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Canadian Pacific : Design graphique

Le Chemin de fer Canadien Pacifique (CFCP) ou Canadian Pacific Railway (CPR) est une compagnie de chemin de fer reliant Vancouver à Montréal en passant par les États-Unis. Construite de 1881 à 1885, elle fût la première ligne de train transcontinentale du Canada. Principalement elle a longtemps assuré, pour la population, le lien entre les régions du Canada d'un océan à un autre tout en offrant divers services. Aujourd'hui la compagnie s'est d'avantage centrée sur le transport des marchandises.[1]

De 1880 à 1960, le Canadien Pacifique a employé des artistes pour la création de brochures, affiches, menus et publicités ayant pour but d'encourager le voyage, l'immigration, la colonisation, l'effort de guerre, le transport de marchandises et d’autre services offerts par la compagnie. [2]


Les débuts du Canadien Pacifique[modifier | modifier le code]

Dès le début du XXe siècle, le gouvernement canadien encourage le peuplement de l’ouest du pays par l'entremise de la Exhibit Branch du département d'immigration et de colonisation du Chemin de fer Canadien Pacifique. Comme celui-ci ne peut légalement inciter ses habitants à quitter une région pour s'installer dans une autre, il fait appel à la compagnie, qui était alors déjà reconnue pour l'impact de ses affiches en Grande-Bretagne et aux États-Unis, afin de mener cette campagne. Pour ce faire, il accorde au CFCP des terres pour qu'il puisse construire une ligne ferroviaire transcontinentale. C'est par le biais de la publicité faite autour du transport en train que la population québécoise est encouragée à voyager dans l'Ouest et éventuellement, à s'y établir.

Le rôle principal de la compagnie constitue à établir le profil attractif de cette région. Elle conçoit des affiches présentant une grande variété de typographies, ainsi que des photographies et des images lithographiques présentant la vie idyllique qui attend quiconque choisit de s'établir dans l'Ouest canadien. Des paysages majestueux, des images de fermes familiales ou encore de jeunes gens vigoureux et souriants illustrent ces affiches d'une grande qualité. Comme l'effet de la publicité est éphémère, le renouvellement des affiches est constant, ce qui contribue à leur efficience auprès de la population.[3]

Obstacles à l’innovation graphique.[modifier | modifier le code]

Dans ses débuts, le développement de l'affiche au Québec même pour le CFCP sera confronté à plusieurs obstacles. Les barrières des terrains vagues et les murs où l'affichage était autorisé deviennent de plus en plus rares (constructions, ventes des terrains etc), en plus du climat plus coriace de la région limitant l'affichage extérieur (pluie, neige, gel etc). Il se développe par la même occasion une opposition à cette pratique aboutissant à la création d'un règlement municipal en 1875 par la ville de Montréal visant à limiter et contrôler l'affichage extérieur. Ce mouvement appuyé par l'Église catholique et les moralistes.[4]

Ce désavantage va influencer le style de l'affiche destinée a un affichage publique: exposée alors à l'intérieur dans les magasins, les commerces ou les bureaux, elle prend la forme de chromolithographies présentées en "sous-verre" publicitaire, le tout encadré avec le nom de l'entreprise (un bon moyen pour celles-ci d'exposer leur réussite). Bien que la chromolithographie permette de réaliser des illustrations de qualité, l'histoire de l'affiche au Québec connaît alors un ralentissement en matière d'innovation par rapport à l'Europe et aux États-Unis, qui poussent cet art plus loin que celui de la simple illustration-peinture en modernisant le style graphique.[5] L'essor de cette production va cependant connaître des améliorations au tournant du XXe siècle, entre autre avec la création de l'Associated Bill Posters and Distributors of the United Sates and Canada en 1891.

Le marché de l'impression[modifier | modifier le code]

Les grandes lithographies commerciales remplaçant peu à peu la gravure sur bois ne sont pas importées de l'Europe à cause de leur taille plus imposante. Le marché québécois préfère donc se tourner vers les entreprises nord-américaines. Ceci dit, dès la fin du XIXe siècle, la concurrence entre les entreprises liées à l'impression est établie et continue à prendre de l'ampleur du Québec jusqu'aux États-Unis: Agences de publicité, imprimeries, graveurs, lithographes et émergence de grande entreprises contribuent à l'essor de l'affiche publicitaire. La Toronto Litho. Co (une compagnie Torontoise) devenant plus tard la Stone ltd en 1909, sera l'une des plus active au Québec en plus d'être présente à Buffalo, Toronto et New York.[6]

Au Québec, les entreprises liées à cet art vont s'amplifier de 1889 à 1950.[7]

Le CFCP fait appel à ce genre d'entreprises pour ses lithographies, mais ce qui s'avère plus efficace encore est l'ouverture de son propre atelier, conférant à la compagnie ferroviaire une plus grande indépendance dans sa production publicitaire.

