Volcanisme en Islande

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Zones et systèmes volcaniques actifs en Islande
Zones volcaniques et zones de transformation de l'Islande
Colonne de fumée de l'Eyjafjallajökull en 2010
Éruptions à Holuhraun (système volcanique de Bárðarbunga-Veiðivötn), 2014

Le volcanisme en Islande résulte de la position de cette île sur la dorsale médio-atlantique, qui lui confère sa haute activité volcanique. Pas moins de trente volcans ont été actifs en Islande durant l'holocène[1], dont Eldgjà qui a provoqué la plus grande éruption de l'histoire.

Zones volcaniques en Islande[modifier | modifier le code]

La volcanisme islandais est subdivisé, sur l'île principale, en plusieurs ceintures volcaniques dont celle de Reykjanes (RVB)[2], Il comporte aussi deux dorsales faisant partie de la dorsale médio-atlantique : La dorsale Reykjanes (RR) au sud-ouest et la dorsale Kolbeinsey (KR) au nord.

L'île compte environ une trentaine de systèmes volcaniques actifs, ils sont généralement constitués d'un stratovolcan en leur centre, d'un volcan bouclier et d'une chambre magmatique. Treize volcans sont entrés en éruption depuis l'arrivée des premiers colons en Islande en 847[3].

Le plus actif de ces volcans est le Grímsvötn[4]. Au cours des 500 dernières années, un tiers de la lave produite par les volcans du monde provenait de volcans islandais[5].

Éruption notables[modifier | modifier le code]

Hekla[modifier | modifier le code]

On recense plus de vingt éruptions pour le volcan Hekla, surnommé la porte de l'enfer au Moyen Âge[6].

Laki/SkaftAreldar[modifier | modifier le code]

En 1783, le Skaftáreldar est responsable de l'éruption la plus meurtrière de l'histoire du pays. Emportant un quart de la population islandaise de l'époque, principalement à cause du changement climatique et des cendres et fumées volcaniques plutôt que des coulées de laves. Cette éruption s'est produite dans le cratère Lakagígar au sud-est du Vatnajökull. Le volcan fait partie d'un ensemble formé autour du Grímsvötn.

Eldfell[modifier | modifier le code]

L'Eldfell est un volcan situé à l'est de Heimaey, il s'est formé pendant une éruption en janvier 1973[7]. L'éruption fut tellement inattendue que la population a du être évacuée par bateaux de pêche en quelques heures. Malgré la lenteur de la progression de la lave, l'éruption fit une victime[réf. nécessaire].

Eyjafjallajökull[modifier | modifier le code]

L'éruption du Eyjafjöll (sous le glacier Eyjafjallajökull) en avril 2010 a causé, sur une période de six jours, des perturbations extrêmes du trafic aérien dans l'Europe du nord et de l'ouest. Une vingtaine de pays ont fermé leur espace aérien aux vols commerciaux, ce qui a affecté environ 10 millions de voyageurs[8].

Cette éruption a eu une force de 4 sur l'échelle VEI, la plus forte jamais enregistrée à Eyjafjallajökull[9]. La plupart des précédentes éruptions du Eyjafjöll ont conduit à une éruption du plus grand volcan Katla, mais après l'éruption de 2010, aucune activité n'y a été enregistrée[10].

Grímsvötn[modifier | modifier le code]

L'éruption du Grímsvötn (sous le glacier Vatnajökull) en mai 2011 a rejeté des milliers de tonnes de cendres en quelques jours.

Les cratères de Grábrók

Holuhraun[modifier | modifier le code]

Le Bárðarbunga est un stratovolcan d'environ 2000 mètres d'altitude situé au centre de l'Islande (au nord du Vatnajökull)[11]. Il est la deuxième plus haute montagne d'Islande.

Hóluhraun est un ancien champ de lave culminant à 700m d'altitude et situé à 50km au nord-est du Bárðarbunga et à 20km au sud du volcan Askja (dont la dernière éruption remonte à 1961). Une éruption a débuté le 17 août 2014 et a duré 180 jours[12]. Ce fut la plus grande éruption depuis 230 ans en Islande[13]. À la suite d'un important tremblement de terre, plusieurs fontaine de lave de l'Hóluhraun ont déversé des coulées d'un débit allant de 250 à 350 mètres cubes par seconde provenant d'une dyke de 40km de long[14],[15]. Une cuvette d'affaissement remplie de glace d'une superficie de plus de 100 kilomètres carrés et d'une profondeur allant jusqu'à 65 mètres s'est également formée[12]. Cette éruption n'a produit que très peu de cendres. La principale préoccupation liée à cette éruption était les grands panaches de dioxyde de soufre relâché dans l'atmosphère qui ont affecté les conditions respiratoires en Islande, en fonction de la direction du vent. Le nuage volcanique s'est également dirigé vers l'Europe occidentale en septembre 2014[16].

Éruption volcanique du Fagradalsfjall, 2021

Fagradalsfjall[modifier | modifier le code]

Après trois semaines de forte activité sismique, une fissure s'est ouverte près du Fagradalsfjall dans la péninsule de Reykjanes[17]. Le 19 mars 2021, une coulé de lave provenant d'une faille de 200 mètres de long, a été découverte par une patrouille d'hélicoptère des gardes-côtes islandais près de Grindavík. En quelques heures, la faille s'est élargie pour atteindre 500 mètres de longueur[18].

