Cité d'Arras

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Cité d'Arras
Cité d'Arras
La Cité est visible à gauche de cette image, séparée de la ville par un mur longé par le Crinchon.
Blason de Cité d'Arras
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Hauts-de-France
Département Pas-de-Calais
Commune Arras
Géographie
Coordonnées 50° 17′ 35″ nord, 2° 45′ 52″ est
Historique
Fusion 1749
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte topographique de France
Cité d'Arras
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Cité d'Arras

La Cité d'Arras est un quartier central d'Arras. C'est également le nom de l'ancienne entité administrative sous l'Ancien Régime, séparée de la ville d'Arras jusqu'en 1749. Composée essentiellement des anciens territoires de la ville romaine de Nemetacum, cette ville était centrée sur la cathédrale Notre-Dame-en-Cité et peuplée essentiellement par des ecclésiastiques.

Héraldique[modifier | modifier le code]

Les armes de la Cité se blasonnent ainsi : d'azur, à la fasce d'argent, chargée de trois rats de sable et accompagnée en chef d'une mitre d'or et en pointe de deux crosses passées en sautoir du même.

Ce blason est une représentation du symbole d'Arras : le rat. Si le blason de la ville préfère arborer le fier lion du margraviat de Valenciennes, celui de la Cité a choisi de représenter cet animal peu fréquent en héraldique, que les Arrageois connaissent principalement grâce à l'anecdote du siège d'Arras de 1640, où les habitants écrivirent : « Quand les français prendront Arras, les souris mangeront les chats », comme marque de défiance aux Français.

La mitre et les crosses rappellent quant à elles la prééminence ecclésiastique dans la Cité d'Arras, dont l'évêque était la figure principale.

Si ce blason est tombé dans l'oubli après l'union de la ville et de la cité, le symbole du rat a été affectueusement conservé par la population dans des noms d'enseigne, de spécialités culinaires ou sur des bâtiments publics.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Anciennes mentions : civitas Attrebatensis en 897, Cité-lez-Arras en 1469[1].

Le mot civitas renvoie aux villes possédant une église cathédrale et capitales d'un pagus. La Cité d'Arras est donc ainsi opposée à la Ville d'Arras, cette dernière s'étant développée autour de l'abbaye Saint-Vaast.

Carte de la Cité d'Arras en 1704.

Géographie[modifier | modifier le code]

La Cité d'Arras s'est développée sur l'une des deux collines d'Arras : la colline Baudimont. Elle s'articulait autour de la grande cathédrale et de sa place fermée appelée le Cloître des Chanoines ou l'Âtre, sur laquelle se tenait les marchés[2]. La cité était également parcourue par deux grandes rues : la rue d'Amiens et la rue Baudimont, conduisant des portes du même nom jusqu'à la place Terrée en Cité (Pont-de-Cité actuel). Un pont enjambant le Crinchon permettait d'entrer dans la Ville d'Arras depuis cette même place.

Le sol de la Cité est composé de craie, roche vieille de 90 millions d'années, on y retrouve de nombreux bâtiments construits en cette matière. L'argile est également présente. Elle a été utilisée pour la fabrication des briques, utilisées pour des bâtiments moins nobles ou en décoration des façades au XXe siècle. On la retrouve dans le nom du lieu-dit « la Terre Potier » à l'ouest au-delà du territoire communal.

Histoire[modifier | modifier le code]

L'histoire de la Cité remonte à l'époque romaine. En effet, les vestiges de la ville de Nemetacum se trouvent en grande partie sous la Cité[3], bien que l'on en trouve également en dehors de ses anciens murs au Nord-Ouest[4]. La grande voie menant à Thérouanne, qui deviendra plus tard la chaussée Brunehaut et que les habitants d'Arras nommaient l'Estrée, correspond à la rue Baudimont, près de laquelle la cathédrale fut construite.

La Cité n'était que peu peuplée car l'essentiel de la vie marchande se trouvait dans la Ville d'Arras avec ses deux grandes places de marché. Le recensement de 1831 ne reporte en effet que 3463 habitants dans le quartier de la Cité, sur les 23 419 habitants de la commune d'Arras[5]. Cela s'explique également par la présence de très grandes zones non bâties, notamment le cimetière Saint-Nicaise et les jardins de l'évêché.

La cathédrale fut construite entre 1030 et 1370[2] sur un ancien édifice paléochrétien bâti après 390, servant déjà de cathédrale à l'époque romaine au moment de la création de la civitas[6].

