Chowra Makaremi

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Chowra Makaremi
Chowra Makaremi prenant la parole lors d'une conférence au Parc Galéa en Corse .
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Voir et modifier les données sur Wikidata (43 ans)
ChirazVoir et modifier les données sur Wikidata
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Chowra Makaremi (prononcer : /ʃora makarɛmi/), née le à Chiraz, est une anthropologue, chercheuse au CNRS et réalisatrice française d'origine iranienne.

Appartenant à une famille opposée à la république islamique en Iran, la mère et la tante maternelle de Chowra Makaremi sont toutes deux emprisonnées et assassinées par le régime entre 1981 et 1988. Son père s'exile en France en 1983 et elle le rejoint avec son frère aîné en 1986.

Chowra Makaremi étudie les sciences politiques en France et l'anthropologie au Canada, et est l'autrice de plusieurs ouvrages et articles de journaux sur la vie politique iranienne et les migrations humaines. En 2019, son film Hitch, une histoire iranienne retrace l'histoire de sa famille.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Hassan Makaremi en 2015.

Chowra Makaremi est née le à Chiraz, la cinquième ville la plus peuplée d'Iran. Son grand-père Aziz Zarei, mort en , est un employé dans la compagnie nationale du pétrole. Deux de ses filles, Fatemeh et Fataneh Zarei, respectivement la mère et la tante de Makaremi, eux de ces filles sont résistantes politique au gouvernement islamique de l'ayatollah Khomeini, qui prit le pouvoir après la révolution de 1979 et destitua Mohammad Reza, le dernier empereur d'Iran. Elles sont membres de l'Organisation des moudjahiddines du peuple iranien, groupe armé opposée à l'empereur et à l'ayatollah[1]. Le père de Chowra, Hassan Makaremi est un peintre, calligraphe et défenseurs des droits de l'homme né le à Chiraz[2].

Fataneh est emprisonnée en et assassinée l'an suivant. Fatemeh se présente aux élections législatives ; elle est est arrêtée et emprisonnée en , avant sa sœur, puis assassinée par le corps des gardiens de la révolution islamique durant l'exécution des prisonniers politiques iraniens de 1988[1]. Hassan immigre en France en [2]. En , Chowra et son frère aîné Masrour, né en à Chiraz, trouvent aussi refuge en France. Masrour Makaremi est aujourd'hui orthodontiste et vit à Bergerac avec son épouse et leurs trois enfants[3],[4].

Études[modifier | modifier le code]

Chowra Makaremi suit un parcours universitaire entre la France et le Québec. Elle étudie d'abord les lettres modernes à Nanterre, en science politiques à l'Institut d'études politiques de Paris, puis l'anthropologie à l'université de Montréal. Ses sujets d'étude gravitent autour des migrations et des mouvements socio-politiques dans l'Iran contemporain[5],[6],[7]. Elle est notamment une des spécialistes des manifestations de 2022 en Iran, et de leurs répercussions[8],[6],[5]. Elle travaille actuellement au CNRS dans un laboratoire hébergé par l'EHESS[7].

Publications[modifier | modifier le code]

Ouvrages personnels[modifier | modifier le code]

Chowra Makaremi a publié plusieurs ouvrages[9],[10],[11], dont :

  • Confinement des étrangers : Entre circulation et enfermement, L'Harmattan, , 192 p.
  • Le Cahier d'Aziz : au coeur de la révolution iranienne, Gallimard, , 208 p.
  • Femme ! Vie ! Liberté ! : échos d'un soulèvement révolutionnaire en Iran, La Découverte, , 342 p.

Ouvrages collectifs[modifier | modifier le code]

  • a participé à l'élaboration d'Alain Deneault, Delphine Abadie et William Sacher, Noir Canada : pillage, corruption et criminalité en Afrique, Québec, Écosociété, , 352 p.
  • codirectrice d'ouvrage avec Carolina Kobelinsky (dir.), Enfermés dehors : enquêtes sur le confinement des étrangers, Le Croquant, , 335 p. (ISBN 978-2-914968-55-3)
  • L’honneur et la honte, Michael Herzfeld, Présentation et traduction de Chowra Makaremi, Dans La question morale, Presses Universitaires de France, 2013
  • avec Véronique Bontemps et Sarah Mazouz, Entre accueil et rejet : ce que les villes font aux migrants, Paris, Le Passager clandestin, , 159 p.
  • avec comme coauteur et dessinateur Matthieu Parciboula, Prisonniers du passage, Steinkis, , 159 p.

Articles[modifier | modifier le code]

  • avec Nicolas Jaoul, « Les réfugiés de La Chapelle victimes d’une répression disproportionnée », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  • « Prisonniers du passage: une ethnographie de la détention frontalière en France », Politika,‎ (lire en ligne)
  • « Au procès des crimes de l’Etat iranien à Stockholm : les monologues du bourreau », Libération,‎ (lire en ligne)

Filmographie[modifier | modifier le code]

  • 2019 : Hitch, une histoire iranienne

Décorations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Chowra Makaremi, « Travailler à l’insu de soi-même et des autres », Cultures & Conflits, no 118,‎ (lire en ligne)
  2. a et b « Hassan Makaremi », sur International Exhibition of Calligraphy (consulté le ).
  3. « Né à Chiraz, il veut ressusciter les vins perses… à Bergerac ! », sur La Revue du vin de France (consulté le ).
  4. Émilie Delpeyrat, « Un Périgourdin défie le pouvoir iranien lors de la Coupe du monde du Qatar », Sud Ouest,‎ (ISSN 1760-6454, lire en ligne, consulté le )
  5. a et b « Femme ! Vie ! Liberté ! - Chowra Makaremi - Éditions La Découverte », sur editionsladecouverte.fr (consulté le ).
  6. a et b « « Femme ! Vie ! Liberté ! », de Chowra Makaremi, et « Dans les rues de Téhéran », de Nila : révolte iranienne, leçon de rage », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. a et b « Chowra MAKAREMI », sur iris.ehess.fr (consulté le ).
  8. Rachida El Azzouzi, « Femme, vie, liberté : une « poussée révolutionnaire féministe » qui transforme l’Iran », sur Mediapart (consulté le ).
  9. « Chowra Makaremi », sur Babelio (consulté le ).
  10. « BnF Catalogue général », sur catalogue.bnf.fr (consulté le ).
  11. https://www.cairn.info/publications-de-Chowra-Makaremi--47710.htm
  12. « Chowra Makaremi », sur CNRS, (consulté le ).

Annexe[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]