Litli-Hrútur[modifier | modifier le code]

Le 10 juin 2023 à 16h40, une éruption s'est développée à partir d'une fissure volcanique à côté du sommet de Litli-Hrútur[19].

Structure de champs de lave[modifier | modifier le code]

Champs de lave de Pāhoehoe (helluhraun)
Champ de Aʻā (apalhraun)

Le pāhoehoe basaltique est connu en islandais sous le nom de helluhraun [ˈhɛtlʏˌr̥œiːn]. Il forme des surfaces lisses qui sont assez faciles à traverser. La lave plus visqueuse forme des coulées ʻaʻā, connues en islandais sous le nom d'apalhraun [ˈaːpalˌr̥œiːn]. La surface brisée et aux formes acérées d'une coulée de ʻaʻā rend les randonnées difficiles, lentes et dangereuses.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Global Volcanism Program | Holocene Volcano List »
  2. Thor Thordarson, Armann Hoskuldsson: Iceland. Classic geology of Europe 3. Harpenden 2002, p. 9
  3. Th Thordarson et Hoskuldsson, A, « Postglacial Volcanism in Iceland », Jökull, vol. 58,‎ , p. 197–228 (lire en ligne)
  4. Magnus Tumi Gudmundsson, Larsen, G, Hoskuldsson, A et Gylfason, A.G., « Volcanic Hazards in Iceland », Jökull, vol. 58,‎ , p. 251–268
  5. David Waugh, Geography: An Integrated Approach, United Kingdom, Nelson Thornes, (ISBN 978-0-17-444706-1), p. 16
  6. Sigurdur Þórarinsson, « The eruption of Hekla in historical times. Vol. I: The eruption of Hekla 1947–48 », Soc. Sci. Islandica, vol. 38,‎ , p. 1–183
  7. « The Most Infamous Eruptions in Icelandic History », sur guidetoiceland.is (consulté le )
  8. Bente Lilja Bye, « Volcanic eruptions: Science and Risk Management », Science 2.0,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. Eyjafjallajökull. Eruptive History. Global Volcanism Program. Accessed 19 August 2020.
  10. Katla. Detailed description. In: Catalogue of Icelandic Volcanoes. Accessed 19 August 2020
  11. « Bardarbunga », sur www.volcanodiscovery.com (consulté le )
  12. a et b (en) Magnús T. Gudmundsson, Kristín Jónsdóttir, Andrew Hooper, Eoghan P. Holohan, Sæmundur A. Halldórsson, Benedikt G. Ófeigsson, Simone Cesca, Kristín S. Vogfjörd et Freysteinn Sigmundsson, « Gradual caldera collapse at Bárdarbunga volcano, Iceland, regulated by lateral magma outflow », Science, vol. 353, no 6296,‎ , aaf8988 (ISSN 0036-8075, PMID 27418515, DOI 10.1126/science.aaf8988, hdl 10447/227125, S2CID 206650214, lire en ligne)
  13. (en) T. S. Hudson, R. S. White, T. Greenfield, T. Ágústsdóttir, A. Brisbourne et R. G. Green, « Deep crustal melt plumbing of Bárðarbunga volcano, Iceland », Geophysical Research Letters, vol. 44, no 17,‎ , p. 2017GL074749 (ISSN 1944-8007, DOI 10.1002/2017gl074749, Bibcode 2017GeoRL..44.8785H, S2CID 134072252, lire en ligne)
  14. « Ljós norðan jökuls: Töldu annað gos hafið », sur www.ruv.is/, RÚV, (consulté le )
  15. See e.g. http://earthice.hi.is/bardarbunga_2014 Institute of Earth Sciences, University of Iceland:Bardarbunga 2014
  16. M. Boichu, I. Chiapello, C. Brogniez, J.-C. Péré, F. Thieuleux, B. Torres, L. Blarel, A. Mortier et T. Podvin, « Current challenges in modelling far-range air pollution induced by the 2014–2015 Bárðarbunga fissure eruption (Iceland) », Atmos. Chem. Phys., vol. 16, no 17,‎ , p. 10831–10845 (ISSN 1680-7324, DOI 10.5194/acp-16-10831-2016 Accès libre, Bibcode 2016ACP....1610831B)
  17. (en) I. N. Bindeman, F. M. Deegan, V. R. Troll, T. Thordarson, Á Höskuldsson, W. M. Moreland, E. U. Zorn, A. V. Shevchenko et T. R. Walter, « Diverse mantle components with invariant oxygen isotopes in the 2021 Fagradalsfjall eruption, Iceland », Nature Communications, vol. 13, no 1,‎ , p. 3737 (ISSN 2041-1723, PMID 35768436, PMCID 9243117, DOI 10.1038/s41467-022-31348-7, Bibcode 2022NatCo..13.3737B)
  18. Icelandic Media RÚV: https://www.ruv.is/frett/2021/03/19/eldgos-hafid-vid-fagradalsfjall. Retrieved 19 March 2021.
  19. « Latest news on the volcanic eruption on the Reykjanes Peninula », sur vedur.is, Veðurstofa Íslands, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]