Beta Sagittarii

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La désignation de Bayer β Sagittarii désigne deux étoiles :

Beta Sagittarii porte le nom courant Arkab.

Situées toutes les deux dans la constellation du Sagittaire, elles ne sont séparées que de 0,36° dans le ciel terrestre. Leur alignement n'est qu'apparent : β¹ Sagittarii, de magnitude apparente 3,96, est distante de 378 années-lumière ; β² Sagittarii, de magnitude apparente 4,27, est distante de 139 années-lumière.

Nomenclature[modifier | modifier le code]

Arkab Prior et Arkab Posterior sont les noms approuvés pour Beta1 et Beta2 Sagittarii » / β1 et β2 β Sgr par l’Union astronomique internationale (UAI)[1]. C’est à l’origine l’arabe عرقوب الرامي ᶜUrqūb al-Rāmī, « le Talon du Sagittaire », figurant sur l’astrolabe et pour cela introduit dès le Moyen Âge[2], notamment sous la forme orcob arrami dans les Libros del saber. Revivifié par la suite par transcription Urqub AlRâmi , donnée à partir de la traduction du یجِ سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg (1437) par Thomas Hyde (1665)[3], il est introduit sous la forme entière Arkab er râmih, par Johann Elert Bode (1801)[4], par le truchement de la transcription modifiée du philologue Friedrich Wilhelm Lach (1796)[5], puis sous la forme raccourcie Urkub Prior et Urkub Posterior par Giuseppe Piazzi (1814) )[6]. C’est grâce aux bons soins de Richard Allen (1899), que la forme Arkab, qui est un mélange des noms donnés par Bode et Piazzi, qui s’est imposée[7].

En astronomie traditionnelle arabe, Beta Sagittarii formait, avec Alpha Sagittarii, le couple ألسردين Al Ṣuradayn (accusatif du duel), « les deux Surad », qui sont deux oiseaux du désert, selon Zakarīyā ibn Muḥammad al-Qazwīnī (ca. 1200) rapporté par Ludwig Ideler (1806)[8]. Mais de son côté, Marcel Devic affecte ce nom au couple ικ Sgr[9], en se fondant sur ᶜAbd al-Raḥmān al-Sūfī al-Ṣūfī (964)[10].

En chinois, 天淵 (Tiān Yuān), signifiant Fontaine céleste, fait référence à un astérisme constitué de β¹ Sagittarii, β² Sagittarii et α Sagittarii. Par conséquent, β¹ Sagittarii et β² Sagittarii elles-mêmes étaient appelées 天淵一 (Tiān Yuān yī, la première étoile de la Fontaine céleste) et 天淵二 (Tiān Yuān èr, la seconde étoile de la Fontaine céleste)[11].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) IAU, « Star Names », site « IAU », List of January 1st, 2021. »
  2. Roland Laffitte, « Les étoiles de l’astrolabe », in Le ciel des Arabes. Apport de l'uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, p. 198-203.
  3. (la) Thomas Hyde, « Tabulae Long. ac Lat. Stellarum Fixarum ex Observatione Ulugh Beighi, Tamerlanis Magni Nepotis, Oxonii : Henry Hall, 1665, Commentarii, p. 42. »
  4. Johann Elert Bode, Uranographia, sive astrorum descriptio viginti tabulis aeneis incisa ex recentissimis et absolutissim astronomorum observationibus, Berlin : apud autorem, 1801, pl. XV
  5. (de) Friedrich Wilhelm Lach, « « Beitrag zur orientalischen Sternkunde », in Algemeine Bibliotek der biblischen Litteratur, Bd. VII, Stück 4, 577-651, Leipzig : Weidmann, 1796, p. 584. »
  6. Giuseppe Piazzi, Præcipuarum stellarum inerrantium positiones mediæ ineunte sæculo XIX : ex observationibus habitis in specola Panormitana ab anno 1792 ad annum 1813, éd. Panermi : ex regia typ. militari, 1814, p. 133 et 134.
  7. Richard Hinkley Allen, Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, réed. st. Star Names, Their Lore an Meaning, New-York: Dover Publications, 1963, p. 357.
  8. Ludwig Ideler, Historische Untersuchungen über die astronomischen Beobachtungen der Alten, Berlin : C. Quien, 1806, p. 188.
  9. Marcel Devic, 'Dictionnaire étymologique des mots français d’origine orientale (arabe, turc, persan, hébreu, malais), Paris : Impr. Nationale, 1876, p. 44.
  10. Hans Karl Frederik Christian Schjellerup, Description des étoiles fixes composée au milieu du Xe siècle de notre ère par l'astronome persan Abd-al-Rahman Al-Sûfi. Traduction littérale de deux manuscrits arabes de la Bibliothèque royale de Copenhague et de la Bibliothèque impériale de Saint-Pétersbourg…, Saint-Pétersbourg : Eggers et Cie, 1874, repr. Fuat Sezgin, Islamic mathematics and Astronomy, vol. XXVI, Frankfurt am Main : Institut für Geschichte der arabisch-islamischen Wissenschaft an der Johann Wolfgang Goethe-Universität, 1997, p. 187.
  11. (zh) AEEA (Activities of Exhibition and Education in Astronomy) 天文教育資訊網 2006 年 7 月 2 日