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Utilisateur:Poelman85/brouillon

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Des Serments de Strasbourg (841) au traité de Versailles (1919)[modifier | modifier le code]

Documents fondateurs de l’histoire de la langue française[modifier | modifier le code]

Les Serments de Strasbourg (842)[modifier | modifier le code]

Pour commencer, nous allons faire l’état des lieux de l’histoire de la langue française à travers ses deux documents fondateurs : Les Serments de Strasbourg et l’ordonnance de Villers-Cotterêts.

Les Serments de Strasbourg nous remontent à la mort de Charlemagne en 814 laissant son empire à son fils Louis le Pieux.Ce dernier ayant eu plusieurs fils, son empire devait être comme le voulait la loi franque, être partagé entre ses fils, à savoir entre Pépin, Louis le Pieux et Lothaire. Toutefois, sa seconde épouse Judith de Bavière lui donne un quatrième héritier, Charles II le Chauve, ce qui obligera Louis à revoir son partage. Dès lors s’installe une mésentente familiale entre les frères due à l’ambition de Lothaire qui expédie son père dans un couvent. Son comportement rapprochera Louis et Charles qui se liguent contre Lothaire qui sera défait en juin 841 après une bataille meurtrière. A partir de ce moment, l’empire de Louis le Pieux est divisé entre les deux frères qui se promettront une assistance mutuelle lors de serments prononcés à Strasbourg en 842. Ce qui fait la particularité de ce document, c’est que chacun prête serment dans la langue de l’autre. Ainsi, Louis le Germanique prête serment dans la langue du royaume de Charles le Chauve, c’est-à-dire en langue romane tandis que ce dernier le fera en langue tudesque. Donc, les deux royaumes respectifs sont à présent politiquement fondés sur un même critère, celui de la langue. La configuration de leurs empires est celle que nous connaissons encore à l’heure actuelle. En 843, Louis, Charles et Lothaire signeront le Traité de Verdun. Ainsi, les Serments de Strasbourg signe l’acte de naissance de la langue française écrite, et donc le recul de la langue latine.

L’ordonnance de Villers-Cotterêts (1539)[modifier | modifier le code]

Par cette ordonnance, il s’agit pour [[François Ier]] de renforcer le pouvoir royal en réduisant le pouvoir de l’Église : il s’y attribue d’importants pouvoirs administratifs, limite les pouvoirs de l’Église aux affaires religieuses, obligeant notamment les curés de chaque paroisse à tenir des registres de naissances et de décès, et impose dans les articles 110 et 111 de l’ordonnance, le français comme langue de la justice en lieu et place du latin. Pour beaucoup, ce texte était considéré comme celui par lequel François Ier faisait du français la langue officielle du royaume de France. En fin de compte, tout ce que nous retiendrons des ordonnances de 1490 et 1539 est qu’elles ont surtout contribué à accélérer le recul du latin et que tout recul du latin profite, directement ou indirectement, à l’expansion du français.

Le français, langue universelle et de la diplomatie[modifier | modifier le code]

Comme mis en évidence dans la section précédente, l’ordonnance de Villers-Cotterêts en 1539 avait fait du français la langue du domaine juridique, c’est-à-dire la langue de la diplomatie. En effet, selon certains témoignages de l’époque, « la pensée se déroulerait plus facilement dans sa marche claire et méthodique »[1].Néanmoins, le XVIe siècle est aussi celui de la Renaissance où l’Italie se démarque des fautres pays avec son modèle de l’homme courtois. A partir de ce modèle naît le phénomène italomaniaque qui dominera alors la langue française.

Il faudra attendre le XVIIe siècle et la création de l’Académie française en 1630 sous le règne de Louis XIV pour que le prestige de la langue française ne cesse de croître. La signifiante production littéraire et donc l’éclatement des ouvrages classiques assurent à la langue française une diffusion importante. On « entend le français dans toute l’Europe »[2].Pourtant, la révocation de l’Edit de Nantes en 1685 entraînera la fuite de nombreux huguenots hors de la France. Dans un premier temps, cette immigration profitera à l’expansion du française mais ne le sera qu’à court terme puisque ceux-ci s’adapteront à la langue de leur pays d’accueil. Seule la Suisse romande, déjà francophone, y fait exception.

