« Rythme circadien et cancer » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
m v2.02 - Correction syntaxique (Section « Notes et références » manquante - Titre de section en gras - Ponctuation avant une référence - Section vide - Orthographe et typographie)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{À wikifier|date=novembre 2019}}
{{À wikifier|date=novembre 2019}}


Les processus biologiques se produisant chez les animaux sont régulés par des variations cycliques quotidiennes des différents composants du métabolisme sous le contrôle des [[Rythme circadien|rythmes circadiens]]. Les fonctions cellulaires sont souvent effectuées en suivant ce rythme endogène. Une désynchronisation de l’horloge biologique interne par les horaires de sommeil irréguliers, imposés par des contraintes professionnelles ou des mauvaises habitudes de vie, peut favoriser le développement de certaines maladies, dont le [[cancer]]. Les recherches menées à ce sujet suggèrent que le rythme circadien serait impliqué dans le développement et/ou la progression du cancer, considérant que 10 % des [[Gène|gènes]] humains oscillent en suivant la cadence régulée par le rythme circadien<ref>{{Article |langue= |auteur1= |prénom1=Joshua A. |nom1=Desotelle |prénom2=Melissa J. |nom2=Wilking |prénom3=Nihal |nom3=Ahmad |titre=The Circadian Control of Skin and Cutaneous Photodamage† |périodique=Photochemistry and Photobiology |volume=88 |numéro=5 |date=2012-02-21 |issn=0031-8655 |doi=10.1111/j.1751-1097.2012.01099.x |consulté le=2019-11-26 |pages=1037–1047 }}</ref>.
Les processus biologiques se produisant chez les animaux sont régulés par des variations cycliques quotidiennes des différents composants du métabolisme sous le contrôle des [[Rythme circadien|rythmes circadiens]]. Les fonctions cellulaires sont souvent effectuées en suivant ce rythme endogène. Une désynchronisation de l’horloge biologique interne par les horaires de sommeil irréguliers, imposés par des contraintes professionnelles ou des mauvaises habitudes de vie, peut favoriser le développement de certaines maladies, dont le [[cancer]]. Les recherches menées à ce sujet suggèrent que le rythme circadien serait impliqué dans le développement et/ou la progression du cancer, considérant que 10 % des [[Gène|gènes]] humains oscillent en suivant la cadence régulée par le rythme circadien. <ref>{{Article |langue= |auteur1= |prénom1=Joshua A. |nom1=Desotelle |prénom2=Melissa J. |nom2=Wilking |prénom3=Nihal |nom3=Ahmad |titre=The Circadian Control of Skin and Cutaneous Photodamage† |périodique=Photochemistry and Photobiology |volume=88 |numéro=5 |date=2012-02-21 |issn=0031-8655 |doi=10.1111/j.1751-1097.2012.01099.x |consulté le=2019-11-26 |pages=1037–1047 }}</ref>


== Les cycles circadien et cellulaire : des mécanismes moléculaires entrecroisés ==
== Les cycles circadien et cellulaire : des mécanismes moléculaires entrecroisés ==
En réponse aux dommages de l’ADN, tout un mécanisme de capteurs, de transduction du signal, d’effecteurs et d’interactions engendre des réponses cellulaires pour la réparation de l’ADN ou l’[[apoptose]]<ref>{{Article |prénom1=P. T. |nom1=Yazdi |titre=SMC1 is a downstream effector in the ATM/NBS1 branch of the human S-phase checkpoint |périodique=Genes & Development |volume=16 |numéro=5 |date=2002-03-01 |issn=0890-9369 |doi=10.1101/gad.970702 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1101/gad.970702 |consulté le=2019-11-26 |pages=571–582 }}</ref>.
En réponse aux dommages de l’ADN, tout un mécanisme de capteurs, de transduction du signal, d’effecteurs et d’interactions engendre des réponses cellulaires pour la réparation de l’ADN ou l’[[apoptose|apoptose.]] <ref>{{Article |prénom1=P. T. |nom1=Yazdi |titre=SMC1 is a downstream effector in the ATM/NBS1 branch of the human S-phase checkpoint |périodique=Genes & Development |volume=16 |numéro=5 |date=2002-03-01 |issn=0890-9369 |doi=10.1101/gad.970702 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1101/gad.970702 |consulté le=2019-11-26 |pages=571–582 }}</ref>


=== CLOCK/BMAL1 ===
=== CLOCK/BMAL1 ===
Des chercheurs ont observé une expression circadienne de certains gènes du cycle cellulaire, comme ''[[Myc|c-myc]]'', ''[[:en:Cyclin_D1|cycline-D1]]'' ou ''[[:en:Wee1|wee-1]]'', ce qui indiquerait une possible interaction avec le mécanisme circadien<ref name=":0">{{Article |prénom1=Tim |nom1=Hunt |prénom2=Paolo |nom2=Sassone-Corsi |titre=Riding Tandem: Circadian Clocks and the Cell Cycle |périodique=Cell |volume=129 |numéro=3 |date=2007-05 |issn=0092-8674 |doi=10.1016/j.cell.2007.04.015 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1016/j.cell.2007.04.015 |consulté le=2019-11-26 |pages=461–464 }}</ref>. [https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3894415/ CLOCK/BMAL1] est un complexe important dans la génération de l’expression oscillatoire des gènes de l’horloge dans le [[noyau suprachiasmatique]] des mammifères, mais il est également présent dans les tissus périphériques. Le mode d’action de ce complexe consiste à se lier à une certaine région promotrice d’un gène, une [[:en:E-box|boîte E]], pour activer sa transcription. Les [[Promoteur (biologie)|régions promotrices]] de gènes du [[cycle cellulaire]] impliqués dans les transitions G2-M ou G1-S comportent des boîtes E auxquels CLOCK/BMAL1 peut se lier<ref name=":0" />.
Des chercheurs ont observé une expression circadienne de certains gènes du cycle cellulaire, comme ''[[Myc|c-myc]]'', ''[[:en:Cyclin_D1|cycline-D1]]'' ou ''[[:en:Wee1|wee-1]]'', ce qui indiquerait une possible interaction avec le mécanisme circadien. <ref name=":0">{{Article |prénom1=Tim |nom1=Hunt |prénom2=Paolo |nom2=Sassone-Corsi |titre=Riding Tandem: Circadian Clocks and the Cell Cycle |périodique=Cell |volume=129 |numéro=3 |date=2007-05 |issn=0092-8674 |doi=10.1016/j.cell.2007.04.015 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1016/j.cell.2007.04.015 |consulté le=2019-11-26 |pages=461–464 }}</ref> [https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3894415/ CLOCK/BMAL1] est un complexe important dans la génération de l’expression oscillatoire des gènes de l’horloge dans le [[noyau suprachiasmatique]] des mammifères, mais il est également présent dans les tissus périphériques. Le mode d’action de ce complexe consiste à se lier à une certaine région promotrice d’un gène, une [[:en:E-box|boîte E]], pour activer sa transcription. Les [[Promoteur (biologie)|régions promotrices]] de gènes du [[cycle cellulaire]] impliqués dans les transitions G2-M ou G1-S comportent des boîtes E auxquels CLOCK/BMAL1 peut se lier. <ref name=":0" />


=== ''wee-1'' ===
=== ''wee-1'' ===
Le rôle de WEE-1 dans le cycle cellulaire est de phosphoryler CDC2/[[:en:Cyclin_B1|Cycline-B1]] sur [[Tyrosine|Tyr]] 15 pour l’inactiver, ce qui retarde ou empêche la mitose. WEE-1 joue un rôle essentiel dans la réparation des dommages de l’ADN au stade G2 de la division cellulaire<ref>{{Article |prénom1=Suzanne |nom1=Leijen |prénom2=Jos |nom2=H. Beijnen |prénom3=Jan |nom3=H.M. Schellens |titre=Abrogation of the G2 Checkpoint by Inhibition of Wee-1 Kinase Results in Sensitization of p53-Deficient Tumor Cells to DNA-Damaging Agents |périodique=Current Clinical Pharmacology |volume=5 |numéro=3 |date=2010-08-01 |issn=1574-8847 |doi=10.2174/157488410791498824 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.2174/157488410791498824 |consulté le=2019-11-26 |pages=186–191 }}</ref>.
Le rôle de WEE-1 dans le cycle cellulaire est de phosphoryler CDC2/[[:en:Cyclin_B1|Cycline-B1]] sur [[Tyrosine|Tyr]] 15 pour l’inactiver, ce qui retarde ou empêche la mitose. WEE-1 joue un rôle essentiel dans la réparation des dommages de l’ADN au stade G2 de la division cellulaire. <ref>{{Article |prénom1=Suzanne |nom1=Leijen |prénom2=Jos |nom2=H. Beijnen |prénom3=Jan |nom3=H.M. Schellens |titre=Abrogation of the G2 Checkpoint by Inhibition of Wee-1 Kinase Results in Sensitization of p53-Deficient Tumor Cells to DNA-Damaging Agents |périodique=Current Clinical Pharmacology |volume=5 |numéro=3 |date=2010-08-01 |issn=1574-8847 |doi=10.2174/157488410791498824 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.2174/157488410791498824 |consulté le=2019-11-26 |pages=186–191 }}</ref>


=== ''c-myc'' ===
=== ''c-myc'' ===
Ligne 16 : Ligne 16 :


