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Cebuano

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Cebuano
Binisaya (ceb)
Pays Philippines
Région Visayas (centre), Mindanao (ouest)
Nombre de locuteurs Philippines : 15 900 000 (2005)[1]
Total : 15 942 480[1]
Typologie VSO
Classification par famille
Codes de langue
IETF ceb
ISO 639-2 ceb
ISO 639-3 ceb
Étendue langue individuelle
Type langue vivante
Linguasphere 31-CKG-p
WALS ceb
Glottolog cebu1242

Le cebuano, cébouano ou visayan (endonyme : binisaya) est une des langues bisayas parlées dans la province de Cebu et d'autres provinces aux Philippines. Il appartient au sous-groupe dit « bisayan » dans le rameau des langues philippines de la branche malayo-polynésienne des langues austronésiennes, avec le hiligaïnon et le tausug et compte près de 45 millions de locuteurs.

Son nom vient du nom de l’île philippine de Cebu, auquel est ajouté le suffixe espagnol -ano qui signifie « provenant de ».

Distribution géographique

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Aires de répartition des locuteurs du cebuano aux Philippines

Le cebuano est parlé en tant que langue maternelle dans les îles Cebu et Bohol, la province de Negros Oriental, en partie dans les îles de Leyte et de Samar et à l’intérieur de l'île Mindanao. Il est aussi parlé dans quelques villes et îles dans le Samar.

Jusqu’en 1975, le cebuano dépassait le tagalog en nombre de locuteurs. Quelques dialectes du cebuano ont nommé différemment cette langue. Les résidents de Bohol peuvent parler du cebuano sous le terme de Bol-anon tandis que les cebuano-phones de Leyte appelleraient plutôt leur dialecte le kana.

Le cebuano est aussi parlé par des Warays des îles Samar et Leyte déjà citées, des Porohanons (en) à Poro, des Ilonggos à Siquijor, des Eskayas (en) à Bohol, par les indigènes (comme les Atas, les Bagobos (en) et les Butuanons) et par des groupes ethniques étrangers ou philippins (comme les Chinois, les Espagnols et les Coréens) dans le Mindanao en tant que langue secondaire.

Le cebuano a seize consonnes : p, t, k, ʔ (le coup de glotte), b, d, g, m, n, ng, s, h, w, l, r et y. Il y a trois voyelles : i, a et u/o. Les voyelles u et o sont allophones, mais le u est toujours utilisé en début de syllabe alors que le o est toujours utilisé en fin de syllabe. Mais il y a des exceptions, comme kamatuoran (vérité) et hangtúd (jusqu’à). Quand les Espagnols arrivèrent, le e a été ajouté mais uniquement pour les mots empruntés à des langues étrangères. Les accents servent aussi à caractériser des mots, par exemple dápit signifie « inviter », alors que dapít signifie « proche ». Les consonnes [d] et [ɾ] furent allophones, mais ne peuvent plus être interchangées, ainsi kabunturan (hautes terres) [de buntód, montagne] est correct mais pas kabuntudan, et tagadihá (provenant) [de dihá, là] est correct mais pas tagarihá.

La structure grammaticale du cebuano est de type « verbe sujet objet ». Il utilise des prépositions plutôt que des postpositions. Les noms viennent après les adjectifs, mais avant les génitifs ou les subordonnées relatives.

Les noms en cebuano sont déclinés en fonction du genre, du nombre et du cas.

Les quatre cas sont le nominatif, le génitif préposé, le génitif postposé et l’oblique.

  Nominatif Génitif postposé Génitif préposé Oblique
1re personne du singulier ako, ko nako, ko akong kanako, nako
2e personne du singulier ikaw, ka nimo, mo imong kanimo, nimo
3e personne du singulier siya niya iyang kaniya, niya
1re personne du pluriel inclusif kita, ta nato atong kanato, nato
1re personne du pluriel exclusif kami, mi namo among kanamo, namo
2e personne du pluriel kamo, mo ninyo inyong kaninyo, ninyo
3e personne du pluriel sila nila ilang kanila, nila

Le cebuano, comme beaucoup d’autres langues austronésiennes, utilise le « nous » exclusif et inclusif. Cette distinction qui ne se retrouve pas dans la plupart des langues européennes, signale si la personne à qui on s’adresse est incluse ou non dans le « nous ».

Par exemple :

  • Moadto kami sa sinehan.
  • « Nous (quelqu’un d’autre et moi, mais pas toi) irons au cinéma. »
  • Moadto kita sa sinehan.
  • « Nous (toi et moi, et peut-être quelqu’un d’autre encore) irons au cinéma. »

Vocabulaire et mots d’emprunt

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Le cebuano utilise depuis longtemps des mots d’origine espagnole, comme krus [cruz] (croix), swerte [suerte] (destin) et brilyante [brillante] (brillant). Il y a aussi environ une centaine de mots empruntés à l’anglais qui sont altérés pour s'adapter à la phonétique du cebuano : brislit [bracelet] (bracelet), hayskul [high school] (lycée), syapin [shopping] (faire les courses), dikstrus [dextrose] (dextrose), sipir [zipper] (fermeture à glissière), bigsyat [big shot] (caïd) ou prayd tsikin [fried chicken] (poulet frit). Il y a aussi des mots venant d’autres langues comme l’arabe salamat (merci) et des mots religieux comme imam et Islam, ainsi que du Sanskrit mahárlika [mahardikka] (noblesse) et karma.

L’utilisation de asa et hain

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Asa et hain, qui veulent tous deux dire « où », ont des usages distincts à l’écrit dans le cebuano soutenu.

Asa est utilisé quand on parle d’un endroit :

  • Asa ka padulong? (Où allez-vous ?)
  • Asa ta molarga? (Vers où partons-nous ?)

Hain est utilisé quand on parle d’une personne ou d’un objet :

  • Hain na ang gunting? (Où sont les ciseaux ?)
  • Hain na si Arsenia? (Où est Arsénia ?)

Dans la langue moderne, asa est largement utilisé à la place de hain. Il est rare d’entendre quelqu’un dire hain, et en général ce sont de vieux locuteurs de cette langue.

En 2018, l'édition de Wikipédia en cebuano est la 2e à compter le plus d'articles (5,38 millions), derrière l'édition en anglais (5,67 millions) et devant celle en suédois (3,7 millions)[2]. À noter que cette dernière doit principalement sa position aux contributions automatisées d'un bot nommé Lsjbot, géré par un wikipédien suédois, qui crée des ébauches d'articles[3],[4].

Références

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  1. a et b Ethnologue [ceb].
  2. Thierry Noisette, « Wikipédia : qui publiera le 2 millionième article en français ? », sur nouvelobs.com, (consulté le ).
  3. (en) Ellen Emmerentze Jervell, « For This Author, 10,000 Wikipedia Articles Is a Good Day's Work » [« Pour cet auteur 10 000 articles créés dans Wikipédia est une bonne journée de travail »], version archivée sur Archive.is, The Wall Street Journal, (consulté le ).
  4. (en) Toby Skinner, « The world's most prolific writer » [« L'écrivain le plus prolifique au monde »], Norwegian, (consulté le ).

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Article connexe

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Liens externes

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