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Utilisateur:Viktoria Aoudai/Les Damnés (pièce de théâtre)

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Les Damnés est une adaptation théâtrale de 2017 du scénario Les Damnés de Visconti de 1969. L'adaptation a reçu plusieurs prix dont le Molière de la création visuelle, le Molière du théâtre public, et le Molière de la comédienne dans un spectacle de théâtre public.

Les Damnés
Titre original Les damnés
Mise en scène Ivo Van Hove
Costumes An D’Huys
Production Comédie Francaise Ivo Van Hove
Première
Théâtre de Richelieu Avignon
Dernière New York
Nb. de représentations plus de 100 représentations
Langue d’origine Français/Allemand
Pays d’origine France/Belgique

Équipe technique[modifier | modifier le code]

metteur en scène : Ivo Van Hove

scénographie:Jan Versweyveld

costumes : An D’Huys Vidéos:Tal Yarden

Musique originale et concept sonore : Eric Sleichim

Dramaturgie : Bart Van Den Eynde Assistanat à la mise en scène : Laurent Delvert

Assistanat à la scénographie : Roel Van Berckelaer

Assistanat aux lumières : François Thouret

Assistanat au son : Lucas Lelièvre

Assistanat mise en scène : Laurent Delvert

équipe de comédiens de la Comédie Française : Guillaume Gallienne, Denis Podalydès, Elsa Lepoivre, Eric Génovèse, Loïc Corbery, Adeline d’Hermy, Christophe Montenez, Didier Sandre, Alexandre Pavloff, Clément Hervieu-Léger, Jennifer Decker et Sylvia Bergé

Synopsis[modifier | modifier le code]

La mise en scène d’Ivo Van Hove reprend le scénario des damnées de Visconti. Le 27 février 1933, en Allemagne, une riche famille, celle de Von Essenbeck propriétaire dans l’aciérie est réunie pour fêter l’anniversaire du patriarche le baron Joachim, lorsque survient l’incendie du Reichstag. Alors qu’il s'était toujours refusé à collaborer avec les Nazis, Joachim annonce sa volonté de rapprocher l’entreprise du nouveau pouvoir, celui d’Hitler. Dès lors, les dissensions s’exacerbent entre les protagonistes. Pris dans un engrenage infernal, ils sombrent dans la violence la plus crue, luttant à mort pour le pouvoir jusqu’à l’élimination de la quasi-totalité de la famille...

Répétitions[modifier | modifier le code]

La répétition des Damnés s’est faite directement sur les plateau, dans les décors. Les acteurs expliquent que la pièce n’a pas été discuté en amont avec Ivo Van Hove. Qu’ils ont en quelque sorte subi la pièce dans le sens où ils ont travaillé de manière concises et rapide[1]. Ils racontent qu’ils n’ont strictement rien fait, le travail, la mise en scène s’est faite à la comédie française en quatre semaines, ce que certains des acteurs considèrent comme sidérant[2]. Mais ils expliquent que l’idée d'adapter le scénario des Damnés à mit 1 an avant de prendre forme[3]. Ivo Van Hove avait une idée très précise de ce qu’il voulait, pour mettre son idée en œuvre il n’hésitait pas à être très proche de l’acteur pour lui donner l’indication[1]. Les acteurs racontaient sur scène que chaque moment était intuitif, et qu’ Ivo Van Hove suivait son intuition. Les acteurs improvisent même sur scène sous la direction d’Ivo Van Hove[2].il y a une incarnation immédiate comme au cinéma. Ivo Van Hove donne une consigne précise aux acteurs, il veut que chaque acteur sur scène arrive à se détacher du film Les Damnés afin que chacun donne sa propre performance personnelle sur scène[2]. Les acteurs qui découvrent le film, faisaient en sorte de se détacher du film à travers les caractéristiques de chaque personnages. Ivo Van Hove ne voulait pas que les personnages de son œuvre ressemblent à ceux du film[2].Il veut que sur scène, on voit des figures aristocratiques qui plongent dans cette damnation. Vers une violence de plus en plus extrême, aveuglée par la soif de pouvoir[1]. Les acteurs racontent que l’œuvre dans sa totalité a été une découverte pour certains qui ne connaissait pas du tout le film. La mise en scène a été un véritable travail psychologique pour les acteurs : beaucoup de choses ont été expliquées en amont[1]. Notamment aux jeunes filles qui devaient jouer sur scène du cheval qui est une scène de nature pédophile. Christophe Montenez explique qu’un énorme travail a été fourni par Laurent Delvert et par les parents des jeunes actrices de 9-12 ans pour leur expliquer comment allait se passer la scène du cheval. Christophe Montenez explique aussi que lorsqu’il a dut travailler avec elles cette scène, ça a été compliqué car lui et les filles riaient aux larmes par, tout d’abord, la naïveté de cette scène et le côté ludique. Les filles n’ont pas encore la conception de viol à cette âge là et pour elles, cette scène relève juste du fait de jouer. La scène du cheval comme la scène du cercueil avec les petites filles a été traumatisante pour les acteurs comme pour le public[1].Les acteurs explique que les petites filles ne sont pas traumatisées par les spectacles car elles n’assiste pas aussi à sa totalité. Christophe Montenez témoigne en disant que l’une des scènes favorites des petites filles est celle du cercueil, car elle peuvent faire du toboggan grâce aux moyens techniques mis en place pour les faire sortir de scène lorsque le cercueil se ferme[1].L’équipe des comédiens expliquent aussi que certains éléments comme le regard public à chaque mort qui a été travaillé en amont lors des répétitions qui était une idée d’Ivo Van Hove n’était pas vécu de la même manière. Durant les répétitions, Elsa Lepoivre, de sa propre admission, ne voyait pas l’impact de ce regard, ni même à quoi il servait[1]. Elle affirme que c’est finalement face au public qu’elle comprend, se met à nue devant lui et qu’ils vivent ce moment ensemble, comme une sorte de communion entre le public et la scène. Elle nous explique que pour son personnage elle s'est inspirée de plein de figures notamment celle de Madame Macbeth ou de Médée pour jouer son personnage[1]. Les acteurs expliquent qu’il y a eu dans cette mise en scène le besoin d’une bienveillance.« un besoin de solidarité, besoin d’être les uns avec les autres »[1]. Ce spectacle s’est fait dans le besoin de rester ensemble et s’est fait grâce à toute la troupe. Les acteurs sont très fiers d’être sous la direction d’Ivo Van Hove, Christophe Montenez le considère comme « un capitaine de navire incroyable »[3]. Les acteurs de la comédie française défendent le spectacle en disant que :« Toucher de nouvelle forme, un nouveau public c’est la mission de la comédie française »[1].

