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Généralités[modifier | modifier le code]

C'est sur la suggestion de Carl Gustav Jung en 1912[1], alors président de l'Association psychanalytique internationale, que Sigmund Freud décida que tout psychanalyste devait avoir au préalable fait l'expérience d'une psychanalyse personnelle. Ce critère fut désormais admis comme la condition nécessaire à toute formation du psychanalyste. En 1926, dans un texte qui porte ce titre[2], Freud affirme la possibilité de la "psychanalyse profane", c'est-à-dire de la psychanalyse exercée par les non-médecins, afin d'apporter sa contribution, en tant que fondateur, à un débat houleux qui agite alors l' A.P.I. concernant la formation du psychanalyste. Toutefois, cette possibilité ne fut pas reconnue dans tous les pays, notamment aux États-Unis. De nombreux Instituts de formations furent créés un peu partout dans le monde, chacun avec son propre cursus et ses propres exigences.

En France[modifier | modifier le code]

Législation[modifier | modifier le code]

En France, l'article 52 de la loi de 2004 sur la politique de santé publique modifiée en 2011[3] ainsi que son décret d'application[4], règlemente le titre de psychothérapeute. Les psychanalystes "régulièrement enregistrés dans les annuaires de leurs associations" peuvent être dispensés d'une partie de la formation permettant de porter le titre de psychothérapeute[5]. Mais le titre de psychanalyste lui-même n'est pas réglementé et chacun peut donc légalement s'en revendiquer. Ainsi il appartient aux patients de s'enquérir de la formation et du sérieux de ceux qui se recommandent du titre de psychanalyste, comme aux candidats analystes de vérifier la formation et les titres de ceux qui se proposeraient de les former.

Histoire[modifier | modifier le code]

La question de la formation du psychanalyste a été beaucoup discutée depuis l'introduction de la psychanalyse en France. Ceci témoigne de sa complexité aux yeux des principaux acteurs, et de ses enjeux concernant l'avenir de la psychanalyse.

La première société de psychanalyse française, la Société Psychanalytique de Paris, fut créée en 1926. Il en émana le premier Institut de formation en 1934[6] recréé après la libération.

Depuis,l'histoire de la psychanalyse dans ce pays fut marquée par les discussions portant sur la formation du psychanalyste. Peut-il y avoir une formation garantissant la qualité du psychanalyste, et laquelle? Qui peut-être habilité à former d'autres psychanalystes? Quels processus de sélection et de contrôle doivent être mis en place? À partir de quels critères peut-on décider qu'une psychanalyse est suffisamment avancée pour qu'elle permette à l'analysant de mener à son tour des psychanalyses? Faut-il distinguer la psychanalyse personnelle de la psychanalyse didactique?[7]

Ce sont les différences de point de vue sur ces questions qui ont présidé aux différentes scissions à partir de la S.P.P.[8]; création de la Société Française de Psychanalyse en 1953, puis scission de celle-ci en 1964 et création de l' Association Psychanalytique de France et de l'École Freudienne de Paris de Jacques Lacan, création à partir de cette dernière du Quatrième Groupe en 1969 et enfin dissolution de l' École Freudienne de Paris en 1980 qui va donner naissance à un certain nombre de groupes et d'associations lacaniennes.

Actualité[modifier | modifier le code]

Aujourd'hui la plupart des associations proposant des formations résultent de cette histoire. Elles sont en général discrètes auprès du grand public, exigeantes sur la sélection des candidats et sur leurs parcours personnels. Toutes admettent la possibilité de la psychanalyse pratiquée par des non-médecins. Certaines ont supprimé l'obligation de la psychanalyse didactique, psychanalyse seconde auprès d'un membre de l'association. Il n'y a pas de cursus général, ni de nombres d'années requis, le candidat étant autorisé à exercer sous supervision lorsque sa préparation est estimée suffisante suivant des modalités variables [9].

On a vu apparaître depuis quelques années de nouveaux instituts ne se recommandant d'aucune filiation historique et ne se rattachant pas à un courant particulier de la psychanalyse, notamment en province. Leurs sites ne précisent pas où les formateurs ont eux-mêmes été formés à la psychanalyse et à sa didactique[10]. Ils proposent des formations de psychanalyste ouvertes à tous, y compris sans le baccalauréat, en un nombre d'années déterminé (généralement 5 ans). Certains recrutent en faisant de la publicité pour leurs formations sur internet.