=== PER1 ===
=== PER1 ===
CLOCK/BMAL1 permet l’expression de [[:en:Period_(gene)|''Per''1]], un gène codant une protéine clé dans le processus d’apoptose de cellules cancéreuses et du rythme circadien. Des études ont montré qu’une surexpression de ''Per1'' stimule l’apoptose des cellules cancéreuses. À l’opposé, une sous-expression de ce gène inhibe l’apoptose<ref name=":0" />. Cela concorde avec les observations d’une autre étude : l’expression de ''Per1'' est régulée négativement dans les tumeurs humaines, ce qui permet aux cellules cancéreuses de proliférer sans subir d’apoptose<ref name=":1">{{Article |prénom1=Sigal |nom1=Gery |prénom2=Naoki |nom2=Komatsu |prénom3=Lilit |nom3=Baldjyan |prénom4=Andrew |nom4=Yu |titre=The Circadian Gene Per1 Plays an Important Role in Cell Growth and DNA Damage Control in Human Cancer Cells |périodique=Molecular Cell |volume=22 |numéro=3 |date=2006-05 |issn=1097-2765 |doi=10.1016/j.molcel.2006.03.038 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1016/j.molcel.2006.03.038 |consulté le=2019-11-26 |pages=375–382 }}</ref>. L’ajout de PER1 résulte en une inhibition de l’expression de ''wee-1'', ''cycline-B1'' et ''CDC2''. Donc, en plus de stimuler la mort des cellules cancéreuses, PER1 contribuerait à empêcher la mitose, et donc la [[Néoplasie|prolifération cellulaire néoplasique]]. Sous un autre mode d’action, PER1 interagit avec ATM et [[:en:CHEK2|''checkpoint kinase 2'' (Chk2)]]<ref name=":1" />. La kinase ATM phosphoryle [[Protéine SMC|SMC1]], [[p53]] et Chk2. SMC1 est une protéine chromosomique qui fait partie des composants du complexe de la [[cohésine]] qui permet l’association des chromatides sœurs. Elle peut aussi être impliquée dans la réparation de l’ADN en agissant comme effecteur dans le contrôle de la phase S dépendant de l’ATM/NBS1. p53''''',''''' un gène suppresseur de tumeur, est muté dans la moitié des cancers<ref>{{Article |prénom1=Curtis C. |nom1=Harris |prénom2=Monica |nom2=Hollstein |titre=Clinical Implications of the p53 Tumor-Suppressor Gene |périodique=New England Journal of Medicine |volume=329 |numéro=18 |date=1993-10-28 |issn=0028-4793 |issn2=1533-4406 |doi=10.1056/nejm199310283291807 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1056/nejm199310283291807 |consulté le=2019-11-26 |pages=1318–1327 }}</ref>.
CLOCK/BMAL1 permet l’expression de [[:en:Period_(gene)|''Per''1]], un gène codant une protéine clé dans le processus d’apoptose de cellules cancéreuses et du rythme circadien. Des études ont montré qu’une surexpression de ''Per1'' stimule l’apoptose des cellules cancéreuses. À l’opposé, une sous-expression de ce gène inhibe l’apoptose. <ref name=":0" /> Cela concorde avec les observations d’une autre étude : l’expression de ''Per1'' est régulée négativement dans les tumeurs humaines, ce qui permet aux cellules cancéreuses de proliférer sans subir d’apoptose. <ref name=":1">{{Article |prénom1=Sigal |nom1=Gery |prénom2=Naoki |nom2=Komatsu |prénom3=Lilit |nom3=Baldjyan |prénom4=Andrew |nom4=Yu |titre=The Circadian Gene Per1 Plays an Important Role in Cell Growth and DNA Damage Control in Human Cancer Cells |périodique=Molecular Cell |volume=22 |numéro=3 |date=2006-05 |issn=1097-2765 |doi=10.1016/j.molcel.2006.03.038 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1016/j.molcel.2006.03.038 |consulté le=2019-11-26 |pages=375–382 }}</ref> L’ajout de PER1 résulte en une inhibition de l’expression de ''wee-1'', ''cycline-B1'' et ''CDC2''. Donc, en plus de stimuler la mort des cellules cancéreuses, PER1 contribuerait à empêcher la mitose, et donc la [[Néoplasie|prolifération cellulaire néoplasique]]. Sous un autre mode d’action, PER1 interagit avec ATM et [[:en:CHEK2|''checkpoint kinase 2'' (Chk2).]]<ref name=":1" /> La kinase ATM phosphoryle [[Protéine SMC|SMC1]], [[p53]] et Chk2. SMC1 est une protéine chromosomique qui fait partie des composants du complexe de la [[cohésine]] qui permet l’association des chromatides sœurs. Elle peut aussi être impliquée dans la réparation de l’ADN en agissant comme effecteur dans le contrôle de la phase S dépendant de l’ATM/NBS1. p53''''',''''' un gène suppresseur de tumeur, est muté dans la moitié des cancers. <ref>{{Article |prénom1=Curtis C. |nom1=Harris |prénom2=Monica |nom2=Hollstein |titre=Clinical Implications of the p53 Tumor-Suppressor Gene |périodique=New England Journal of Medicine |volume=329 |numéro=18 |date=1993-10-28 |issn=0028-4793 |issn2=1533-4406 |doi=10.1056/nejm199310283291807 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1056/nejm199310283291807 |consulté le=2019-11-26 |pages=1318–1327 }}</ref>


=== TIM ===
=== TIM ===
Ligne 23 : Ligne 23 :
== Le cancer ==
== Le cancer ==
=== Personnes à risque ===
=== Personnes à risque ===
Les travailleurs nocturnes sont plus à risque de développer le cancer en raison de la dérégulation de leur rythme circadien et de la suppression de la production de [[mélatonine]] par la lumière artificielle<ref>{{Article |prénom1=Jamie M. |nom1=Zeitzer |prénom2=Derk-Jan |nom2=Dijk |prénom3=Richard E. |nom3=Kronauer |prénom4=Emery N. |nom4=Brown |titre=Sensitivity of the human circadian pacemaker to nocturnal light: melatonin phase resetting and suppression |périodique=The Journal of Physiology |volume=526 |numéro=3 |date=2000-08 |issn=0022-3751 |doi=10.1111/j.1469-7793.2000.00695.x |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1111/j.1469-7793.2000.00695.x |consulté le=2019-11-26 |pages=695–702 }}</ref>. La prévalence des [[Cancer du poumon|cancers du poumon]], du [[Cancer du côlon|côlon]], de la vessie, du [[Cancer du rectum|rectum]], du [[Cancer du pancréas|pancréas]] ainsi que des lymphomes non-hodgkiniens est plus importante chez les hommes travaillant la nuit<ref>{{Article |prénom1=M.-E. |nom1=Parent |prénom2=M. |nom2=El-Zein |prénom3=M.-C. |nom3=Rousseau |prénom4=J. |nom4=Pintos |titre=Night Work and the Risk of Cancer Among Men |périodique=American Journal of Epidemiology |volume=176 |numéro=9 |date=2012-10-03 |issn=0002-9262 |issn2=1476-6256 |doi=10.1093/aje/kws318 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1093/aje/kws318 |consulté le=2019-11-26 |pages=751–759 }}</ref>. Les risques de développer des [[Mélanome|mélanomes]] malins sont plus élevés chez les pilotes d’avion<ref>{{Article |prénom1=V. |nom1=Rafnsson |titre=Incidence of cancer among commercial airline pilots |périodique=Occupational and Environmental Medicine |volume=57 |numéro=3 |date=2000-03-01 |issn=1351-0711 |doi=10.1136/oem.57.3.175 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1136/oem.57.3.175 |consulté le=2019-11-26 |pages=175–179 }}</ref>. Le manque de sommeil, engendré par l’insomnie ou un horaire de travail irrégulier, semble également jouer un rôle dans la pathogenèse du cancer<ref>{{Article |prénom1=Erhard L. |nom1=Haus |prénom2=Michael H. |nom2=Smolensky |titre=Shift work and cancer risk: Potential mechanistic roles of circadian disruption, light at night, and sleep deprivation |périodique=Sleep Medicine Reviews |volume=17 |numéro=4 |date=2013-08 |issn=1087-0792 |doi=10.1016/j.smrv.2012.08.003 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1016/j.smrv.2012.08.003 |consulté le=2019-11-26 |pages=273–284 }}</ref>.
Les travailleurs nocturnes sont plus à risque de développer le cancer en raison de la dérégulation de leur rythme circadien et de la suppression de la production de [[mélatonine]] par la lumière artificielle. <ref>{{Article |prénom1=Jamie M. |nom1=Zeitzer |prénom2=Derk-Jan |nom2=Dijk |prénom3=Richard E. |nom3=Kronauer |prénom4=Emery N. |nom4=Brown |titre=Sensitivity of the human circadian pacemaker to nocturnal light: melatonin phase resetting and suppression |périodique=The Journal of Physiology |volume=526 |numéro=3 |date=2000-08 |issn=0022-3751 |doi=10.1111/j.1469-7793.2000.00695.x |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1111/j.1469-7793.2000.00695.x |consulté le=2019-11-26 |pages=695–702 }}</ref> La prévalence des [[Cancer du poumon|cancers du poumon]], du [[Cancer du côlon|côlon]], de la vessie, du [[Cancer du rectum|rectum]], du [[Cancer du pancréas|pancréas]] ainsi que des lymphomes non-hodgkiniens est plus importante chez les hommes travaillant la nuit. <ref>{{Article |prénom1=M.-E. |nom1=Parent |prénom2=M. |nom2=El-Zein |prénom3=M.-C. |nom3=Rousseau |prénom4=J. |nom4=Pintos |titre=Night Work and the Risk of Cancer Among Men |périodique=American Journal of Epidemiology |volume=176 |numéro=9 |date=2012-10-03 |issn=0002-9262 |issn2=1476-6256 |doi=10.1093/aje/kws318 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1093/aje/kws318 |consulté le=2019-11-26 |pages=751–759 }}</ref> Les risques de développer des [[Mélanome|mélanomes]] malins sont plus élevés chez les pilotes d’avion<ref>{{Article |prénom1=V. |nom1=Rafnsson |titre=Incidence of cancer among commercial airline pilots |périodique=Occupational and Environmental Medicine |volume=57 |numéro=3 |date=2000-03-01 |issn=1351-0711 |doi=10.1136/oem.57.3.175 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1136/oem.57.3.175 |consulté le=2019-11-26 |pages=175–179 }}</ref>. Le manque de sommeil, engendré par l’insomnie ou un horaire de travail irrégulier, semble également jouer un rôle dans la pathogenèse du cancer. <ref>{{Article |prénom1=Erhard L. |nom1=Haus |prénom2=Michael H. |nom2=Smolensky |titre=Shift work and cancer risk: Potential mechanistic roles of circadian disruption, light at night, and sleep deprivation |périodique=Sleep Medicine Reviews |volume=17 |numéro=4 |date=2013-08 |issn=1087-0792 |doi=10.1016/j.smrv.2012.08.003 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1016/j.smrv.2012.08.003 |consulté le=2019-11-26 |pages=273–284 }}</ref>


