Wes Montgomery

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Wes Montgomery
Description de l'image Wes Montgomery.png.
Informations générales
Nom de naissance John Leslie « Wes » Montgomery
Naissance
Indianapolis, États-Unis
Décès (à 45 ans)
Indianapolis, États-Unis
Genre musical Jazz, bebop, swing, West-Coast blues
Instruments guitare Gibson L-5 CES
Labels Riverside, Verve, A&M
Site officiel wesmontgomery.com

John Leslie « Wes » Montgomery (né à Indianapolis le – mort à Indianapolis le ) est un guitariste de jazz américain.

Il est généralement considéré comme un des guitaristes de jazz majeurs, arrivant après Django Reinhardt et Charlie Christian et influençant de nombreux guitaristes de jazz comme George Benson, Kenny Burrell, Royce Campbell, Grant Green, Steve Howe, Russell Malone, Pat Martino, Pat Metheny, Jimmy Gourley, Sean Gourley, Lee Ritenour, Joe Diorio, David Becker, Randy Napoleon et Emily Remler.

Éléments biographiques

Son surnom « Wes » vient du diminutif de son deuxième prénom, Leslie[1].

Wes Montgomery[2], [3] a 19 ans quand il écoute Solo Flight, de Charlie Christian[4] : il court s'acheter une guitare électrique. Il commence à jouer en imitant son idole. Un an plus tard il rejoue les solos de Charlie Christian dans des clubs locaux… C'est un autodidacte qui n'aura pas le temps d'acquérir une formation musicale.

Ses deux frères sont également musiciens Monk Montgomery est bassiste,Buddy Montgomery (en) vibraphoniste. Ils forment un trio, les Montgomery Brothers (en)[5] qui se produit dans les clubs d'Indianapolis et enregistre quelques disques.

En 1948, Wes est engagé dans l'orchestre de Lionel Hampton[6] : il passera deux ans en tournée avec lui avant de rentrer à Indianapolis rejouer avec ses frères.

Marié jeune, il doit nourrir une famille nombreuse de huit personnes. Il travaille le jour comme soudeur dans une usine de composants électroniques : à 15 heures il rentre se reposer, puis il joue dans les bars, puis sur la scène de clubs de jazz presque toute la nuit.

En 1959 il est découvert par Cannonball Adderley[7], qui produit deux de ses disques : The Wes Montgomery Trio, accompagné de l'organiste Melvin Rhyne, puis The Incredible Jazz Guitar of Wes Montgomery, ce dernier étant jugé par la critique comme étant l'un de ses meilleurs.

Il joue avec les meilleurs musiciens de jazz de l'époque[8] : Milt Jackson, Johnny Griffin, John Coltrane, Wynton Kelly, Cannonball Adderley, Jimmy Smith, Jimmy Cobbetc.

Il meurt à 45 ans à la suite d'une crise cardiaque.

Wes Montgomery est le grand-père de l'acteur américain Anthony Montgomery.

Technique

La technique de jeu de Wes Montgomery[9], [10] se distingue de celle des autres guitaristes de jazz par l'usage du pouce de la main droite en lieu et place du médiator. Selon la légende, il aurait appris et développé cette technique pour ne pas gêner sa femme et ses voisins qui se plaignaient du bruit[4]. Plus précisément, sa femme se plaignait essentiellement du fait qu'il puisse réveiller les enfants (nombreux). Ce qui a eu pour conséquence qu'il mette au point une technique au toucher d'une légèreté rarement, voire jamais, égalée.

Il utilisait son pouce avec une rapidité surprenante, et frottait les cordes dans les deux sens : de haut en bas et aussi de bas en haut. Il en ressort un style unique et facilement reconnaissable.

Par ailleurs, il fut le guitariste de jazz qui popularisa le jeu en octaves[11], [12] (en doublant la note à l'octave ou en double octave), bien que Django Reinhardt ait largement abordé la technique dès l'avant guerre. Il a aussi initié avec succès la technique du comping (jeu en accords des pianistes).

D'après le professeur de guitare Wolf Marshall[13], Wes Montgomery improvisait souvent ses solos en trois parties: il commence en jouant des répétitions de notes venant des gammes et modes utilisés; après quelques séquences il joue une mélodie en octave pendant encore quelques séquences et il finit son solo en utilisant des accords.

