Élection du président de l'administration centrale tibétaine de 2016

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Élection du président de l'administration centrale tibétaine de 2016
Type d’élection Sikyong
Corps électoral et résultats
Inscrits 88 326
Votants au 1er tour 47 102
53,33 % en diminution 4,7
Votants au 2d tour 57 986
65,65 %
Lobsang Sangay – Parti démocratique national du Tibet
Voix au 1er tour 30 508
66,71 %
Voix au 2e tour 33 234
57,3 %
Penpa Tsering – Parti démocratique national du Tibet
Voix au 1er tour 10 732
23,47 %
Voix au 2e tour 24 752
42,7 %
Lukar Jam – Congrès National Tibétain
Voix au 1er tour 2 557
5,59 %
Tashi Wangdu – People's Party of Tibet
Voix au 1er tour 1 880
4,11 %
Tashi Topgyal – Indépendant
Voix au 1er tour 38
0,083 %
Président
Sortant Élu
Lobsang Sangay Lobsang Sangay

L'élection du président de l'administration centrale tibétaine se tient le afin d'élire le dirigeant (sikyong) du gouvernement tibétain en exil pour un mandat de cinq ans.

Déroulement[modifier | modifier le code]

Le , la commission électorale tibétaine annonce le lancement des élections du président de l'administration centrale tibétain et législatives (membres du parlement tibétain en exil). Le 14e Kashag (cabinet) du gouvernement tibétain en exil termine son mandat de cinq ans en [1].

L'élection primaire du sikyong et de la 16e assemblée du parlement tibétain a lieu le .

il s'agit de la deuxième élection au poste de premier ministre après le retrait du dalaï-lama de l'autorité politique en 2011 et l'introduction d'un système démocratique pour l'élection du chef du gouvernement tibétain en exil. Lors de la dernière élection, Lobsang Sangay est devenu le premier chef démocratiquement élu du gouvernement tibétain en exil[1].

Les élections de 2016 sont les quatrièmes élections tibétaines au suffrage universel direct[1].

Des observateurs internationaux dont André Gattolin, sénateur et membre du groupe d’information sur le Tibet au Sénat, ont été invités à Dharamsala durant les élections[2].

Pour la première fois dans les élections tibétaines, plusieurs partis politiques sont apparus, ce qui est inhabituel dans la politique tibétaine[3]. Le Parti démocratique national du Tibet, un parti indépendantiste modéré, a traditionnellement été le seul parti politique dans la diaspora tibétaine[4], mais n'intervient pas dans les élections législatives. Ce parti a soutenu Lobsang Sangay et Penpa Tsering. Le People's Party of Tibet défendant la politique de la voie médiane, a soutenu Tashi Wangdu[5] et a également présenté ses propres candidats pour le Parlement tandis que le Congrès national tibétain radicalement séparatiste a approuvé Lukar Jam[6].

Le marque la fin de la campagne électorale de 2016, comme l'annonce la Commission électorale tibétaine deux jours avant l'élection du [7].

Les résultats du second tour sont annoncés officiellement le [8],[9].

La campagne électorale, émaillée d'attaques personnelles entre les deux opposants, est critiquée par le 14e dalaï-lama et par l'ancien premier ministre Samdhong Rinpoché[10]. Traversée par les clivages de la campagne, la diaspora tibétaine est appelée à l'union à l'issue de celle-ci par Samdhong Rinpoché[11],[12].

Liste des candidats[modifier | modifier le code]

Primaires[modifier | modifier le code]

Le , les résultats des primaires pour l’élection du premier ministre tibétain et de la 16e assemblée du parlement tibétain en exil furent annoncés par la commission électorale. Le premier ministre titulaire, Lobsang Sangay est crédité de 30 508 votes, suivi du président du parlement tibétain Penpa Tsering (10 732), de Lukar Jam (2 557), Tashi Wangdu (1 880), Tashi Topgyal (38). Lobsang Sangay a obtenu un score plus élevé qu'aux primaires de 2010 (22 489)[8].

