Diodora italica

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Diodora graeca
Description de cette image, également commentée ci-après
Coquille de Diodora italica
Classification
Règne Animalia
Embranchement Mollusca
Classe Gastropoda
Sous-classe Prosobranchia
Ordre Archaeogastropoda
Super-famille Fissurelloidea
Famille Fissurellidae
Genre Diodora

Espèce

Diodora italica
(Defrance, 1820)

Synonymes

  • Fissurella costaria var. tilla de Gregorio, 1885
  • Fissurella italica Defrance, 1820
  • Fissurella italica var. triamera de Gregorio, 1885
  • Fissurella mediterranea Gray J.E. in Sowerby G.B. I, 1835
  • Fissurella mediterranea var. depressa Monterosato, 1888
  • Fissurella neglecta Deshayes, 1830
  • Fissurella neglecta var. radiata Pallary, 1912
  • Fissurella vitoensis de Gregorio, 1885[1]

Diodora italica, ou fissurelle italienne est une fissurelle vivant en mer Méditerranée comme son nom l'indique, mais également dans l'océan Atlantique. Ce mollusque marin, gastéropode prosobranche, de la famille Fissurellidae est proche de la patelle.

Traces fossiles, paléontologie[modifier | modifier le code]

Coquille calcaire fossile de Diodora italica (datée du Pliocène, trouvée en Italie ; conservée au Musée de paléontologie d'Asti)

Des fossiles de cette espèce sont datés du Miocène, du Pliocène et du Pléistocène (de 23,03 à 0,012 millions d'années).
De tels fossiles ont été trouvés en Italie, au Portugal, en Espagne, à Chypre, en Grèce, en Belgique, en Moldavie, Slovaquie, Albanie[2],[3],[4],[5],[6]...

Description[modifier | modifier le code]

La coquille de Diodora italica peut atteindre une longueur d'environ 56 millimètres et une largeur d'environ 25 mm. La couleur de base est blanchâtre à grisâtre, avec de petites côtes radiales et parfois avec 8 à 10 bandes gris foncé ou brunâtre rayonnant à partir du centre[7],[8].

Cette espèce est dénommée « patelle italienne à trou de serrure » par les anglophones (keyhole limpet ou Italian keyhole limpet) car quand elle meurt, le sommet de la coquille laisse apparaître un trou évoquant un trou de serrure, ce qui n'est pas le cas chez les vraies patelles.

Cette caractéristique a intrigué certains naturalistes et biologistes du XIXe siècle, dont le biologiste marin Louis Boutan qui séjourne régulièrement au laboratoire Arago de Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales) entre 1884 et 1890 afin de récolter des exemplaires pour sa thèse. Il y étudie notamment Diodora italica, alors connue de lui sous le nom de Fissurella neglecta, qu'il ne peut pas récolter lui-même directement dans la rade de Banyuls, mais seulement par dragage plus loin au large avec l'aide des marins du laboratoire. Les exemplaires récoltés ne survivent que quelques jours en aquarium et Boutan doit alors aller étudier l'espèce au fond de la mer équipé d'un scaphandre à pieds lourds. Poursuivant ses observations les années suivantes, il regrette de ne pouvoir en ramener des images et finit par mettre au point la photographie sous-marine, dont le premier cliché est pris au large de Banyuls en 1893[9].

Biologie[modifier | modifier le code]

L'eau utilisée pour la respiration est aspirée sous le bord de la coquille et excrétée avec les déchets métaboliques de l'animal par le "trou de serrure" situé au sommet (apex) de la coquille.

Comme tous les autres fissurellidés, ces mollusques de mer sont herbivores, et disposent d'une radula leur permettant de gratter le biofilm d'algues et de bactéries, éventuellement encroutantes qui poussent sur les rochers.

Distribution et habitat[modifier | modifier le code]

Cette espèce est trouvée en mer Méditerranée et aussi en Atlantique Nord. Elle vit sur les fonds pierreux, à une profondeur d'environ 10 mètres[10],[11].

État des populations, menaces[modifier | modifier le code]

C'est une espèce vulnérable et fragile, qui meurt facilement et rapidement en aquarium. Elle est cependant parfois utilisée comme espèce ornementale[12].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. WoRMS
  2. Fossilworks
  3. Baluk, W. (2006). Middle Miocene (Badenian) gastropods from Korytnica, Poland; Part V, Addenda et Corrigenda ad Prosobranchia. Acta Geologica Polonica, 56(2), 177-220.
  4. Marquet, R., & Landau, B. (2005). The gastropod fauna of the Luchtbal Sand Member (Lillo Formation, Zanclean, Early Pliocene) of the Antwerp region (Belgium). Cainozoic research, 5(1/2), 13-46.
  5. Dhora, D. (2009). Mollusks of Albania. Archives of Biological Science Belgrade, 61, 537-553.
  6. Brébion P. http://www.socgeol.org/documents/type_1/BSGPXVII020302.pdf Les Gastéropodes et Soaphopodes du Pliocène portugais]. Boletim da Sociedade Geologica de Portugal, Vol. XVII, Fasc. II-III, 1971 (PDF, 10 pages)
  7. Conchiglie del Mediteraneo
  8. Aiamitalia
  9. Jean-Jacques Amigo, « Boutan (Louis Marie-Auguste) », dans Nouveau Dictionnaire de biographies roussillonnaises, vol. 3 Sciences de la Vie et de la Terre, Perpignan, Publications de l'olivier, , 915 p. (ISBN 9782908866506)
  10. Vers
  11. GBIF
  12. Calado R (2006) ornamental species from European waters: a valuable overlooked resource or a future threat for the conservation of marine ecosystems ? . Scientia Marina, 70(3), 389-398.