¿Por qué no te callas?

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Sommet ibéro-américain de 2007 : Juan Carlos, Zapatero et Chávez sont assis à droite.

¿Por qué no te callas? (littéralement « Pourquoi tu ne te tais pas ? ») est une phrase adressée le par Juan Carlos Ier, à l'époque roi d'Espagne, à Hugo Chávez, président de la république bolivarienne du Vénézuela, lors du sommet ibéro-américain de 2007 qui s'est tenu à Santiago du Chili.

Juan Carlos a prononcé cette phrase après plusieurs interruptions par Hugo Chávez du discours du président du gouvernement d'Espagne, José Luis Rodríguez Zapatero, Chávez qualifiant le prédécesseur de ce dernier, José María Aznar, de « fasciste », « pire qu'un serpent »[1], et l'accusant ensuite d'avoir soutenu une tentative de coup d'État au Venezuela, en 2002, contre lui-même.

Incident[modifier | modifier le code]

Le 9 novembre, le président vénézuélien Hugo Chávez dénonce une participation supposée du gouvernement espagnol à la tentative de coup d'État réalisée au Venezuela en 2002, alors dirigé par José María Aznar, et la qualifie de « fasciste ».

L'incident a lieu le jour suivant, durant la dernière journée du sommet ibéro-américain, pendant que le président du gouvernement d'Espagne, José Luis Rodríguez Zapatero, intervenait. Le président Chávez l'interrompait continuellement et de façon répétée, qualifiant de « fasciste » l'ex-chef du gouvernement espagnol, José María Aznar, et affirmant qu'« un serpent est plus humain qu'un fasciste[2] ». La présidence va jusqu'à déconnecter le micro du président Chávez. Lorsque Zapatero exige le respect pour Aznar et qu'il est de nouveau interrompu par Chávez, le roi Juan Carlos adresse la fameuse phrase à Chávez.

Transcription de l'incident[modifier | modifier le code]

  • José Luis Rodríguez Zapatero : Nous sommes autour d'une table réunissant des gouvernements démocratiques, qui représentent leurs citoyens dans une communauté ibéro-américaine qui ont comme principes essentiels le respect. L'on peut se trouver aux antipodes d'une position idéologique, ce n'est pas moi qui suis proche de l'ex-président Aznar, mais l'ex-président Aznar a été élu par les Espagnols, et j'exige, j'exige…
  • Hugo Chávez : Dites-lui à lui de respecter.
  • Zapatero : J'exige que...
  • Juan Carlos Ier : Tu...!
  • Zapatero : Un instant…
  • Chávez : Dites-lui la même chose à lui.
  • Zapatero : J'exige ce respect, pour une raison, de plus…
  • Chávez : Dites-lui la même chose à lui, président.
  • Zapatero : Bien entendu.
  • Chávez : Dites-lui la même chose à lui…
  • Le roi : Pourquoi tu ne te tais pas ?
  • Michelle Bachelet : S'il-vous-plaît, pas de dialogue, vous avez tous eu du temps pour présenter votre position, président, terminez.
  • Chávez : Il se peut qu'il soit espagnol, le président Aznar, mais c'est un fasciste et c'est un …
  • Zapatero : Président Hugo Chávez, je crois qu'il y a une essence dans le principe du dialogue et que pour respecter, et pour être respecté, nous devons essayer de ne pas tomber dans l'outrage. On peut diverger radicalement des idées, dénoncer les comportements, sans tomber dans l'outrage. Ce que je souhaite exprimer c'est qu'une bonne manière pour nous de travailler et nous comprendre en faveur de nos peuples respectifs, est de nous respecter, nous les représentants démocratiques, et je demande, présidente Bachelet, que ce soit une norme de conduite dans un forum qui représente les citoyens, que nous respections tous nos dirigeants, tous les gouvernants et anciens gouvernants des pays qui forment cette communauté. Je crois que c'est un bon principe et désire ardemment que cela soit un code de conduite, parce que les formes donnent leur être aux choses, et l'on peut diverger radicalement sur tous les points tout en montrant du respect aux personnes, ceci est le principe pour que l'on puisse être respecté soi-même ensuite. Je suis sûr que toute cette table et tous les latino-américains veulent que tous les gouvernants démocratiques (…) nous soyons respectés, aujourd'hui et demain, même si nous divergeons profondément au niveau de nos idées.
  • Chávez : Le gouvernement du Venezuela se réserve le droit de répondre à toute agression en tout lieu, en tout espace et avec le ton approprié[3].

