Calligramme

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Un calligramme de Guillaume Apollinaire

Un calligramme est un poème dont la disposition graphique sur la page forme un dessin, généralement en rapport avec le sujet du texte, mais il arrive que la forme apporte un sens qui s'oppose au texte. Cela permet d'allier l'imagination visuelle à celle portée par les mots.

Histoire

C'est le poète français Guillaume Apollinaire qui est à l'origine du mot (formé par la contraction de « calligraphie » et d'« idéogramme »), dans un recueil éponyme (Calligrammes, 1918). Étymologiquement, ce mot-valise signifie « Belles Lettres » dans la mesure où il reprend l'adjectif grec le nom gramma qui signifie « signe d'écriture, lettre ». Il s'agissait donc pour Apollinaire d'« écrire en beauté ». Il aurait ainsi déclaré parodiquement à son ami Picasso : « anch'io son' pittore ! » (« moi aussi je suis peintre ! »)

Calligramme, Guillaume Apollinaire.

Ainsi, cette forme particulière de poésie est parfois nommée poésie graphique.

Si Apollinaire demeure l'auteur de calligrammes le plus reconnu par l'histoire littéraire, il n'a pas inventé le « poème-dessin ». Les premiers seraient attribuées au poète grec Simmias de Rhodes (IVe siècle av. J.-C.) en représentant une hache, un œuf et des ailes de l'amour.

Raban Maur au IXe siècle compose le Liber de laudibus Sanctae Crucis, poème mystique de vingt-huit calligrammes. Rabelais au XVIe siècle avait ainsi représenté sa « dive bouteille » dans le Cinquième Livre. Le calligramme suppose une lecture « active » car le lecteur doit chercher le sens et la direction des phrases, chose qui paraît évidente dans un texte classique. Le genre fut également pratiqué à la fin du XIXe siècle, notamment par Edmond Haraucourt[1].

Depuis Guillaume Apollinaire qui réalisa les célèbres calligrammes : La Colombe poignardée et le Jet d'eau, La Cravate et la Montre ou encore Voyage[2], André Breton (1896-1966), poète surréaliste français, décrit un vase et son reflet dans le calligramme Pièce fausse, issu du recueil Clair de terre[3]. Michel Leiris dévoile la vie par le biais des termes entrelacés amour et mourir dans Le Sceptre miroitant, extrait de l'ouvrage In Glossaire J'Y Serre Mes Gloses (1939)[4].

Pour Jérôme Peignot, célèbre spécialiste de la typographie, le calligramme relève de quatre domaines : la littérature, la peinture, la calligraphie mais aussi de la philosophie, qu'il développe dans son ouvrage «Du Calligramme», paru en 1978 (Paris: Éd. du Chêne). Essai[5].

Un calligramme important est celui réalisé par Plantu dans le journal du Monde en 2006 à partir de la phrase : " Je ne dois pas dessiner Mahomet"

Références

Voir aussi

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