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Gérard Mamou

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Né en 1947, Gérard Mamou est un pédagogue, auteur d'ouvrages sur l'éducation, ancien chef d'établissement scolaire et haut fonctionnaire de l'Education nationale.

Agrégé de lettres modernes et licencié en droit public, Gérard Mamou a :

  • enseigné les lettres en lycée et en collège durant dix ans,
  • dirigé comme proviseur, durant vingt-deux ans, des cités scolaires très diverses,
  • et pendant une décennie, été inspecteur général de l’Education nationale[1], dans le groupe Etablissements et vie scolaire.

Il a été :

  • le conseiller Second degré du ministre de l’Education nationale François Fillon[2], puis, en co-responsabilité,
  • chargé de mission ministérielle, d’une part sur le respect de la laïcité dans les établissements scolaires[3], d’autre part sur la prévention des dérives sectaires en éducation.

Intégrant dans ses écrits, avec une grande liberté, des réflexions générales sur l’éducation et les leçons tirées de ses diverses expériences professionnelles, il est l’auteur de rapports, de livres et d’articles sur : les responsabilités des personnels de direction, le consumérisme et le recours au droit dans l’école, l’éthique de l’enseignement, les droits et obligations des élèves, le règlement intérieur des établissements scolaires, l’autonomie des lycées et collèges, la décentralisation et le fonctionnement du système éducatif français.

Gérard Mamou a été le co-fondateur et le rédacteur en chef de la Revue du Droit Scolaire (3000 abonnés), qui a beaucoup contribué à familiariser les responsables de terrain du système éducatif avec les aspects juridiques de leurs fonctions.

D’autre part, durant plusieurs années, G. Mamou a été :

  • vice-président du jury du concours de recrutement des personnels de direction[4] ;
  • responsable de formation et formateur à destination des personnels de direction et d’inspection ;
  • membre de la commission de recrutement des personnels de direction pour les postes de chefs d’établissement à l’étranger relevant de l’AEFE[5].

Il a été membre du jury du concours externe d’entrée à l’ENA (Culture générale) et, sur deux sessions, président des jurys des concours de la PENA[6].

G. Mamou est chevalier de la Légion d’Honneur, officier de l’Ordre national du Mérite, commandeur des Palmes académiques.

La décentralisation des lycées et collèges, Une révolution assez tranquille, CRDP de Rouen, 1987[7]

Le chef d’établissement dans ses missions, CNED de Rouen[8]

Le règlement intérieur, Charte du civisme scolaire, CRDP de Bourgogne[9]

L’autonomie des établissements publics locaux d’enseignement, en collaboration avec J.-P. Delahaye et alii, éd. Berger-Levrault, 2013[10][11]

Déontologie, éthique et morale dans la direction des lycées et collèges – A l’épreuve d’une expérience, éd. Berger-Levrault, oct. 2015[12]

Une éthique de l’enseignement (Revue Savoir, en collaboration avec Jean-Paul Bonnes, 1990)[13]

La scolarité des élèves devant le juge administratif (Revue Savoir, Juillet-Septembre 1990)[14]

Un chef d’établissement, aujourd’hui (Revue de l’Association française des Acteurs de l’Education, 1990)[15]

Un modèle de démocratie scolaire : le système éducatif allemand (Revue Savoir, 1990)[16]

Consumérisme et recours au droit dans l’école (1997)

Le conseil des délégués pour la vie lycéenne : un sujet d’étonnements (2000)

Suivi du dispositif d’évaluation des personnels de direction (2002), rapport de l’Inspection générale de l’Education nationale (et alii)[17]

Les chefs d’établissement du second degré (Documentation française, 2003-2015)[18]

Pour un chef d’établissement, qu’est-ce qu’être responsable ? (CRDP de Bourgogne, 2004)[19]

Aspects juridiques de la direction d’établissement scolaire (en collaboration avec Bernard Toulemonde, 2005)

A propos de la « note de vie scolaire » (Revue Administration et Education, 2006)[20]

La notion de droits de l’élève et sa réalité (CRDP de Bourgogne, 2007)[21]

Les droits des élèves (entretien, Revue Education et management, 2006)[22]

Quelle délégation pour quelle autorité ? (Revue Education et management, 2008)[23].

L'esprit et les lignes principales de l'œuvre

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A propos :

De la mission essentielle de l’Ecole

La mission de l’école est toujours qu’il soit permis à chaque élève de progresser dans l’entière mesure de ses aptitudes, à quelque milieu qu’il appartienne. A l’évidence, cette mission n’est plus remplie. En réalité, notre système éducatif est à reconstruire entièrement, sur des fondements intellectuels et moraux redevenus fermes et incontestables.