La technologie cinématographique au service de la mise en scène[modifier | modifier le code]

« Il sera très compliqué d’avoir cette intimité avec le texte qui est écrit pour le cinéma il n’est pas écrit pour le théâtre de base il fallait trouver un moyen de retranscrire ça »- Ivo Van Hove[2] a mis en place un dispositif admis comme assez particulier par le public en s’inspirant du monde cinématographique. La plupart des éléments de la pièce sont donc représentés sur un écran pendant que les acteurs jouent en temps réel la pièce. L’écran est ici un dispositif qui sert à montrer ce qui ne peut pas être montré sur scène[2]. On ne parle même plus d’une mise en scène d’une œuvre mais plutôt d’une « « expérimentation pure » » selon Denis Podalydès[2], il ne s’agit pas de monter une adaptation filmique mais plutôt d’adapter un scénario à la scène.« Mettre en scène le scénario d’un film c’est un défi sur le plan théâtrale et dans ce cas là j’ai utilisé des caméras moi même. Alors j’ai utilisé des films on peut dire pour permettre la possibilité d’être très proche des acteurs et d’entrer dans une intimité qu’on ne peut pas voir normalement dans un théâtre »[2] Ivo Van Hove a fait un travaille d’un an en amont pour adapter le scénario à la scène et le rendre plus simple aux acteurs. Toute l’originalité de son adaptation tenait dans la façon dont il décide de tourner :« Le cadrage, le plan, le montage, ce qui est choisi d’être filmé par rapport à ce qui n’est pas filmé ça œuvre pour nous et notre travail est donc très très simple je n’ai jamais jouer une scène qui me demande aussi peu d’efforts. » [2]témoigne Denis Podalydès. Ivo Van Hove a accompli un travail immense sur 1 an, il explique que les premières difficultés qu’il a rencontré quand il a fait le choix de retranscrire un scénario dans un dispositif de théâtre fut de développer une intimité sur le plateau[2]. Ivo Van Hove cherchais absolument un moyen de retranscrire un langage cinématographique dans du théâtre et c’est pourquoi il a fait le choix du scénario. Avec une retranscription très poétique qui nous ramène vers des personnages tragiques[2]. Dans ce même dispositif liant cinéma et théâtre, « je penses que ça aurait été très compliqué d’avoir une tel force de rapport et d’intimité sur le plateau en devant projeter comme si il s’agissait de Richard III parce qu’il ne s’agit pas de ça textuellement. »[2], Ivo Van Hove pense que l’intimité avec le plateau et le public déployé dans ce dispositif n’aurait pas été la même s'il avait joué par exemple Richard III.« le texte n’est pas un texte de Shakespeare » » [2]Ivo Van Hove. Certains membres du public reprocheront de ne pas reconnaître l’esthétique Shakespearien dans sa mise en scène, les avis divergent dans l’opinion public[1]. Ivo Van Hove cherche à montrer la décadence d’une famille dans un système capitaliste et Nazi[3]. C’est pourquoi dans son dispositif scénique il n’hésite pas à provoquer le public via son système cinématographique et sonore, en ajoutant des discours d’Adolf Hitler transmis via un écran pour mettre en avant cette idée d’une société endoctrinée[3]. Et en faisant usage de musiques comme « je ne veux pas être un ange » du groupe Rammstein.

