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'''Minna Specht''' ({{date de naissance|22 décembre 1879}} – {{date de décès|3 février 1961}}) est une pédagogue allemande, [[Socialisme|socialiste]] et membre de la [[Résistance allemande au nazisme|résistance allemande]]. Elle est l'une des fondateurs de l'[[Internationaler Sozialistischer Kampfbund]].
'''Minna Specht''', née le {{date de naissance|22 décembre 1879}} à [[Reinbek|Reinbeck]] et morte le {{date de décès|3 février 1961}} à [[Brême]], est une pédagogue allemande, [[Socialisme|socialiste]] et membre de la [[Résistance allemande au nazisme|résistance allemande]]. Elle est l'une des fondatrices de la Ligue internationale de la jeunesse qui devient plus tard l'[[Internationaler Sozialistischer Kampfbund]] (ISK), une communauté éducative destinée à former l'élite du mouvement ouvrier. Minna Specht y développe une pédagogie d'inspiration socialiste, basée sur l'expérience. Elle s’engage très vite contre le nazisme, notamment en signant le ''Dringender Appell für die Einheit,'' qui appelle à la formation d’un front unique réunissant socialistes et communistes face au nazisme. Après la guerre, elle joue un rôle important dans la constitution et le fonctionnement des villages d’enfants pour orphelins, déplacés et apatrides.

== Biographie ==
== Biographie ==
=== Famille et formation ===
Minna Specht est le septième enfant de Mathilde et Guillaume Specht. Sa famille vit dans le {{lien|lang=de|trad=Schloss Reinbek|fr=château de Reinbek}}, à l'origine, un pavillon de chasse à [[Friedrichsruh]], acquis en 1874 et transformé en hôtel<ref name="philo1">[http://www.philosophisch-politische-akademie.de/specht1.html#top "Minna Specht: Biografisches"] Philosophical-Political Academy, official website. </ref>{{,}}<ref name="fes">Ilse Fischer, [http://www.fes.de/archiv/adsd_neu/inhalt/newsletter/newsletter/NL%202006/NL%2001%202006/html12006/specht.html "Minna Specht – eine politische Pädagogin"] [[Fondation Friedrich-Ebert]], official website. </ref>. Son père meurt accidentellement en 1882, laissant la famille en difficulté financière.
Minna Specht est la septième enfant de Mathilde Bruhn (1849-1926) et Guillaume Specht (1841-1882)<ref name=":0">{{Lien web |langue=de |prénom=Deutsche |nom=Biographie |titre=Specht, Minna - Deutsche Biographie |url=https://www.deutsche-biographie.de/pnd118751786.html |site=www.deutsche-biographie.de |consulté le=2023-10-15}}</ref>. Sa famille vit dans le {{lien|lang=de|trad=Schloss Reinbek|fr=château de Reinbek}}, à l'origine, un pavillon de chasse à [[Friedrichsruh]], acquis en 1874 et transformé en hôtel<ref name="philo1">[http://www.philosophisch-politische-akademie.de/specht1.html#top "Minna Specht: Biografisches"] Philosophical-Political Academy, official website. </ref>{{,}}<ref name="fes">Ilse Fischer, [http://www.fes.de/archiv/adsd_neu/inhalt/newsletter/newsletter/NL%202006/NL%2001%202006/html12006/specht.html "Minna Specht – eine politische Pädagogin"] [[Fondation Friedrich-Ebert]], official website. </ref>. Son père meurt accidentellement en 1882, laissant la famille en difficulté financière.

Elle fait ses premières années scolaires dans une petite école privée au château de 1884 à 1894, puis dans une école pour filles à [[Arrondissement de Bergedorf|Bergedorf]]. Elle poursuit ses études supérieures dans un institut à [[Hambourg]], de 1896 à 1899, où elle se forme pour devenir enseignante<ref name=":0" /><ref name=":3">{{Ouvrage|langue=de|auteur1=Inge Hansen-Schaberg|titre=Leben und Wirken von Minna Specht. Vortrag zur Eröffnung der Ausstellung im Schloß Reinbek am 13. 2. 2000|date=2000|lire en ligne=http://www.exil-archiv.de/grafik/biografien/specht/eroeffnungsvortrag.pdf}}</ref>.

Contrairement à ses sœurs aînées, Minna Specht se détache du modèle traditionnel de la femme. Elle soutient les revendications du Mouvement des femmes, prônant l'égalité des hommes et des femmes dans la vie publique et soulignant la nécessité de l'emploi des femmes<ref name=":4">{{Ouvrage|langue=de|auteur1=Herla Venter|titre=Minna Specht (1879 – 1961)|date=1993|lire en ligne=https://www.museumsverein-reinbek.de/wp-content/uploads/2018/06/Minna-Specht.pdf}}</ref>.

