais ce n'est pas fini, il dit aussi : "il n'y a que 10 ans que cette plante a été découverte par hasard."

10 ans, ça nous amène en 1711, soit 4 ans avant l'introduction du Moka qui donnera le bourbon rond, encore que le père Gaubil n'étant pas le découvreur, on peux éventuellement contester cette date. Mais si elle est exacte, cela veux donc bien dire que le "café pointu" est "endémique" de la Réunion (mais il me parait parfaitement possible que se soit une mutation issue de grain amené par l'homme à une époque antérieure, en l'occurrence les Arabes qui ont régulièrement visité l'île entre le 7ème et le 9ème siècle). L'autre hypothèse qui tiendrais compte de cette lettre serait une mutation importante ayant eu lieu immédiatement après l'introduction de la plante sur l'île, doublée d'une erreur de cette personne sur la date de découverte. Et au vu de mes connaissances dans le domaine, j'estime cette hypothèse improbable (le cycle du café est trop long pour qu'en un délais si court, 6 ans, une mutation stable ait pu se propager suffisamment)

Sinon je suis d'accord avec toi, on doit pouvoir trouver un moyen de présenter les deux hypothèses

Quand j'aurai du temps, j'essaierai de voir ça. Je vais aussi voir le bouquin de Marc Rivière. Pour l'instant on peut laisser ta version, je pense. Thierry Caro (d) 28 août 2008 à 15:22 (CEST)[répondre]

Je vais y réfléchir aussi.

proposition[modifier le code]

voilà ce que je propose comme nouvelle introduction :

Feuilles d'un caféier donnant le café Bourbon, soit une variété proche de celui qui donne le Bourbon pointu.

Le Bourbon pointu est une variété de café obtenue à partir d'une mutation du caféier d'Arabie. Appellé Café du Roy, Café Leroy, Café pointu ou encore Bourbon pointu en fonction des époques, les origines de cette variété sont nébuleuse. Certains témoignages font état de son existence dès 1721 et la font remonter à avant l'importation du caféier d'Arabie sur l'île par la compagnie des Indes, en faisant une plante endémique de la Réunion. Pour d'autres l'espèce décrite à l'époque serait différente de l'actuelle qui résulterait plutôt d'une mutation ou d'une hybridation des plants importé ayant eu lieu vers la fin du XVIIIème siècle ou au tout début du XIXème. Longtemps quasiment disparue après une épidémie en 1880, la culture de cette variété du caféier d'Arabie (Coffea arabica cv. laurina) est aujourd'hui relancée à La Réunion, mais aussi en Guadeloupe et en Nouvelle-Calédonie, dans la perspective d'une production haut de gamme[1].

Lien mort[modifier le code]

L’article de la CIRAD (« Bourbon pointu: a legendary coffee from Réunion is a resounding success », Frédéric Descroix, CIRAD, 26 avril 2007.) qui est proposé comme référence a plusieurs reprises n’est plus en ligne. Malgré mes recherches je n’en ai pas trouvé de copies ailleurs. Il va donc falloir remplacer ces références. Lionel Allorge (d) 19 avril 2011 à 19:18 (CEST)[répondre]

Une source intéressante[modifier le code]

Voila une publication qui éclaicit beaucoup de choses: https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00468113/document

  1. La Réunion et la café, Marc Rivière, Sainte-Marie, 2006(ISBN 2-915923-25-6).