Congrégation Notre-Dame de Charité de Rouen

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Sœurs de Notre-Dame de Charité de Rouen
Image illustrative de l’article Congrégation Notre-Dame de Charité de Rouen
Chapelle Notre-Dame de Charité
Ordre de droit diocésain
Approbation diocésaine 20 mai 1850
par Mgr Blanquart de Bailleul
Institut congrégation religieuse
Type apostolique
But Soin des malades
Structure et histoire
Fondation 10 août 1714
Rouen
Fondateur Marie-Barbe Pellerin de la Coudraye
Autres noms Sœurs Hospitalières de Notre-Dame de la Charité de Rouen
Fin 1979
Liste des ordres religieux

La congrégation des Sœurs[a] hospitalières de Notre-Dame de Charité de Rouen est un institut religieux catholique féminin fondé en France en 1713 qui a cessé son activité initiale en 1979.

Fondation et histoire[modifier | modifier le code]

Congrégation hospitalière de droit diocésain[b] fondée en 1714 à Rouen à l'hôpital général par Marie-Barbe Pellerin de la Coudraye (1686-1763), novice de la congrégation des Servantes de Jésus de Caen[c]. Fille d’un conseiller du roi au bailliage et présidial de Rouen, la jeune novice se voit confier par l'archevêque de Rouen, Mgr Claude-Maur d'Aubigné, la mission de créer à Rouen une communauté religieuse destinée spécifiquement au service de l'hôpital général, à l'exemple de l'hospice Saint-Louis de Caen, où pareille institution rend les plus grands services.

En 1714, Mlle de Coudraye s'installe à l'hospice général avec deux sœurs détachées de Caen, et donne à sa communauté l'habit et la règle de la communauté de Caen.

Organisatrice, elle est appelée par l’évêque de Lisieux, Mgr de Brancas pour y fonder en 1727 une institution semblable à celle de Rouen, c’est ainsi que naît la congrégation Notre-Dame de Charité de Lisieux. C’est dans cette congrégation qu’elle trouve refuge quand, en 1750, elle est relevée de ses fonctions. Elle en devient supérieure générale jusqu’à sa mort en 1763.

Lors de la Révolution, les sœurs refusent de prêter serment à la constitution civile du clergé, elles sont chassées en 1793 de l’hôpital général ; certaines, comme la supérieure, sont emprisonnées. Il faut attendre 1803 pour que l’administration les rappelle pour le service de l’hospice. Les administrateurs considéraient qu'il était avantageux de rappeler les anciennes dames hospitalières dont le zèle, les soins et le dévouement étaient connus.

En 1880, la congrégation compte 44 religieuses. Édouard Pontal rapporte que : « La population moyenne de l'hospice général de Rouen, desservi par les sœurs de Notre-Dame-de-Charité, est de 1 300, dont 300 malades, 100 enfants, 40 idiots et épileptiques, 860 vieillards et incurables, auxquels il faut ajouter les 40 enfants, infirmes ou vieillards soignés à l'hospice de Caudebec, qui est desservi par les mêmes religieuses. En outre, 50 jeunes filles, retenues en dépôt pendant la maladie de leurs parents, sont constamment instruites par les sœurs et formées par elles au travail manuel. »

Mgr Caulle présente ainsi la congrégation en 1926 : « La communauté compte 62 sœurs, dont 40 à vœux perpétuels, 12 à vœux temporel, 6 novices. 56 religieuses sont affectées aux divers services de l'hospice général de Rouen, 3 desservent le petit hospice-hôpital de Caudebec-en-Caux et 5 autres sont chargées des emplois de l'asile des vieillards hommes, hospitalisés, depuis peu de temps, à Bois-Guillaume, dans l'ancienne Institution Join-Lambert. »

La congrégation de Rouen s'associe à celle de Lisieux en 1967.

En 1979, il est mis fin aux fonctions de la communauté vieillissante, les religieuses sont transférées à la maison de retraite Boucicaut[d] à Mont-Saint-Aignan. Le bâtiment de la communauté, situé à proximité de la chapelle[e], et qui les abrite depuis 1936, est rapidement détruit.

Le 3 juillet 1985, Mgr Joseph Duval, archevêque de Rouen promulgue les nouvelles constitutions de la congrégation Notre-Dame de Charité.