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En 1902, elle est recrutée dans une école secondaire pour filles à Hambourg, que vient d'ouvrir un professeur de l'institut où elle a fait ses études. En 1906, elle s'inscrit à l'université pour obtenir une qualification d'''Oberlehrerin''. Elle fait des études de géographie, d'histoire, de géologie et de philosophie à l'[[université de Göttingen]] et un ou deux semestres à l'[[université Louis-et-Maximilien de Munich|université de Munich]] de 1906 à 1909<ref name=":0" />. De 1909 à 1914, elle revient enseigner à l'école de filles de Hambourg.

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En 1914, alors qu'elle a {{nombre|35|ans}}, elle retourne à l'université de Göttingen pour faire des études de mathématiques et obtenir sa qualification de professeure<ref name=":0" />. Elle profite ainsi de la possibilité nouvelle pour les femmes prussiennes d'acquérir une qualification scientifique<ref name=":3" />. Elle fait la connaissance du philosophe [[Leonard Nelson]], [[privat-docent]] à l'université. Ils vivent ensemble sans se marier, ce qui est scandaleux à l'époque, mais la loi impose le célibat aux enseignantes et, par ailleurs Leonard Nelson considère le mariage comme un frein aux bouleversements révolutionnaires qu'il espère<ref name=":3" /><ref name="philo2">[http://www.philosophisch-politische-akademie.de/specht2.html#3 "Politische und pädagogische Arbeit"] Philosophical-Political Academy, official website. </ref>.

=== Activité politique et sociale ===
Minna Specht travaille quelque temps avec [[Hermann Lietz]] à ''Haubinda'', un internat établi selon les principes de l'[[éducation nouvelle]]<ref name=":0" />.

En 1922, elle prend la direction de l'école fondée par Leonard Nelson à ''Walkemühle'', à [[Melsungen]], près de [[Cassel (Hesse)|Cassel]]. Cette école accueille des enfants mais également des jeunes adultes, en 1933, 36 personnes sont inscrites, dont 24 enfants. C'est plutôt inhabituel qu'une femme soit directrice d'école dans un établissement mixte, un centre d'éducation pour adultes et un foyer éducatif rural. Elle y est rejointe par [[Grete Hermann]], l'assistante de Leonard Nelson. Ensemble, elles publient en 1932, une édition posthume du travail de Nelson<ref name=":3" /><ref name=":1">{{Lien web |langue=de |titre=Minna Specht - Biografie |url=https://www.gdw-berlin.de/vertiefung/biografien/personenverzeichnis/biografie/view-bio/minna-specht/?no_cache=1 |site=www.gdw-berlin.de |consulté le=2023-10-15}}</ref><ref name=":5">{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Samuel |nom=Boussion |titre=Les communautés d’enfants à l’épreuve de la “question allemande” (1946-1951) |url=https://repenf.hypotheses.org/1327 |site=L'internationale des Républiques d'enfants (1939-1955) |date=2019-04-10 |consulté le=2023-10-19}}</ref><ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Elise|nom1=Crull|prénom2=Guido|nom2=Bacciagaluppi|titre=Grete Hermann - Between Physics and Philosophy|éditeur=Springer|date=2017-09-30|isbn=978-94-024-0970-3|lire en ligne=https://books.google.be/books?id=Neg3DwAAQBAJ&pg=PA9&lpg=PA9&dq=minna+specht&source=bl&ots=p9oqf41mIm&sig=ACfU3U1vN2DZy8ZfzRaZqdjMyIifPgTlaA&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiw4s_bvviBAxXw0AIHHdkJAQM4HhDoAXoECAIQAw#v=onepage&q=minna%20specht&f=false|consulté le=2023-10-15}}</ref>.

En 1917, elle fonde avec Leonard Nelson la Ligue internationale de la jeunesse (IJB) dont les membres participent activement aux organisations du mouvement ouvrier<ref name=":2">{{Lien web |titre=PPA: Minna Specht: politische und pädagogische Arbeit |url=https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http://www.philosophisch-politische-akademie.de/specht2.html |site=archive.wikiwix.com |consulté le=2023-10-15}}</ref>. Cette association pacifiste se considère comme une communauté éducative. Elle vise à constituer une élite morale et intellectuelle du mouvement ouvrier et de la société post-révolutionnaire et impose des exigences strictes à ses membres<ref name=":3" /><ref name=":5" /><ref name=":6">{{Article|langue=fr|prénom1=Karim|nom1=Fertikh|titre=Une organisation pédagogique de la révolution. La ligue de la jeunesse et Ligue pour la lutte socialiste internationale dans l’Allemagne des années 1920|périodique=Dissidences|numéro=4|date=2012-10-03|issn=2118-6057|lire en ligne=https://preo.u-bourgogne.fr/dissidences/index.php?id=265|consulté le=2023-10-19}}</ref>.

