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Liste des comtes de Champlitte

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Château des comtes de Champlitte

Le titre comte de Champlitte a été créé par lettres patentes le 5 septembre 1574 par Philippe II, roi d'Espagne et comte de Bourgogne, pour François de Vergy, fils de Guillaume de Vergy, seigneur de Champlitte[1].

Comtes de Champlitte

Les comtes de Champlitte étaient :

  1. François de Vergy (1530-1591)
  2. Claude de Vergy (1560-1602)
  3. Cléradius de Vergy (1580-1630)
  4. Claude-François de Cusance (1590-1629) héritier testamentaire mort avant son oncle.
  5. Cleriadus de Cusance (1619-1635) héritier substitué.
  6. Marie Henriette de Cusance et de Vergy (1624-1701)
  7. François de Clermont d’Amboise (1632-1684)
  8. Marie-Françoise-Justine de Clermont d'Amboise (décédée en 1741)
  9. Jean François de Toulongeon (1702-1784)
  10. Hippolyte-Jean-René de Toulongeon (1739-1794)
  11. Anne-Edmé-Alexandre de Toulongeon (1741-1823)

Vergy

Vergy

La famille Vergy est une ancienne et distinguée maison noble de Franche-Comté et de Bourgogne. Elle compte parmi ses ancêtres Robert Ier, roi de France, et Rodolphe Ier, roi de Germanie [2] . Les Vergy sont les premiers propriétaires historiquement attestés du Suaire de Turin (1353). François de Vergy, fils du presitigieux Guillaume de Vergy, a été page d'honneur de l'empereur Charles Quint et fut lieutenant général et gouverneur du comté de Bourgogne[1].

Ces titres accumulés, en plus de sa proximité et son influence auprès des Habsbourg d'Espagne, François de Vergy est le véritable homme fort de la province à cette époque. C'est pour cela qu'il convoite un titre qui convient à son statut, un titre comtal. C'est certainement sa témérité et sa resistance à l'invasion de Wolfgang de Bavière en 1569, qui ont été décisives dans la création du titre de comte de Champlitte. En effet le duc des Deux-Ponts, dans sa volonté de défendre les protestants français, ravage tout sur son passage, y compris le bailliage d'Amont. Malgré toute sa volonté, François de Vergy ne peut qu'échouer face à une force si conséquente. Il sera tout de même récompensé pour ses efforts en 1574, lorsque le comte Philippe VII de Bourgogne crée le titre de comte de Champlitte et lui attribut. Puis, en 1584, il est fait chevalier de l'ordre de la Toison d'or. Il meurt en 1591.

François de Vergy a deux fils dont l'aîné, Claude, est mort en 1588. Son deuxième fils, Cléradius, hérite alors du titre. Il était également lieutenant général et gouverneur du comté de Bourgogne et, en 1615, fut fait chevalier de l'ordre de la Toison d'or. Il meurt sans enfants, le titre et la succession sont transmis à son neveu Claude-François de Cusance[3], fils de sa sœur Béatrice de Vergy et Vandelin-Simon de Cusance, le baron de Belvoir, chevalier de l'éperon d'or.

Cusance

Fausses armoiries de la maison de Cusance, l'aigle est de gueule et non lampassé d'azur.
Cusance

Claude-François de Cusance, baron de Belvoir et St-Julien sera institué maître de camp d'un tercio (régiment) de 3 000 bourguignons (Franc-comtois) au service du comte palatin de Bourgogne et roi d'Espagne dans les Flandres en 1621. De son épouse, Ernestine de Witthem, vicomtesse de Sebourg, il eut deux fils et quatre filles. L'aînée, Béatrix[4], épousa en première noce Léopold Eugène Perrenot de Granvelle, dit d'Oiselay, fils de Caroline, marquise d'Autriche, et donc petit-fils de l'Empereur Rodolphe II. Veuve 2 ans plus tard, elle se remarie en 1637 avec Charles IV, duc de Lorraine. leur descendance comprendra les Princes de Vaudémont, de Lillebonne, de Rohan-Soubise, d'Epinoy. La seconde fille, Madeleine, épousa le comte Albert de Bergh, baron de Boxmeer (actuellement aux Pays-Bas), leur fille s'unira au prince de Hohenzollern. La troisième, Marie-Thérèse Henriette, épousa d'abord l'héritier de la maison de Rye-La Palud, Ferdinand-François-Just, marquis de Varambon, puis Charles-Eugène, duc d'Arenberg et d'Aerschot, lieutenant-général et gouverneur du comté de Bourgogne et Grand Bailly de Hainaut. La dernière fille, Desle-Françoise, religieuse, fondatrice des Visitandines de Champlitte mourut jeune en odeur de sainteté.

Le premier fils décéde peu après sa naissance. Un second garçon du même prénom, Clériadus, naquit en 1619. Cependant, en 1629 leur père Claude François, héritier testamentaire de Clériadus de Vergy, comte de Champlitte, meurt à Rheinberg après le siège de Bois-le-Duc. À son tour Clériadus de Vergy s'éteint en 1630, confirmant son petit neveu Clériadus de Cusance comme son héritier substitué. Le sort s'acharne sur ces familles puisque le nouveau comte de Champlitte disparait à son tour en 1635, à la suite d'une crise d'apoplexie. Ce sont donc ses quatre sœurs qui devienennt ses héritières et portent chacune et ensemble le titre de comtesse de Champlitte. Titre encore porté par Madeleine de Bauffremont, veuve de Clériadus de Vergy, jusqu'à son décès en 1645. La famille de Bauffremont et ses alliés ayant des intérêts dans cette succession, la famille de Cusance lui vend ses parts et tout est clôt en 1703. Louis-Jules de Clermont d’Amboise devient le nouveau comte de Champlitte. Le 16 novembre voyait la reprise en fief du comté de Champlitte par Marie-Thérèse-Justine de Clermont d’Amboise, épouse du marquis de Toulongeon.

