Utilisateur:Serge Ottaviani/Charles Delzant

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Charles Delzant
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Charles Delzant
Nom de naissance Charles Letot
Naissance 1|janvier|1874
Fresnes-sur-Escaut
Décès 28|Juin|1843
Paris
Nationalité Drapeau de la France France
Pays de résidence Drapeau de la France France
Profession
Verriers, Journaliste anarcho-syndicaliste

Charles Delzant né à Fresnes-sur-Escaut (Nord) le 1er janvier 1874 - mort le 28 juin 1943 à Paris est militant anarcho-syndicaliste,secrétaire de la fédération internationale des verriers, directeur de La Voix des Verriers dont la rédaction se situé à la maison du peuple à Rue de la pyramide Aniche.[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Aniche maison du peuple

Charles Delzant né le 3 janvier 1874 à Fresnes-sur-Escaut, il porte d'abord le nom de sa mère Eugénie Letot qui a dix-sept ans lors de son accouchement. Sa naissance est déclarée par la sage-feme avec comme témoins les gardes-champêtre de la communes. Son père Hubert Camille Delzant le reconnaissant plus tard comme enfant légitime.

Il travail tôt comme ouvrier verrier.

Une crise verrière se déclare en 1886 rendant les conditions de vie des verriers trés difficiles.Il fonde en 1896 L'union des verriers de Fresnes-sur-Escaut puis le groupe L'action directe à Fresnes-sur-Escaut en 1900.

Il joue, en 1900, un rôle important dans la grève des verriers à vitres d’Aniche et d’Escautpont. Il devint en 1904 secrétaire général de l’Union syndicale des ouvriers verriers à bouteilles de Fresnes et d’Escautpont et rédacteur de La Voix des Verriers.Vers 1905, Delzant était un des leaders de l’anarcho-syndicalisme dans le département du Nord.


Il était également, depuis sa fondation en 1902, secrétaire général de la fédération nationale des Verriers.

Au XIe congrès national corporatif, le 5e de la CGT tenu à la Bourse du Travail de Paris en septembre 1900, il représentait le syndicat des verriers à vitres de Fresnes-sur-Escaut.

Il assista également au XIVe congrès, Bourges, septembre 1904, au XVe congrès, Amiens, octobre 1906.

Signataire de la Charte d'Amiens adoptée en octobre 1906 par le 9e congrès de la CGT et la [Charte d'Amiens]] rédigée par Émile Pouget et présentée par Victor Griffuelhes reste une référence théorique du syndicalisme en France, en particulier du syndicalisme révolutionnaire[2] et du syndicalisme de lutte[3].[4]


Après la Grève de Draveil-Villeneuve-Saint-Georges juillet en 1908 où plusieurs grévistes sont tués pendant les manifestations, le « premier flic de France » fait arrêter 31 dirigeants de la CGT après la manifestation du 30, dont notamment le secrétaire général Victor Griffuelhes, le rédacteur en chef de La Voix du Peuple Émile Pouget, le secrétaire de la Fédération des Bourses du travail Georges Yvetot, le secrétaire de la fédération des Cuirs et Peaux Henri Dret qui est amputé d'un bras. Pierre Monatte, ami de Delzant, responsable de l'imprimerie, s'exile quant à lui en Suisse. Charles Delzant parvient à se présenter au XVIe congrès, Marseille, octobre 1908, ce congrès comme Alphonse Merrheim qui participera à la Conférence de Zimmerwald avec Lénine et Trotsky Il est également présent au XVIIe congrès de Toulouse en octobre 1910.

Avant la Première Guerre mondiale, Delzant encourut plusieurs condamnations pour son action syndicale et notamment, par défaut, le 24 janvier 1912, par le tribunal correctionnel de Valenciennes, un an de prison et 100 f d’amende pour « apologie du pillage et du vol ». Il collaborait à l’hebdomadaire syndicaliste révolutionnaire du Pas-de-Calais L’Avant-Garde (Lens, 5 octobre 1913- au 2 août 1914) ainsi qu’aux Temps Nouveaux de Jean Grave.

Il est également un des hommes noyau de la vie Ouvrière le journal de la CGT

Inscrit au Carnet B, Delzant fut mobilisé en 1914 dans un régiment d'artillerie. Rallié à la politique d’union sacrée il poursuivait après guerre sa carrière syndicale puis adhéra à la SFIO.

En avril 1921 il est secrétaire de la fédération internationale des verriers réélu en 1927 et 1932.

Membre de la 19éme section de la SFIO de la Seine et Membre de la commission administrative de la CGT.

Charles Delzant est décédé à Paris, 4 rue de la Chine, le 28 juin 1943.

