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Belle da Costa Greene

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Belle da Costa Greene
Belle da Costa Greene par Paul-César Helleu en 1913.
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Belle Marion GreenerVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Northfield Mount Hermon School (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Père
Richard Theodore Greener (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Medieval Academy of America ()
Hroswitha Club (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinction

Belle da Costa Greene (Alexandria, Virginie, New York, ) fut la bibliothécaire personnelle de J.P. Morgan, puis après sa mort directrice de la Pierpont Morgan Library.

Biographie

Belle Marion Greener naît à Alexandria en Virginie où elle grandit jusqu'à ce que ses parents se séparent. Son père était l'éminent avocat Richard Theodore Greener (en), qui fut doyen de la Howard University et le premier Noir à être diplômé de l'université de Harvard en 1870. Après la séparation, sa mère change leur nom en da Costa pour expliquer la couleur brune de sa peau par une prétendue origine portugaise. Les deux femmes s'installent à Princeton, où Belle commence à travailler pour la bibliothèque de l'université.

En 1902, John Pierpont Morgan charge Charles Follen McKim de lui construire une bibliothèque à Madison Avenue. Sa collection était déjà trop importante pour qu'il s'en occupe seul. Il contracte Belle en 1905 pour l'engager comme bibliothécaire.

Belle dépense des millions de dollars pour l'achat et la vente de manuscrits, livres et œuvres, et pour voyager somptueusement. On l'a décrite comme une femme directe et intelligente, jolie et sensuelle. Elle conciliait un style de vie bohème avec la fréquentation de l'élite. Elle dit un jour « Ce n'est pas parce que je suis bibliothécaire que je dois m'habiller comme une bibliothécaire » [1]. Elle avait en effet l'habitude d'aller travailler vêtue de robes de couturiers célèbres et parée de bijoux.

Sa fonction la plaçait au centre du commerce de l'art et elle ambitionnait de faire de sa bibliothèque la plus importante de toutes. Morgan lui laissa 50 000 dollars et une pension viagère de 10 000 dollars par mois, ce qui représentait une somme élevée à l'époque. Elle ne se maria jamais, mais eut un certain nombre de liaisons, la plus importante étant celle avec Bernard Berenson à qui elle a envoyé plus de 600 lettres. À ceux qui lui demandaient si elle avait été la maitresse de J.P. Morgan, elle répondit : « Nous avons essayé ».

Après la mort de Morgan, la responsabilité de la bibliothèque incombe à son fils Jack Morgan. Il nomme Belle directrice de la bibliothèque qui conservera le poste jusqu'à la fin de sa vie, contribuant à enrichir la collection considérablement.

L'écrivaine Alexandra Lapierre relate que toute sa vie, Belle et sa famille ont caché leurs origines noires. Ce fait constitue d'ailleurs la trame de l'ouvrage qu'elle lui a consacré. En 1919, Belle adopte son neveu Bobbie Leveridge, fils de sa sœur Teddy. Durant la guerre, envoyé au front en 1943, il reçoit une lettre de sa fiancée qui lui annonce que l'enquête de son père sur lui a révélé ses origines noires et qu'il devra être castré si le mariage doit avoir lieu. Accablé par cette révélation, Bobbie se suicide. La lettre est conservée au Courtauld Institute of Arts à Londres[2].

Notes et références

  1. Just because I am a librarian, doesn't mean I have to dress like one.
  2. Alexandra Lapierre, Belle Greene, Paris, Flammarion, (ISBN 9782081490338)

Liens externes