Utilisateur:Poudou!/Brouillon/Artère ferroviaire impériale d'Afrique du Nord
L'artère ferroviaire impériale d'Afrique du Nord[1], ou corridor ferroviaire Casablanca – Alger – Tunis[2], est le nom d'une liaison ferroviaire, longue de 2 280 km, qui reliait, de 1934 à 1994, Casablanca, la capitale économique du Maroc, Alger la capitale de l'Algérie et Tunis, la capitale de la Tunisie.
Histoire
[modifier | modifier le code]L'artère impériale utilisaient différentes lignes ferroviaires du Maroc, de l'Algérie et de la Tunisie. Ces lignes ont été mises en service à différentes périodes historiques de ces pays.
La partie algérienne de l'artère impériale est la partie centrale, la plus ancienne et la plus longue. Elle a été conçue dans le cadre du premier plan de chemins de fer en Algérie de 1857 qui dessinait les grands axes du réseau ferroviaire algérien constitué d'une ligne principale reliant, d'ouest en est, Oran, Alger et Constantine, à laquelle s'ajoutaient, entre autres, deux embranchements : Oran – Tlemcen et Constantine – Bône (actuelle Annaba).
En Algérie, l'artère impériale empruntaient plusieurs lignes ou sections de lignes mise en service à différentes dates entre 1871 et 1911, soient :
- la ligne de la frontière marocaine à Oran, via Tabia et Oued Tlelat ;
- la ligne d'Oran à Alger ;
- la ligne d'Alger à Constantine ;
- la ligne de Constantine à frontière tunisienne, via El Khroubs, Duvivier et Souk Ahras.
La partie tunisienne utilisait essentiellement la ligne de Tunis à la frontière algérienne via Djedeida, Mastoura et Ghardimaou, ouverte mise en service en totalité en 1884.
La section marocaine est la plus récente. Elle empruntait des lignes ou sections de lignes mise en service entre 1927 et 1934 :
- la ligne de Casablanca à Fès, via Kénitra, Sidi Kacem et Meknès ;
- la ligne de Fès à Oujda, via Taza ;
- la ligne de Oujda à la frontière algérienne .
La liaison ferroviaire entre l'Algérie est le Maroc est interrompue en 1994 à la suite de l'attentat du 24 août 1994 dans l'hôtel Atlas Asni de Marrakech qui a entrainé la fermeture de la frontière entre l'Algérie et le Maroc[3]. Quant à la liaison entre l'Algérie et la Tunisie, elle a été interrompue en 2006[4].
Tracé
[modifier | modifier le code]Longue de 2 280 km, l'artère impériale reliait les grandes villes du Maroc, de l'Algérie et de la Tunisie : Casablanca, Rabat, Meknès, Fès et Oujda, au Maroc ; Tlemcen, Sidi Bel Abbès, Oran, Chlef, Alger, Sétif, Constantine et Souk Ahras, en Algérie ; et Tunis, en Tunisie. Elle empruntaient différentes lignes des réseaux ferroviaires marocains, algériens et tunisiens.
Pays | Lignes | Longueur lignes |
Total |
---|---|---|---|
Maroc | de Casablanca à Sidi Kacem | 214,00 km | 692,71 km |
de Sidi Kacem à Fès | 111,00 km | ||
de Fès à Oujda | 353,00 km | ||
de Oujda à frontière algérienne | 14,71 km | ||
Algérie | de la frontière marocaine à Oued Tlelat | 207,40 km | 1 392,47 km |
de Oued Tlelat à Oran | 26,50 km | ||
d'Oran à Algera | 421,24 km | ||
d'Alger à Constantineb | 463,47 km | ||
de Constantine à El Khroubc | 15,66 km | ||
d'El Khroub à Bouchegouf | 148,00 km | ||
de Bouchegouf à la frontière tunisienne | 110,20 km | ||
Tunisie | de la frontière tunisienne à Ghardimaou | 5 km | 195,00 km |
de Ghardimaou à Tunis | 190 km | ||
Artère impériale : | 2 280,18 km | ||
a : inclut le rebroussement Oran – Oued Tlelat en direction d'Alger b : inclut le rebroussement Alger – El Harrach en direction de Constantine c : rebroussement Constantine – El Khroub en direction d'Alger |
Le tracé comportait trois sections nécessitant un rebroussement au voisinage d'Oran, d'Alger et de Constantine :
- Oran – Oued Tlelat, 27 km ;
- Alger – El Harrach, 11 km ;
- Constantine – El Kroub, 16 km.
Sans les trois rebroussements, la longueur linéaire de l'artère était de 2 227,67 km.
Dans son ensemble, l'artère est à voie unique avec un écartement des rails de 1 435 mm (voie normale). En 1949, seules 170 km de voies étaient à double voies[6] :
- les trois sections à rebroussement, 54 km ;
- le tronçon entre Oued Sly etOued Fodda, 38 km ;
- le tronçon entre El Affroun et El Harrach, 58 km ;
- le tronçon entre El Harrach et Réghaïa, 21 km.
Au Maroc, l'artère est prolongée par une ligne à voie normale de 247 km de Casablanca à Marrakech et, en Tunisie, par une voie métrique longue de 427 km reliant Tunis, Sousse, Sfax et Gabès. Ce qui porte la liaison à 2 869 km[6].
Trajet
[modifier | modifier le code]Avant l'arrêt des liaisons ferroviaires entre l'Algérie et le Maroc en 1994, le temps de trajet théorique de Casablanca à Tunis était de l'ordre de 48 heures[2].
Dans les faits, les trajets de voyageurs ou de marchandises de bout en bout étaient extrêmement rares. Les liaison régulières étaient[6] :
- Casablanca – Oran, 926,61 km ;
- Oran – Alger, 421,24 km ;
- Casablanca – Alger, 1 295,85 km (en commun avec les trains Casablanca – Oran, les voitures en direction d'Alger étaient raccrochées aux trains Oran – Alger) ;
- Alger – Constantine, 463,47 km ;
- Constantine – Tunis, 468,86 km (avec une correspondance à El Khroub avec les trains Alger – Constantine).
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- Clive Lamming, « L'Afrique: le continent n’a pas à dire “merci” pour son chemin de fer », sur trainconsultant.com, (consulté le ).
- Banque Africaine de développement, « Étude de préfaisabilité du projet de modernisation de la ligne de chemin de fer Trans-Maghrébine » [PDF], sur afdb.org, (consulté le ), p. 28.
- « AFRIQUE La tension entre Alger et Rabat L'Algérie décide la " fermeture intégrale " de sa frontière avec le Maroc », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- (ar) « بعد انقطاع دام 11 عاما.. الجزائر وتونس ترتبطان مجددا بخط للقطار » [« Après une interruption de 11 ans, l'Algérie et la Tunisie sont à nouveau reliées par une ligne ferroviaire. »], sur CNN Arabic, (consulté le )
- Pascal Bejui, Luc Raynaud et J-P Vergez-Larrouy 1992, p. 23,34,43,48,58,163,218.
- Henri Lartilleux 1949.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Jacques Poggi, Les chemins de fer d'intérêt général de l'Algérie : aperçu historique, organisation actuelle, programme d'avenir, Paris, Larose, (lire en ligne). .
- Henri Lartilleux, Géographie des chemins de fer français : Troisième volume : Afrique du Nord, vol. 3, t. I, Édition Librairie Le Chaix, . .
- Pascal Bejui, Luc Raynaud et J-P Vergez-Larrouy, Les chemins de fer de la France d'outre-mer : L'Afrique du Nord, le transsaharien, vol. 2, La Regordane, , 272 p. (ISBN 978-2906984134). .