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Louis-Guillaume Grootaërs, dit Guillaume Grootaërs ou Grootaërs fils, né le 19 août 1816 à Nantes et mort le 9 octobre 1882 à Montaigu (Vendée), est un sculpteur français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Guillaume Grootaërs est le fils du sculpteur Louis Grootaërs, originaire de Malines, en Belgique. Il suit tout d’abord l’enseignement de la sculpture dans l’atelier de son père puis part en 1835 à Paris pour suivre l’enseignement de l’École des beaux-arts de Paris. Il tente plusieurs fois le concours du Grand prix de Rome (1841 et 1842)[1] mais ne réussit pas à l’obtenir. En parallèle, il travaille dans l’atelier de Pierre-Jean David d’Angers, James Pradier et Duret. Selon son petit-fils Grootaërs O., il établit des relations avec d'autres personnalités tel que Jean-Baptiste Fidèle Bréa et le collectionneur et chroniqueur d'art Paul Eudel.

Guillaume Grootaërs partage ses chantiers entre Paris et Nantes mais il s’établit définitivement à Nantes, rue de la Commune[2] puis rue Anizon[3] et à Montaigu[4] après son mariage, en 1851. Il aura comme élève Gustave Guilbaud[5] et Tariol-Baugé[6]. Son atelier est complété par des metteurs au point, Cragin et Bozé[7].

Il est enterré au cimetière de la Bouteillerie à Nantes[8].

Carrière[modifier | modifier le code]

Au début de sa carrière, il réalise les médaillons figurés de la galerie Santeuil du passage Pommeraye, qui est une commandé par Louis Pommeraye, le propriétaire et créateur du passage éponyme. Leur identification est toujours en débat mais André Peron[9] y reconnaît le général bonapartiste Pierre Dumoustier, les philosophes Pierre Abélard et Éon Le Roger, les marins Jacques Cassard et Charles Louis du Couëdic, le préfet et pair de France Louis Rousseau de Saint-Aignan, le capitaine Delaville et le connétable Olivier V de Clisson. Il travaille conjointement avec son père, Louis Grootaërs pour les décors des arcs doubleaux mais les allégories et les bustes sont réalisés par le sculpteur Jean-Baptiste Joseph Debay, dont le père, Jean-Baptiste Joseph De bay, est également d’origine malinoise.

Guillaume Grootaërs réalise de grandes commandes publiques durant sa carrière. En 1858, Guillaume Grootaërs réalise le groupe colossal du monument de Saint-Cast-le-Guildo, en collaboration avec l’architecte Bourgerel et le fondeur Voruz, tous trois exerçant à Nantes. L’année suivante, en 1859, il réalise avec Amédée Ménard les sculptures du beffroi installé sur l’église Sainte-Croix, sous les ordres de l’architecte-voyer Driollet. Parmi ces sculptures, il crée le modèle des anges aux trompettes dont la fonderie sera faite par Hamon[10]. En 1865, Guillaume Grootaërs et le sculpteur Daniel Ducommun du Locle collaborent à l'ornement de la fontaine monumentale érigée place Royale à Nantes, œuvre symbolisant la vocation fluviale et maritime de la ville. Grootaërs réalise huit génies de l’industrie et du commerce qui rappellent le rôle majeur du port dans l’économie de la cité. Les statues sont fondues par le fondeur Jean-Simon Voruz, qui a également produit l’escalier du passage Pommeraye.

Il sculpte également plusieurs frontons, tel que celui de la bibliothèque municipale de Nantes en 1868 qui a disparu. En 1871, il est l’auteur du fronton du muséum d'histoire naturelle de Nantes, présentant une allégorie de La Science éclairant le monde entre le règne animal et le règne végétal est figurée par une femme vêtue à l'antique brandissant un flambeau.