A partir de 1925, cependant la Ligue est exclue du [[Parti social-démocrate d'Allemagne|Parti social-démocrate]] en raison de divergences politiques : les fondateurs de l'IJB sont en faveur d'une politisation du mouvement qui implique l’intervention directe dans la lutte politique. La Ligne internationale de jeunesse devient alors l' l'''[[Internationaler Sozialistischer Kampfbund]]'' (ISK, Ligue pour la lutte socialiste internationale)<ref name=":6" />.

En 1931/1932, Minna Specht participe à la revue de l'ISK, ''Der Funke''<ref name=":0" /><ref name=":2" />.

Après la mort de Leonard Nelson en 1927, Minna Specht dirige l'ISK avec [[Willi Eichler]]. L'organisation sera dissoute en 1945<ref name=":3" /><ref name=":2" /><ref name=":6" />.

=== Appel à l'unité contre le nazisme ===
En 1932, elle est l'une des {{nombre|33 signataires}} du {{Lien|langue=de|trad=Dringender Appell für die Einheit}} qui appelle à la formation d'un Front unique de tous les partis ouvriers dans la lutte contre le [[nazisme]], avec une alliance électorales entre les [[Communisme|communistes]] du [[Parti communiste d'Allemagne - opposition|KPD]] et les [[Socialisme|socialistes]] du [[Parti social-démocrate d'Allemagne|SPD]] en janvier 1932. Cet appel est signé par des scientifiques, des artistes et des personnalités politiques, notamment [[Käthe Kollwitz]], [[Albert Einstein]], [[Erich Kästner]] ou encore [[Erich Zeigner]]<ref name=":5" /><ref name="funke">[http://library.fes.de/inhalt/digital/funke/pdf/1932/19320625.pdf ''Der Funke'', Edition No. 147 A] (PDF) Friedrich Ebert Foundation, official website. </ref><ref name=":2" />. En mars 1933, l'école est fermée de force et temporairement occupée par les [[Sturmabteilung|SA]]. L'association qui gère l'école est expropriée en mai 1933 sur base de la {{Lien|langue=de|trad=Gesetz über die Einziehung volks- und staatsfeindlichen Vermögens|fr=Loi relative à la confiscation des biens hostiles au peuple et à l'État}} et les bâtiments attribués à l’État de Prusse<ref name=":0" /><ref name=":5" /><ref name=":2" />.

=== Exil au Royaume-Uni ===
Une vague d'arrestations et de nombreuses condamnations stoppent le travail de résistance de l'ISK en 1938. Minna Specht fuit l'Allemagne, avec des élèves de ''Walkemühle''<ref name=":2" /><ref name=":1" />. Elle ouvre une école au [[Danemark (pays constitutif)|Danemark]], pour les enfants de familles allemandes également réfugiées. En {{date-|novembre 1938}}, elle émigre au [[pays de Galles]] et est internée en tant que ressortissante d'un pays ennemi, sur l'[[Île de Man]], de 1940 à 1941, le temps de fournir les preuves de son opposition au nazisme<ref name=":2" /><ref>{{Lien web |langue=en |titre=Miss Minna Specht - Second World War Internees - iMuseum |url=https://imuseum.im/search/collections/people/mnh-agent-108118.html |site=iMuseum - Manx National Heritage |consulté le=2023-10-15}}</ref>.


De 1941 à 1945, Minna Specht vit à Londres. Elle réalise une étude pour la [[Fabian Society]], ''Private Schools and the National System'' (Ecoles privées et le système national) et participe, avec un petit groupe d'experts, à la création du Comité allemand de reconstruction de l'éducation (''German Educational Reconstruction Committee'', G.E.R.) dont le but est de proposer une éducation moderne, démocratique et empruntant à l’éducation nouvelle aux enfants allemands. En 1944, elle publie la brochure ''Education in Post-War Germany'' dans laquelle elle envisage l’éducation des jeunes Allemands pour les libérer de l'endoctrinement nazi<ref name=":0" /><ref name=":5" />.
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Elle fait ses premières années scolaires dans une petite école privée au château de 1884 à 1894, puis dans une école pour filles à [[Arrondissement de Bergedorf|Bergedorf]]. Elle poursuit ses études supérieures dans un institut à [[Hambourg]], de 1896 à 1899, où elle se forme pour devenir enseignante<ref name="inge">{{Dr}} Inge Hansen-Schaberg, [http://www.philosophisch-politische-akademie.de/specht_e.html#top ''Erinnerung an Minna Specht''] Philosophical-Political Academy. </ref>. En 1902, elle est recrutée dans une école pour filles à Hambourg, que vient d'ouvrir un professeur de l'institut où elle a fait ses études. En 1906, elle s'inscrit à l'université pour obtenir une qualification d'''Oberlehrerin'' Elle fait des études de géographie, d'histoire, de géologie et de philosophie à l'[[université de Göttingen]] et un ou deux semestres à l'[[université Louis-et-Maximilien de Munich|université de Munich]]. De 1909 à 1914, elle revient enseigner à l'école de filles de Hambourg.