Conséquences[modifier | modifier le code]

La phrase a rencontré un écho immédiat au Venezuela alors que Hugo Chávez, dirigeant charismatique et controversé, était à la veille de réformes constitutionnelles par référendum qui entendaient renforcer son pouvoir dans son pays[4], référendum auquel la population a répondu par la négative.

On la voit apparaître sur des tee-shirts ou comme sonnerie de portable. Au Venezuela, elle devient un slogan chez certains opposants à Hugo Chávez. Le nom de domaine porquenotecallas.com est vendu sur Ebay pour 4 600 dollars. La chanson Baila el Chiki-chiki, qui a représenté l'Espagne au concours Eurovision de la chanson la même année, y fait également référence.

La phrase s'est aussi manifestée sur Internet avec des réuploads de l'incidents par les internautes hispanophone et divers parodies de marionnettes, de photomontage et de remix reggaeton.

Les relations entre Madrid et le président vénézuélien semblent s'être normalisées après une visite du président Chávez au roi Juan Carlos le à Majorque, au cours de laquelle le roi a offert à Chávez un tee-shirt avec la célèbre phrase.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Shut up, Spain's king tells Chavez ' », BBC News (consulté le )
  2. una serpiente es más humana que un fascista - http://www.elpais.com/articulo/internacional/Rey/Chavez/callas/elpepuint/20071110elpepuint_13/Tes
  3. Président Zapatero: Estamos en una mesa donde hay gobiernos democráticos, que representan a sus ciudadanos en una comunidad iberoamericana que tienen como principios esenciales el respeto. Se puede estar en las antípodas de una posición ideológica, no seré yo el que esté cerca del ex presidente Aznar, pero el ex presidente Aznar fue elegido por los españoles, y exijo, exijo… Président Chávez : Dígale a él que respete.
    Zapatero: Exijo que... un momentín…
    Chávez: Dígale lo mismo a él.
    Zapatero: Exijo ese respeto, por una razón, además…
    Chávez: Dígale lo mismo a él, presidente.
    Zapatero: Por supuesto.
    Chávez: Dígale lo mismo a él…
    Rey Juan Carlos I: ¿Por qué no te callas?
    Présidente Bachelet: Por favor, no hagamos diálogo, han tenido tiempo para plantear su posición, presidente, termine.
    Chávez: Podrá ser español el presidente Aznar, pero es un fascista y es un …
    Zapatero: Presidente Hugo Chávez, creo que hay una esencia en el principio del diálogo y es que para respetar y para ser respetado, debemos procurar no caer en la descalificación. Se puede discrepar radicalmente de las ideas, denunciar los comportamientos, sin caer en la descalificación. Lo que quiero expresar es que es una buena forma de poder trabajar entendernos en favor de nuestros pueblos, que nos respetemos, a los representantes democráticos, y pido –presidenta Bachelet– que ésa sea una norma de conducta en un foro que representa a los ciudadanos, que respetemos a todos nuestros dirigentes, a todos los gobernantes y ex gobernantes de los países que formamos esta comunidad. Creo que es un buen principio y deseo fervientemente que ése sea un código de conducta, porque las formas dan el ser a las cosas, y se puede discrepar radicalmente de todo respetando a las personas, ése es el principio para que uno luego pueda ser respetado. Estoy seguro que toda esta mesa y todos los latinoamericanos quieren que todos los gobernantes democráticos (…) seamos respetados, hoy y mañana, aunque discrepemos profundamente de las ideas que tengamos.
    Chávez: El gobierno de Venezuela se reserva el derecho a responder cualquier agresión en cualquier lugar, en cualquier espacio y en cualquier tono.
  4. « Tais-toi » devient une sonnerie de téléphone à succès en Espagne sur nouvelobs.com