Second tour[modifier | modifier le code]

Les élections du sont un duel entre Lobsang Sangay et Penpa Tsering, Lukar Jam n'ayant pas obtenu le pourcentage fixé par la commission électorale qui déclara le qu'un 3e finaliste serait retenu seulement si l’écart avec le 2e finaliste ne dépassait pas 20%[8] Cette décision, ainsi que d'autres restrictions à la liberté de parole et d'association lors de ces élections, ont suscité beaucoup de critiques, tant parmi les Tibétains[16],[17] qu'au niveau international[18].

Le président de la commission électorale Sonam Chomphel Sosur a annoncé que la commission avait enregistré 88 326 électeurs, dont 47 102 pour l’élection du premier ministre, et 46 890 pour l’élection des membres du parlement[8].

La Commission électorale de l’Administration centrale tibétaine a annoncé que les votes ont eu lieu dans 85 bureaux dans le monde, 46 en Inde, au Népal et au Bhoutan, 9 dans des bureaux du Tibet dans d’autres pays, et 30 dans des écoles et dans les régions. Sonam Chomphel déclara que « Les Tibétains du Bhoutan n’ont pas pu voter pour les primaires car le gouvernement bhoutanais a demandé à l’autorité tibétaine locale de fournir toutes les informations sur les votants et leur histoire. Dans ces conditions mais aussi pour d’autres raisons, les Tibétains du Bhoutan ont été réticents à venir voter »[8].

Arrestations en Chine en relation avec les élections[modifier | modifier le code]

Selon Voice of Tibet, trois Tibétains, deux hommes et une femme (Samdup 40 ans, Rongshar 29 ans et Lhadon), du comté de Matoe dans la province du Qinghai, ont été arrêtés par la police chinoise le . Ils ont été arrêtés pour avoir participé à une discussion de groupe sur l'application de messagerie WeChat avec des gens de l'extérieur du Tibet au sujet des élections tibétaines conclus récemment en exil. Samdup est le chef adjoint de la division 1, 3 et 5 du village de Kyareng, qui compte environ 150 ménages. Lhadon est une mère de deux enfants, une fille Dharkar 11 ans et un fils Tsegyam, 8 ans. Le plus jeune, Rongshar est marié a une femme, Yangkyi[19].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d (en) Lalit Mohan, Final elections to Tibetan parliament next year, Tribune News Service, 10 juin 2015
  2. Cléa Chakraverty, De retour du Tibet : comprendre les dernières élections, Asialyst, 18 avril 2016
  3. (en) « Tibetan Parliament in Exile To See First Ever Opposition Party », Tibet Post,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. (en) « Some Predictions and Thoughts on the 2016 Tibetan Election Season », The Tibetan Political Review,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. (en) « Mr Tashi Wangdu - Sikyong 2016 », sur pptibet.weebly.com (consulté le )
  6. (en) « New Party Fuels Debate on Tibet's Political Future », Radio Free Asia,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. (en) Tenzin Monlam, « All campaign related activities must end by March 18: EC », sur Phayul.com, (consulté le )
  8. a b c d et e (en) Tenzin Monlam, Lobsang Sangay sweeps the Prelims, Lukar Jam out of the PM race, Phayul.com, 4 décembre 2015
  9. Sikyong 2016: Final round results, Updated 28 March 2016
  10. (en) Dalai Lama annoyed with Sikyong candidates The Tribune, 16 avril 2016
  11. Samdhong Rinpoche emphasizes importance of enhancing collective merits, unity among Tibetans, Phayul.com, 13 avril 2016
  12. Tibet is learning the tricks of democracy, DailyMail, 5 avril 2016
  13. (en) Ex-Chinese prisoner in race for Tibetan political leadership, IANS, 3 août 2015
  14. (en) Two Tibetans Announce their Candidacy for Sikyong, VOA, 4 août 2015
  15. a et b Tenzin Monlam, Tashi Topgyal makes it five in the race for Tibetan PM's post, Phayul.com, 20 août 2015
  16. (en) Tashi Shitsetsang, Arbitrary dance of Tibetan democracy
  17. (en) Choenyi Woser, Why I won't vote in the Final Sikyong Election
  18. (en)Open Letter to the Central Tibetan Administration
  19. (en) Tenzin Monlam Three Tibetans in Matoe County arrested in connection with exile elections, Phayul.com, 31 mars 2016