=== L'après-guerre ===
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En 1914, alors qu'elle a {{nombre|35|ans}}, elle retourne à l'université de Göttingen pour faire des études de mathématiques et obtenir sa qualification de professeur Elle fait la connaissance du philosophe [[Leonard Nelson]], [[privat-docent]] à l'université, et noue des liens professionnels et d'amitié avec lui<ref name="philo2">[http://www.philosophisch-politische-akademie.de/specht2.html#3 "Politische und pädagogische Arbeit"] Philosophical-Political Academy, official website. </ref>. Elle fonde avec Max Hodann, son épouse Maria Saran et Leonard l'''Internationaler Jugendbund''.
À l'automne 1945, Minna Specht est membre de la délégation britannique et l'unique allemande, invitée à titre personnel, aux ''Semaines internationales d’étude pour l’enfance victime de la guerre (SEPEG)'' à [[Zurich]]<ref name=":5" />. La conférence réunit des experts internationaux en vue de participer à la formation de spécialistes de l’enfance victime de la guerre au service des pays dévastés. Elle y retrouve les fondateurs de l'[[Odenwaldschule]], {{Lien|langue=de|trad=Edith Geheeb|texte=Edith Cassirer}} et [[Paul Geheeb]], qui lui demandent de prendre la direction de l'école, qu'ils ont dû abandonner en 1934. Elle est nommée à la tête de l’Odenwaldschule par les autorités américaines de la zone d’occupation et la dirige de 1946 à 1951 avec le souhait de réorienter l’école dans un sens plus social tout en tenant compte des préoccupations à l’égard des enfants réfugiés. En janvier 1947, l’Odenwaldschule compte 165 élèves internes, dont un tiers sont des réfugiés venant de l’Est et au total deux tiers des élèves sont des déplacés, qui ont dû quitter leur foyer et leur région. En 1956 l'Allemagne adhère à la Fédération internationale des communautés d’enfants et, la même année l'assemblée générale de la Fédération se tient à l'Odenwaldschule<ref name="philo3">[http://www.philosophisch-politische-akademie.de/specht3.html "Exil und Neuanfang"]</ref><ref name=":5" />.


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Minna Specht est membre de la commission allemande pour l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]] de 1949 à 1959<ref name=":4" /><ref name=":0" />. En 1952, elle travaille avec Walther Merck à l'institut de pédagogie de l'UNESCO à Hambourg<ref name=":4" />. Elle est également inspectrice des pensionnats.
Specht travaille quelque temps avec [[Hermann Lietz]] à ''Haubinda'', un internat établi selon les principes de l'[[éducation nouvelle]]. En 1922, elle prend la direction de l'école fondée par Leonard Nelson à ''Walkemühle'', à [[Melsungen]], près de [[Cassel (Hesse)|Cassel]]. En 1931, elle travaille comme éditrice de la revue de l'ISK, ''Der Funke'' Après la mort de Leonard Nelson en 1927, elle dirige l'''[[Internationaler Sozialistischer Kampfbund]]'' (ISK) avec Willi Eichler. En 1932, elle est l'une des {{nombre|33 signataires}} du ''Dringender Appell für die Einheit'' qui appelle à la formation d'un [[Front unique]] des [[Communisme|communistes]] et des [[Socialisme|socialistes]] dans la lutte contre le [[nazisme]]. Cet appel a été signé par des scientifiques, des artistes et des personnalités politiques, notamment [[Käthe Kollwitz]], [[Albert Einstein]], [[Erich Kästner]] ou encore [[Erich Zeigner]]<ref name="funke">[http://library.fes.de/inhalt/digital/funke/pdf/1932/19320625.pdf ''Der Funke'', Edition No. 147 A] (PDF) Friedrich Ebert Foundation, official website. </ref>. Specht retourne à Walkemühle en {{date-|mars 1933}}, car l'école est occupée par les [[Sturmabteilung|SA]]. Elle est ensuite confisquée, en {{date-|mai 1933}}.