=== Types de cancer ===
=== Types de cancer ===
==== Cancer du sein ====
==== Cancer du sein ====
Ce cancer est le plus répandu parmi les femmes, surtout dans les pays industrialisés. <ref>{{Article |prénom1=D.M |nom1=Parkin |prénom2=F.I |nom2=Bray |prénom3=S.S |nom3=Devesa |titre=Cancer burden in the year 2000. The global picture |périodique=European Journal of Cancer |volume=37 |date=2001-09 |issn=0959-8049 |doi=10.1016/s0959-8049(01)00267-2 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1016/s0959-8049(01)00267-2 |consulté le=2019-11-27 |pages=4–66 }}</ref> Les facteurs externes tels que la lumière artificielle diminuent la sécrétion nocturne de mélatonine et altèrent les phases circadiennes, <ref>{{Article |prénom1=RICHARD G. |nom1=STEVENS |titre=ELECTRIC POWER USE AND BREAST CANCER: A HYPOTHESIS |périodique=American Journal of Epidemiology |volume=125 |numéro=4 |date=1987-04 |issn=1476-6256 |issn2=0002-9262 |doi=10.1093/oxfordjournals.aje.a114569 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1093/oxfordjournals.aje.a114569 |consulté le=2019-11-27 |pages=556–561 }}</ref> pouvant diminuer de 65 % l’amplitude du rythme de sécrétion de mélatonine. <ref>{{Article |prénom1=B. |nom1=Kos-Kudła |prénom2=Z. |nom2=Ostrowska |prénom3=B. |nom3=Marek |prénom4=N. |nom4=Ciesielska-Kopacz |titre=Effects of hormone replacement therapy on endocrine and spirometric parameters in asthmatic postmenopausal women |périodique=Gynecological Endocrinology |volume=15 |numéro=4 |date=2001-08-01 |issn=0951-3590 |doi=10.1080/713602889 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1080/713602889 |consulté le=2019-11-27 |pages=304–311 }}</ref> Or, la mélatonine possède un fort effet inhibiteur sur la tumorigenèse mammaire des rongeurs, <ref>{{Article |prénom1=David E. |nom1=Blask |prénom2=Diane B. |nom2=Pelletier |prénom3=Steven M. |nom3=Hill |prénom4=Athena |nom4=Lemus-Wilson |titre=Pineal melatonin inhibition of tumor promotion in theN-nitroso-N-methylurea model of mammary carcinogenesis: potential involvement of antiestrogenic mechanisms in vivo |périodique=Journal of Cancer Research and Clinical Oncology |volume=117 |numéro=6 |date=1991-11 |issn=0171-5216 |issn2=1432-1335 |doi=10.1007/bf01613283 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1007/bf01613283 |consulté le=2019-11-27 |pages=526–532 }}</ref> en ayant aussi un effet sur les fonctions immunes <ref>{{Chapitre|langue=en|prénom1=George J. M.|nom1=Maestroni|titre chapitre=Therapeutic Potential of Melatonin in Immunodeficiency States, Viral Diseases, and Cancer|titre ouvrage=Tryptophan, Serotonin, and Melatonin: Basic Aspects and Applications|éditeur=Springer US|collection=Advances in Experimental Medicine and Biology|date=1999|isbn=978-1-4615-4709-9|doi=10.1007/978-1-4615-4709-9_28|lire en ligne=https://doi.org/10.1007/978-1-4615-4709-9_28|consulté le=2019-11-27|passage=217–226}}</ref> et les [[Radical (chimie)|radicaux libres]]. <ref>{{Article |langue=en |prénom1=Russel J. |nom1=Reiter |prénom2=Dun-Xian |nom2=Tan |titre=Melatonin |périodique=Annals of the New York Academy of Sciences |volume=957 |numéro=1 |date=2002-05 |doi=10.1111/j.1749-6632.2002.tb02938.x |lire en ligne=http://doi.wiley.com/10.1111/j.1749-6632.2002.tb02938.x |consulté le=2019-11-27 |pages=341–344 }}</ref> Il a d’ailleurs été mis en évidence que l’illumination nocturne peut affecter le développement de tumeurs cancéreuses humaines <ref>{{Article |langue=en |prénom1=David E. |nom1=Blask |prénom2=Robert T. |nom2=Dauchy |prénom3=Leonard A. |nom3=Sauer |prénom4=Jean A. |nom4=Krause |titre=Growth and Fatty Acid Metabolism of Human Breast Cancer (MCF-7) Xenografts in Nude Rats: Impact of Constant Light-Induced Nocturnal Melatonin Suppression |périodique=Breast Cancer Research and Treatment |volume=79 |numéro=3 |date=2003-06 |issn=0167-6806 |issn2=1573-7217 |doi=10.1023/A:1024030518065 |lire en ligne=http://link.springer.com/10.1023/A:1024030518065 |consulté le=2019-11-27 |pages=313–320 }}</ref> en modulant la fonction du gène circadien dans le noyau suprachiasmatique, ce qui altère ensuite la régulation du cycle cellulaire dans les cellules de tissus mammaires. De fait, la diminution de mélatonine engendrerait une augmentation de la production d’œstrogènes ou l’altération de la fonction des [[Récepteur des œstrogènes|récepteurs œstrogéniques]], causant une augmentation du risque de développer le cancer du sein. <ref>{{Article |langue=en |prénom1=Richard G. |nom1=Stevens |titre=Circadian Disruption and Breast Cancer: From Melatonin to Clock Genes |périodique=Epidemiology |volume=16 |numéro=2 |date=2005-03 |issn=1044-3983 |doi=10.1097/01.ede.0000152525.21924.54 |lire en ligne=https://insights.ovid.com/crossref?an=00001648-200503000-00016 |consulté le=2019-11-27 |pages=254–258 }}</ref> En outre, le [[Polymorphisme nucléotidique|polymorphisme]] de la longueur de ''Per3'' est associé à un risque élevé de développer ce cancer chez les jeunes femmes. <ref>{{Article |prénom1=Z. |nom1=Zhang |titre=Cancer Proteomics: In Pursuit of "True" Biomarker Discovery |périodique=Cancer Epidemiology Biomarkers & Prevention |volume=14 |numéro=10 |date=2005-10-01 |issn=1055-9965 |issn2=1538-7755 |doi=10.1158/1055-9965.epi-05-0774 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1158/1055-9965.epi-05-0774 |consulté le=2019-11-27 |pages=2283–2286 }}</ref>
Ce cancer est le plus répandu parmi les femmes, surtout dans les pays industrialisés (1). Les facteurs externes tels que la lumière artificielle diminuent la sécrétion nocturne de mélatonine (3) d’au moins 65 % et altèrent les phases circadiennes.


