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En France, l'association {{incise|créée en 1999}} est surveillée par la [[Miviludes]]<ref name="lexpress" />{{,}}<ref>{{Lien web|auteur=|titre=À la recherche de la « masculinité »|date=|url=https://www.unadfi.org/domaines-dinfiltration/sante-et-bien-etre/psychotherapie-et-developpement-personnel/a-la-recherche-de-la-masculinite/|site=UNADFI|consulté le=20 mai 2021}}.</ref>{{,}}<ref name="miviludes">{{lien archive|horodatage archive=20210520193022|url=https://www.interieur.gouv.fr/content/download/126373/1010492/file/25-02-21-synthese-mouvements-sectaires.pdf|format=pdf|site=interieur.gouv.fr|titre=État des lieux – nouvelle tendances des dérives sectaires|date=25 février 2021|consulté le=20 mai 2021}}.</ref>. Elle a constaté des {{citation|comportements dangereux et violents}} à l’issue des stages, {{citation|notamment à l'encontre des femmes des membres de l'association}}<ref name="miviludes" />.
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== Notes et références ==
== Notes et références ==

Version du 18 octobre 2021 à 20:57

Mankind Project
Logo de l’association
Cadre
Forme juridique organisme sans but lucratif
But Mouvement de formation à la « masculinité sacrée », dédiée aux hommes
Fondation
Fondation 1984 (États-Unis)
Fondateur Rich Tosi[1]
Bill Kauth[2]
Ron Hering
Origine Wisconsin (États-Unis)
Identité
Siège Illinois (États-Unis)
Méthode Éducation
Financement Cotisation des membres, dons
Volontaires 45 000 (2019)[3]
Slogan Changer le monde, un homme à la fois
Site web https://mankindproject.org/

Mankind Project (MKP) est un organisme de formation à but non lucratif qui propose des « rites d'initiation au masculin sacré ».

L'association est désignée comme masculiniste[4],[5],[6],[7] et a un pendant féminin, le Woman Within.

Historique

Dans les années 1970, Robert Bly professe le besoin pour les hommes de renouer avec leur part féminine et de célébrer les qualités dites féminines pour atteindre une harmonie entre les sexes[8]. Robert Bly s’inspire de la psychanalyse de Jung et affirme la nécessité de développer des figures mythiques qui servent de modèles aux hommes[8]. Selon Edouard Leport, auteur d’une thèse de doctorat soutenue en 2020, Bly altère cependant rapidement son discours vers une culpabilisation des femmes, selon lui responsables des maux des hommes, discours repris plus tard dans les activités organisées par le MKP[8].

En 1984, le psychothérapeute Bill Kauth, le professeur d'université Ron Hering et l’ancien Marine Rich Tosi créent le New Warrior Network (en français « Réseau du nouveau guerrier »), en s’appuyant sur les travaux de Robert Bly et « en réaction à la seconde vague du féminisme »[8],[5]. Il n’est possible de faire partie du réseau qu’en participant à la formation intensive « New Warrior Training Adventure » (en français : « Aventure initiatique du nouveau guerrier »)[5],[9],[10].

En 1993, Ron Hering déclare que l’objectif des sessions est de « surmonter l’homophobie, apprendre à exprimer ses émotions, à pleurer et à faire confiance »[11]. Bill Kauth met en place dans les années 1990 des formations plus longues, dont une « formation d’intégration » qui dure une nuit par semaine pendant 10 à 12 semaines[9], et qui peut faire l'objet d'un suivi ou support ultérieur[9].

En 2020, selon l’association, plus de 70 000 hommes dont 3 400 francophones ont participé à leur programme intitulé « Aventure initiatique du nouveau guerrier »[12].

Certains principes du MKP ont été appliqués dans des prisons américaines dans le cadre du projet Freedom Within Prison[13], encourageant les détenus à travailler sur leurs émotions. Un article de recherche publié dans l’American Journal of Community Psychology (en) en 2010 relève des effets positifs sur les prisonniers ayant participé au projet[14],[15].

Fonctionnement

Les participants utilisent des salutations similaires aux Amérindiens[16].

A l'issue du week-end, une "soirée de retour" est organisée avec les participants ainsi que les femmes et mères de certains.[17]

Une fois le stage terminé, les « initiés » peuvent se retrouver au sein de groupes de support mutuel (i-groups pour integration groups). Ils y effectuent un travail d'introspection[18].

