Archonte

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Dans la plupart des cités grecques, les archontes (en grec ancien ἄρχοντες / árkhontes, de ἄρχω / árkhô, « commander, être le chef ») sont des dirigeants.

À Athènes

Aristote[1] explique qu'au début de la vie d'Athènes (dans les temps mythiques des Cocrides), les premiers archontes étaient le roi et le polémarque, puis l'archonte éponyme :

  • L'archonte éponyme (ἄρχων ἐπώνυμος / árkhôn epốnumos, ou ὁ ἄρχων / ho árkhôn, littéralement « l'archonte », sans autre précision), il avait en charge l'administration civile et la juridiction publique. Il était le tuteur des veuves et des orphelins et surveillait les litiges familiaux. Il s'occupait aussi du théâtre en nommant les mécènes et les vainqueurs de tétralogies. Il donnait son nom à l'année de son archontat [2].
  • L'archonte-roi (ἄρχων βασιλεὺς / árkhôn basileùs), il avait en charge les affaires d'homicide et les crimes d'impiété. Il lançait les interdits religieux et devait être obligatoirement marié. Il préside les cérémonies religieuses.
  • Le polémarque (ἄρχων πολέμαρχος / árkhôn polémarkhos), il avait en charge les affaires militaires. Avec l'importance croissante des stratèges, l'archonte polémarque perdit peu à peu de son importance. L'archonte polémarque Callimaque, par exemple, fut positionné sur l'aile droite de l'armée grecque à la bataille de Marathon, probablement à titre honorifique, tandis que le stratège Miltiade commandait l'armée.

Les trois magistrats suprêmes étaient réputés désignés à vie, puis pour dix ans, enfin pour un an. À une date inconnue[3], les trois archontes se voient secondés par six thesmothètes, qui sont les gardiens de la législation, ce qui porte le nombre d'archontes à neuf. Enfin, Clisthène ajouta un secrétaire, chargé de rédiger les avis des neuf autres archontes. Dès lors, leur nombre est de dix, comme pour les autres magistratures athéniennes.

Avec ce système, seules les catégories les plus aisées étaient représentées.

Empire byzantin

Dans l'empire byzantin, le terme archonte peut avoir trois significations :

  • Lors de la fondation de Constantinople, l'archonte de l'antique Byzance devient l'arconte-proconsul de la nouvelle capitale, durant le IVe siècle ; le premier est Tetitius Facundus en 336 et le dernier Thémistius en 358-359[4].
  • Il peut également désigner un personnage puissant, détenteur d'une forme d'autorité publique. Certains subordonnés de hauts fonctionnaires ou officiers sont désignés par le terme archonte.
  • Au sens technique, un archonte est un gouverneur, un administrateur. Les listes de préséances et les sceaux font connaître des archontes provinciaux (de Crète, Chypre, Dalmatie) au IXe siècle, et des archontes de villes, plus tard aux Xe-XIIe siècles (Klaudioupolis, Chrysopolis, Athènes, etc.)

La dignité de Grand Archonte (megas archon) est créée par Théodore II Lascaris à l'époque de l'Empire de Nicée. Constantin Margaritès en est le premier détenteur (parmi les récipiendaires importants, on peut noter Maroulès). Originellement, il semble qu'il dirige l'escorte impériale, probablement au sein du palais. En campagne, c'est l'archonte de l'allagion qui s'en charge. Cependant, le titre de grand archonte devient rapidement dénué de toute fonction particulière et devient donc une simple dignité honorifique[5],[6].

Patriarcat de Constantinople

De nos jours, « archonte du patriarcat œcuménique » est un titre honorifique donné par le patriarcat de Constantinople.

Bibliographie

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Notes et références

  1. Aristote, Constitution d'Athènes [détail des éditions] (lire en ligne), III, 1-6.
  2. Voir : Table des archontes éponymes d'après l'Atlas universel de Bouillet
  3. Dans sa Constitution d'Athènes, III 3, Aristote la date du règne d'Akastos ou de l'archontat de Médon, or ces références sont mythiques et non historiques. Voir également Claude Mossé La démocratie grecque MA Editions, Paris 1986, article Archontes.
  4. Voir Rodolphe Guilland Etudes sur l'histoire administrative de l'Empire Romain in Revue des Etudes Byzantines volume 15, 1957, pages 5 et suivantes, également consultable en ligne : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_0766-5598_1957_num_15_1_1147.
  5. Guilland 1960, p. 87
  6. Bartusis 1997, p. 382