==== Cancer de la prostate ====
==== Cancer de la prostate ====
Certains cas de cancer de la prostate peuvent être expliqués par des perturbations circadiennes induites par les interactions génétiques-environnementales. Les expressions d’androgènes régulées par l’horloge pourraient être un mécanisme potentiel impliqué dans la tumorigenèse de la prostate <ref>{{Article |langue=en |prénom1=Y. |nom1=Zhu |titre=Does "Clock" Matter in Prostate Cancer? |périodique=Cancer Epidemiology Biomarkers & Prevention |volume=15 |numéro=1 |date=2006-01-01 |issn=1055-9965 |issn2=1538-7755 |pmid=16434577 |pmcid=PMC2366206 |doi=10.1158/1055-9965.EPI-05-0631 |lire en ligne=http://cebp.aacrjournals.org/cgi/doi/10.1158/1055-9965.EPI-05-0631 |consulté le=2019-11-26 |pages=3–5 }}</ref> puisque ce cancer est une tumeur maligne hormono-dépendante<ref>{{Article |langue=en |prénom1=L W |nom1=Chu |prénom2=Y |nom2=Zhu |prénom3=K |nom3=Yu |prénom4=T |nom4=Zheng |titre=Variants in circadian genes and prostate cancer risk: a population-based study in China |périodique=Prostate Cancer and Prostatic Diseases |volume=11 |numéro=4 |date=2008-12 |issn=1365-7852 |issn2=1476-5608 |doi=10.1038/sj.pcan.4501024 |lire en ligne=http://www.nature.com/articles/4501024 |consulté le=2019-11-26 |pages=342–348 }}</ref>. lI semble qu’un variant de CRY2, CSNK1E ou PER3 ainsi qu’une plus grande [[Résistance à l'insuline|résistance à l’insuline]] génèrent un plus grand risque de développer un cancer de la prostate.
Certains cas de cancer de la prostate peuvent être expliqués par des perturbations circadiennes induites par les interactions génétiques-environnementales. Les expressions d’[[Androgène|androgènes]] régulées par l’horloge pourraient être un mécanisme potentiel impliqué dans la tumorigenèse de la prostate puisque ce cancer est une tumeur maligne hormono-dépendante. <ref>{{Article |langue=en |prénom1=Y. |nom1=Zhu |titre=Does "Clock" Matter in Prostate Cancer? |périodique=Cancer Epidemiology Biomarkers & Prevention |volume=15 |numéro=1 |date=2006-01-01 |issn=1055-9965 |issn2=1538-7755 |pmid=16434577 |pmcid=PMC2366206 |doi=10.1158/1055-9965.EPI-05-0631 |lire en ligne=http://cebp.aacrjournals.org/cgi/doi/10.1158/1055-9965.EPI-05-0631 |consulté le=2019-11-27 |pages=3–5 }}</ref> Il semble qu’un variant de CRY2, CSNK1E ou PER3 ainsi qu’une plus grande [[Résistance à l'insuline|résistance à l’insuline]] génèrent un plus grand risque de développer un cancer de la prostate. <ref>{{Article |langue=en |prénom1=L W |nom1=Chu |prénom2=Y |nom2=Zhu |prénom3=K |nom3=Yu |prénom4=T |nom4=Zheng |titre=Variants in circadian genes and prostate cancer risk: a population-based study in China |périodique=Prostate Cancer and Prostatic Diseases |volume=11 |numéro=4 |date=2008-12 |issn=1365-7852 |issn2=1476-5608 |doi=10.1038/sj.pcan.4501024 |lire en ligne=http://www.nature.com/articles/4501024 |consulté le=2019-11-27 |pages=342–348 }}</ref>


==== Cancer du poumon ====
==== Cancer du poumon ====
Une perturbation des rythmes circadiens peut coopérer avec Kras et p53 et permet de développer la tumorigenèse pulmonaire. Aussi, la perte des gènes ''Per2'' ou ''Bmal1'' induit une augmentation de c-Myc qui est oncogénique. De même, la perte des gènes circadiens des cellules autonomes accélère la progression de ce cancer<ref>{{Article |prénom1=Thales |nom1=Papagiannakopoulos |prénom2=Matthew R. |nom2=Bauer |prénom3=Shawn M. |nom3=Davidson |prénom4=Megan |nom4=Heimann |titre=Circadian Rhythm Disruption Promotes Lung Tumorigenesis |périodique=Cell Metabolism |volume=24 |numéro=2 |date=2016-08 |issn=1550-4131 |doi=10.1016/j.cmet.2016.07.001 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1016/j.cmet.2016.07.001 |consulté le=2019-11-26 |pages=324–331 }}</ref>.
Une perturbation des rythmes circadiens peut interagir avec Kras et p53 et permettre la tumorigenèse pulmonaire. La perte des gènes ''Per2'' ou ''Bmal1'' induit une augmentation de c-Myc qui est oncogénique. De même, la perte des gènes circadiens des cellules autonomes accélère la progression de ce cancer. <ref>{{Article |langue=en |prénom1=Thales |nom1=Papagiannakopoulos |prénom2=Matthew R. |nom2=Bauer |prénom3=Shawn M. |nom3=Davidson |prénom4=Megan |nom4=Heimann |titre=Circadian Rhythm Disruption Promotes Lung Tumorigenesis |périodique=Cell Metabolism |volume=24 |numéro=2 |date=2016-08 |pmid=27476975 |pmcid=PMC5367626 |doi=10.1016/j.cmet.2016.07.001 |lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S1550413116303126 |consulté le=2019-11-27 |pages=324–331 }}</ref> De nombreuses sécrétions hormonales sont altérées à cause d’une perte de rythmicité circadienne. Le niveau dans le sérum sanguin de [[Hormone de croissance|GH]] augmente et de [[IGF-1]] diminue. Les moyennes des sécrétions nocturnes de [[cortisol]], [[Hormone thyréotrope|TRH]] et GH sont plus élevés chez les patients atteints du cancer du poumon, tandis que celles de mélatonine, TSH et IGF-1 sont plus basses. Ces dérégulations modifieraient l’action hormonale aux niveaux cellulaire et systémique ainsi que leurs implications dans le maintien de l’équilibre des facteurs partagés par les systèmes immunitaire et neuroendocrinien, favorisant ainsi la tumorigenèse pulmonaire. <ref>{{Article |prénom1=G. |nom1=Mazzoccoli |prénom2=M. |nom2=Grilli |prénom3=S. |nom3=Carughi |prénom4=F. |nom4=Puzzolante |titre=Immune System Alterations in Lung Cancer Patients |périodique=International Journal of Immunopathology and Pharmacology |volume=16 |numéro=2 |date=2003-05 |issn=0394-6320 |doi=10.1177/039463200301600211 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1177/039463200301600211 |consulté le=2019-11-27 |pages=167–174 }}</ref>


==== Cancer colorectal ====
==== Cancer colorectal ====
Ce cancer semble être dû à 70.8% à des causes environnementales telles qu’une alimentation trop riche en gras animal qui augmenterait significativement le risque de contracter ce cancer<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Peter |nom1=Boyle |prénom2=Michael J S |nom2=Langman |titre=ABC of colorectal cancer: Epidemiology |périodique=BMJ |volume=321 |numéro=Suppl S6 |date=2000-12-01 |issn=1756-1833 |doi=10.1136/sbmj.0012452 |lire en ligne=http://www.bmj.com/lookup/doi/10.1136/sbmj.0012452 |consulté le=2019-11-26 |pages=0012452 }}</ref>. En outre, le cancer colorectal est lié à une diminution de l’amplitude de la sécrétion nocturne de mélatonine, accentuée par la taille du carcinome intestinal notamment chez les hommes. (24,25). La tumeur grandissante module la biosynthèse de la mélatonine et donc plus le développement de la tumeur est avancé, plus le taux de sécrétion de mélatonine est supprimé<ref>{{Article |prénom1=B. |nom1=Kos-Kudła |prénom2=Z. |nom2=Ostrowska |prénom3=B. |nom3=Marek |prénom4=N. |nom4=Ciesielska-Kopacz |titre=Effects of hormone replacement therapy on endocrine and spirometric parameters in asthmatic postmenopausal women |périodique=Gynecological Endocrinology |volume=15 |numéro=4 |date=2001-08-01 |issn=0951-3590 |doi=10.1080/713602889 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1080/713602889 |consulté le=2019-11-26 |pages=304–311 }}</ref>. D’autre part, ce cancer est lié à une perturbation de la transcription de ''per1'' qui semble causer une [[Déficit en dihydropyrimidine déshydrogénase|diminution de l’expression de dihydropyrimidine déshydrogénase]], ce qui permet la prolifération des cellules cancéreuses<ref>{{Article |prénom1=W. |nom1=Krugluger |prénom2=A. |nom2=Brandstaetter |prénom3=E. |nom3=Kallay |prénom4=J. |nom4=Schueller |titre=Regulation of Genes of the Circadian Clock in Human Colon Cancer: Reduced Period-1 and Dihydropyrimidine Dehydrogenase Transcription Correlates in High-Grade Tumors |périodique=Cancer Research |volume=67 |numéro=16 |date=2007-08-08 |issn=0008-5472 |issn2=1538-7445 |doi=10.1158/0008-5472.can-07-0133 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1158/0008-5472.can-07-0133 |consulté le=2019-11-26 |pages=7917–7922 }}</ref>.
Ce cancer semble être dû à 70,8% à des causes environnementales, telles qu’une alimentation trop riche en gras animal. <ref>{{Article |langue=en |prénom1=Peter |nom1=Boyle |prénom2=Michael J S |nom2=Langman |titre=ABC of colorectal cancer: Epidemiology |périodique=BMJ |volume=321 |numéro=Suppl S6 |date=2000-12-01 |issn=1756-1833 |doi=10.1136/sbmj.0012452 |lire en ligne=http://www.bmj.com/lookup/doi/10.1136/sbmj.0012452 |consulté le=2019-11-27 |pages=0012452 }}</ref> En outre, le [[Cancer du côlon|cancer colorectal]] est lié à une diminution de l’amplitude de la sécrétion nocturne de mélatonine, accentuée par la taille du carcinome intestinal notamment chez les hommes, ce qui mène au dérèglement du rythme de sécrétion et à la suppression de la concentration moyenne quotidienne de cette hormone. <ref>{{Article |prénom1=B. |nom1=Kos-Kudła |prénom2=Z. |nom2=Ostrowska |prénom3=B. |nom3=Marek |prénom4=N. |nom4=Ciesielska-Kopacz |titre=Effects of hormone replacement therapy on endocrine and spirometric parameters in asthmatic postmenopausal women |périodique=Gynecological Endocrinology |volume=15 |numéro=4 |date=2001-08-01 |issn=0951-3590 |doi=10.1080/713602889 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1080/713602889 |consulté le=2019-11-27 |pages=304–311 }}</ref> La tumeur grandissante module la biosynthèse de la mélatonine. Donc, plus le développement de la tumeur est avancé, plus le taux de sécrétion de mélatonine est inhibé. <ref>{{Article |langue=en |prénom1=Christian |nom1=Bartsch |prénom2=Hella |nom2=Bartsch |prénom3=Stephan-Heribert |nom3=Flüchter |prénom4=Dieter |nom4=Mecke |titre=Diminished Pineal Function Coincides with Disturbed Circadian Endocrine Rhythmicity in Untreated Primary Cancer Patients.: Consequence of Premature Aging or of Tumor Growth? b |périodique=Annals of the New York Academy of Sciences |volume=719 |numéro=1 The Aging Clo |date=1994-05 |issn=0077-8923 |issn2=1749-6632 |doi=10.1111/j.1749-6632.1994.tb56855.x |lire en ligne=http://doi.wiley.com/10.1111/j.1749-6632.1994.tb56855.x |consulté le=2019-11-27 |pages=502–525 }}</ref> D’autre part, ce cancer est lié à une perturbation de la [[Transcription (biologie)|transcription]] de ''per1'' qui semble causer une [[Déficit en dihydropyrimidine déshydrogénase|diminution de l’expression de dihydropyrimidine déshydrogénase]], ce qui permet la prolifération des cellules cancéreuses. <ref>{{Article |prénom1=W. |nom1=Krugluger |prénom2=A. |nom2=Brandstaetter |prénom3=E. |nom3=Kallay |prénom4=J. |nom4=Schueller |titre=Regulation of Genes of the Circadian Clock in Human Colon Cancer: Reduced Period-1 and Dihydropyrimidine Dehydrogenase Transcription Correlates in High-Grade Tumors |périodique=Cancer Research |volume=67 |numéro=16 |date=2007-08-08 |issn=0008-5472 |issn2=1538-7445 |doi=10.1158/0008-5472.can-07-0133 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1158/0008-5472.can-07-0133 |consulté le=2019-11-27 |pages=7917–7922 }}</ref>