Des exigences éthiques et déontologiques

Dans son étude des diverses fonctions qu’il a exercées, G. Mamou privilégie celle qu’il estime fondamentale de chef d’établissement scolaire. Il en relève les obligations majeures : la rigueur administrative, les exigences juridiques, la loyauté, le soin et la sécurité à apporter aux élèves, la fermeté mêlée d’humanité en toute circonstance. Les illustrations qu’il fournit dans son dernier livre d’épisodes signifiants de sa vie de proviseur chargé de cités scolaires témoignent de la nécessité dans ces fonctions de rigoureuses exigences éthiques (Déontologie, éthique et morale dans la direction des lycées et collèges).

De la confrontation à l’expérience et du pragmatisme

Ce qui caractérise sans doute le mieux l’œuvre écrite de G. Mamou réside dans ce qu’il y établit en permanence le lien concret entre sa pratique professionnelle et ses analyses, indissociables à ses yeux.

De l’attention et de l’humanité

Ce sont ces principes, appliqués notamment à un sujet assez technique, le règlement intérieur des lycées et collèges, qui ont fait de La charte du civisme scolaire une sorte de best-seller. Dans le même esprit, G. Mamou aime à citer la formule évangélique : « Il y a beaucoup de demeures dans la maison du Père », - un contrepoison à l’uniformité méprisant la singularité vivante des êtres, en l’occurrence les personnels et les élèves.

D’une fonction capitale bafouée, l’autorité

G. Mamou souligne fortement le fait que les élèves des milieux défavorisés soient si évidemment les premières victimes de la violence scolaire, en constante progression, comme de la suppression irresponsable des options « qualitatives », qui leur permettaient de se hisser progressivement au-dessus de leur condition première. Il juge mal tolérable que, « par laxisme(1) et abandon, l’autorité ferme ne s’exerce plus dans nombre d’établissements, et que les sanctions adaptées y deviennent de moins en moins applicables, en raison de l’accroissement des actes de transgression, mais aussi d’une aberrante juridicisation(2) des procédures officielles ». C’est à ses yeux le signe patent du « manque de bonté active » du monde des adultes envers la jeunesse.

(1) Pour G. Mamou, le laxisme des adultes contribue naturellement aux dérives scolaires les plus graves, en particulier le harcèlement moral, physique, « sexuel », jusqu’au suicide pathétique parfois, de jeunes victimes psychiquement détruites.

(2) Qui n’est pas précisément la judiciarisation (renvoi des différends aux tribunaux civil et/ou pénal), mais la propension à faire intervenir le droit dans les relations humaines et institutionnelles, là où elles étaient plutôt fondées sur le débat et l’entente.

De l’affectation des élèves, dans le cadre de lacarte scolaire

La ‶carte scolaire″, qui constitue en principe un exercice nécessaire et légitime de gestion des structures et des flux d’élèves, devient brutale, injuste et immorale quand elle impose à certains élèves la scolarisation dans des lycées ou des collèges où règnent un désordre et une violence affaiblissant la sécurité morale et physique des personnes et rendant l’enseignement aléatoire. Cette procédure, largement et inéquitablement contournée, a perdu de ce fait beaucoup de sa légitimité aux yeux des intéressés et dans l’opinion.

De la laïcité

Donnée inquiétante : la laïcité, irremplaçable protectrice historique de l’école – comme de la nation - est incomprise sinon contestée par une partie du personnel politique ignorante de ses véritables enjeux. En découle l’instauration lente mais effective de pratiques douteuses et inquiétantes au sein des établissements scolaires, comme l’ont démontré divers rapports, tel celui de l’Inspection générale Les signes et manifestations d’appartenance religieuse dans les établissements scolaires, de 2004.

De la neutralité

Afin que le principe de neutralité soit effectivement observé, et l’intégrité morale des jeunes consciences respectée, il faut à tout prix empêcher que les élèves ne deviennent les victimes captives de quelque endoctrinement que ce soit. Il est capital à cet égard, en particulier pour éviter les dérives sectaires, que l’éducation des enfants soit partagée entre la famille (univers privé) et l’école (formation sociale) : c’est la raison d’être, fondamentale, de la nécessaire co-éducation.

De la complication permanente du fonctionnement et des procédures

Le ministère complique à loisir le fonctionnement administratif des établissements et de leurs équipes, au détriment de leur vie pédagogique, éducative, relationnelle. Les gadgets, les missions inappropriées pullulent. De toute évidence, des simplifications radicales doivent être rapidement réalisées dans toute une série de domaines : endiguer la vaine surmultiplication des requêtes bureaucratiques faites aux établissements, réduire les enseignements optionnels et alléger les procédures d’examens, par exemple, pour éviter l’écroulement de l’ensemble sous le poids et les aggravations de la charge.