A partir de 1954, elle vit à [[Brême]], tout en effectuant de fréquents et longs voyages dans les écoles de l'Association des foyers éducatifs ruraux allemands qu'elle conseille dans leur travail et leur développement<ref name=":4" />.
Après l'[[Machtergreifung|arrivée au pouvoir]] des [[nazisme|nazis]] en 1933, Specht fuit l'Allemagne, avec des élèves de ''Walkemühle'' dont la plupart ont des parents socialistes ou des origines juives. Elle ouvre une école au [[Danemark (pays constitutif)|Danemark]], pour les enfants de familles allemandes réfugiées. En {{date-|novembre 1938}}, elle émigre au [[pays de Galles]] et est internée en tant que ressortissante d'un pays ennemi, sur l'[[Île de Man]] de 1940 à 1941, le temps de fournir les preuves de son opposition au nazisme. Elle travaille ensuite à Londres, pour envisager l'éducation qu'il faudra mettre en place en Allemagne, pour des jeunes qui ont reçu une éducation nazie et subi les traumatismes de la guerre. À l'automne 1945, elle est l'unique représentante allemande invitée à une conférence internationale à [[Zurich]] sur les traumatismes des enfants liés à la guerre. Elle y retrouve les fondateurs de l'[[Odenwaldschule]], Edith Geheeb et [[Paul Geheeb]], qui lui demandent de prendre la direction de l'école qu'ils ont dû abandonner en 1934.


Minna Specht décède à Brême le 3 février 1961<ref>{{Lien web |titre=Minna Specht - Deutsche Digitale Bibliothek |url=https://www.deutsche-digitale-bibliothek.de/person/gnd/118751786 |site=www.deutsche-digitale-bibliothek.de |consulté le=2023-10-15}}</ref>.
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Elle dirige l'école d'Odenwaldschule, de 1946 à 1951<ref name="philo3">[http://www.philosophisch-politische-akademie.de/specht3.html "Exil und Neuanfang"]</ref>. Elle est également membre de la commission allemande pour l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]] . En 1952, elle travaille avec Walther Merck à l'institut de pédagogie de l'UNESCO à Hambourg. Elle est également inspectrice des pensionnats.


== Hommages ==
== Hommages ==
* Ses archives personnelles sont déposées à la [[Fondation Friedrich-Ebert]] à Bonn, dans le fonds d'archives sociales-démocrates. Il s'agit de sa correspondance, de dossiers sur ''Walkemühle'', des manuscrits inédits et des textes publiés sur la pédagogie et la politique, ainsi que des albums de photos.
* Les archives personnelles de Minna Specht sont déposées à la [[Fondation Friedrich-Ebert]] à Bonn, dans le fonds d'archives sociales-démocrates. Il s'agit de sa correspondance, de dossiers sur ''Walkemühle'', des manuscrits inédits et des textes publiés sur la pédagogie et la politique, ainsi que des albums de photos.
* En Allemagne, en 2020, deux écoles portent le nom de Minna Specht : à [[Francfort-sur-le-Main|Francfort-sur-le Main]] et à [[Reutlingen]]<ref>{{Lien web |langue=de-DE |titre=Minna-Specht-Gemeinschaftsschule – – die Gemeinschaftsschule für Reutlingen |url=https://www.minna-specht-gms.de/ |consulté le=2023-10-15}}</ref><ref>{{Lien web |langue=de-DE |titre=Minna-Specht-Schule |url=https://mss-ffm.de/ |site=Minna-Specht-Schule |date=2022-11-27 |consulté le=2023-10-15}}</ref>.
* Une école de Francfort porte son nom<ref>Site de l'école «Minna-Specht-Schule», [http://www.minna-specht-schule.de].</ref>.


== Publications ==
== Publications ==
* ''Jakob Friedrich Fries. Der Begründer unserer politischen Weltansicht'', Verlag Öffentliches Leben, Stuttgart (1927) {{De}}
* {{De}} ''Jakob Friedrich Fries. Der Begründer unserer politischen Weltansicht'', Verlag Öffentliches Leben, Stuttgart, 1927
* ''Vom Sinn der Jugendweihe'', Verlag Öffentliches Leben, Göttingen (1930) {{De}}
* {{De}} ''Vom Sinn der Jugendweihe'', Verlag Öffentliches Leben, Göttingen, 1930
* ''Education in post-war Germany, International Publishing Company, London (1944)''
* {{En}} ''Education in post-war Germany'', International Publishing Company, Londres, 1944
* {{En}} ''Education for confidence'', The New Era, numéro spécial octobre 1944, ,
* Re-making Germany, par Marie Saran, Willi Eichler, Wilhelm Heidorn, Minna Specht. Préface par James Griffiths. Publié au nom du Socialist Vanguard Group, International Publishing Company, London (1945)
* {{En}} Re-making Germany, par Marie Saran, Willi Eichler, Wilhelm Heidorn, Minna Specht. Préface par James Griffiths. Publié au nom du Socialist Vanguard Group, International Publishing Company, Londres, 1945
* ''Kindernöte'', édité avec Martha Friedländer. Verlag Öffentliches Leben, Frankfurt am main (1950) {{De}}
* ''Leonard Nelson. Zum Gedächtnis'', Verlag Öffentliches Leben, Frankfurt am main (1953) {{De}}
* {{De}} ''Kindernöte'', édité avec Martha Friedländer. Verlag Öffentliches Leben, Frankfurt am main, 1950
* {{De}} ''Leonard Nelson. Zum Gedächtnis'', Verlag Öffentliches Leben, Frankfurt am main, 1953