Carrière

Wes Montgomery a tourné avec l'orchestre du vibraphoniste Lionel Hampton[6] de à et peut être entendu sur les enregistrements de l'orchestre de cette période. Wes Montgomery est ensuite retourné à Indianapolis et n'a pas enregistré jusqu'à (exceptée une session en 1955) quand il a enregistré avec ses frères Monk et Buddy[14] ainsi qu'avec le trompettiste Freddie Hubbard qui a fait ses premiers enregistrements avec Wes. La plupart des enregistrements de Montgomery et ses frères furent produits par le label Pacific Jazz records[15].

À partir de 1959, Wes Montgomery a signé avec Riverside Records[16], où il restera jusqu'à la faillite de ce label en 1963. Les enregistrements de cette époque sont largement considérés par les historiens du jazz comme les meilleurs moments et les plus influents du musicien. Deux sessions d'enregistrement en on menés à l'album The Incredible Jazz Guitar of Wes Montgomery, enregistrés avec le pianiste Tommy Flanagan, le bassiste Percy Heath et le batteur Albert « Tootie » Heath. Cet album contient deux des compositions les plus connues de l'artiste : Four on Six et West Coast Blues

Presque tous les enregistrements de Wes Montgomery sous le label Riverside le présentent dans une petite formation, souvent un trio (et toujours avec l'organiste qui l'accompagnait à Indianapolis, Melvin Rhyne), un quartet ou un quintet, jouant un mélange de hard-swing et de ballade. La seule exception, l'album Fusion, est le premier album enregistré par Wes avec un ensemble à cordes. Un des sets les plus mémorables est celui enregistré avec le virtuose du vibraphone Milt Jackson.

En 1964, Wes Montgomery change de label pour Verve Records[17] pour une période de deux ans. Durant cette période, il sort beaucoup d'albums accompagné d'un orchestre, orienté sur les cuivres (Movin’ Wes), orientés sur les cordes (Bumpin’, Tequila), ou mélangeant les deux (Goin’ Out of My Head, California Dreamin’).

Il est considéré comme l'inventeur du smooth jazz[18], l'album Bumpin’ est un modèle pour beaucoup d'enregistrements plus modernes.

Au moment de la sortie de son premier album sous le label A&M Records, il avait presque abandonné le jazz pour le marché plus lucratif de la pop. Les trois albums sortis pendant la période 1967-1968 sont accompagnés d'un orchestre et reprenne les titres célèbres de l'époque (Scarborough Fair, I Say a Little Prayer, Eleanor Rigbyetc.), avec Montgomery utilisant les octaves pour jouer la mélodie. Ces trois albums furent les plus grands succès de la carrière et furent considérés comme les plus commerciaux (entrée du titre Windy dans les charts américains)[19].

Matériel

Wes Montgomery a toujours utilisé les guitares de marque Gibson[20]. Il jouera principalement sur le modèle « L-5 CES[21], [22] » à table massive mais utilisera aussi de temps à autre la Gibson ES-175[23], [24] surtout au début de sa carrière.

Décès

Au matin du , alors dans son domicile d'Indianapolis, Wes Montgomery se réveilla et annonça à sa femme qu'il ne se sentait pas bien. Il s'effondra quelques instant plus tard, et décéda d'un arrêt cardiaque quelques minutes plus tard. Âgé seulement de 45 ans au moment de son décès[25], il revenait d'une tournée avec son quintet[26]. Il était au sommet de sa popularité[27]. La ville d'Indianapolis a nommé un parc en son honneur en 1970[28].

Discographie

Riverside (1958–1964)

  • 1958: Fingerpickin'
  • 1958: Far Wes
  • 1959: The Wes Montgomery Trio
  • 1959: Yesterdays
  • 1959: Pretty Blue
  • 1960: The Incredible Jazz Guitar of Wes Montgomery
  • 1960: Cannonball Adderley and the Poll-Winners
  • 1960: Movin' Along
  • 1961: So Much Guitar
  • 1961: George Shearing & The Montgomery Brothers (Love Walked In) (Jazzland)
  • 1962: Bags Meets Wes! (avec Milt Jackson)
  • 1962: Wes and Friends (avec Milt Jackson & George Shearing - albums Bags meets Wes! & Love walked In) (Milestone)
  • 1962: Full House
  • 1963: Fusion!: Wes Montgomery with Strings (arrangé par Jimmy Jones)
  • 1963: Boss Guitar
  • 1963: Portrait of Wes
  • 1963: Guitar on the Go
  • 1963: The Alternative Wes Montgomery
  • 1964: Panorama

Verve (1964–1966)