Les acteurs, et Ivo Van Hove, le disent eux-mêmes, cette pièce est totalement différente du film et se veut différente[1],[2],[3]. Il s’agit d’une expérimentation qui a pour projet d’adapter un scénario de film à un dispositif scénique et non d'adapter un film au dispositif scénique. Ivo Van Hove est décrit comme un amoureux du théâtre qui a réussi avec succès à monté un scénario de film[2]. En sachant se différencier du film et en donnant une dimension tragique qui dépasse même celle qu’a mis en place Visconti dans son film[1]. La tragédie est ici comparée aux grandes pièce de l’époque grec. le public comme les acteurs, comparent le personnage de la mère chez Ivo Van Hove au mythe de Médée par son comportement[1].

« Ivo Van Hove fait profondément du théâtre… Je crois qu’il faut s’interdire de mesurer ce spectacle à l’aube de cinéma. Ivo Van Hove est un homme de théâtre qui utilise tous les moyens qui sont à sa disposition aujourd’hui pour faire du théâtre. Je penses que la manière dont il le construit avec les rituels, avec la scénographie, il donne une dimension absolument tragique en reprenant des codes qui finalement nous rapproche beaucoup plus des grands tragiques grec. Que de Visconti lui même. »

— Denis Podalydès, [2]

Entrée libre, sur france 5, fait un éloge de la pièce qu’ils décrivent comme une pièce avec « le mécanisme particulièrement bien écrit et redoutable »[2]. Ivo Van Hove veut cette différence et cette distanciation avec le film. C’est pourquoi il ajoute quelques éléments à la pièce, dans les caractéristiques des personnages que l’on ne retrouve pas chez Visconti[1]. Il accorde tout à son expérimentation scénique une place tout autre de l’aristocratisme[1].La nuit des longs couteaux, qui est très fantasmés chez Visconti, est tout autre dans la mise en scène et le personnage de Martin a une personnalité plus chargée, totalement différente du film[1]. L’homosexualité du personnage de Martin est totalement mis à l’écart par Visconti; ce qui n’est pas le cas dans la pièce. Ivo Van Hove développe des problématiques du scénario et du film totalement laissées à l’écart par Visconti[1]. Ivo Van Hove adapte le scénario à sa mise en scène, les acteurs nous explique qu’il y a eu un véritable écrémage au niveau du scénario, Ivo Van Hove est passé d’un film qui dure 2h45 à 2h05 sur scène[1]. Ivo Van Hove, dans son expérimentation, veut mettre en avant une sorte de règlement de comptes familiaux. Les meurtres familiaux sont pour lui une sorte de génocide, un processus d’élimination, de mutation afin que chacun dans cette famille puisse acquérir plus de pouvoir. Il nous montre une extermination en comparant un génocide familial avec un génocide dans les camps de concentration dû à la soif de pouvoir[1]. Ivo Van Hove posant cette question : comment le capitalisme peut il mener au nazisme[3] ? Il montre comment une famille de grande culture et d’intelligence peut sombrer dans un système qui la dépasse[2]. « La guerre l’atrocité et la barbarisme mettre en scène le mal le plus noir possible » Ivo Van Hove[2]. Il a donc développé cette notion de pouvoir, des extrêmes qui sont dans la pièce, en faisant basculer une famille dans l’horreur par l’endoctrinement. Il met en scène des figures effrayantes dû à cette soif de pouvoir et montre l’atrocité de la nature humaine[3].Il nous montre l’intimité d’une famille qui est en train de se briser à cause du pouvoir, qui dépasse les limites et les frontières à travers des actes immoraux[3].Un système capitaliste où l’argent, l’économie et sa réussite personnelle sont des idéaux à atteindre[3]. Une question alors se pose : comment peut on basculer dans l’horreur par l’endoctrinement[3] ?