L’association a mis en place des weekends « Gateway » destinés spécifiquement aux hommes GBTQ[19]. Selon l’association, en comptant l’encadrement, 90 % des participants y sont gay, bisexuels, transgenres, queer ou en questionnement[19].

Un stagiaire du MKP souligne en 2017 l'intérêt de lutter contre la masculinité toxique[20].

Implantation

En 2021, l’association est présente dans 23 pays[21].

Affiliations

Le MKP est affilié avec des groupes de formation similaires :

  • Becoming a man (BAM)[22]
  • Woman Within, pendant féminin du MKP[23]

Critiques

En 2005 un américain texan âgé de 29 ans, Michael Scinto[12] se suicide quinze jours après avoir participé à l'« Aventure initiatique du nouveau guerrier » en sur conseil de son mentor aux Alcooliques anonymes, lui-même membre du MKP[24]. Ses parents intentent un procès à l'organisation, qu'ils considèrent responsable du suicide de leur fils[25].

Deux jours après son retour de la retraite organisée par le ManKind Project, Scinto se rend à l'hôpital Ben Taub pour chercher de l'aide psychiatrique[25]. Trois jours après sa sortie de l’hôpital, Il envoie alors une lettre au bureau du shérif dans laquelle il accuse l’organisation d’enlèvement et détaille les rituels et activités dont il a été témoin : des marches nus avec les yeux bandés, des hommes nus frappant des poulets cuits avec un marteau, ou encore des hommes assis nus en cercle qui raccontent leurs historiques sexuels en se passant un godemichet en bois[25]. Deux semaines après le weekend de formation, alors qu’il était sobre depuis 16 mois, il recommence à prendre des drogues et de l'alcool, puis se suicide[25].

Les parties signent un accord en 2008, dont les termes n'ont pas été rendus publics, même si une copie des documents du procès sont mis en ligne par Warren Throckmorton[26], révélant une partie de l'accord conclu qui est alors repris dans la presse[27],[28].

En France, l'association — créée en 1999 — est surveillée par la Miviludes[4],[29],[7]. Elle a constaté des « comportements dangereux et violents » à l’issue des stages, « notamment à l'encontre des femmes des membres de l'association »[7].

L'organisation appartient à la sphère des mouvements masculinistes[4],[5],[6],[30],[31],[32],[33]. L'activiste anti-culte Rick Alan Ross (en) affirme que le ManKind Project semble utiliser des méthodes de contrôle mental, comme la limitation du temps de sommeil et de la nourriture des participants, ou encore l'isolation du monde extérieur, les injonctions au secret et l'intimidation[25]. L'organisation répond qu'elle n'a pas les caractéristiques d'un culte tel que communément défini, comme le fait d'avoir un chef charismatique unique ou de séparer les gens du monde extérieur[34].