De l’autonomie et de la subsidiarité

Outre la nécessité d’une autonomie contrôlée mais effective des établissements scolaires et d’une ample application du principe de subsidiarité, si efficace et si respectueux de la dignité de tous les personnels, s’impose selon G. Mamou l’impératif de suffisante liberté intime du principal ou du proviseur au sein d’un système politico-éducatif très contraignant, et fréquemment abusif. Ces obligations concernent aussi bien les collectivités territoriales, tutelles des lycées et collèges, que leurs autorités hiérarchiques, ministre et recteurs.

De la formation des enseignants, de leurs conditions de travail et de leur traitement

Le service horaire et les conditions de travail des enseignants sont devenus clairement obsolètes, comme l’insuffisance notoire de leur traitement, aux effets logiquement si néfastes. Redresser cette situation contribuera fortement, en particulier par ses effets moraux, à l’urgent retour d’un rapport positif entre l’investissement financier de la nation dans le système éducatif et les résultats de celui-ci.

De la formation des proviseurs de lycée et des principaux de collège

La formation des personnels de direction est déficiente, et ses principes mêmes, discutables et flous, sont continûment modifiés, ce qui sème le trouble dans les esprits et parmi les équipes concernées. Dans ce domaine comme dans d’autres, une stabilisation durable est indispensable. 

Références

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  1. « Bulletin officiel du Ministère de l'Education National - Mouvement du personnel », sur education.gouv.fr,
  2. « Composition du cabinet de François FILLON - Archive », sur education.gouv.fr,
  3. Jean-Pierre Obin, Les signes et manifestations d’appartenance religieuse dans les établissements scolaires, Ministère de l'Education nationale - IGEN, (lire en ligne), p. 45
  4. « Bulletin officiel - Jury du concours de recrutement des personnels de direction de 2ème classe - année 2006 »
  5. Agence pour l'enseignement du français à l'étranger (dépend du ministère des Affaires étrangères)
  6. Cycle préparatoire au concours interne d’entrée à l’ENA
  7. Gérard Mamou, La décentralisation des lycées et collèges, Une révolution assez tranquille, CRDP de Rouen,
  8. Gérard Mamou, Le chef d’établissement dans ses missions, CNED de Rouen
  9. Gérard Mamou, Le règlement intérieur, Charte du civisme scolaire, Dijon, CRDP-Sceren,
  10. Jean-Paul Delahaye, Gérard Mamou et alii, L’autonomie des établissements publics locaux d’enseignement, Berger-Levrault, , 359 p. (ISBN 9782701317649)
  11. « Le management de l'autonomie de l'EPLE - Conférence en ligne », sur esen.education.fr,
  12. Gérard Mamou, Déontologie, éthique et morale dans la direction des lycées et collèges, Berger-Levrault, , 828 p. (ISBN 9782701318790)
  13. Gérard Mamou (en collab. avec J.-P. Bonnes), « Une éthique de l’enseignement », Revue Savoir,‎
  14. Gérard Mamou, « La scolarité des élèves devant le juge administratif », Education et Management N°3 ("Diriger aujourd'hui"),‎
  15. Gérard Mamou, « Un chef d’établissement, aujourd’hui », Revue de l’Association française des Acteurs de l’Education,‎
  16. Gérard Mamou, « Un modèle de démocratie scolaire : le système éducatif allemand », Revue Savoir - Education Formation N°3,‎ , p. 527-537
  17. Gérard Mamou, Jean-Pierre Obin, Jean Pigeassou, « Suivi du dispositif d’évaluation des personnels de direction », Rapport de l'IGEN,‎ , p. 49 (lire en ligne)
  18. Gérard Mamou, « Les chefs d’établissement du second degré (in Le système éducatif en France) », Les notices de la Documentation française 5ème éd., sous la direction de Bernard Toulemonde, puis Christine Szymankiewicz - (ISBN 9782110095947),‎ 2003-2015, p. 350 (lire en ligne)
  19. Gérard Mamou, « Pour un chef d’établissement, qu’est-ce qu’être responsable ? », CRDP de Bourgogne,‎
  20. Gérard Mamou, « A propos de la note de vie scolaire », Administration et éducation N°112,‎ , pp. 81-84
  21. Gérard Mamou, « La notion de droits de l'élève et sa réalité (in De la vie scolaire à la vie de l'élève) », CRDP de Bourgogne,‎ , pp. 121–144
  22. Alain Picquenot, « Les droits des élèves - Entretien avec Gérard Mamou », Revue Education et management,‎ (lire en ligne)
  23. Gérard Mamou, « Quelle délégation pour quelle autorité ? », Education et Management N°34,‎ , page 39 (lire en ligne)