== Références ==
== Références ==

Version du 19 octobre 2023 à 18:41

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Pour les articles homonymes, voir Specht.

Minna Specht
Biographie
Naissance
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Schloss Reinbek (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 81 ans)
BrêmeVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
Parti politique
Distinction
Goethe-Plakette des Landes Hessen (en) ()Voir et modifier les données sur Wikidata

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Minna Specht, née le à Reinbeck et morte le à Brême, est une pédagogue allemande, socialiste et membre de la résistance allemande. Elle est l'une des fondatrices de la Ligue internationale de la jeunesse qui devient plus tard l'Internationaler Sozialistischer Kampfbund (ISK), une communauté éducative destinée à former l'élite du mouvement ouvrier. Minna Specht y développe une pédagogie d'inspiration socialiste, basée sur l'expérience. Elle s’engage très vite contre le nazisme, notamment en signant le Dringender Appell für die Einheit, qui appelle à la formation d’un front unique réunissant socialistes et communistes face au nazisme. Après la guerre, elle joue un rôle important dans la constitution et le fonctionnement des villages d’enfants pour orphelins, déplacés et apatrides.

Biographie

Famille et formation

Minna Specht est la septième enfant de Mathilde Bruhn (1849-1926) et Guillaume Specht (1841-1882)[1]. Sa famille vit dans le château de Reinbek (de), à l'origine, un pavillon de chasse à Friedrichsruh, acquis en 1874 et transformé en hôtel[2],[3]. Son père meurt accidentellement en 1882, laissant la famille en difficulté financière.

Elle fait ses premières années scolaires dans une petite école privée au château de 1884 à 1894, puis dans une école pour filles à Bergedorf. Elle poursuit ses études supérieures dans un institut à Hambourg, de 1896 à 1899, où elle se forme pour devenir enseignante[1][4].

Contrairement à ses sœurs aînées, Minna Specht se détache du modèle traditionnel de la femme. Elle soutient les revendications du Mouvement des femmes, prônant l'égalité des hommes et des femmes dans la vie publique et soulignant la nécessité de l'emploi des femmes[5].

En 1902, elle est recrutée dans une école secondaire pour filles à Hambourg, que vient d'ouvrir un professeur de l'institut où elle a fait ses études. En 1906, elle s'inscrit à l'université pour obtenir une qualification d'Oberlehrerin. Elle fait des études de géographie, d'histoire, de géologie et de philosophie à l'université de Göttingen et un ou deux semestres à l'université de Munich de 1906 à 1909[1]. De 1909 à 1914, elle revient enseigner à l'école de filles de Hambourg.

En 1914, alors qu'elle a 35 ans, elle retourne à l'université de Göttingen pour faire des études de mathématiques et obtenir sa qualification de professeure[1]. Elle profite ainsi de la possibilité nouvelle pour les femmes prussiennes d'acquérir une qualification scientifique[4]. Elle fait la connaissance du philosophe Leonard Nelson, privat-docent à l'université. Ils vivent ensemble sans se marier, ce qui est scandaleux à l'époque, mais la loi impose le célibat aux enseignantes et, par ailleurs Leonard Nelson considère le mariage comme un frein aux bouleversements révolutionnaires qu'il espère[4][6].

Activité politique et sociale

Minna Specht travaille quelque temps avec Hermann Lietz à Haubinda, un internat établi selon les principes de l'éducation nouvelle[1].

En 1922, elle prend la direction de l'école fondée par Leonard Nelson à Walkemühle, à Melsungen, près de Cassel. Cette école accueille des enfants mais également des jeunes adultes, en 1933, 36 personnes sont inscrites, dont 24 enfants. C'est plutôt inhabituel qu'une femme soit directrice d'école dans un établissement mixte, un centre d'éducation pour adultes et un foyer éducatif rural. Elle y est rejointe par Grete Hermann, l'assistante de Leonard Nelson. Ensemble, elles publient en 1932, une édition posthume du travail de Nelson[4][7][8][9].