Le XVIIIe siècle jouera un rôle prépondérant dans l’histoire de la langue française qui occupera plusieurs statuts dont celui de langue diplomatique, universelle et de liberté. Son statut de langue diplomatique trouve son point de départ dans la signature du Traité de Rastadt conclu en 1714 entre Louis XIV et Charles VI. Au début du siècle, la France est représentée dans de nombreux villes telles que Londres, Vienne, Saint-Pétersbourg, Rome, Madrid, Berne et Constantinople tandis que l’Angleterre y était seulement à Paris, Vienne et Constantinople. Les États-Unis quant à eux voyait naître leur première ambassade en 1893. Le français l’emportait donc sur l’anglais. D’un point de vue économique, ce siècle voit apparaître de nouvelles théories sur le libre-échange. Cela signifie qu’à cette époque, les pays les plus puissants possédaient leur empire colonial d’une part ainsi que deux langues officielles d’autre part. Ils distinguaient la langue interne propre à la communication à l’intérieur de l’état et la langue externe, utilisée pour communiquer avec les autres états. Le français était donc la langue parlée à travers le monde entier en matière d’affaires internationales. Cependant, la fierté des Français et leur manque de lucidité leur devra en 1762 la perte du Canada. Cet événement était alors le premier signe de la dominance de l’anglais sur le français. Pourtant les conquêtes de Napoléon tendaient à penser que l’Europe entière allait parler le français mais cette idée était bien éphémère. Lors de sa défaite en 1805 face à la flotte britannique de Trafalgar, Napoléon dû renoncer à l’empire britannique. Notons également que la France avait vendu en 1803 la Louisiane aux Etats-Unis. Par conséquent, le français perd sa primauté et se voit privée de ses positions de par la haine contre Napoléon. La Grande-Bretagne remplace le français par l’anglais dans toutes ses affaires diplomatiques et les Etats-Unis ne se servent que de leur langue. Malgré tout, le français resta langue diplomatique jusque 1914-1918.

Au-delà de sa position de langue d’affaires, le prestige du français éblouissait toutes les cours de l’Europe aristocratique qui parlaient cette même langue. De plus, écrivains et penseurs la choisissent comme étant celle de leur pensée, leur expression. En d’autres mots, le français était devenue langue universelle. L’universalité de la langue est mis en question lors d’un concours organisé par l’Académie royale des sciences et des belles lettres de Berlin en 1784 : « Qu’est-ce qui a rendu la langue Française universelle ? Pourquoi mérite-t-elle cette prérogative ? Est-il à présumer qu’elle la conserve ? ».Cette épreuve sera remportée par Antoine de Rivarol et Johann Christoph Shwab mais l’on retiendra le "Discours sur l’universalité de la langue française" du premier. Dix ans plus tard, l’importance du français sera aussi inscrite dans la constitution des Droits de l’Homme en1793 affichant son caractère de langue de liberté. Par contre, après 1815, le français n’est plus langue universelle mais comme le soulignait le "Gentleman’s Magazine" de juin 1814 :

« L’influence politique de la France a répandu sa langue, mais maintenant la prédominance de cette langue contribue à étendre cette influence politique. La langue française est considérée comme un talent classique à acquérir, alors qu’elle n’est pour les Français qu’un moyen de répandre leurs livres, leurs principes politiques et leur athéisme[3]. »

Le traité de Versailles[modifier | modifier le code]

En 1919, à l’issue de la fin de la Première Guerre mondiale est signé le Traité de Versailles qui désignait le traité de paix entre l’Allemagne et la Triple-Entente (France, Angleterre et Russie). Il annonçait la création d’une Société des Nations se chargeant de faire régner la paix en Europe. Pour remonter au contexte historique de ce traité, il faut rappeler que face à l’affront des empires centraux, à savoir l’Autriche-Hongrie, la Turquie et surtout l’Allemagne, c’est le général Pétain qui envoya ses armées françaises au secours des Anglais. Etant impuissant face aux Allemands, Français et Anglais d’un commun accord et sous le commandement du général Foch parvinrent à freiner l’ennemi. L’Allemagne abdique et le traité sera rédigé bien évidement en anglais. Ce qui porte tout de suite atteinte à la langue française comme langue de la diplomatie. Dès lors, le traité sera rédigé en français. Comme le mentionnait en 1928 le linguiste, A. Meillet dans son ouvrage intitulé Les langues dans l’Europe nouvelle, cet événement historique n’était pas sans importance puisqu’il s’agissait de la « fin d’une guerre où la France a joué le premier rôle militaire a donc consacré la ruine du privilège qui faisait du français l’unique langue diplomatique. »