L'implication des médias et interprétations de la pièce[modifier | modifier le code]

Entrée libre, émission France 5, parle de la pièce comme une insufflation « un vent résolument contemporain sur la scène de Richelieu. » [3]la pièce même si elle retrace historiquement une période de guerre, elle fait écho à notre société actuelle a travers cette question « comment le capitalisme peut il mener au Nazisme ? »[3]. Ivo Van Hove n’hésite pas à mettre en avant le nazisme pour faire écho au populisme actuel dans notre société[3],[2]. Il critique notre société actuelle en faisant écho à l’obsession que l’on peut porter aujourd’hui à l’argent[3]. la mise en scène souhaite montre les failles de notre société capitaliste en mettant en scène l’intérêt personnel et la déshumanisation de chaque personnage qui se transforme peu à peu[3].

Inspiré de faits historiques[modifier | modifier le code]

La pièce retrace historiquement cette fin de l’aristocratie par l’endoctrinement, via la nuit des longs couteaux[3].Par son discours Hitler et ses chants nazis elle montre La notion de l’endoctrinement de la jeunesse Hitlérienne[3].La pièce montre la montée du Nazisme au sein d’une famille et la disparition d’un patriarche respecté et aimé, le grand-père[2].C’est par le choix de cette figure paternel que la famille explose et sombre dans l’horreur[3].Les acteurs expliquent qu’il y a une sorte de mutation, on passe d’une société industrielle familiale qui repose sur des valeurs chrétiennes humanistes que la guerre de 14-18 et que la montée au pouvoir d’Hitler a fait basculer[2]. Ivo Van Hove s’est inspiré du tableau de Pablo Picasso, Guernica afin de montrer la barbarie de la guerre[2].

Critiques[modifier | modifier le code]

La pièce a eu un véritable impact que ce soit sur le public ou du côté des acteurs[2],[1]. Denis Podalydès se confie en disant que« Si on définit le théâtre comme ce moment miraculeux où les hommes viennent parler dans un endroit clos à d’autres homme depuis la nuit des temps c’est ce qu’on vit la profondément tous les soirs »[1].Les acteurs ont été vraiment impacté par le spectacle qu’ils ont joué, certains ont même été surpris par la mise en scène. Guillaume Gallienne raconte que « c’est la première fois que je vois quelqu’un chanter un chant nazi devant moi »[3].Le côté public lui aussi fut surpris, par les choix musicaux d’Ivo Van Hove pour sa mise en scène[1].Une des personne côté public raconte son agréable surprise pour avoir choisi le groupe Rammstein[1]. Un groupe selon elle, considéré comme Néo nazi par certains, à tort, celui-ci étant plutôt de nature choquante[1]. Les témoignages du public sont tout de même variés, la plupart sont surpris, sous le choc de la mise en scène car elle n’a rien à voir avec ce qu’ils ont l’habitude de voir à la Comédie Française[1]. Le projet d’Ivo Van Hove était ici de créer une communion avec le public et la scène, les acteurs témoignent du fait que la prise de conscience de cette communion se fait lors de la représentation et pas avant[1].Quand les acteurs regardent le public à chaque mort des personnages, c’est la qu’ils prennent conscience des deux milles visages dans le public. Qu’ils se mettent à nu devant eux, pour les acteurs la pièce est un point de rencontre, de rendez-vous entre l’acteur et le public[1]. « Ivo Van Hove n’a pas peur de déranger il impose » selon Entrée Libre et c’est ça qui lui vaut son succès fracassant. Pour le public comme pour les acteurs, le spectacle est construit d’une telle manière qu’il est impossible d’en sortir[2]. Les médias comme Le Monde, BFMTV ou Entrée Libre eux, mettent en avant le succès fracassant d’Ivo Van Hove par « Mise en scène Shakespearienne implacable liant esthétique théâtrale et cinématographique pour adapté le scénario »[2],[4].Un acteur témoignent en disant que cette mise en scène montre un homme des faits pour Ivo Van Hove qui abdique et où la vie continue sans lui[1]. Selon les acteurs et le public, la question du théâtre Brécthien se pose[1].La pièce eu un tel succès qu'elle fut jouée jusqu'à New York DE 2016 à 2017 et eu plus d'une centaine de représentations[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z aa ab ac et ad festival d'avignon, « theatre contemporain », sur theatrecontemporain.net, théatre contemporain, (consulté le )
  2. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y et z Claire chazal, « les damnés enflamment la comédie francaise », sur Youtube.com, (consulté le )
  3. a b c d e f g h i j k l m n o p q r et s Le monde, « Les Damnés » à Avignon : « Comment peut-on basculer dans l’horreur par l’endoctrinement ? », sur Youtube.com, (consulté le )
  4. a et b Cedric Faiche, « La Comédie française joue Les Damnés à New York », sur Youtube.com, (consulté le )