Toulongeon

Toulongeon

Les comtes de Toulongeon étaient une maison noble distinguée en Bourgogne, avec une longue tradition militaire et diplomatique qui s'est prolongée avec l'armée révolutionnaire française, dont trois furent généraux. Un cousin, le marquis de Toulongeon, était même l'un des principaux aides de camp de Napoléon[5].

Jean-François-Joseph hérite du titre de comte de Champlitte à la mort de sa mère en 1741. Marié en 1736 avec Anne Prospère Cordier de Launay, ils ont quatre enfants, dont deux se succéderont au titre de comte de Champlitte. Le premier et ainé de la famille, Jean René de Toulongeon, général de division et député de la Révolution française, décède en 1794 sans héritiers mâles. Par conséquent, c'est son frère cadet, Anne-Alexandre de Toulongeon, lui aussi général de l'armée révolutionnaire, qui hérite du titre. Contrairement à son frère, il engendre trois enfants qui se partagerons sa succession à sa mort en 1823.

Dans cet héritage, le château de Champlitte, qui avait brûlé en 1751, a été reconstruit par la famille dans le style néoclassique tout en réemployant les éléments renaissance de la galerie de l'ancien château. Cependant, dès 1824, les héritiers de Alexandre de Toulongeon décident de mettre en vente l'édifice et des terres. Le titre de comte de Champlitte tombe alors dans l'oubli. Le château est vendu en 1825 à la ville de Champlitte et utilisé comme hôtel de ville. En 1907, il est classé monument historique et accueille aujourd'hui le musée départemental d'Arts et Traditions populaires.

Cussans (les Cusances anglais) XIIIe-XIVe et XVIIe siècles

Cussans

La seule et hypothétique descendance masculine de la famille de Cusance passe par Ermenfroy de Cusance (1591-1623), second enfant de Vandelin-Simon de Cusance et de Béatrice de Vergy. Celui-ci eut un fils, Pierre, né hors mariage avec une demoiselle Rose de Fullez et baptisé à l'église de Gonsans, (Doubs) le 19 mai 1619. Ermenfroy de Cusance était capitaine de cavalerie au service de l'Espagne, en Savoie et en Flandre. Il meurt en 1623, à l'âge de 32 ans.

On suppose que les descendants d'Ermenfroy, par l'intermédiaire de Pierre de Cusance, quittèrent la France pour le Nouveau Monde et s'installèrent en Jamaïque, à l'origine colonie espagnole, devenue Britannique en 1655. Planteurs prospères pendant cinq générations, ils ont construit d'importantes sucreries à Saint-Thomas dans l'Est[6]. Leurs descendants ont quitté la Jamaïque pour l'Angleterre[7],[8]. Thomas Cussans de Amity Hall, en Jamaïque, a reçu des armes du College of Arms en 1767. Dans les lettres patentes, il est dit: ". . Que lui et sa famille aient utilisé un blason et un blason de leurs ancêtres mais ne les trouvant pas dûment enregistrés dans le bureau des hérauts ... a donc humblement demandé la faveur du mandat de Sa seigneurie pour notre octroi. . Armes et blasons que Lui et Eux peuvent légalement porter et utiliser. . "

Les armoiries concédées sont «d'or (fond d'or), un aigle, déployé de gueules ( rouge), armé et lampassé d'azur ( griffes et langue bleues) »[6]. Ainsi, la famille Cussans porte les armoiries de Cusance, dans les mêmes couleurs. À la différence que les armoiries originelles de la maison de Cusance sont: "D'or à l'aigle de gueule" et non pas lampassé d'azur.

Ce serait donc la seconde fois que la famille de Cusance donne une branche anglaise. Déjà au XIIIe et XIVe siècles des membres de la famille sont partis au service de la couronne anglaise comme bourguignons. William de Cusance fut un serviteur fidèle d'Edouard III, le père de la nation anglaise, qui en fit son Trésorier de l'Echiquier en 1341.

Références

  1. a et b Francois Alexandre de la Chesnaye-Dubois, Dictionnaire de la noblesse, contenant les généalogies, l'histoire & la chronologie des familles nobles de France, l'explication de leur armes, & l'état des grandes terres du royaume, La Veuve Duchesnay, , 209 p. (lire en ligne)
  2. Maillet, « House of Vergy », La Famille de Vergy
  3. Samuel Guichenon, Histoire de Bresse et de Bugey, Lyon, chez Iean Antoine Huguetan & Marc Ant. Ravaud, , 220–221 (lire en ligne)

    « claude francois de cusance. »

  4. Van Dyck, « Pictures in the Royal Collection - Windsor Castle »
  5. « Maison de l'Empereur », sur dame.du.lac.free.fr (consulté le )
  6. a et b Vere Langford Oliver, Caribbeana, Volume III, see "Cussans of Jamaica", , Add. MS. 27,968, fol. 44 (lire en ligne)
  7. Burke's Landed Gentry, Burke's Peerage, , Cussans of Amity Hall, Jamaica
  8. Dictionary of National Biography, 1901 Supplement Volume II, Smith, Elder & Co., , Cussans, John Edwin (lire en ligne)

Annexes

Bibliographie

  • Haute-Saône. Musées départementaux Albert-et-Félicie-Demard, La Vie de château : de la forteresse à la résidence de plaisance, La Mothe-Achard, France, Offset Editions, , 83 p. (ISBN 978-2-917629-04-8)

Liens externes

Articles connexes