Aller au contenu

Vincent Message

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Vincent Message
Vincent Message en 2014.
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Activité
Autres informations
Membre de
Comité de lecture des éditions du Seuil (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Directrice de thèse
Distinctions
Œuvres principales

Vincent Message est un écrivain français né en 1983 à Paris.

Vincent Message a fait des études de lettres et de sciences humaines à l’École normale supérieure. Après des années passées à Berlin et à New-York, il enseigne depuis 2008 la littérature comparée à l’Université Paris VIII.[réf. nécessaire]

Les Veilleurs

[modifier | modifier le code]

Son premier roman, Les Veilleurs, publié en au Seuil, revisite les codes du roman policier et prend pour thème la fascination que peuvent exercer les figures de meurtriers et de fous. Pour Lire, ce roman virtuose, « mêlant polar et réflexion sur les déséquilibres de la société moderne » fait « éclater la frontière […] entre littérature dite traditionnelle et littérature de genre[1] » L'ouvrage est récompensé par le Prix Laurent-Bonelli Virgin-Lire 2009 et l'année suivante, par le Prix littéraire de la Vocation et le Prix littéraire ENS Cachan[2]. Le roman a aussi fait partie des dernières sélections du prix Renaudot 2009, du prix Médicis 2009 et du Prix Goncourt du premier roman 2010.

Défaite des maîtres et possesseurs

[modifier | modifier le code]

En 2016, il publie son deuxième roman, Défaite des maîtres et possesseurs, qui est récompensé par le Prix Orange du Livre 2016[3], le Prix Horizon du Deuxième roman en 2018 et le Prix Maya du meilleur roman animaliste en 2019[4]. Le roman imagine un monde dans lequel nous ne sommes plus l'espèce dominante : de nouveaux venus nous ont privés de notre domination sur le vivant et nous font connaître les sorts que nous réservions auparavant aux autres animaux. « Par petites touches, sans jamais décrire précisément le pays où se déroule le récit, ni la physionomie des créatures dominatrices, l'auteur réussit le tour de force de nous plonger dans cet univers, d'autant plus dérangeant qu'il nous est familier[5]. » Roman de la crise écologique, jouant avec les codes de la dystopie et du conte philosophique à la Swift, Défaite des maîtres et possesseurs jette une lumière crue sur la violence de l'élevage industriel, cas emblématique de la domination que nous exerçons sur le vivant. « Parmi les nombreuses qualités de cet exercice d’anthropologie externe, retenons celle-ci : la finesse avec laquelle il duplique nos représentations politiques. Le cœur du livre retrace l’histoire de cette espèce non humaine, trop humaine. Ils débattent comme nous : doivent-ils se repentir ? Quelque chose d’aussi massif et minéral qu’un peuple peut-il changer sa manière de perdurer ? Le roman évoque parfois 1984 (le héros fonctionnaire, l’affection comme brèche dans le système), mais il est moins univoque. » (David Caviglioli, L'Obs[6]).

Cora dans la spirale

[modifier | modifier le code]

Son troisième roman, Cora dans la spirale, paraît en . Il fait le portrait d’une femme prise dans la tourmente de la crise économique des années 2008-2012 et en butte à la violence du monde de l’entreprise. « Avec une impressionnante maîtrise de la narration, il dessine, dans toute sa complexité, la toile qui enserre peu à peu Cora. Comment une jeune femme passionnée de photographie humaniste en arrive-t-elle à faire du marketing au 27e étage d'une tour de La Défense ? Comment une amoureuse libre se laisse-t-elle enfermer dans un quotidien minuté de jeune mère qui voit son horizon se rétrécir ? » (Sophie Joubert, L'Humanité[7]) « Le livre avance par virages serrés et inattendus, si bien qu'arrivé à la dernière page le lecteur reprendrait volontiers l'ensemble pour le comprendre autrement. » (Virginie Bloch-Lainé, Elle[8]) Pour Bernard Lehut, « Vincent Message signe le plus beau portrait de femme de cette rentrée littéraire, une figure de la trempe d’une Madame Bovary ou d’une Anna Karénine contemporaine[9] ». Le roman figure dans la sélection de rentrée des Inrockuptibles, dans la sélection du prix Fnac ainsi que dans les sélections des prix Renaudot et Médicis.

Dans son essai Romanciers pluralistes (Seuil, 2013), il se penche sur le travail de romanciers qui mettent en scène des sociétés déchirées par des conflits de valeurs. Les œuvres de Robert Musil, de Carlos Fuentes, de Thomas Pynchon, de Salman Rushdie et d’Édouard Glissant y occupent le premier plan[10]. « Écrit d'une plume délicate et savante, puisant aussi bien dans la littérature que dans la philosophie, ce livre esquisse les contours d'une poétique pluraliste qui s'épanouit pleinement au XXe siècle » (Jean Birnbaum, Le Monde des Livres[11]). Pour Arno Bertina, « Romanciers pluralistes est un chef-d’œuvre d'allant et de précision, mis au service de livres complexes et touffus »[12].

Publications

[modifier | modifier le code]
  • « Écrivain cherche matériaux », dans Devenirs du roman : écriture et matériaux, Inculte, 2014, 360 p., p. 19-34. (ISBN 979-1091887281)
  • « Petite préparation à une littérature démocratique », dans Revue critique de fixxion française contemporaine, n°8 : Fiction et démocratie, .
  • « Du récit de soi à l'âge du capitalisme narratif », dans Comparatismes en Sorbonne, .
  • « Le divers à préserver et le divers à construire », dans Esprit, N°426, juillet-, pp. 95-106.
  • « France Télécom : regard sur un procès hors-normes. », dans Le Monde, samedi , pp. 30-31.
  • « Vincent Message : "Accomplir le projet inachevé des Lumières" », Ballast,‎ (lire en ligne).
  • Entretien avec Christine Marcandier sur Défaite des maîtres et possesseurs, Diacritik, . (lire en ligne).

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Lire, .
  2. « Palmarès du Prix littéraire ENS Paris-Saclay | ENS-PARIS-SACLAY », sur ens-paris-saclay.fr (consulté le )
  3. Marine Durand, « Le prix Orange du livre 2016 couronne Vincent Message », sur livreshebdo.fr, .
  4. « Prix Maya : Vincent Message récompensé pour son roman "Défaite des maîtres et possesseurs" », sur tv5monde.com,
  5. Pascal Pogam, « L'enfer sur Terre », Les Echos,‎ 4-5 mars 2016.
  6. David Caviglioli, « Les intraterrestres », L'Obs,‎ .
  7. Sophie Joubert, « La guerre sans nom de Cora Salme », L'Humanité,‎ (lire en ligne).
  8. Virginie Bloch-Lainé, « Cette tranche de vie moderne », Elle,‎ (lire en ligne).
  9. « Onlalu.com ».
  10. « Fiche de Vincent Message », sur master-creation-litteraire.univ-paris8.fr.
  11. Jean Birnbaum, « De New York à Paris, honneur aux écrivains pluralistes ! », sur lemonde.fr, .
  12. Arno Bertina, "Cinq grands romans du XXe siècle", La Quinzaine littéraire, 1er-15 février 2014.

Liens externes

[modifier | modifier le code]