Guillaume Grootaërs réalise de nombreuses œuvres religieuses, à l’image de son père Louis Grootaërs. Il sculpte en 1845 le bas-relief en marbre de la Présentation de la Vierge au temple de l’autel de la chapelle Saint-Félix de la Cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Nantes[11][6]. Pendant plusieurs années, de 1846 à 1863, il réalise la majeure partie des sculptures de la basilique Saint-Nicolas de Nantes[12]. Il exerce principalement à Nantes mais aussi dans toute la région de l’ouest, surtout avec des sculptures religieuses. L’une de ses plus grosses commandes est celle faite par la collégiale Saint-Aubin de Guérande. Entre 1849 et 1851, il y crée six statues de Saints avec celle de la Vierge, Saint Jean, Saint Joseph, Saint Dominique, Saint Pierre et Saint Louis de Gonzague. D’autres églises de la région ont également été dotées au cours du XIXe siècle de sculptures de Louis-Guillaume Grootaërs tel que l’église de Saint Jean de Béré à Châteaubriant et l’église paroissiale de Saint-Jean de Fontenay-le-Comte, toutes deux munies d’une Déploration en 1843 et milieu du XIXe siècle. En 1850, Guillaume Grootaërs réalise un groupe du Calvaire pour l’église de Pont-Saint-Martin, aujourd’hui intégrée au Monument aux morts de la première guerre mondiale[13].

Guillaume Grootaërs réalise plusieurs monuments funéraires comme en 1848 avec celui du général de Bréa, au cimetière Miséricorde à Nantes, qui est orné d’un buste représentant le défunt. L’architecte-voyer Driollet, est quant à lui représenté en médaillon au cimetière La Bouteillerie à Nantes. Le curé Sidoli voit également sa tombe, au cimetière Saint-Jacques à Montaigu, ornée de plusieurs bas-reliefs en 1857.

Tout au long de sa carrière, Louis-Guillaume Grootaërs réalise des sculptures destinées à des commanditaires privés et aux Salons. Sa plus célèbre réalisation est Les derniers moments de Sapho, exposée au Salon de Paris de 1849, au Salon des Artistes Vivants de 1852 ainsi qu’à l’Exposition Universelle de 1855[14].  Il est l’auteur de plus d’une trentaine de bustes de personnalités du XIXe siècle[15], dont certains sont exposés au Salon l’année de leur création. Parmi les plus célèbres, il faut citer celui du buste du Général de Bréa, commandé par le ministère de l’Intérieur ainsi que ceux de Paul Eudel et de sa femme, Madame Paul Eudel, réalisé vers la fin du XIXe siècle, tous les trois conservés au Musée d’Art de Nantes.

Œuvres dans les collections publiques[modifier | modifier le code]

Belgique[modifier | modifier le code]

  • Malines, Stedeljike Musea :
    • De doedelzakspeler, 1867, statue, terre-cuite, 53 x 24 x 26 cm ;
    • Louis Grootaërs, 1867-1873, buste, marbre, 69 x 40 x 30 cm.

France[modifier | modifier le code]

