Aller au contenu

École des jeunes de langues

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

L’École des jeunes de langues a été créée en à l’initiative de Colbert pour former les futurs interprètes (on disait alors drogman, de l’arabe tourdjoumân : traducteur, interprète, truchement, comme le Covielle du Bourgeois Gentilhomme) en langues du Levant : turc, arabe, persan, arménien, etc. Elle a systématisé une activité qu’avait amorcée irrégulièrement le Collège des trois langues créé au XVIe siècle par François Ier () en ouvrant des cours d’arabe à l’initiative de Marie de Médicis, veuve d’Henri IV. L'établissement fut originellement appelé « École des truchements d'Orient », le mot « truchement » désignant à l'époque la fonction d'interprète (de même origine que drogman, emprunté au turc via l'italien dragomanno). Le mot survit d'ailleurs en français à travers l'expression « par le truchement de... ».

Elle fut annexée en [1] au Collège de Clermont, futur Lycée Louis-le-Grand.

Les élèves, appelés jeune de langues, étaient formés en partie à Constantinople (İstanbul) et à Paris[2]. Ils étaient souvent fils de diplomates ou commerçants français établis dans l’Empire ottoman ou des chrétiens locaux.

En [3], l’École des jeunes de langues a été absorbée par l'École spéciale des Langues orientales (fondée en , aujourd'hui Institut national des langues et civilisations orientales[4]).

Exemples de jeunes de langues

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Dupont-Ferrier 1925, p. 354–356.
  2. Hitzel 2013.
  3. Dupont-Ferrier 1925, p. 391–398.
  4. « Une histoire riche », sur inalco.fr, (version du sur Internet Archive).

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Henri Dehérain, « Jeunes de Langue et interprètes français en Orient au XVIIIe siècle » (communication faite à la Section d'histoire de la Société de géographie d'Alger et de l'Afrique du Nord, le ), Bulletin de la Société de géographie d'Alger et de l'Afrique du Nord, no 90,‎ 3e trimestre 1922, p. 574–596 (lire en ligne), repris dans Anatolia moderna. Yeni anadolu, Institut français d'études anatoliennes, vol. 1, no 1, , p. 323–335 DOI 10.3406/anatm.1991.868 [lire en ligne].
  • Gustave Dupont-Ferrier, « Les jeunes de langue à Paris et Constantinople () » (lecture faite à l'assemblée générale de la Société de l'histoire de France du ), Annuaire-Bulletin de la Société de l'histoire de France, Édouard Champion, vol. 60, no 1,‎ , p. 113–127 (JSTOR 23411514, lire en ligne).
  • Gustave Dupont-Ferrier, « Les jeunes des langues ou “Arméniens” à Louis-le-Grand », Revue des études arméniennes, Imprimerie nationale et Paul Geuthner, IIIe année, t. II,‎ , p. 189–232 (lire en ligne) et IVe année, t. III, , p. 9–46 [lire en ligne].
  • Gustave Dupont-Ferrier, « Appendice M : Mémoire justificatif sur les jeunes de langues ou “Arméniens” à Louis-le-Grand,  », dans Du Collège de Clermont au Lycée Louis-le-Grand () : La vie quotidienne d'un collège parisien pendant plus de trois cent cinquante ans, t. III : Mémoires justificatifs, appendices, index général, Paris, Éditions de Boccard, , 496 p. (BNF 36055598), p. 347–448.
  • Frédéric Hitzel, « Les Jeunes de langue de Péra-lès-Constantinople », Dix-Huitième Siècle, no 28 « L'Orient »,‎ , p. 57–70 (DOI 10.3406/dhs.1996.2092, lire en ligne).
  • Frédéric Hitzel, « L’école des jeunes de langues d’Istanbul : Un modèle d’apprentissage des langues orientales », dans Gilbert Buti (dir.), Michèle Janin-Thivos (dir.), Olivier Raveux (dir.), avec la collab. de Mathieu Grenet, Langues et langages du commerce en Méditerranée et en Europe à l’époque moderne, Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, coll. « Le temps de l’histoire », , 276 p. (ISBN 978-2-85399-863-5 et 979-10-365-6134-4, DOI 10.4000/books.pup.14522, lire en ligne), p. 23–31.
  • Frédéric Hitzel, « L'institution des Jeunes de langue de Constantinople au début du XIXe siècle », dans Véronique Schiltz (dir.), De Samarcande à Istanbul : étapes orientales, Paris, CNRS Éditions, , 465 p. (ISBN 978-2-271-08320-3, DOI 10.4000/books.editionscnrs.25344, lire en ligne), p. 259–275.
  • Marie de Testa et Antoine Gautier, « De l'établissement des Pères capucins à Constantinople à la fondation de l'École des jeunes de langues () », dans Drogmans et diplomates européens auprès de la Porte ottomane, Istanbul, éditions ISIS, coll. « Analecta isisiana » (no 71), , 469 p. (ISBN 975-428-258-7), p. 43–46.

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]