==== Cancer de la peau ====
==== Cancer de la peau ====
La cause principale du cancer de la peau est le dommage induit par les rayons UV au niveau de l’ADN. Chez l’humain et la souris, les mutations nucléotidiques sont enlevées, entre autres, par des mécanismes de réparation par excision<ref>{{Article |prénom1=Deevya L. |nom1=Narayanan |prénom2=Rao N. |nom2=Saladi |prénom3=Joshua L. |nom3=Fox |titre=Review: Ultraviolet radiation and skin cancer |périodique=International Journal of Dermatology |volume=49 |numéro=9 |date=2010-08-30 |issn=0011-9059 |doi=10.1111/j.1365-4632.2010.04474.x |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1111/j.1365-4632.2010.04474.x |consulté le=2019-11-26 |pages=978–986 }}</ref>. Une étude menée sur un [[modèle murin]] a démontré que ce taux de réparation présente une rythmicité au niveau de la peau, avec une activité minimale le matin et maximale le soir. Cette même étude suggère que le moment d’exposition aux rayons UV influence le développement cancéreux chez la souris. Les animaux exposés à la lumière UV à 4 h présente une prévalence du cancer de la peau cinq fois plus élevée que ceux qui sont soumis à cette même lumière à 16 h<ref>{{Article |prénom1=S. |nom1=Gaddameedhi |prénom2=C. P. |nom2=Selby |prénom3=W. K. |nom3=Kaufmann |prénom4=R. C. |nom4=Smart |titre=Control of skin cancer by the circadian rhythm |périodique=Proceedings of the National Academy of Sciences |volume=108 |numéro=46 |date=2011-10-24 |issn=0027-8424 |issn2=1091-6490 |doi=10.1073/pnas.1115249108 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1073/pnas.1115249108 |consulté le=2019-11-26 |pages=18790–18795 }}</ref>. Ainsi, il semblerait que la carcinogénicité des rayons UV est liée à l’efficacité du taux de réparation de l’ADN par excision.
La cause principale du cancer de la peau est le dommage induit par les rayons UV au niveau de l’ADN. Chez l’humain et la souris, les mutations nucléotidiques sont enlevées, entre autres, par des mécanismes de [[Réparation par excision de nucléotides|réparation par excision]] <ref>{{Article |prénom1=Deevya L. |nom1=Narayanan |prénom2=Rao N. |nom2=Saladi |prénom3=Joshua L. |nom3=Fox |titre=Review: Ultraviolet radiation and skin cancer |périodique=International Journal of Dermatology |volume=49 |numéro=9 |date=2010-08-30 |issn=0011-9059 |doi=10.1111/j.1365-4632.2010.04474.x |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1111/j.1365-4632.2010.04474.x |consulté le=2019-11-26 |pages=978–986 }}</ref>. Une étude menée sur un [[modèle murin]] a démontré que ce taux de réparation présente une rythmicité au niveau de la peau, avec une activité minimale le matin et maximale le soir. Cette même étude suggère que le moment d’exposition aux rayons UV influence le développement cancéreux chez la souris. Les animaux exposés à la lumière UV à 4 h présente une prévalence du cancer de la peau cinq fois plus élevée que ceux qui sont soumis à cette même lumière à 16 h<ref>{{Article |prénom1=S. |nom1=Gaddameedhi |prénom2=C. P. |nom2=Selby |prénom3=W. K. |nom3=Kaufmann |prénom4=R. C. |nom4=Smart |titre=Control of skin cancer by the circadian rhythm |périodique=Proceedings of the National Academy of Sciences |volume=108 |numéro=46 |date=2011-10-24 |issn=0027-8424 |issn2=1091-6490 |doi=10.1073/pnas.1115249108 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1073/pnas.1115249108 |consulté le=2019-11-26 |pages=18790–18795 }}</ref>. Ainsi, il semblerait que la carcinogénicité des rayons UV est liée à l’efficacité du taux de réparation de l’ADN par excision.


Cette altération de l’horloge circadienne influence également la sécrétion de la mélatonine qui possède un rôle photoprotecteur contre les dommages infligées à la peau par les rayons UVB. <ref>{{Article |prénom1=Eva S. |nom1=Schernhammer |prénom2=Susan E. |nom2=Hankinson |titre=Urinary Melatonin Levels and Breast Cancer Risk |périodique=JNCI: Journal of the National Cancer Institute |volume=97 |numéro=14 |date=2005-07-20 |issn=1460-2105 |issn2=0027-8874 |doi=10.1093/jnci/dji190 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1093/jnci/dji190 |consulté le=2019-11-26 |pages=1084–1087 }}</ref> Cette hormone est également un antioxydant puissant qui peut contrer le stress oxydatif occasionné par la radiation UV. <ref>{{Article |prénom1=Tobias W. |nom1=Fischer |prénom2=Trevor W. |nom2=Sweatman |prénom3=Igor |nom3=Semak |prénom4=Robert M. |nom4=Sayre |titre=Constitutive and UV-induced metabolism of melatonin in keratinocytes and cell-free systems |périodique=The FASEB Journal |volume=20 |numéro=9 |date=2006-07 |issn=0892-6638 |issn2=1530-6860 |doi=10.1096/fj.05-5227fje |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1096/fj.05-5227fje |consulté le=2019-11-26 |pages=1564–1566 }}</ref> Une désynchronisation de l’horloge circadienne peut ainsi diminuer la sécrétion de mélatonine et contribuer indirectement au développement du cancer de la peau.
Cette altération de l’horloge circadienne influence également la sécrétion de la mélatonine qui possède un rôle photoprotecteur contre les dommages infligées à la peau par les rayons UVB. <ref>{{Article |prénom1=Eva S. |nom1=Schernhammer |prénom2=Susan E. |nom2=Hankinson |titre=Urinary Melatonin Levels and Breast Cancer Risk |périodique=JNCI: Journal of the National Cancer Institute |volume=97 |numéro=14 |date=2005-07-20 |issn=1460-2105 |issn2=0027-8874 |doi=10.1093/jnci/dji190 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1093/jnci/dji190 |consulté le=2019-11-26 |pages=1084–1087 }}</ref> Cette hormone est également un antioxydant puissant qui peut contrer le stress oxydatif occasionné par la radiation UV. <ref>{{Article |prénom1=Tobias W. |nom1=Fischer |prénom2=Trevor W. |nom2=Sweatman |prénom3=Igor |nom3=Semak |prénom4=Robert M. |nom4=Sayre |titre=Constitutive and UV-induced metabolism of melatonin in keratinocytes and cell-free systems |périodique=The FASEB Journal |volume=20 |numéro=9 |date=2006-07 |issn=0892-6638 |issn2=1530-6860 |doi=10.1096/fj.05-5227fje |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1096/fj.05-5227fje |consulté le=2019-11-26 |pages=1564–1566 }}</ref> Une désynchronisation de l’horloge circadienne peut ainsi diminuer la sécrétion de mélatonine et contribuer indirectement au développement du cancer de la peau.