La voix des verriers[modifier | modifier le code]

La voix des verriers numéro 19 15-07-1905

La voix des verriers dénonce la mortalité des enfants de 30% à 25 ans. Les porteuses de canons portent trois canons de verre un sous chaque bras et un sur l'épaule, après plusieurs accidents mortels, l'inspecteur du travail interdit le port de 3 canons. La mise à pied de 30 verriers pour avoir quitter le four à cause des fortes chaleurs. etc ...

Grégoire Nicolas, le 12 mai 1904, tombe égorgé à 13 ans par un canon de verre qui se brise. La même année c'est Bourriez dans une autre verrerie. Les canons de verre sont aussi dénommé La guillotine. Le 15 juin 1905, La voix de verriers relate des enfants travaillant de nuit, s'endormant debout contre les murs et victimes de sévices de leurs ainés[5].

Charles Delzant dénonce aussi des enfants,apprentis verriers, mis en cellules pour des espièglerie ou peccadille . Enfants regroupés dans des Batarderies encadrés par des padroni .« Les cellules sont faites de telles sortes que le prisonnier doit se tenir debout sans faculté de s'asseoir, fermée par des grilles qui l'hiver laissent passer le froid. Les enfants punis restent toute la nuit en cellule, nourris de pain et d'eau. Ils doivent le lendemain fournir leur quantité de travail »[5].

L'anarchiste Benoît Broutchoux, opposant à Émile Basly, qu'il considérait comme un traître passé du côté des patrons, organise le 10 septembre 1910 au cinéma une conférence sur la vie chère[6].

En 1911 Raoul Hancart démissionne du syndicat et de la fédération. La voix des verriers s’arrête. Il est remplacé par Roger Schneider; comme président et Joseph Humez comme secrétaire-Trésorier. Roger Schneider milite aussi pour l'amour libre, c'est un libertaire connu[1].

Charles Delzant décrit la condition verrière le 15 juin 1912 dans la Voix de verriers « c'est ce qui nous fait dire qu'au lieu d'enfants ignorants, "comme on les prend chez les parents qui ne peuvent les envoyer à l'école, comme on les va chercher en Bretagne, dans les Savoies, en Italie et en Espagne, il faut à l'industrie du verre des jeunes gens ayant un maximum d'instruction primaire et leur faire une éducation particulière sur les dangers du métier, et les nécessités de s'en défendre. Quant aux habitations dans lesquelles certains patrons obligent leurs ouvriers à se loger, les niches de leurs chiens de Chasse sont certainement plus luxueuses et plus propres. Les conseils d'hygiène, s'ils existent et veulent fonctionner feront bien d'y aller commander les désinïecieurs et les blanchisseurs, à moins, ce qui serait mieux pour, la santé publique, qu'll sy fassent mettre la torche. » et « C'est généralement assis à terre, sur la composition ou sur une brique, au milieu des poussières microbiennes soulevées par le balayeur, que les hommes et les enfants prennent leurs repas. Les cabinets d'aisance, les urinoirs, l'eau potable pour boire, cela ne fait pas partie essentielle des verreries ; pas plus que les vestiaires ou les garde-manger[7]. »

La voix des verriers dans le n°194 du 15 mars 1913 dénonce le travail des fillettes prés des fours « J'ai vu des fillettes de 11 à 18 ans travailler aux fours et si ce travail est pénible pour les garçons il est meurtrier pour les filles »[8]

Bibliographie[modifier | modifier le code]


Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b L'Histoire Locale d'Aniche - dossier 170 - Syndicat des verriers
  2. Le syndicalisme révolutionnaire, la charte d’Amiens et l’autonomie ouvrière
  3. Nicolas Inghels, Approche épistémologique de l'anarchisme. Petite contribution à l'étude du mouvement anarchiste, Institut d'histoire ouvrière, économique et sociale, 2006, texte intégral.
  4. Institut histoire sociale, « La Charte d’AmiensIXeCongrès de la CGT,Amiens (8-13 octobre 1906) », sur http://www.ihs.cgt.fr/, (consulté le ).
  5. a et b Léon Bonneff, Maurice Bonneff, La vie tragique des travailleurs, Editions de l'Atelier,, , 273 p. (ISBN 9782851390738, lire en ligne).
  6. « Benoît Broutchoux », sur http://www.fondation-besnard.org (consulté le ).
  7. Syndicat national de médecine sociale, La Médecine sociale. Bulletin du Syndicat national de médecine sociale, 1909-1914 (lire en ligne).
  8. Ki-Chan Byeon, Les ouvrières de Paris: travail et famille, 1872-1914, Volume 1, Presses universitaires du Septentrion, 802 p. (lire en ligne).