Supérieures[modifier | modifier le code]

  • Mlle Marie-Barbe Pellerin de la Coudraye, supérieure de 1713 à 1750
  • Mlle Massif, supérieure de 1750 à 1778
  • Mlle Elisabeth de Saint-Germain, de 1778 à 1794, puis de 1803 à 1804
  • Mlle Jamet, de 1804 à 1822
  • Mlle Simon, de 1822 à 1831
  • Mlle Caqueray de Beaumont, de 1831 à 1849
  • Mlle Juliette Coté (sœur Sainte Marie-de-Jésus) de 1849 à 1864
  • Mlle Foliot (sœur Saint-Charles) de 1864 à 1890
  • Mlle Lehuédé (sœur Saint-Louis de Gonzague) à partir de 1890
  • Mère Saint-André, en 1926
  • Mère Charles[f], de 1954 à 1975
  • Sœur Marie-Cécile, en 1985

Apostolat[modifier | modifier le code]

Le soin des malades au sein de l’Hospice Général de Rouen, puis animation spirituelle auprès des patients et retraités dans les maisons de retraite.

Établissements[modifier | modifier le code]

La congrégation est liée dès son origine à l’Hospice Général de Rouen, devenu en 1953, l’Hôpital Charles-Nicolle, un des cinq établissements de ce qui est aujourd’hui le Centre hospitalier universitaire de Rouen (CHU de Rouen). Au cours de son histoire, elle a été appelée à desservir des établissements annexes :

  • l’hospice Saint-Julien de Caudebec-en-Caux (aujourd’hui EHPAD Maurice-Collet), jusqu’en 1997 ;
  • l’hospice-sanatorium de Rouen, no 135 route de Darnétal, à partir de 1923 ;
  • l’hospice de Bois-Guillaume, entre 1922 et 1932, installé dans les anciens locaux de l’institution Join-Lambert ;
  • l’hôpital de Darnétal, entre 1988 et 1997, à la demande de Mgr Joseph Duval, archevêque de Rouen ;
  • la maison de retraite Boucicaut (aujourd’hui EHPAD Boucicaut), de 1970 à nos jours.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. « Sœurs » prend une majuscule initiale pour désigner l’ensemble de l'ordre dans la locution « les Sœurs hospitalières de la charité… » ; pour désigner une sœur individuellement ou un groupe restreint de sœurs, on écrit « une sœur », « une fille de la charité », « des sœurs hospitalières de la charité », etc. Source : Conventions typographiques.
  2. La congrégation de Rouen, communauté diocésaine et indépendante ne doit pas être confondue avec l'ordre de Notre-Dame de Charité, ou ordre de Notre-Dame de Charité du Refuge, fondé à Caen par Jean Eudes dans les années 1640.
  3. Congrégation de droit diocésain fondée à Caen en 1678 par le père jésuite Louis Le Valois et Élisabeth de Saint-Simon de Méautis.
  4. À la fin du XIXe siècle, la maison de retraite Boucicaut s’est établie sur le terrain de la fondation des Maisons des Refuges pour les filles-mères, fondée par Mme Boucicaut, propriétaire du grand magasin Le Bon Marché, à Paris.
  5. Chapelle Notre-dame de Charité, édifiée à partir de 1785 par l’architecte rouennais Jean-Guillaume Bernard Vauquelin (1748-1823).
  6. Chevalier de l’ordre national du mérite en 1975.

Références[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Édouard Pontal, Les congrégations religieuses en France : leurs œuvres et leurs services, Paris, Librairie Poussielgue Frères, 1880, 757 p.
  • Abbé Victor Duval, La charité à Rouen : les œuvres catholiques, préf. de Mgr Sourrieu, Rouen, Imprimerie de Lapierre, 1895.
  • Docteur François Hüe, (1855-1937), Histoire de l'Hospice-général de Rouen, 1602-1840, Rouen, Éditions A. Lestrigant, 1903, 324 p.
  • Bulletin religieux de l'Archidiocèse de Rouen, no 45 du 20 novembre 1926, Éditeur L. Mégard, imprimeur, Rouen.
  • Marc Boulanger, La Congrégation Notre-Dame de Charité, Éditions Bertout, 2002, 51 p.