Version du 28 novembre 2019 à 00:13

Les processus biologiques se produisant chez les animaux sont régulés par des variations cycliques quotidiennes des différents composants du métabolisme sous le contrôle des rythmes circadiens. Les fonctions cellulaires sont souvent effectuées en suivant ce rythme endogène. Une désynchronisation de l’horloge biologique interne par les horaires de sommeil irréguliers, imposés par des contraintes professionnelles ou des mauvaises habitudes de vie, peut favoriser le développement de certaines maladies, dont le cancer. Les recherches menées à ce sujet suggèrent que le rythme circadien serait impliqué dans le développement et/ou la progression du cancer, considérant que 10 % des gènes humains oscillent en suivant la cadence régulée par le rythme circadien. [1]

Les cycles circadien et cellulaire : des mécanismes moléculaires entrecroisés

En réponse aux dommages de l’ADN, tout un mécanisme de capteurs, de transduction du signal, d’effecteurs et d’interactions engendre des réponses cellulaires pour la réparation de l’ADN ou l’apoptose. [2]

CLOCK/BMAL1

Des chercheurs ont observé une expression circadienne de certains gènes du cycle cellulaire, comme c-myc, cycline-D1 ou wee-1, ce qui indiquerait une possible interaction avec le mécanisme circadien. [3] CLOCK/BMAL1 est un complexe important dans la génération de l’expression oscillatoire des gènes de l’horloge dans le noyau suprachiasmatique des mammifères, mais il est également présent dans les tissus périphériques. Le mode d’action de ce complexe consiste à se lier à une certaine région promotrice d’un gène, une boîte E, pour activer sa transcription. Les régions promotrices de gènes du cycle cellulaire impliqués dans les transitions G2-M ou G1-S comportent des boîtes E auxquels CLOCK/BMAL1 peut se lier. [3]

wee-1

Le rôle de WEE-1 dans le cycle cellulaire est de phosphoryler CDC2/Cycline-B1 sur Tyr 15 pour l’inactiver, ce qui retarde ou empêche la mitose. WEE-1 joue un rôle essentiel dans la réparation des dommages de l’ADN au stade G2 de la division cellulaire. [4]

c-myc

CLOCK/BMAL1 régule aussi l’expression de c-myc. La protéine résultante agit avec la kinase ATM (ataxie-télangiectasie mutée) pour favoriser l’apoptose et supprimer la tumorigenèse. ATM est impliquée dans la réponse cellulaire aux rayons ionisants et autres événements conduisant à la rupture du double brin de l’ADN. [3]

PER1

CLOCK/BMAL1 permet l’expression de Per1, un gène codant une protéine clé dans le processus d’apoptose de cellules cancéreuses et du rythme circadien. Des études ont montré qu’une surexpression de Per1 stimule l’apoptose des cellules cancéreuses. À l’opposé, une sous-expression de ce gène inhibe l’apoptose. [3] Cela concorde avec les observations d’une autre étude : l’expression de Per1 est régulée négativement dans les tumeurs humaines, ce qui permet aux cellules cancéreuses de proliférer sans subir d’apoptose. [5] L’ajout de PER1 résulte en une inhibition de l’expression de wee-1, cycline-B1 et CDC2. Donc, en plus de stimuler la mort des cellules cancéreuses, PER1 contribuerait à empêcher la mitose, et donc la prolifération cellulaire néoplasique. Sous un autre mode d’action, PER1 interagit avec ATM et checkpoint kinase 2 (Chk2).[5] La kinase ATM phosphoryle SMC1, p53 et Chk2. SMC1 est une protéine chromosomique qui fait partie des composants du complexe de la cohésine qui permet l’association des chromatides sœurs. Elle peut aussi être impliquée dans la réparation de l’ADN en agissant comme effecteur dans le contrôle de la phase S dépendant de l’ATM/NBS1. p53, un gène suppresseur de tumeur, est muté dans la moitié des cancers. [6]

TIM

TIM forme un complexe avec ATR, ATRIP et Chk1. Chk1 et Chk2 sont des kinases effectrices qui phosphorylent un certain nombre de substrats qui conduisent éventuellement à l’apoptose des cellules tumorales dû aux dommages à l’ADN. [3]

Le cancer

Personnes à risque

Les travailleurs nocturnes sont plus à risque de développer le cancer en raison de la dérégulation de leur rythme circadien et de la suppression de la production de mélatonine par la lumière artificielle. [7] La prévalence des cancers du poumon, du côlon, de la vessie, du rectum, du pancréas ainsi que des lymphomes non-hodgkiniens est plus importante chez les hommes travaillant la nuit. [8] Les risques de développer des mélanomes malins sont plus élevés chez les pilotes d’avion[9]. Le manque de sommeil, engendré par l’insomnie ou un horaire de travail irrégulier, semble également jouer un rôle dans la pathogenèse du cancer. [10]

Types de cancer

Cancer du sein

Ce cancer est le plus répandu parmi les femmes, surtout dans les pays industrialisés. [11] Les facteurs externes tels que la lumière artificielle diminuent la sécrétion nocturne de mélatonine et altèrent les phases circadiennes, [12] pouvant diminuer de 65 % l’amplitude du rythme de sécrétion de mélatonine. [13] Or, la mélatonine possède un fort effet inhibiteur sur la tumorigenèse mammaire des rongeurs, [14] en ayant aussi un effet sur les fonctions immunes [15] et les radicaux libres. [16] Il a d’ailleurs été mis en évidence que l’illumination nocturne peut affecter le développement de tumeurs cancéreuses humaines [17] en modulant la fonction du gène circadien dans le noyau suprachiasmatique, ce qui altère ensuite la régulation du cycle cellulaire dans les cellules de tissus mammaires. De fait, la diminution de mélatonine engendrerait une augmentation de la production d’œstrogènes ou l’altération de la fonction des récepteurs œstrogéniques, causant une augmentation du risque de développer le cancer du sein. [18] En outre, le polymorphisme de la longueur de Per3 est associé à un risque élevé de développer ce cancer chez les jeunes femmes. [19]

Cancer de la prostate

Certains cas de cancer de la prostate peuvent être expliqués par des perturbations circadiennes induites par les interactions génétiques-environnementales. Les expressions d’androgènes régulées par l’horloge pourraient être un mécanisme potentiel impliqué dans la tumorigenèse de la prostate puisque ce cancer est une tumeur maligne hormono-dépendante. [20] Il semble qu’un variant de CRY2, CSNK1E ou PER3 ainsi qu’une plus grande résistance à l’insuline génèrent un plus grand risque de développer un cancer de la prostate. [21]

Cancer du poumon

Une perturbation des rythmes circadiens peut interagir avec Kras et p53 et permettre la tumorigenèse pulmonaire. La perte des gènes Per2 ou Bmal1 induit une augmentation de c-Myc qui est oncogénique. De même, la perte des gènes circadiens des cellules autonomes accélère la progression de ce cancer. [22] De nombreuses sécrétions hormonales sont altérées à cause d’une perte de rythmicité circadienne. Le niveau dans le sérum sanguin de GH augmente et de IGF-1 diminue. Les moyennes des sécrétions nocturnes de cortisol, TRH et GH sont plus élevés chez les patients atteints du cancer du poumon, tandis que celles de mélatonine, TSH et IGF-1 sont plus basses. Ces dérégulations modifieraient l’action hormonale aux niveaux cellulaire et systémique ainsi que leurs implications dans le maintien de l’équilibre des facteurs partagés par les systèmes immunitaire et neuroendocrinien, favorisant ainsi la tumorigenèse pulmonaire. [23]

Cancer colorectal

Ce cancer semble être dû à 70,8% à des causes environnementales, telles qu’une alimentation trop riche en gras animal. [24] En outre, le cancer colorectal est lié à une diminution de l’amplitude de la sécrétion nocturne de mélatonine, accentuée par la taille du carcinome intestinal notamment chez les hommes, ce qui mène au dérèglement du rythme de sécrétion et à la suppression de la concentration moyenne quotidienne de cette hormone. [25] La tumeur grandissante module la biosynthèse de la mélatonine. Donc, plus le développement de la tumeur est avancé, plus le taux de sécrétion de mélatonine est inhibé. [26] D’autre part, ce cancer est lié à une perturbation de la transcription de per1 qui semble causer une diminution de l’expression de dihydropyrimidine déshydrogénase, ce qui permet la prolifération des cellules cancéreuses. [27]

Cancer de la peau

La cause principale du cancer de la peau est le dommage induit par les rayons UV au niveau de l’ADN. Chez l’humain et la souris, les mutations nucléotidiques sont enlevées, entre autres, par des mécanismes de réparation par excision [28]. Une étude menée sur un modèle murin a démontré que ce taux de réparation présente une rythmicité au niveau de la peau, avec une activité minimale le matin et maximale le soir. Cette même étude suggère que le moment d’exposition aux rayons UV influence le développement cancéreux chez la souris. Les animaux exposés à la lumière UV à 4 h présente une prévalence du cancer de la peau cinq fois plus élevée que ceux qui sont soumis à cette même lumière à 16 h[29]. Ainsi, il semblerait que la carcinogénicité des rayons UV est liée à l’efficacité du taux de réparation de l’ADN par excision.

Cette altération de l’horloge circadienne influence également la sécrétion de la mélatonine qui possède un rôle photoprotecteur contre les dommages infligées à la peau par les rayons UVB. [30] Cette hormone est également un antioxydant puissant qui peut contrer le stress oxydatif occasionné par la radiation UV. [31] Une désynchronisation de l’horloge circadienne peut ainsi diminuer la sécrétion de mélatonine et contribuer indirectement au développement du cancer de la peau.

Chronothérapie

Avec la prévalence du cancer, l’utilisation du rythme circadien associé aux traitements semble être un bon moyen de réduire les coûts relatifs au processus tout en améliorant l’efficacité de ceux-ci[32]. Il a été démontré que la combinaison de la chronothérapie et de la chimiothérapie, permet une réduction des complications liées au traitement[33].

La chronothérapie, dans un contexte oncologique, se résume en l’administration d’un médicament ou d’un traitement à un temps précis de la journée[34]. Ce moment représente la période où les tissus cancéreux sont les plus susceptibles d’être réceptifs à la dose ajustée en tenant compte de la toxicité[35].