L'édit du roi portant sur l'union de la Cité à la Ville d'Arras en 1749 comporte 31 articles[7].

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

La plupart de ces photographies proviennent du plan-relief de la ville d'Arras, conservé au musée des Beaux-Arts d'Arras.

Illustration Nom Date de représentation Destruction Coordonnées Notes
Cathédrale Notre-Dame-en-Cité, plan-relief de la ville d'Arras, 1717. Cathédrale Notre-Dame-en-Cité 1717 1792 50° 17′ 34″ N, 2° 45′ 56″ E La tour Sud ne fut jamais terminée faute de financement. Vendue comme bien national en 1792 puis utilisée comme carrière de pierre.

Il ne reste aujourd'hui que quelques colonnes et chapiteaux au musée des beaux-arts d'Arras.

Église paroissiale Saint-Nicolas-en-l'Âtre, plan-relief de la ville d'Arras, 1717 Église paroissiale Saint-Nicolas-en-l'Âtre 1717 1792 50° 17′ 35″ N, 2° 46′ 00″ E Vendue le 4 avril 1792 pour 15 000 livres.
Église paroissiale Saint-Nicaise 1667 1792 50° 17′ 28″ N, 2° 45′ 47″ E Église paroissiale servant d'entrée au grand cimetière Saint-Nicaise.

Après le décret du 23 prairial an XII (1804), aucune inhumation n'est autorisée dans l'enceinte des villes[8]. Le cimetière est ainsi déplacé à son emplacement actuel.

L'une des seules représentations connues de l'église depuis la destruction partielle du plan-relief pendant la Première Guerre mondiale.

Vendue le 21 mars 1792 pour 7800 livres

Hôtel de ville de la Cité d'Arras, plan-relief de la ville, 1717 Hôtel de ville de la Cité d'Arras 1717 1759 50° 17′ 35″ N, 2° 46′ 04″ E Ancien Hôtel de ville, surmonté d'un beffroi en bois.

La Cité étant autrefois séparée de la ville d'Arras, elle avait son propre magistrat composé d'un prévôt maire lieutenant, 7 échevins (contre 12 dans la Ville d'Arras), un conseiller pensionnaire, un greffier et un argentier[2].

Vendu en 1759 après la fusion de la Cité et de la Ville pour 14 350 livres.

Porte Baudimont, Charles Desavary Porte Baudimont ~1890 1929 50° 17′ 46″ N, 2° 45′ 48″ E Originellement constituée de quatre tours sur les murailles médiévales, elle fut remplacée au moment de l'érection des remparts par une simple porte. Elle fut reconstruite en 1863 pour doubler son entrée[2].
Porte d'Amiens ~1890 1893 50° 17′ 23″ N, 2° 45′ 40″ E Détruite lors du démantèlement des remparts de la ville.
Remparts de la Cité d'Arras, boulevard du Président Allende Remparts de la Cité d'Arras 2011 Partiellement en 1893 50° 17′ 39″ N, 2° 45′ 32″ E Derniers vestiges du démantèlement des remparts d'Arras en 1893. Seuls subsistent le bastion de Roeux et sa courtine sud le long du boulevard Allende.

Ne pas confondre ces remparts avec la citadelle d'Arras.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Constant Le Gentil, Le Vieil Arras, Arras, E. Bradier, (lire en ligne).
  • Edmond Lecesne, Histoire d'Arras depuis les temps les plus reculés jusqu'en 1789, Arras, Rohard-Courtin, .
  • Honoré Bernard, Arras, ville Fortifiée, Arras, Musée d'Arras, .

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Auguste de Loisne, Dictionnaire topographique du département du Pas-de-Calais, Paris, Imprimerie nationale, , 587 p. (lire en ligne), p. 15.
  2. a b c et d Le Gentil 1877.
  3. « Des vestiges mis au jour au lycée Baudimont ».
  4. « Deux nouveaux sarcophages mis au jour rue Georges-Auphelle ».
  5. Archives départementales du Pas-de-Calais, M 3770.
  6. Laurent Debray, Notice sur l'ancienne cathédrale d'Arras et sur la nouvelle église Saint-Nicolas, Arras, , 44 p. (lire en ligne), p. 5-6.
  7. Louis XV, Édit portant union de la cité d'Arras à la ville d'Arras (Edit du roi), Paris, imprimerie de P.-G. Simon, , 12 p. (lire en ligne).
  8. Pascal Moreaux, « Naissance, vie et mort des cimetières » Accès libre, sur cairn.info, Études sur la mort, (consulté le ).