Ann Hansen

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Ann Hansen
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G7 Welcoming Committee Records (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Ann Hansen, née le 16 juillet 1953, est une anarchiste canadienne, ancienne membre du groupe Direct Action (Squamish Five), une organisation de guerilleros urbains, connue pour le bombardement en 1982 d'une usine de Litton Industries, qui fabriquait des composants pour usage militaire. À la suite de son arrestation, elle est condamnée à perpétuité, mais obtient une libération conditionnelle après sept ans de détention. Elle écrit un livre relatant son passé d'activiste, qui est intitulé : Direct Action: Memoirs of an Urban Guerrilla. C'est aussi une militante pour les droits des prisonniers et a publié un autre ouvrage Taking the Rap: Women Doing Time for Society's Crimes en 2018.

Direct Action[modifier | modifier le code]

À la fin des années 1970, Hansen qui réside alors à Toronto, fait la rencontre Brent Taylor. Elle déménage par la suite à Vancouver et amorce une relation amoureuse avec lui[1]. Ils forment ensuite l'organisation activiste Direct Action, à laquelle se joignent Julie Belmas et Gerry Hannah, deux figures connues de la scène punk de Vancouver. Le groupe mene diverses actions terroristes, notamment une attaque contre le poste électrique Dunsmuir, de BC Hydro sur l'île de Vancouver, ainsi qu'un attentat à la bombe chez Litton Industries à Toronto, qui blesse 10 personnes[1]. L'usine fabrique alors des systèmes de guidage pour les missiles de croisière américains. L'explosion provoquée contribue à l'annulation du contrat[2]. Le groupe incendie aussi plusieurs magasins Red Hot Video, toujours dans la région de Vancouver, car ils vendent des films pornographiques hardcore[3].

Ann Hansen et certains de ses acolytes de Direct Action sont finalement arrêtés en 1983 et elle est emprisonnée à la prison d'Oakalla, en Colombie-Britannique, dans l'attente de son procès. Après avoir été condamnée à l'emprisonnement à perpétuité, elle est transférée à la prison des femmes de Kingston, puis à l'établissement Grand Valley pour femmes de Kitchener[4]. Lors de son séjour au pénitencier, elle est interloquée par le nombre de prisonnières membres des Premières Nations ou de la communauté afro-canadienne[5]. Après sept ans de détention, elle est libérée sous conditions [4]. En 2001, elle publie un mémoire intitulé Direct Action: Memoirs of an Urban Guerrilla[1].

Activisme[modifier | modifier le code]

En août 2012, Hansen est arrêtée et emprisonnée à nouveau en raison de présumées violations de ses conditions de libération. Les faits reprochés sont liés à l'organisation d'une projection de film à la bibliothèque publique de Kingston, en Ontario, au cours de laquelle un avocat présentait un atelier ayant pour sujet l'action directe[6]. Elle retourne à l'Établissement Grand Valley pour femmes[7], puis est libérée avec des conditions plus strictes en octobre[6].

À la suite de l'écriture de Taking the Rap: Women Doing Time for Society's Crimes, qui traite de ses expériences d'incarcération, Hansen a fait une série de conférences au Canada, se rendant à l'Université de la Colombie-Britannique, à l'Université Capilano, à l'Université polytechnique Kwantlen (KPU), à l'Université de Winnipeg et le Magnus Eliason Recreation Centre à Winnipeg, entre autres[7],[5],[8].

Ann Hansen est membre du P4W Memorial Collective, qui milite pour la préservation de l'ancienne prison pour femmes de Kingston, où elle purgea une partie de sa sentence[9]. Lors du réaménagement du bâtiment, le groupe revendiqua qu'un jardin commémoratif soit construit en mémoire des femmes qui y furent emprisonnées[10]. En 2020, elle participe, en tant que conférencière, à l'événement Untold stories on Kingston Penitentiary Tours: An online panel discussion[11].

Elle a fait don de ses documents personnels à la collection des archives anarchistes des bibliothèques de l'Université de Victoria en 2011[12].

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • (en) Direct Action: Memoirs of an Urban Guerrilla (en), Toronto, Between the Lines, , 493 p. (ISBN 978-1902593487)).
  • (en) en collaboration avec Julie Belmas, « This Is Not A Love Story: Armed Struggle Against The Institutions Of Patriarchy », Disorderly Conduct, The Anarchist Library, no 5,‎ (lire en ligne).
  • (en) « Armed Struggle, Guerilla Warfare, and the Social Movement Influences on 'Direct Action », dans Steven Best (dir.) et Anthony J. Nocella (dir.), Igniting a revoluton : Voices in defense of earth, AK Press, , 441 p. (ISBN 9781904859567).
  • (en) Taking the Rap: Women Doing Time for Society's Crimes, Between the Lines, , 353 p. (ISBN 9781771133555)).
  • (en) « Avant-propos », dans Margrit Schiller, Remembering the Armed Struggle : My Time with the Red Army Faction, PM Press, , 256 p. (ISBN 9781629638737)).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en) Scott Beadle, « Direct Action: Memoirs of an Urban Guerrilla/Guilty of Everything », BC Studies, vol. 136,‎ 2002–2003, p. 146–148 (lire en ligne, consulté le )
  2. (en) Jeffrey Shantz, « Two Reviews of: Ann Hansen; Direct Action: Memoirs of an Urban Guerrilla – ProQuest », www.proquest.com (consulté le )
  3. (en) Seth Reimer, « Discovering Our History: Late Twentieth Century Feminist Organizing in Victoria, British Columbia », The Ascendant Historian, vol. 7, no 1,‎ , p. 92–101 (lire en ligne)
  4. a et b (en) Ann Hansen, « Ann Hansen: "I thought my parole after seven years of a life sentence made me lucky; now I see it as white privilege at work" », Quill and Quire, (consulté le )
  5. a et b (en) « What is life like for women in jail? Author remembers supportive community, but also fellow inmates' screams », (consulté le )
  6. a et b (en) « Ann Hansen's Statement On Her Recent Arrest, Imprisonment and Release », The Media Co-op,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. a et b (en) Greta Kooy, « Anarchist Ann Hansen Speaks at CapU », Capilano Courier,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. (en) « Speakers Series », www.uwinnipeg.ca (consulté le )
  9. (en-CA) Elizabeth Renzetti, « Beyond the bars: Former inmates at the Kingston Prison for Women return in fight for recognition », The Globe and Mail,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. (en) Kristy Nease, « Memorial garden at former women's prison takes root », CBC,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. (en-CA) Ian MacAlpine, « Kingston Penitentiary Tours subject of panel discussion », The Whig,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. (en) « Ann Hansen fonds – MemoryBC », sur Memorybc.ca (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]