Des études ont démontré qu’il existe un lien entre le cortisol et les phases S, G2 et M du cycle cellulaire. Ainsi, le cortisol est utilisé comme marqueur de l’activité de synthèse de l’ADN, en tandem avec la mitose, pour mieux suivre le cycle d’un patient[33]. Dans le cas d’une tumeur cancéreuse, le même principe est utilisé pour déterminer le moment optimal pour l’administration d’un médicament. Celui-ci est choisi selon la période où la cellule est la plus sensible à une dose donnée. Cette fluctuation circadienne de la tolérance (réceptivité cellulaire aux traitements) se nomme la chronotolérance[36]. Un autre facteur à considérer concernant ce principe est évidemment le médicament lui-même, car celui-ci s'attaque à différents types de tissus selon le type cancer.

Les recherches expérimentales indiquent que l’activité anti-tumorale d’un traitement, ou sa chronoefficacité, est à son sommet au moment où les cellules sont les plus réceptives[37],[38]. Cela est possible car un médicament peut montrer une faible toxicité (chronotolérance) pour une population de cellules saines, mais une forte toxicité (chronoefficacité) pour des cellules cancéreuses, et ce, au même moment. L’écart observé entre les deux populations est dû à trois caractéristiques: la durée du cycle cellulaire, la durée des phases de ce dit cycle et l’entraînement des cellules par l’horloge circadienne[38].

Chimiothérapie

La 5-fluorouracile (5-FU) est un médicament utilisé contre la plupart des cancers. Sa cytotoxicité inhibe l’enzyme thymidylate synthase, nécessaire à la synthèse de l’ADN, et agit également sur l’arrêt de l’activité de synthèse d’ARN. [39],[40] Sa combinaison avec d’autres médicaments, tels que l’acide folinique (FA) et l'oxaliplatine (I-OHP) dans le traitement du cancer colorectal augmente l’apoptose des cellules cancéreuses. Les trois médicaments sont administrés à 4h00 pour 5-FU et FA et à 16h00 pour I-OHP tout en étant en coordination avec le rythme circadien [41]. Ces heures correspondent au moment où l’efficacité médicamenteuse est maximale[39].

Radiothérapie

Dans un traitement par radiothérapie des cancers affectant la tête et le cou, l’inflammation des muqueuses orales est une conséquence possible. Celle-ci est causée par la mort des cellules irradiées qui amincit l’épithélium[42]. Il été démontré qu’il est préférable d’effectuer ce processus en matinée plutôt qu’en soirée pour limiter le dommage causé aux cellules orales[43]. Le moment optimal est défini par l’expression maximale des différentes protéines. Parmi ces points, il y a la synthèse du p27, marqueur de la phase G1 (6h00) et du cyclin-A, marqueur de la phase G2 (16h00), qui correspond au pic de l’avant-midi et de l’après-midi respectivement. Les cellules en phase G2-M ont montré la plus grande sensibilité.