Les ateliers du CFCP[modifier | modifier le code]

En 1931 le CFCP ouvre ses ateliers de sérigraphie dans les locaux de la Gare Windsor de Montréal, siège social de la compagnie. Il va s'ensuivre la période la plus productive. Le CFCP décide d'engager Ernest Scroggie comme directeur artistique et James Ridge comme responsable de l'imprimerie. Le métier de designer graphique est encore mal défini à cette époque, mais la notion de directeur artistique naît précisément à cette époque aux État-Unis.[8]

La sérigraphie apporte aussi de grands changements dans la production graphique. Comme l'explique Marc Choko, le matériel est peu coûteux, le procédé est rapide et permet des modifications faciles:

La technique d'impression en sérigraphie est parfaitement adaptée aux besoins de l'entreprise. Elle permet de produire des tirages limités et, à partir d'une même affiche de base, d'alterner les textes en français et en anglais, et de modifier à volonté les tarifs et les destinations qu'on y propose[9]

Plus tard la compagnie utilisera de plus en plus l'impression en lithographie-offset, plus économique et finira par faire appel à d'autres imprimeurs. L'atelier ferme ses portes en 1972.[10]


Le tourisme international[modifier | modifier le code]

La renommée croissante du Canadien Pacifique le pousse rapidement à accroître l'étendue de ses services. Vers la fin du XIXe siècle, il fait l'acquisition de plusieurs navires à vapeur, qui servent essentiellement aux voyages à l'intérieur du pays et entre le Canada et l'Angleterre. Ceux-ci deviennent également des embarcations de croisières à des fins de tourisme international durant la saison hivernale.[11] Le Canadien Pacifique se lance donc dans la production d'affiches à tournure exotiques aux couleurs variées et aux contrastes percutants, qui font la promotion des voyages offerts par la compagnie à travers le monde. Plusieurs caractéristiques sont communes au design de ces affiches : les paysages paradisiaques, les activités de détente et les visages enjoués. Au niveau plus international, la compagnie adapte ses affiches aux voyageurs étrangers. Les travailleurs, touristes et étudiants provenant d'Asie accèdent à des affiches publicitaires avec des typographies dans leur langue et d'images plus typiques de leur culture.[12]


Les designers québécois[modifier | modifier le code]

Parmi les artistes ayant contribué à la production d'affiches pour le CFCP, on retrouve quelques Québécois :

Charles Walter Simpson[modifier | modifier le code]

Né en 1878, mort en 1942. Artiste montréalais qui a étudié à l'Académie Royale Canadienne, ainsi qu'à l'Art Student League de New York. Il faisait partie de la Guilde des Artistes et du Arts Club et du Pen and Pencil Club de Montréal. Carrière : Charles W. Simpson a produit des illustrations pour le Montreal Star et le Halifax Chronicles. En 1920, il devient membre de l'Académie Royale Canadienne. Il aura également une exposition à la bibliothèque Saint-Sulpice.[13]

Peter Ewart[modifier | modifier le code]

Né en 1918, mort en 2001. Peintre canadien né en Saskatchewan mais ayant grandi à Montréal. En plus du Chemin de Fer Canadien Pacifique, ses employeurs incluent le Canadian Pacific Airlines, la Banque de Montréal, la CIBC, la Toronto Dominion Bank et Shell Canada.[14]

Hal Ross Perrigard[modifier | modifier le code]

Né en 1861, mort en 1960. Artiste québécois ayant travaillé dans le domaine de la peinture, du dessin, de l'estampe et du design graphique.[15]


Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Canadian Pacific, 2012, «Survol historique». In Canadien Pacifique: En bref. [En ligne]. http://www.cpr.ca/fr/about-cp/our-past-present-and-future/Pages/our-history.aspx. (Consulté le 13 octobre 2012).
  2. Canadian Pacific. 2012. « Graphic arts gallery ». In Canadian Pacific. En ligne. <http://www.cpr.ca/EN/ABOUT-CP/OUR-PAST-PRESENT-AND-FUTURE/GRAPHIC-ARTS-GALLERY/Pages/default.aspx>. Consulté le 12 octobre 2012.
  3. Choko, Marc H. Jones, David L. 2004. « Bring Your Families to Canada: Immigration and Colonization ». In Posters of the Canadian Pacific. p.29-44. Canada: Firefly Book.
  4. Marc Choko, L'affiche au Québec des origines à nos jours: le marché de l'affiche publicitaire se développe. (Montréal: Édition de l'Homme, 2001) p. 32
  5. Ibid., p. 32 - 36
  6. Ibid., p.28-30
  7. Id., L'affiche au Québec des origines à nos jours: Les imprimeurs. (Montréal: Édition de l'Homme, 2001). p. 271-278
  8. Richard Hollis, Le graphisme de 1890 à nos jours. London: Thames & Hudson, 2002. p99
  9. Marc Choko, L'affiche au Québec des origines à nos jours: Les débuts du tourisme et les affiches du canadien pacifique. (Montréal: Édition de l'Homme, 2001) p. 94
  10. Ibid., p. 94-96
  11. Choko, Marc H. Jones, David L. 2004. « The Five-Day Atlantic Giantess: Empresses and Duchesses rule the North Atlantic ». In Posters of the Canadian Pacific. p.45-62. Canada: Firefly Book.
  12. Choko, Marc H. Jones, David L. 2004. « The World’s Greatest Travel System: Luxury Cruises in the 1920’s and the 1930’s ». In Posters of the Canadian Pacific. p.63-112. Canada: Firefly Book.
  13. Matte, Gabrielle. Août 2007. «  Tourisme et vulgarisation historique dans le milieu artistique montréalais entre les années 1910 et 1930 : Étude des recueils Old Montreal d'Herbert Raine et Le Vieux Montréal historique de Georges Delfosse et Croquis Montréalais de Charles Walter Simpson ». Mémoire de maîtrise, Montréal, Université du Québec à Montréal. 95 p.
  14. Ewart, Peter. 2012. Peter Ewart (1918-2001) : A retrospective. En ligne. <http://peterewart.com>. Consulté le 20 octobre 2012.
  15. Artistes au Canada. Base de données en ligne. Ottawa : Musée des Beaux-Arts du Canada. <http://www.pro.rcip-chin.gc.ca/bd-dl/aac-aic-fra.jsp?emu=fr.aich:/Proxapp/ws/aich/user/wwwf/SearchForm >. Consultée le 20 octobre 2012.

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