En 1917, elle fonde avec Leonard Nelson la Ligue internationale de la jeunesse (IJB) dont les membres participent activement aux organisations du mouvement ouvrier[10]. Cette association pacifiste se considère comme une communauté éducative. Elle vise à constituer une élite morale et intellectuelle du mouvement ouvrier et de la société post-révolutionnaire et impose des exigences strictes à ses membres[4][8][11].

A partir de 1925, cependant la Ligue est exclue du Parti social-démocrate en raison de divergences politiques : les fondateurs de l'IJB sont en faveur d'une politisation du mouvement qui implique l’intervention directe dans la lutte politique. La Ligne internationale de jeunesse devient alors l' l'Internationaler Sozialistischer Kampfbund (ISK, Ligue pour la lutte socialiste internationale)[11].

En 1931/1932, Minna Specht participe à la revue de l'ISK, Der Funke[1][10].

Après la mort de Leonard Nelson en 1927, Minna Specht dirige l'ISK avec Willi Eichler. L'organisation sera dissoute en 1945[4][10][11].

Appel à l'unité contre le nazisme

En 1932, elle est l'une des 33 signataires du Dringender Appell für die Einheit (de) qui appelle à la formation d'un Front unique de tous les partis ouvriers dans la lutte contre le nazisme, avec une alliance électorales entre les communistes du KPD et les socialistes du SPD en janvier 1932. Cet appel est signé par des scientifiques, des artistes et des personnalités politiques, notamment Käthe Kollwitz, Albert Einstein, Erich Kästner ou encore Erich Zeigner[8][12][10]. En mars 1933, l'école est fermée de force et temporairement occupée par les SA. L'association qui gère l'école est expropriée en mai 1933 sur base de la Loi relative à la confiscation des biens hostiles au peuple et à l'État (de) et les bâtiments attribués à l’État de Prusse[1][8][10].

Exil au Royaume-Uni

Une vague d'arrestations et de nombreuses condamnations stoppent le travail de résistance de l'ISK en 1938. Minna Specht fuit l'Allemagne, avec des élèves de Walkemühle[10][7]. Elle ouvre une école au Danemark, pour les enfants de familles allemandes également réfugiées. En , elle émigre au pays de Galles et est internée en tant que ressortissante d'un pays ennemi, sur l'Île de Man, de 1940 à 1941, le temps de fournir les preuves de son opposition au nazisme[10][13].

De 1941 à 1945, Minna Specht vit à Londres. Elle réalise une étude pour la Fabian Society, Private Schools and the National System (Ecoles privées et le système national) et participe, avec un petit groupe d'experts, à la création du Comité allemand de reconstruction de l'éducation (German Educational Reconstruction Committee, G.E.R.) dont le but est de proposer une éducation moderne, démocratique et empruntant à l’éducation nouvelle aux enfants allemands. En 1944, elle publie la brochure Education in Post-War Germany dans laquelle elle envisage l’éducation des jeunes Allemands pour les libérer de l'endoctrinement nazi[1][8].

L'après-guerre

À l'automne 1945, Minna Specht est membre de la délégation britannique et l'unique allemande, invitée à titre personnel, aux Semaines internationales d’étude pour l’enfance victime de la guerre (SEPEG) à Zurich[8]. La conférence réunit des experts internationaux en vue de participer à la formation de spécialistes de l’enfance victime de la guerre au service des pays dévastés. Elle y retrouve les fondateurs de l'Odenwaldschule, Edith Cassirer (de) et Paul Geheeb, qui lui demandent de prendre la direction de l'école, qu'ils ont dû abandonner en 1934. Elle est nommée à la tête de l’Odenwaldschule par les autorités américaines de la zone d’occupation et la dirige de 1946 à 1951 avec le souhait de réorienter l’école dans un sens plus social tout en tenant compte des préoccupations à l’égard des enfants réfugiés. En janvier 1947, l’Odenwaldschule compte 165 élèves internes, dont un tiers sont des réfugiés venant de l’Est et au total deux tiers des élèves sont des déplacés, qui ont dû quitter leur foyer et leur région. En 1956 l'Allemagne adhère à la Fédération internationale des communautés d’enfants et, la même année l'assemblée générale de la Fédération se tient à l'Odenwaldschule[14][8].

Minna Specht est membre de la commission allemande pour l'UNESCO de 1949 à 1959[5][1]. En 1952, elle travaille avec Walther Merck à l'institut de pédagogie de l'UNESCO à Hambourg[5]. Elle est également inspectrice des pensionnats.