Notes et références

  1. Joshua A. Desotelle, Melissa J. Wilking et Nihal Ahmad, « The Circadian Control of Skin and Cutaneous Photodamage† », Photochemistry and Photobiology, vol. 88, no 5,‎ , p. 1037–1047 (ISSN 0031-8655, DOI 10.1111/j.1751-1097.2012.01099.x)
  2. P. T. Yazdi, « SMC1 is a downstream effector in the ATM/NBS1 branch of the human S-phase checkpoint », Genes & Development, vol. 16, no 5,‎ , p. 571–582 (ISSN 0890-9369, DOI 10.1101/gad.970702, lire en ligne, consulté le )
  3. a b c d et e Tim Hunt et Paolo Sassone-Corsi, « Riding Tandem: Circadian Clocks and the Cell Cycle », Cell, vol. 129, no 3,‎ , p. 461–464 (ISSN 0092-8674, DOI 10.1016/j.cell.2007.04.015, lire en ligne, consulté le )
  4. Suzanne Leijen, Jos H. Beijnen et Jan H.M. Schellens, « Abrogation of the G2 Checkpoint by Inhibition of Wee-1 Kinase Results in Sensitization of p53-Deficient Tumor Cells to DNA-Damaging Agents », Current Clinical Pharmacology, vol. 5, no 3,‎ , p. 186–191 (ISSN 1574-8847, DOI 10.2174/157488410791498824, lire en ligne, consulté le )
  5. a et b Sigal Gery, Naoki Komatsu, Lilit Baldjyan et Andrew Yu, « The Circadian Gene Per1 Plays an Important Role in Cell Growth and DNA Damage Control in Human Cancer Cells », Molecular Cell, vol. 22, no 3,‎ , p. 375–382 (ISSN 1097-2765, DOI 10.1016/j.molcel.2006.03.038, lire en ligne, consulté le )
  6. Curtis C. Harris et Monica Hollstein, « Clinical Implications of the p53 Tumor-Suppressor Gene », New England Journal of Medicine, vol. 329, no 18,‎ , p. 1318–1327 (ISSN 0028-4793 et 1533-4406, DOI 10.1056/nejm199310283291807, lire en ligne, consulté le )
  7. Jamie M. Zeitzer, Derk-Jan Dijk, Richard E. Kronauer et Emery N. Brown, « Sensitivity of the human circadian pacemaker to nocturnal light: melatonin phase resetting and suppression », The Journal of Physiology, vol. 526, no 3,‎ , p. 695–702 (ISSN 0022-3751, DOI 10.1111/j.1469-7793.2000.00695.x, lire en ligne, consulté le )
  8. M.-E. Parent, M. El-Zein, M.-C. Rousseau et J. Pintos, « Night Work and the Risk of Cancer Among Men », American Journal of Epidemiology, vol. 176, no 9,‎ , p. 751–759 (ISSN 0002-9262 et 1476-6256, DOI 10.1093/aje/kws318, lire en ligne, consulté le )
  9. V. Rafnsson, « Incidence of cancer among commercial airline pilots », Occupational and Environmental Medicine, vol. 57, no 3,‎ , p. 175–179 (ISSN 1351-0711, DOI 10.1136/oem.57.3.175, lire en ligne, consulté le )
  10. Erhard L. Haus et Michael H. Smolensky, « Shift work and cancer risk: Potential mechanistic roles of circadian disruption, light at night, and sleep deprivation », Sleep Medicine Reviews, vol. 17, no 4,‎ , p. 273–284 (ISSN 1087-0792, DOI 10.1016/j.smrv.2012.08.003, lire en ligne, consulté le )
  11. D.M Parkin, F.I Bray et S.S Devesa, « Cancer burden in the year 2000. The global picture », European Journal of Cancer, vol. 37,‎ , p. 4–66 (ISSN 0959-8049, DOI 10.1016/s0959-8049(01)00267-2, lire en ligne, consulté le )
  12. RICHARD G. STEVENS, « ELECTRIC POWER USE AND BREAST CANCER: A HYPOTHESIS », American Journal of Epidemiology, vol. 125, no 4,‎ , p. 556–561 (ISSN 1476-6256 et 0002-9262, DOI 10.1093/oxfordjournals.aje.a114569, lire en ligne, consulté le )
  13. B. Kos-Kudła, Z. Ostrowska, B. Marek et N. Ciesielska-Kopacz, « Effects of hormone replacement therapy on endocrine and spirometric parameters in asthmatic postmenopausal women », Gynecological Endocrinology, vol. 15, no 4,‎ , p. 304–311 (ISSN 0951-3590, DOI 10.1080/713602889, lire en ligne, consulté le )
  14. David E. Blask, Diane B. Pelletier, Steven M. Hill et Athena Lemus-Wilson, « Pineal melatonin inhibition of tumor promotion in theN-nitroso-N-methylurea model of mammary carcinogenesis: potential involvement of antiestrogenic mechanisms in vivo », Journal of Cancer Research and Clinical Oncology, vol. 117, no 6,‎ , p. 526–532 (ISSN 0171-5216 et 1432-1335, DOI 10.1007/bf01613283, lire en ligne, consulté le )
  15. (en) George J. M. Maestroni, « Therapeutic Potential of Melatonin in Immunodeficiency States, Viral Diseases, and Cancer », dans Tryptophan, Serotonin, and Melatonin: Basic Aspects and Applications, Springer US, coll. « Advances in Experimental Medicine and Biology », (ISBN 978-1-4615-4709-9, DOI 10.1007/978-1-4615-4709-9_28, lire en ligne), p. 217–226
  16. (en) Russel J. Reiter et Dun-Xian Tan, « Melatonin », Annals of the New York Academy of Sciences, vol. 957, no 1,‎ , p. 341–344 (DOI 10.1111/j.1749-6632.2002.tb02938.x, lire en ligne, consulté le )
  17. (en) David E. Blask, Robert T. Dauchy, Leonard A. Sauer et Jean A. Krause, « Growth and Fatty Acid Metabolism of Human Breast Cancer (MCF-7) Xenografts in Nude Rats: Impact of Constant Light-Induced Nocturnal Melatonin Suppression », Breast Cancer Research and Treatment, vol. 79, no 3,‎ , p. 313–320 (ISSN 0167-6806 et 1573-7217, DOI 10.1023/A:1024030518065, lire en ligne, consulté le )
  18. (en) Richard G. Stevens, « Circadian Disruption and Breast Cancer: From Melatonin to Clock Genes », Epidemiology, vol. 16, no 2,‎ , p. 254–258 (ISSN 1044-3983, DOI 10.1097/01.ede.0000152525.21924.54, lire en ligne, consulté le )
  19. Z. Zhang, « Cancer Proteomics: In Pursuit of "True" Biomarker Discovery », Cancer Epidemiology Biomarkers & Prevention, vol. 14, no 10,‎ , p. 2283–2286 (ISSN 1055-9965 et 1538-7755, DOI 10.1158/1055-9965.epi-05-0774, lire en ligne, consulté le )
  20. (en) Y. Zhu, « Does "Clock" Matter in Prostate Cancer? », Cancer Epidemiology Biomarkers & Prevention, vol. 15, no 1,‎ , p. 3–5 (ISSN 1055-9965 et 1538-7755, PMID 16434577, PMCID PMC2366206, DOI 10.1158/1055-9965.EPI-05-0631, lire en ligne, consulté le )
  21. (en) L W Chu, Y Zhu, K Yu et T Zheng, « Variants in circadian genes and prostate cancer risk: a population-based study in China », Prostate Cancer and Prostatic Diseases, vol. 11, no 4,‎ , p. 342–348 (ISSN 1365-7852 et 1476-5608, DOI 10.1038/sj.pcan.4501024, lire en ligne, consulté le )
  22. (en) Thales Papagiannakopoulos, Matthew R. Bauer, Shawn M. Davidson et Megan Heimann, « Circadian Rhythm Disruption Promotes Lung Tumorigenesis », Cell Metabolism, vol. 24, no 2,‎ , p. 324–331 (PMID 27476975, PMCID PMC5367626, DOI 10.1016/j.cmet.2016.07.001, lire en ligne, consulté le )
  23. G. Mazzoccoli, M. Grilli, S. Carughi et F. Puzzolante, « Immune System Alterations in Lung Cancer Patients », International Journal of Immunopathology and Pharmacology, vol. 16, no 2,‎ , p. 167–174 (ISSN 0394-6320, DOI 10.1177/039463200301600211, lire en ligne, consulté le )
  24. (en) Peter Boyle et Michael J S Langman, « ABC of colorectal cancer: Epidemiology », BMJ, vol. 321, no Suppl S6,‎ , p. 0012452 (ISSN 1756-1833, DOI 10.1136/sbmj.0012452, lire en ligne, consulté le )
  25. B. Kos-Kudła, Z. Ostrowska, B. Marek et N. Ciesielska-Kopacz, « Effects of hormone replacement therapy on endocrine and spirometric parameters in asthmatic postmenopausal women », Gynecological Endocrinology, vol. 15, no 4,‎ , p. 304–311 (ISSN 0951-3590, DOI 10.1080/713602889, lire en ligne, consulté le )
  26. (en) Christian Bartsch, Hella Bartsch, Stephan-Heribert Flüchter et Dieter Mecke, « Diminished Pineal Function Coincides with Disturbed Circadian Endocrine Rhythmicity in Untreated Primary Cancer Patients.: Consequence of Premature Aging or of Tumor Growth? b », Annals of the New York Academy of Sciences, vol. 719, no 1 The Aging Clo,‎ , p. 502–525 (ISSN 0077-8923 et 1749-6632, DOI 10.1111/j.1749-6632.1994.tb56855.x, lire en ligne, consulté le )
  27. W. Krugluger, A. Brandstaetter, E. Kallay et J. Schueller, « Regulation of Genes of the Circadian Clock in Human Colon Cancer: Reduced Period-1 and Dihydropyrimidine Dehydrogenase Transcription Correlates in High-Grade Tumors », Cancer Research, vol. 67, no 16,‎ , p. 7917–7922 (ISSN 0008-5472 et 1538-7445, DOI 10.1158/0008-5472.can-07-0133, lire en ligne, consulté le )
  28. Deevya L. Narayanan, Rao N. Saladi et Joshua L. Fox, « Review: Ultraviolet radiation and skin cancer », International Journal of Dermatology, vol. 49, no 9,‎ , p. 978–986 (ISSN 0011-9059, DOI 10.1111/j.1365-4632.2010.04474.x, lire en ligne, consulté le )
  29. S. Gaddameedhi, C. P. Selby, W. K. Kaufmann et R. C. Smart, « Control of skin cancer by the circadian rhythm », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 108, no 46,‎ , p. 18790–18795 (ISSN 0027-8424 et 1091-6490, DOI 10.1073/pnas.1115249108, lire en ligne, consulté le )
  30. Eva S. Schernhammer et Susan E. Hankinson, « Urinary Melatonin Levels and Breast Cancer Risk », JNCI: Journal of the National Cancer Institute, vol. 97, no 14,‎ , p. 1084–1087 (ISSN 1460-2105 et 0027-8874, DOI 10.1093/jnci/dji190, lire en ligne, consulté le )
  31. Tobias W. Fischer, Trevor W. Sweatman, Igor Semak et Robert M. Sayre, « Constitutive and UV-induced metabolism of melatonin in keratinocytes and cell-free systems », The FASEB Journal, vol. 20, no 9,‎ , p. 1564–1566 (ISSN 0892-6638 et 1530-6860, DOI 10.1096/fj.05-5227fje, lire en ligne, consulté le )
  32. C. Focan, « Pharmaco-economic comparative evaluation of combination chronotherapy vs. standard chemotherapy for colorectal cancer », Chronobiology International, vol. 19, no 1,‎ , p. 289–297 (ISSN 0742-0528 et 1525-6073, DOI 10.1081/cbi-120002604, lire en ligne, consulté le )
  33. a et b Jenny Foss Abrahamsen, Rune Smaaland, Sverre Sandberg et Asbjørn Aakvaag, « Circadian variation in serum cortisol and circulating neutrophils are markers for circadian variation of bone marrow proliferation in cancer patients », European Journal of Haematology, vol. 50, no 4,‎ , p. 206–212 (ISSN 0902-4441 et 1600-0609, DOI 10.1111/j.1600-0609.1993.tb01922.x, lire en ligne, consulté le )
  34. David Adam, « Core Concept: Emerging science of chronotherapy offers big opportunities to optimize drug delivery », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 116, no 44,‎ , p. 21957–21959 (ISSN 0027-8424 et 1091-6490, DOI 10.1073/pnas.1916118116, lire en ligne, consulté le )
  35. Francis Lévi, « Circadian chronotherapy for human cancers », The Lancet Oncology, vol. 2, no 5,‎ , p. 307–315 (ISSN 1470-2045, DOI 10.1016/s1470-2045(00)00326-0, lire en ligne, consulté le )
  36. C. Focan, « Circadian rhythms and cancer chemotherapy », Pharmacology & Therapeutics, vol. 67, no 1,‎ , p. 1–52 (ISSN 0163-7258, DOI 10.1016/0163-7258(95)00009-6, lire en ligne, consulté le )
  37. Christian Focan, « Chronobiological concepts underlying the chronotherapy of human lung cancer », Chronobiology International, vol. 19, no 1,‎ , p. 253–273 (ISSN 0742-0528 et 1525-6073, DOI 10.1081/cbi-120002601, lire en ligne, consulté le )
  38. a et b Atilla Altinok, Francis Lévi et Albert Goldbeter, « Identifying mechanisms of chronotolerance and chronoefficacy for the anticancer drugs 5-fluorouracil and oxaliplatin by computational modeling », European Journal of Pharmaceutical Sciences, vol. 36, no 1,‎ , p. 20–38 (ISSN 0928-0987, DOI 10.1016/j.ejps.2008.10.024, lire en ligne, consulté le )
  39. a et b Francis Lévi, Jean-Louis Misset, Silvano Brienza et René Adam, « A chronopharmacologic phase II clinical trial with 5-fluorouracil, folinic acid, and oxaliplatin using an ambulatory multichannel programmable pump. High antitumor effectiveness against metastatic colorectal cancer », Cancer, vol. 69, no 4,‎ , p. 893–900 (ISSN 0008-543X et 1097-0142, DOI 10.1002/1097-0142(19920215)69:4<893::aid-cncr2820690410>3.0.co;2-x, <893::aid-cncr2820690410>3.0.co;2-x lire en ligne, consulté le )
  40. Hideyuki Terazono, Ahmed Hamdan, Naoya Matsunaga et Naoto Hayasaka, « Modulatory effects of 5-fluorouracil on the rhythmic expression of circadian clock genes: A possible mechanism of chemotherapy-induced circadian rhythm disturbances », Biochemical Pharmacology, vol. 75, no 8,‎ , p. 1616–1622 (ISSN 0006-2952, DOI 10.1016/j.bcp.2008.01.011, lire en ligne, consulté le )
  41. F. Bertheault-Cvitkovic, F. Lévi, S. Soussan et S. Brienza, « Circadian rhythm-modulated chemotherapy with high-dose 5-fluorouracil: a pilot study in patients with pancreatic adenocarcinoma », European Journal of Cancer, vol. 29, no 13,‎ , p. 1851–1854 (ISSN 0959-8049, DOI 10.1016/0959-8049(93)90536-o, lire en ligne, consulté le )
  42. Rebecca Stone, Monica C. Fliedner et Antoine C.M. Smiet, « Management of oral mucositis in patients with cancer », European Journal of Oncology Nursing, vol. 9,‎ , S24–S32 (ISSN 1462-3889, DOI 10.1016/j.ejon.2005.08.004, lire en ligne, consulté le )
  43. Georg A. Bjarnason, Robert G. MacKenzie, Abdenour Nabid et Ian D. Hodson, « Comparison of Toxicity Associated With Early Morning Versus Late Afternoon Radiotherapy in Patients With Head-and-Neck Cancer: A Prospective Randomized Trial of the National Cancer Institute of Canada Clinical Trials Group (HN3) », International Journal of Radiation Oncology*Biology*Physics, vol. 73, no 1,‎ , p. 166–172 (ISSN 0360-3016, DOI 10.1016/j.ijrobp.2008.07.009, lire en ligne, consulté le )