Utilisateur:WeshMani/Bac à sable/Siège de Maâmora (1681)

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Siège de Maâmora
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Le port de la Maâmora sous domination espagnole en 1621.
Informations générales
Date 1689
Lieu Maâmora
Issue Victoire marocaine
Belligérants
Empire chérifien Empire espagnol
Commandants
Moulay Ismail
• Amar ben Haddou El-Bottoui
Inconnus
Forces en présence
Inconnues Inconnues
Pertes
Inconnues Nombre inconnues de morts
309 prisonniers[L 1]
103 canons capturés[L 2]

Le siège de Maâmora est une opération militaire lancée en 1681 par le sultan Moulay Ismail dans le but de prendre de la place de Maâmora, occupée par les Espagnols depuis 1614. Les forces marocaines finissent par s'emparer de la forteresse espagnole.

Contexte et préparatifs[modifier | modifier le code]

Occupée depuis 1614[L 3], Maâmora baptisée « San Miguel de Ultramara », a subi de nombreux assauts depuis sa conquête par les Espagnols. Parmi ces attaques, celles menées par Sidi M'hamed el-Ayachi en 1628, par les Dilaïtes en 1647, et par Moulay Ismail entre 1675 et 1678[L 4].

À la mort de Moulay Rachid, Moulay Ismail s'empare du pouvoir et impose son autorité à l'ensemble du pays, notamment face à son rival et neveu prétendant au trône Ahmed ben Mehrez, puis face aux tribus non soumises. Après avoir préparé le terrain, Moulay Ismail commence à organiser son projet de reprise des villes occupées par les Européens. Il décide de créer le Jaych Ar-Rifi en 1678[L 5], une armée composée essentiellement de combattants issus des tribus berbères rifaines[L 6], réputées guerrières, pour reconquérir les villes occupées. Le caïd rifain Amar ben Haddou El-Bottoui, originaire de la tribu des Temsamane, prend le commandement de cette armée[L 5]. En 1979, Moulay Ismail débute sa campagne par le siège de Tanger mais devant l'importance de la résistance anglaise, le siège s'éternise. Il décide alors d'envoyer Amar ben Haddou El-Bottoui et son Jaych Ar-Rifi, déjà engagé à Tanger, en direction de Maâmora[L 7].

Déroulement[modifier | modifier le code]

Ayant appris que Maâmora était gardé par une faible garnison[L 2], Moulay Ismail décide d'envoyer le caïd Amar ben Haddou El-Bottoui et son Jaych Ar-Rifi à l'attaque de la forteresse[L 7]. Plusieurs moudjahidines de Salé se joignent également à la bataille[L 8], dont parmi-eux le célèbre Ahmed Hajji[L 9]. Le siège bien organisé, de sorte à ce que les occupants espagnols ne puissent recevoir des soutiens extérieurs, ne durent que quelques jours. Amar ben Haddou, fait venir après de nombreux progrès le sultan Moulay Ismail, pour assister à la chute imminente de Maâmora. Les Marocains y pénètrent finalement après un dur combat avec les Espagnols dans les tours dominant le fleuve, leur permettant de maîtriser les sources d'eau[L 4], poussant ainsi les derniers 309 soldats espagnols dont le commandant de la garnison, à se rendre[L 1]. Moulay Ismail leur accorde finalement l'« amân »[L 8].

Amar ben Haddou El-Bottoui est soit tué durant l'assaut final[L 5], soit est mort de la peste peu après selon une autre version[L 1]. Il est remplacé par son frère Ahmed ben Haddou El-Bottoui et son cousin Ali ben Abdallah Er-Riffi à la tête du Jaych Ar-Rifi[L 9].

Moulay Ismail s'empare de 103 canons (88 de bronze et 15 de fer)[L 2], ainsi que d'un immense stock de munitions diverses : « en si grande quantité qu'il n'en avait jamais eu autant dans ses états »[L 10]. Il décide de renommer la forteresse en Al-Mahdiya « la ville donnée en cadeau (hedya) », en référence à l'énorme butin pris aux Espagnols[L 4]. La ville est repeuplée par des combattants rifains accompagnés de leurs familles[L 11], en plus d'une forte garnison d'esclaves noires Abid al-Bukhari de la région du Souss[L 12].

Sources[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Sources bibliographiques[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Mercier 1891, p. 292
  2. a b et c Société historique algérienne 1873, p. 72
  3. Raoui, p. 113
  4. a b et c Raoui, p. 115
  5. a b et c M. Hart 2000, p. 214-215
  6. M. Hart 1976, p. 350-351
  7. a et b Mercier 1891, p. 291
  8. a et b al-Nasiri 1906, p. 84
  9. a et b al-Nasiri 1906, p. 85
  10. Société historique algérienne 1873, p. 73
  11. al-Nasiri 1906, p. 86
  12. Raoui, p. 117

Références[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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Francophone[modifier | modifier le code]

  • Ahmed ben Khâled Ennâsiri Esslâoui. (trad. de l'arabe par Eugène Fumet), Kitâb Elistiqsâ li-Akhbâri doual Elmâgrib Elaqsâ [« Le livre de la recherche approfondie des événements des dynasties de l'extrême Magrib »], vol. IX : Chronique de la dynastie alaouie au Maroc, Paris, Ernest Leroux, coll. « Archives marocaines », (1re éd. 1894 – en arabe) (lire en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Samir Raoui, « Casbah de Mahdiya : une fortification espagnole au cœur de l'Atlantique » (lire en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Société historique algérienne, Revue africaine : journal des travaux de la Société historique algérienne, Alger, Adolphe Jourdan et Jules Carbonel, , 506 p. (lire en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Ernest Mercier, Histoire de l'Afrique septentrionale (Berbérie) depuis les temps les plus reculés jusqu'à la conquête française (1830). Volume 3, E. Leroux, , 627 p. (lire en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article

Anglophone[modifier | modifier le code]

  • (en) David M. Hart, Tribe and Society in Rural Morocco, Alger, Psychology Press, , 302 p. (lire en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) David M. Hart, The Aith Waryaghar of the Moroccan Rif : An Ethnography and History, U. of Arizona P., , 580 p. Document utilisé pour la rédaction de l’article