A partir de 1954, elle vit à Brême, tout en effectuant de fréquents et longs voyages dans les écoles de l'Association des foyers éducatifs ruraux allemands qu'elle conseille dans leur travail et leur développement[5].

Minna Specht décède à Brême le 3 février 1961[15].

Hommages

  • Les archives personnelles de Minna Specht sont déposées à la Fondation Friedrich-Ebert à Bonn, dans le fonds d'archives sociales-démocrates. Il s'agit de sa correspondance, de dossiers sur Walkemühle, des manuscrits inédits et des textes publiés sur la pédagogie et la politique, ainsi que des albums de photos.
  • En Allemagne, en 2020, deux écoles portent le nom de Minna Specht : à Francfort-sur-le Main et à Reutlingen[16][17].

Publications

  • (de) Jakob Friedrich Fries. Der Begründer unserer politischen Weltansicht, Verlag Öffentliches Leben, Stuttgart, 1927
  • (de) Vom Sinn der Jugendweihe, Verlag Öffentliches Leben, Göttingen, 1930
  • (en) Education in post-war Germany, International Publishing Company, Londres, 1944
  • (en) Education for confidence, The New Era, numéro spécial octobre 1944, ,
  • (en) Re-making Germany, par Marie Saran, Willi Eichler, Wilhelm Heidorn, Minna Specht. Préface par James Griffiths. Publié au nom du Socialist Vanguard Group, International Publishing Company, Londres, 1945
  • (de) Kindernöte, édité avec Martha Friedländer. Verlag Öffentliches Leben, Frankfurt am main, 1950
  • (de) Leonard Nelson. Zum Gedächtnis, Verlag Öffentliches Leben, Frankfurt am main, 1953

Références

  1. ↑ a b c d e f g h et i (de) Deutsche Biographie, « Specht, Minna - Deutsche Biographie », sur www.deutsche-biographie.de (consulté le )
  2. ↑ "Minna Specht: Biografisches" Philosophical-Political Academy, official website.
  3. ↑ Ilse Fischer, "Minna Specht – eine politische Pädagogin" Fondation Friedrich-Ebert, official website.
  4. ↑ a b c d e et f (de) Inge Hansen-Schaberg, Leben und Wirken von Minna Specht. Vortrag zur Eröffnung der Ausstellung im Schloß Reinbek am 13. 2. 2000, (lire en ligne)
  5. ↑ a b c et d (de) Herla Venter, Minna Specht (1879 – 1961), (lire en ligne)
  6. ↑ "Politische und pädagogische Arbeit" Philosophical-Political Academy, official website.
  7. ↑ a et b (de) « Minna Specht - Biografie », sur www.gdw-berlin.de (consulté le )
  8. ↑ a b c d e f et g Samuel Boussion, « Les communautés d’enfants à l’épreuve de la “question allemande” (1946-1951) », sur L'internationale des Républiques d'enfants (1939-1955), (consulté le )
  9. ↑ (en) Elise Crull et Guido Bacciagaluppi, Grete Hermann - Between Physics and Philosophy, Springer, (ISBN 978-94-024-0970-3, lire en ligne)
  10. ↑ a b c d e f et g « PPA: Minna Specht: politische und pädagogische Arbeit », sur archive.wikiwix.com (consulté le )
  11. ↑ a b et c Karim Fertikh, « Une organisation pédagogique de la révolution. La ligue de la jeunesse et Ligue pour la lutte socialiste internationale dans l’Allemagne des années 1920 », Dissidences, no 4,‎ (ISSN 2118-6057, lire en ligne, consulté le )
  12. ↑ Der Funke, Edition No. 147 A (PDF) Friedrich Ebert Foundation, official website.
  13. ↑ (en) « Miss Minna Specht - Second World War Internees - iMuseum », sur iMuseum - Manx National Heritage (consulté le )
  14. ↑ "Exil und Neuanfang"
  15. ↑ « Minna Specht - Deutsche Digitale Bibliothek », sur www.deutsche-digitale-bibliothek.de (consulté le )
  16. ↑ (de) « Minna-Specht-Gemeinschaftsschule – – die Gemeinschaftsschule für Reutlingen » (consulté le )
  17. ↑ (de) « Minna-Specht-Schule », sur Minna-Specht-Schule, (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • (de) Inge Hansen-Schaberg, Minna Specht - Eine Sozialistin dans der Landerziehungsheimbewegung (1918 bis en 1951), Untersuchung zur pädagogischen Biographie einer Reformpädagogin. Studien zur Bildungsreform, 22. Francfort (1992)

Articles connexes

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