Notes et références

  1. (en) « About the Presenters », www.tosi.biz, Tosi and Associates (consulté le ) : « In 1985, Rich co-founded the ManKind Project... »
  2. (en) Reid Baer, « May interview with Bill Kauth », A Man Overboard, MenStuff: The National Men's Resource, (consulté le ) : « Bill Kauth is a co-founder of the New Warrior Training Adventure of the ManKind Project... »
  3. Pascale Fougère (dir.), Rapports femmes/hommes : tendances et débats, La Métropole de Lyon, , 155 p. (lire en ligne [PDF]), p. 144
  4. a b et c Émilie Ton, « La nébuleuse masculiniste », sur LExpress.fr, lexpress, (consulté le ).
  5. a b c et d « J’ai appris à devenir un homme dans la forêt », sur www.vice.com (consulté le ).
  6. a et b « Les nouveaux guerriers », sur lequatreheures.com (consulté le )
  7. a b et c « État des lieux – nouvelle tendances des dérives sectaires » [PDF], sur interieur.gouv.fr, (version du sur Internet Archive).
  8. a b c et d Edouard Leport, Quand les pères montent la garde : Discours, pratiques et conscience de domination dans les mobilisations collectives de pères séparés, , 559 p. (lire en ligne [PDF]), p. 67-68
  9. a b et c Edward Read Barton, « Reframing masculinity in a men’s mutual help organization, the Mankind Project: an introduction to the experience reports », International Journal of Self-Help & Self-Care, vol. 8, no 1,‎ , p. 5-9 (lire en ligne)
  10. (en) Christopher K. Burke, Kenneth I. Maton, Eric S. Mankowski et Clinton Anderson, « Healing Men and Community: Predictors of Outcome in a Men’s Initiatory and Support Organization », American Journal of Community Psychology, vol. 45,‎ , p. 186–200 (DOI 10.1007/s10464-009-9283-3, lire en ligne).
  11. (en) « Men’s Movement Leader Killed in Murder-Suicide », (consulté le ).
  12. a et b « MKP France », (consulté le )
  13. « OUR HISTORY - Freedom Within Prison Project », sur freedomwithinproject.org (consulté le )
  14. Christopher K. Burke, Kenneth I. Maton, Eric S. Mankowski et Clinton Anderson, « Healing men and community: predictors of outcome in a men's initiatory and support organization », American Journal of Community Psychology, vol. 45, nos 1-2,‎ , p. 186–200 (ISSN 1573-2770, PMID 20094770, DOI 10.1007/s10464-009-9283-3, lire en ligne, consulté le )
  15. (en-US) Hannah Seligson, « These Men Are Waiting to Share Some Feelings With You », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  16. (en) « The ManKind Project: Why we need to address toxic masculinity », sur The Independent, (consulté le )
  17. « J’ai appris à devenir un homme dans la forêt », sur www.vice.com (consulté le )
  18. « Hommes en mâle d’identité », sur Le Soir Plus (consulté le )
  19. a et b (en-US) « Gay Houstonians Say ManKind Project Helped Them Conquer Internalized Homophobia », sur OutSmart Magazine, (consulté le )
  20. (en) « The ManKind Project: Why we need to address toxic masculinity », sur The Independent, (consulté le )
  21. (en) « Who We Are », sur ManKind Project, theManKindProject (consulté le ).
  22. (en) Erick Trickey, « Group Therapy Is Saving Lives in Chicago », sur POLITICO Magazine (consulté le )
  23. Lucas Armati, « Être un homme libéré, c’est pas si facile : les drôles de stages du Mankind Project », sur Télérama, (consulté le ).
  24. « Naked Men: The ManKind Project and Michael Scinto | Houston Press », sur web.archive.org, (consulté le )
  25. a b c d et e (en) Chris Vogel, « Naked Men: The ManKind Project and Michael Scinto. », Houston Press, Village Voice Media, (version du sur Internet Archive).
  26. Certified Document Number 37853765 (20 pages), certification signed by Theresa Chang, District Clerk, Harris County, Texas (June 3, 2008), containing three documents: Defendants' Motion to Enforce Settlement Agreement (May 20, 2008) (pp. 1–4); Settlement Agreement (Exhibit A, April 10, 2008) (pp. 5–9); and Full and Final Release and Settlement Agreement (Exhibit B, undated) (pp. 10–20); Harris County, Texas, District Court, 333rd Judicial District, Cause No. 2007-43994; https://www.wthrockmorton.com/wp-content/uploads/2009/01/nwtascinto.pdf
  27. Chris Vogel, « A New Retreat for the ManKind Project Houston », Houston Press,‎ (lire en ligne, consulté le )
  28. Daniel Villarreal, « Controversial ManKind Project reaches out to gay community », Dallas Voice,‎ (lire en ligne, consulté le )
  29. « À la recherche de la « masculinité » », sur UNADFI (consulté le ).
  30. « Hommes en mâle d’identité », sur Le Soir Plus (consulté le ).
  31. La Libre.be, « Vague à l'homme », sur LaLibre.be, (consulté le ).
  32. Mélanie Geelkens, « "Le féminisme, ce cancer" : comment la mobilisation antiféministe s'organise », sur Site-LeVif-FR, (consulté le ).
  33. (en) Paul M. Pulé et Martin Hultman, Men, Masculinities, and Earth : Contending with the (m)Anthropocene, Springer Nature, , 648 p. (ISBN 9783030544867, lire en ligne), p. 31.
  34. (en-US) « Frequently Asked Questions: Is the ManKind Project (MKP) a Cult? », sur ManKind Project (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Boris Lulé, Initiation masculine, dépolitisation masculiniste. La recomposition de la domination masculine par le mouvement mythopoétique. Comprendre l’antiféminisme de l’intérieur, Lyon, , 116 p.

Articles connexes

Liens externes