  • Angers :
    • Gare (disparues) : La Maine et la Loire, 1853, statues colossal.
    • Musée des Beaux-Arts d’Angers : Derniers moments de Sapho, 1849, statue, plâtre, Paris, Salon de 1849 (n°2234), Salon des Artistes Vivants de 1852 (n°1413), Exposition Universelle de 1855 (n°4418), Nantes, Salon de 1861 (n°692).
  • Blois, Château de Blois : Denis Papin, 1849-1851, buste, marbre, 47 x 65,5 x 33 cm, Paris, Salon de 1850 (n°5427).
  • Châteaubriant, Église paroissiale Saint Jean-Baptiste-de-Béré :
    • Déploration, 1843, bas-relief, groupe sculpté, plâtre moulé ;
    • Vierge au tombeau de l’autel de Saint-Jean-de-Béré, 1853.
  • Fontenay-le-Comte, Eglise paroissiale de Saint-Jean : Déploration, milieu XIXe siècle, groupe sculpté, bois taillé et peint, monochrome, 137 x 110 x 86cm.
  • Guérande, Collégiale Saint-Aubin : Vierge, Saint Jean, Saint Joseph, Saint Dominique, Saint Pierre, Saint Louis de Gonzague, 1849-1851, statues, tuf taillé, H. 170cm.
  • Montaigu, Cimetière Saint-Jacques : Bas-reliefs, 1857, monument funéraire du curé Sidoli.
  • Nancy, Musée historique lorrain, palais ducal de Nancy : Maréchal de France, 1851, buste, moulage en plâtre.
  • Nantes :
    • Eglise Saint-Clément : Saint André et Saint Clément, 1874, statues du grand autel, marbre ;
    • Beffroi de l’église Sainte-Croix :
      • La Religion et la Charité, 1859, statues ;
      • Mater Dolorosa, 1859, statue, pierre ;
      • Saint André et Saint Pierre, 1859, bustes, pierre ;
      • Fronton rond du beffroi, 1859 ;
      • Cariatide à ailes déployées, 1859, statues, bois recouvert de plomb.
    • Bibliothèque municipale (disparue) : La Ville de Nantes protégeant la science et la littérature, 1868, fronton, groupe de 3 statues, pierre.
    • Cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Nantes, chapelle Saint-Félix : Présentation de la Vierge au temple, 1845, bas-relief, marbre, Nantes, Salon de 1845 (n°35).
    • Cimetière Bouteillerie :
      • Evariste Colombel (disparu), 1856 ;
      • Henri-Théodore Driollet, 1863, médaillon, bronze ;
      • Hyacinthe Colombel (disparu), 1851, buste, bronze.
    • Cimetière Miséricorde : Général de Bréa, 1848, buste, bronze.
    • Église Saint-Nicolas :
      • L’abbé Fournier, milieu XIXe siècle, buste, marbre ;
      • La Vierge, 1864, statue, marbre ;
      • Maître-autel, 1876, marbre ;
      • Trente-huit personnages divers, circa. 1850, ronde-bosse, pierre.
    • Musée d’Art de Nantes :
      • Descartes, circa. 1850, statue, terre-cuite, 40 x 16 x 10,7 cm ;
      • Homme, XIXe siècle, buste, plâtre ;
      • Le général de Bréa, 1849, buste, marbre, Paris, Salon de 1849 (n°2233) ;
      • Le général de division Gérard, buste, marbre, 69 x 57 x 29 cm ;
      • Paul Eudel, fin XIXe siècle, buste, marbre, 73 x 25 cm ;
      • Madame Paul Eudel, fin XIXe siècle, marbre, 73 x 40 x 36 cm.
    • Musée de Feltre (disparues) : Caryatides, 1861.
    • Museum d’histoire naturelle : L’histoire naturelle encadré par le règne animal et végétal, 1871, fronton.
    • Ancien palais de justice, galerie du premier étage : Hyacinthe Colombel, 1862, buste.
    • Passage Pommeraye :
      • Huit médaillons de la galerie Santeuil, 1843, bas-relief, stucs ;
      • Renommées sur le portique de la galerie Santeuil, 1843, bas-reliefs, stucs.
    • Place Royale, fontaine : Huit génies des industries nantaises, 1865, statues, fontes, 105 x 58 x 57,5 cm.
    • Poissonnerie (disparue) : La Loire, 1861, statue.
    • Théâtre Graslin, balcon des 2ndes galeries : Grétry, Mozart, Meyerbeer, Sophocle, Aristophane, Abélard, Corneille, Racine, 1865, médaillons en carton pierre.
  • Paris, place de la Concorde (disparue) : Statue de la République, 1849.
  • Pont-Saint-Martin : Groupe du Calvaire, 1850, pierre.
  • Saint-Cast : Groupe colossal Lévrier qui terrasse le Léopard, 1858.
  • Vallet, Parc du château de la Noë Bel-Air :Vierge, 1846, statue.
  • Vertou, Église Saint-Martin-de-Vertou : Marie, mère de Dieu et reine du ciel, 1866, statue, marbre, Paris, Salon de 1866 (n°2805).