  • 1964: Movin' Wes
  • 1965: Bumpin' (arrangé et conduit Don Sebesky)
  • 1965: Smokin' at the Half Note (avec Wynton Kelly Trio)
  • 1965: Goin' Out of My Head (arrangé et conduit par Oliver Nelson)
  • 1966: California Dreaming (arrangé et conduit par Don Sebesky)
  • 1966: Further Adventures of Jimmy and Wes (avec Jimmy Smith)
  • 1966: Tequila (arrangé et conduit par Claus Ogerman)
  • 1966: Jimmy & Wes: The Dynamic Duo (avec Jimmy Smith)
  • 1969: Willow Weep for Me
  • 1970: Eulogy

A&M (1967–1968)

  • 1967: A Day in the Life (arrangé et conduit par Don Sebesky) (A&M Records/CTI Records)
  • 1968: Down Here on the Ground (arrangé et conduit par Don Sebesky) (A&M/CTI)
  • 1968: Road Song (arrangé et conduit par Don Sebesky) (A&M/CTI)

Resonance Records

  • 2017 : Smokin' in Seattle : Live at the Penthouse (avec Wynton Kelly Trio) (enregistré en 1966)

En tant que sideman

Bibliographie

  • Wes Montgomery, Wes Montgomery: Transcribed Scores, éd. Hal Leonard Publishing Corporation, 1988
  • Adrian Ingram, Wes Montgomery, éd. Ashley Mark Publishing Company, 1993, rééd. 2008
  • Steve Khan, The Wes Montgomery Guitar Folio, éd. Alfred Music, 2010, rééd. 2015

Liens externes

Références

  1. « NPR Jazz profiles the life and music of Wes Montgomery »
  2. (en) « Wes Montgomery, jazz guitarist who influenced many », sur African American Registry (consulté le )
  3. (it) « Wes Montgomery », sur Enciclopedia Treccani
  4. a et b (en-US) Erin Sullivan, « John Leslie “Wes” Montgomery (1925-1968) », sur BlackPast, (consulté le )
  5. (en-US) « The Montgomery Brothers | Biography, Albums, Streaming Links », sur AllMusic (consulté le )
  6. a et b (en) « Wes Montgomery | American musician », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  7. (en) « What made Wes Montgomery a legend », sur Public Radio International (consulté le )
  8. Encyclopædia Universalis, « Wes Montgomery », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
  9. « Biographie de Wes Montgomery », sur Universal Music France (consulté le )
  10. « Le jeu en octave à la Wes Montgomery | Guitar School Garden » (consulté le )
  11. (en-US) Jesse Gress, « 10 Things You Gotta Do to Play Like Wes Montgomery », sur GuitarPlayer.com (consulté le )
  12. (en) Jim Bastian October 13 et 2008, « Wes Montgomery Octaves », sur www.premierguitar.com (consulté le )
  13. « Wes Montgomery Style by Wolf Marshall - Video Core Lesson - Guitar Instructor », sur www.guitarinstructor.com (consulté le )
  14. (en) « Wes Montgomery age, hometown, biography », sur Last.fm (consulté le )
  15. « AllMusic Biography (en) »
  16. « Wes Montgomery - The Complete Riverside Recordings », sur Discogs (consulté le )
  17. (en-US) « Wes Montgomery », sur Discogs (consulté le )
  18. (en-US) Josef Woodard, « Wes Montgomery: The Softer Side of Genius », sur JazzTimes (consulté le )
  19. « Biographie Universal Music »
  20. « Article: Wes Montgomery – Boss Guitarist », sur www.harmonycentral.com (consulté le )
  21. (en) « Gibson Wes Montgomery VSB », sur Musikhaus Thomann (consulté le )
  22. « Guitare électrique caisse jazz Gibson Custom Shop Wes Montgomery L-5 CES - vintage sunburst sunburst - Star's Music », sur www.stars-music.fr (consulté le )
  23. (en) Rod Brakes2019-01-09T10:43:07Z Guitars, « Historic hardware: Gibson ES-175D », sur MusicRadar (consulté le )
  24. (en) « ES-175 », sur Epiphone
  25. (en-US) « Revisiting Wes Montgomery's Early Gems », sur Los Angeles Times, (consulté le )
  26. (en) « WES MONTGOMERY GUITARIST, IS DEAD; Jazz Musician Took First in 1968 Downbeat Poll », sur timesmachine.nytimes.com (consulté le )
  27. (en) « Retro Indy: Wes Montgomery », sur Indianapolis Star (consulté le )
  28. (en) « Wes Montgomery Park - Indianapolis, IN », sur Yelp (consulté le )