Cavernes de Tulum
Les cavernes de Tulum ou grottes inondées de Tulum se trouvent dans un ensemble de cavités ou rivières souterraines de la région de Tulum, à la périphérie de la ville et du site archéologique maya du même nom, dans l'État de Quintana Roo, sur la côte est de la péninsule du Yucatán, au Mexique. On y a trouvé les restes de quatre membres de la tribu appelée tulumnesi.
Découvertes
Trois des squelettes ont été découverts dans les années 1990 et le quatrième en 2006, l'un par Jim Coke (États-Unis), un autre par Gari Walten (États-Unis), encore un autre par Steve Gerrard (États-Unis), et le dernier par Alex et Thorsten (Allemagne).
Ces grottes (dont les trois premières ont été signalées par Jerónimo Avilés et la quatrième par Robbie Schmitner) sont des sites archéologiques étudiés par une équipe dirigée par l'archéologue Carmen Rojas Sandoval (de l'Institut national d'anthropologie et d'histoire), par le biologiste Arturo González, ainsi que les moniteurs de spéléologie sous-marine et photographes professionnels Eugenio Aceves et Jerónimo Avilés Olguín.
Le squelette le plus ancien, celui de « la femme de Naharon », daté par carbone 14 à 14 500 ans avant le présent, a été trouvé dans la grotte de Naharón à 368 mètres de l'entrée et à 22,6 m de profondeur ; il correspondait à une femme d'une taille de 1,41 m. Au moment de sa mort, elle avait peut-être entre 20 et 30 ans et pesait 53 kg.
Le second squelette a été trouvé à 178 m de l'entrée la plus proche, c'était une femme et son découvreur l'a appelée « Ekab » ; elle avait entre 40 et 50 ans et c'est jusqu'à maintenant l'emplacement le plus profond découvert, à 28 m.
Le troisième squelette a été découvert à 300 m de l'entrée et à une profondeur de 10 m, c'était un homme d'environ 25 à 30 ans, dit « le jeune de Chan Hol ».
Le quatrième squelette, dite « la femme de las Palmas », a été trouvé à 300 m de l'entrée actuelle la plus proche et à une profondeur de 8 m. C'était très probablement une femme[1],[2].
Importance anthropologique
Ces découvertes sous-marines forment la collection d'ossements la plus complète et dans le meilleur état de conservation de la préhistoire de l'Amérique, correspondant à l'époque du Pléistocène et fournissant des informations de grande valeur pour définir l'époque du l'arrivée de l'homme en Amérique, qui a été l'objet d'une controverse entre la théorie du peuplement tardif et la théorie plus récente du peuplement précoce.
Les trajets possibles de migration humaine vers le continent américain actuellement en discussion sont les suivants :
- Le plus connu et accepté, partant de Sibérie et traversant le pont terrestre de Béring.
- Celui de groupes polynésiens partant des îles d'Océanie et traversant l'océan Pacifique.
- Celui de groupes solutréens partant de ce qui aujourd'hui seraient les territoires de la France et de l'Espagne et traversant par le Groenland.
(Tous ces trajets sont considérés lors de la dernière glaciation.)
Hypothèses
À la fin des études menées sur l'anthropologie physique de ces ossements, le directeur du projet « Étude des groupes humains précéramiques de la côte orientale de Quintana Roo », Gonzalez Arturo, et le Dr Alejandro Terrazas de l'UNAM, ont indiqué que jusqu'à présent (2008) on peut conclure que les restes humains ne présentent pas d'affiliation avec des groupes mayas, mais en revanche avec des groupes venant d'Inde au sud du continent asiatique[3].
En vue de l'étude de l'évolution des civilisations sur le continent américain, il a été créé le concept chronologique de « préhistoire de l'Amérique », divisé en cinq périodes commençant à la présence humaine sur le continent. Les trois premières, paléoindienne, archaïque et formative, correspondent à la préhistoire proprement dite, et les deux dernières, classique et postclassique, correspondent au développement des civilisations américaines, quand s'est généralisée l'utilisation de l'écriture et que des registres chronologiques et historiques des évènements ont commencé à être réalisés, sur des stèles et des manuscrits.
Si bien que l'âge des ossements nous situe dans la période paléoindienne du développement des civilisations en Amérique. La raison de la localisation de ces restes humains dans des grottes aujourd'hui inondées est que, lorsque ces êtres humains sont morts, le niveau de la mer était environ 100 m en dessous de celui que nous connaissons aujourd'hui. On peut constater cela par la présence de stalactites et de stalagmites dans les grottes, des formations d'apparence pierreuse générées par l'accumulation de carbonate de calcium due à la filtration de l'eau durant de longues périodes (des dizaines de milliers d'années)[4].
Cette recherche s'inscrit dans le cadre de l'« Atlas archéologique pour l'enregistrement, l'étude et la protection des cénotes de la péninsule du Yucatán », et a également permis des découvertes de faune fossile du Pléistocène dans le complexe appelé Sac Actun de cavités et rivières souterraines de la péninsule du Yucatán.
Notes et références
- (es) « Hallan en Tulum restos humanos de hace 10 mil años [Des restes humains d'il y a 10 000 ans trouvés à Tulum] », El Universal, (lire en ligne)
- (es) « Revelan pruebas de carbono 14 edades de Tulum [Les échantillons de carbone 14 révèlent les âges de Tulum] », La Crónica de Hoy, (lire en ligne)
- (es) « Descubren osamenta en la riviera maya », sur Institut national d'anthropologie et d'histoire, [« On découvre des ossements dans la rivière maya »]
- (es) Juan J. Schmitter-Soto, « Los cenotes de la península de Yucatán [Les cénotes de la péninsule du Yucatán] », La Jornada, Ecológica, (lire en ligne), El Colegio de la Frontera Sur
