Cheval en Mauritanie

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Cheval en Mauritanie
Cavalier sur un cheval gris dans le désert

Espèce Cheval
Statut introduit
Races élevées Arabe, Barbe,Arabe-Barbe et Hodh

Le cheval en Mauritanie est introduit dès la plus haute antiquité, comme le démontrent des peintures rupestres de chars. Au Moyen-Âge, il fait l'objet d'un commerce vers le Sud.

Histoire

Henri Lhote devant des pétroglyphes sahariens représentant des cavaliers à cheval.

De nombreuses gravures et peintures rupestres suggèrent une présence importante du cheval dans le Sahara occidental et central durant l'Antiquité[1]. Des véhicules hippomobiles à deux roues, parfois à quatre, ont circulé dans le Sahara vraisemblablement après le milieu du deuxième millénaire avant J. C.[2]. Les Bafours et les Mélaniens du Chemana font vraisemblablement passer des montures depuis le territoire de la Mauritanie vers celui du Sénégal[3]. Le Tounka de l'Empire du Ghana résidait à Koumbi et parcourait sa ville à cheval matin et soir[4]. À sa mort, il était inhumé avec son cheval[4].

Un Vénitien du Ca' da Mosto décrit en ces termes la ville d'Ouadane (1455-1457) : « Les arabes ont encore un grand nombre de chevaux barbares qu'ils mettent en vente dans le pays des Noirs, où ils les vendent aux seigneurs qui donnent en échange des esclaves, à raison de quinze têtes par cheval »[5]. La légende de la fondation de Chinguetti, au XVe siècle, veut qu'un homme en exil ait créé la ville à l'emplacement d'un « puits de cheval »[6].

La mission d'organisation des territoires du Tagant, mission coloniale française envoyée de novembre 1903 à mai 1904, note que « Leurs chevaux notamment, auxquels ils attachent un prix inestimable, méritent d'attirer notre attention. Ce sont des chevaux de race dans toute leur pureté que l'on trouve en grand nombre au Tagant (les Edouaïch en ont plus de 2 000) »[7].

Pratiques

Le cheval ne peut survivre aux dures conditions du désert, et y est alors remplacé par le dromadaire[8].

Élevage

La Mauritanie compte quatre races de chevaux élevées sur son territoire, d'après la base de données DAD-IS : l'Arabe, le Barbe, l'Arabe-barbe et le Hodh[9].

Culture

Les tribus arabes guerrières de Mauritanie sont réputées pour traiter le cheval avec autant d'égards qu'un être humain[10]. Il est par ailleurs fréquemment cité dans les contes arabes des mauritaniens[10],[11], entre autres dans le conte « Le cheval porte-bonheur »[12].

Notes et références

  1. Law 2018, p. The introduction and diffusion of the horse in west Africa.
  2. Robert Vernet, La Mauritanie, des origines au début de l'histoire, Centre culturel français A. de St. Exupéry, coll. « Connaissance de la Mauritanie », , 2e éd., 71 p., p. 52.
  3. R. Larrat, « L'élevage du cheval au Sénégal », Revue d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux, vol. 1, no 4,‎ , p. 256-265.
  4. a et b Gaudio 1978, p. 125.
  5. Gaudio 1978, p. 92.
  6. Gaudio 1978, p. 72-73.
  7. Xavier Coppolani, Mauritanie saharienne (novembre 1903 à mai 1904) : mission d'organisation des territoires du Tagant. Suivi de L'opposition des traitants du Sénégal à l'action de Coppolani, par Geneviève Désiré-Vuillemin, Paris/Montréal (Québec), L'Harmattan, coll. « Racines du présent », , 186 p. (ISBN 2-7384-8191-4 et 9782738481917, lire en ligne), p. 93-94.
  8. Jean-Claude Klotchkoff, La Mauritanie aujourd'hui, Paris, Les Editions J.A., coll. « Guides JA aujourd'hui », , 199 p. (ISBN 2-86950-177-3 et 9782869501775), p. 61.
  9. (en) « Mauritania : Horse - Browse by country and species », sur www.fao.org, Domestic Animal Diversity Information System (DAD-IS), Food and Agriculture Organization of the United Nations (consulté le ).
  10. a et b Aline Tauzin (trad. de l'arabe), Contes arabes de Mauritanie, Paris, Karthala Éditions, coll. « "Hommes et sociétés" », , 288 p. (ISBN 2-86537-459-9 et 9782865374595), p. 142.
  11. Moussa Ould Ebno, Contes et proverbes de Mauritanie : Encyclopédie de la culture populaire mauritanienne. Contes merveilleux, vol. 2 de Encyclopédie de la culture populaire mauritanienne, L'Harmattan, , 203 p. (ISBN 978-2-296-05410-3 et 2-296-05410-2, lire en ligne), p. 18 ; 29 ; 197.
  12. Alliance franco-mauritanienne de Kaedi, Contes mauritaniens de la vallée du fleuve, Alliance franco-mauritanienne de Kaedi, , 128 p., « Le cheval porte-bonheur ».

Annexes

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Liens externes

Bibliographie