La psychanalyse est également enseignée à l'Université, notamment dans certains cursus de psychologie ou dans des formations spécifiques de Master de psychanalyse[11]. Ces formations ne sont pas conçues comme des formations au métier de psychanalyste, qui requiert toujours au minimum une psychanalyse personnelle, mais comme des formations théoriques pouvant être complétées par ailleurs. Toutefois, la loi réglementant le titre de psychothérapeute reconnaît les Masters de psychanalyse, ainsi que le Doctorat en médecine et les Masters de psychologie, comme permettant d'accéder au titre de psychothérapeute (et non de psychanalyste puisque celui-ci n'est pas protégé par la loi), moyennant une formation complémentaire à la psychopathologie et un stage.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Sigmund Freud
Psychanalyste
Écoles de psychanalyse
Société psychanalytique de Paris
Association psychanalytique de France
Organisation psychanalytique de langue française
Passe (psychanalyse)

Liens externes[modifier | modifier le code]

Société Psychanalytique de Paris (ou S.P.P., membre de l'Association psychanalytique internationale).
Association Psychanalytique de France (ou A.P.F., membre de l'Association Psychanalytique internationale).
Organisation Psychanalytique de Langue Française (ou Quatrième Groupe).
Association lacanienne internationale
École de la cause freudienne
Jacques Lacan :De l'impossible transmission de la psychanalyse... page personnelle consultée le 2 juillet 2013
Revue des sites Lacaniens sur Œdipe, Le portail de la psychanalyse francophone

Bibliographie[modifier | modifier le code]

ELLENBERGER Henri F. (1994), Histoire de la découverte de l'inconscient, Paris, Fayard.
FREUD, Sigmund (1985), La question de la psychanalyse profane, Paris, Gallimard.
MIJOLLA, Alain de (2010), Freud et la France : 1885-1945. Paris : Presses Universitaires de France
MIJOLLA, Alain de (2012), La France et Freud : t. 1 : 1946-1953 : une pénible renaissance. Paris : Presses Universitaires de France.
MIJOLLA, Alain de (2012), La France et Freud : t. 2 : 1954-1964 : d’une scission à l’autre. Paris : Presses Universitaires de France.
ROUDINESCO, Elisabeth (1998), Histoire de la psychanalyse en France : t.1 : 1885-1939 Paris : Fayard.
ROUDINESCO, Elisabeth (1998), Histoire de la psychanalyse en France : t.2 : 1925-1985 Paris : Fayard.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Henri F. Ellenberger Histoire de la découverte de l'inconscient, Paris, Fayard, 1994, P.718
  2. Sigmund Freud, La question de l'analyse profane Paris, Gallimard, 1985
  3. Loi n° 2004-806 du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique
  4. Décret n° 2012-695 du 7 mai 2012 modifiant le décret n° 2010-534 du 20 mai 2010 relatif à l'usage du titre de psychothérapeute
  5. Mais la loi précise que pour accéder à cette formation, il faut être titulaire soit d'un doctorat en médecine, soit d'un master de psychologie ou de psychanalyse. On ne peut donc revendiquer le titre de psychothérapeute sans une formation universitaire de haut niveau.
  6. Marie Bonaparte et la création de la SPPsur le site de la SPP. Consulté le 2 juillet 2013
  7. Voir Roudinesco E. Histoire de la psychanalyse en France, T.2: 1925,1985, Paris, Fayard, 1998.
  8. Voir par exemple: l'APF: Présentation, Histoire, Formation sur le site de l'A.P.F.. Consulté le 2 juillet 2013
  9. Pour plus de renseignements, consulter les sites officiels de ces associations.
  10. voir:Le site des Instituts Freudiens,Le site de l'IFFAPet Le site du C.F.P.P. consultés le 25 juin 2013
  11. à l'Université Paris 8,l'Université Paris 7 Diderot, l'Université Paul Valéry Montpellier 3