Œuvres dans les collections privées[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. LENIAUD Jean-Michel, MASSOUNIE Dominique, Procès-verbaux de l’Académie des Beaux-Arts, Tome 7 1840-1844, Paris, École des Chartres, 2007, p.67, 96, 201, 317, 325.
  2. AMOUROUX Dominique, CROIX Alain, GUIDET Thierry, Dictionnaire de Nantes, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2013, p.521.
  3. Archives Municipales de Nantes, cote 1O929, 1813-1890, Dossier de voirie rue Marivaux.
  4. Archives Départementales de la Vendée, état-civil numérisé de Montaigu, Acte de décès n°20 de l'année 1882, vue 44 de la numérisation, Guillaume Grootaërs.
  5. Ministère de la maison de l’empereur et des beaux-arts, surintendance des beaux-arts, Salon de 1869, Explication des ouvrages de peinture et dessins, sculpture, architecture et gravure des artistes vivants exposés au Palais des Champs-Élysées, Paris, imprimeurs des musées impériaux Charles de Mourgues frères, 1869, p.487.
  6. EUDEL Paul, Hivernage en Algérie, Evreux, Imprimerie Ch. Hérissey et fils, 1909, p.73.
  7. Archives Municipales de Nantes, cote 1M1144, devis des travaux pour la fontaine de la place Royale du 31 octobre 1864.
  8. LHOMMEAU Eric, ROBERTS Karen, Guide du cimetière de la Bouteillerie de Nantes, Nantes, Le veilleur de nuit, 2009, p.30.
  9. PERON André, Le passage Pommeraye, Quimper, Editions Ressac, , p. 60-62
  10. Archives Municipales de Nantes, cote 1M49, Devis descriptif du 25 juillet 1859.
  11. Salon de 1845, Explication des ouvrages de peinture et dessins, sculpture, architecture et gravure des artistes vivants exposés au Musée royal, Paris, imprimeurs des musées royaux Vinchon, 1845, p.258.
  12. FOUCART Bruno, NOËL-BOUTON Vébronique, Saint-Nicolas de Nantes, bataille et triomphe du néogothique, Extrait du Congrès archéologique de Haute-Bretagne, Paris, 1968, p.176-179.
  13. LEDUC-GUEYE Christine, Les monuments aux morts peints dans les églises. Inventaire général du patrimoine culturel, Région des Pays de la Loire, Nantes, éditions 303, collection « Images du patrimoine » n°290, 2014, p.80-81.
  14. AUVRAY Louis, BELLIER de la Chavignerie Emile, Dictionnaire général des artistes de l'école française, Tome 1, Garland, 1886, p.702.
  15. SCIAMA Cyrille (directeur de publication), Nantes 1886 : le scandale impressionniste, Catalogue d’exposition, Nantes, Musée d’arts (12/10/2018-12/01/2019), Paris, éditions le Passage, 2018, p.200-201.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

DELAVAL Alain, "Réception des sculpteurs malinois à Nantes au XIXe", Acte du colloque Malines et la sculpture au début du XIXe : entre tradition et innovation, musées communaux de Malines (Belgique), 10-11 mars 2006, p.79-92.

EUDEL Paul, L’hôtel Drouot et la curiosité en 1882 avec une préface par M. Armand Silvestre, Paris, Éditeur G. Charpentier, 1883, p.447-456.

GROOTAËRS O., « Artistes Bretons, M.Guillaume Grootaers », Revue de Bretagne et de Vendée, 1883, n°53, p. 73-79.

JACOBS Alain, Welgevormd. Melchese beeldhouwers in Europa 1780-1850, Mechelen, Stedelijke Musea, 2006.

LHOMEAU Eric, ROBERTS Karen, Guide du cimetière Miséricorde de Nantes, Nantes, Le Veilleur de nuit, 2009, p.77.

MAILLARD E., L’art à Nantes au XIXe siècle [1888], Paris, Librairie des imprimeries réunies, réed. 1988.

PERON André, Le passage Pommeraye, Quimper, Editions Ressac, 1984.

SANCHEZ Pierre, Salons et expositions Nantes : répertoire des exposants et liste de leurs œuvres, 1825-1920, Tome 1 A-H, Dijon, l’Echelle de Jacob, 2016, p.452-453.