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Utilisateur:Yource/Brouillon

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An Antane Kapesh[modifier | modifier le code]

Biographie[modifier | modifier le code]

L’Innue An Antane Kapesh est née dans la forêt en 1926 et a vécu la vie traditionnelle de chasse jusqu’en 1953, date de la création de la réserve de Maliotenam (sur la Côte Nord, non loin de Sept-Îles au Québec). Elle fut le chef de la bande innue de Schefferville (Matimekosh) de 1965 à 1967. Ce n’est que quelques années plus tard qu’elle commence à écrire. Elle n’a pas fréquenté l’école des Blancs, son éducation lui vient entièrement de ses parents. Première femme autochtone du Canada à avoir publié des livres en français, elle a également publié des articles dans quelques revues.

Livres[modifier | modifier le code]

Dans Je suis une maudite Sauvagesse publié en 1976, elle entreprend de défendre la culture de son peuple en l’opposant à la culture des Blancs, en innu et en français. En effet, An Antane Kapesh veut être certaine que les siens et les Blancs comprendront bien son message. Ces derniers sont décrits en fonction de ce qu’ils ont «donné» aux Innus : les écoles, l’alcool, la police et les tribunaux, les réserves, les journalistes et les cinéastes. Elle dénonce les injustices et les problèmes sociaux tout en souhaitant regagner un peu de dignité. Il est clair qu'An Antane Kapesh n'écrit pas pour satisfaire les vains sentiments de l'individu imbu de lui-même qui recherche la gloire ou la notoriété, mais bien pour lutter pour la survie collective. Comme les Anciens, elle privilégie les intérêts collectifs au détriment de son bien-être personnel : « Dans mon livre, il n’y a pas de parole de Blanc. Quand j’ai songé à écrire pour me défendre et pour défendre la culture de mes enfants, j’ai d’abord bien réfléchi car je savais qu’il ne fait pas partie de ma culture d’écrire […]. […] Après avoir bien réfléchi et après avoir une fois pour toutes pris, moi une Indienne, la décision d’écrire, voici ce que j’ai compris : toute personne qui songe à accomplir quelque chose rencontrera des difficultés mais en dépit de cela, elle ne devra jamais se décourager. » Préface

Dans Qu’as-tu fait de mon pays? (1979) An Antane Kapesh, présente une vision saisissante de la dépossession. Elle oppose un enfant (le peuple amérindien) aux Polichinelles (les Blancs). Elle présente tour à tour les réalisations de la toute-puissante civilisation occidentale. Elle décrit la politesse et la pitié manifestées par un enfant à l’égard des exploiteurs du territoire. Les cinq parties du récit correspondent à des séquences narratives bien précises: description du territoire dans la première, pratique des activités traditionnelles sur le territoire dans la deuxième, arrivée des Blancs et exploitation des terres dans la troisième, sédentarisation et tentatives d'assimilation dans la quatrième et, dans la cinquième, révolte de l'enfant et énonciation des nouvelles conditions du dialogue culturel. Ces séquences reproduisent en fait les étapes de la dépossession dans un ordre chronologique déterminé par l'histoire. Les chapitres de chacune des séquences constituent des épisodes distincts qui se rapportent à des actions des personnages principaux. Notons que ce récit a été adapté pour la scène en 1981 par l'auteure et José Mailhot et jouée à Montréal.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Je suis une maudite Sauvagesse, essai autobiographique, 1976

Qu'as-tu fait de mon pays ?, récit à épisodes, 1979

Articles[modifier | modifier le code]

« Ces terres dont nous avions nommé chaque ruisseau », Recherches amérindiennes au Québec, vol. V, n° 2, 1975, p. 2-3.

« Petites histoires montagnaises », Rencontre, SAA, vol. IV, n° 3, 1983, p. 14-15.

« Petites histoires montagnaises Il », Rencontre, SAA, vol. IV, n° 4, 1983, p. 8-9.

Références[modifier | modifier le code]

BOUDREAU, Diane, Histoire de la littérature amérindienne au Québec, Montréal, l'Hexagone, 1993.

« Histoire de la littérature amérindienne au Québec », Le Monde diplomatique, septembre 1994 : [1]

« Lectures recommandées », Terres en vues : [2]