Hier, le français, aujourd’hui l’anglais ?[modifier | modifier le code]

Dans cette deuxième partie, nous référons d’abord à la Révolution industrielle comme point de départ de la distinction de l’économie de l’Angleterre et celle de la France. Ensuite, nous soulèverons la problématique de l’industrie culturelle à travers l’entreprise cinématographique, puis celle de la commercialisation basée sur l’idéologie du libre-échange.

La révolution industrielle[modifier | modifier le code]

Au XVIIIe siècle, l’Angleterre est en pleine ascension économique. Elle est le berceau de la Révolution industrielle. A cette époque, elle prend une avance considérable sur les autres pays notamment par le développement massif de l’industrie du coton. Par conséquent, l’industrie du textile favorisa immédiatement celle de la métallurgie qui a joué un rôle prépondérant dans la Révolution industrielle. L’Angleterre se modernisait dans plusieurs domaines. Dans le secteur économique, le développement de l’industrie et de la métallurgie sont étroitement liés mais il faut mettre aussi en évidence la nouvelle idéologie politique, celle du libre-échange avec les colonies anglaises et les autres nations, pays « émergents » comme les Etats-Unis. Par « libre-échange », nous entendons un système dans lequel les échanges commerciaux entre nations sont libres ou affranchis des barrières qui les entravent.Dès lors, le pays se spécialise dans les productions de charbon, textile et dans la sidérurgie. La création d’un réseau de voies ferrées ainsi que de voies fluviales étaient indispensables à la modernité et au progrès de l’Angleterre. La Révolution industrielle a créé de nombreux emplois et cela a eu comme répercussions sociales la prépondérance de la bourgeoisie et de la classe ouvrière au détriment du Tiers Etat.

Quant à la France du XVIIIe, la majorité de sa population est rurale. Si la révolution industrielle ne connut pas une évolution aussi marquée qu’en Grande-Bretagne, cela s’explique entre autre par les périodes révolutionnaires de la fin du XVIIIe et début du XIXe siècle. La France s’investira surtout dans le commerce continental et favorisera l’expansion des chemins de fer et l’empire des colonies soutiendra la révolution industrielle.

L’industrie culturelle[modifier | modifier le code]

Qui dit « expansion de l’anglais » fait (in)directement référence au domaine culturel, et plus particulièrement au cinéma via les productions américaines Hollywoodiennes. En effet, quel acteur débutant sur les planches de théâtre ou sur le petit écran ne rêve-t-il pas un jour de remporter un franc succès de l’autre côté de l’Atlantique ? Le cinéma comme tout autre art culturel véhicule les us et coutumes de chaque société dont la langue en est le principal acteur. La langue façonne l’identité de l’individu, ce qui lui permet de se distinguer au sein de sa communauté. Le linguiste français, Claude Hagège mentionne que l’industrie du film s’illustre dans sa « diversité » culturelle. Par ailleurs lorsque la culture anglo-américaine a commencé à prendre le dessus sur la francophone, cette dernière s’en est « protégé » par la mise en place de la loi française de 1986 relative à la liberté de communication.Lecherbonnier la cite dans son livre Pourquoi veulent-ils tuer le français ? :

« Celle-ci décida que tout diffuseur sollicitant du Conseil supérieur de l’audiovisuel l’autorisation d’utiliser une certaine fréquence était tenu de prévoir le temps accordé à la diffusion d’œuvres audiovisuelles d’expression originale française montrées pour la première fois et « la part du chiffre d’affaire consacrée à l’acquisition des droits de diffusion de ces œuvres, ainsi que la grille horaire de leur programmation.[4] »

Grâce à cette loi, le cinéma français a pu éviter de subir directement l’influence des Etats-Unis. La raison pour laquelle les films francophones s’exportent moins en Amérique s’explique aussi par une problématique purement linguistique. En effet, comment un anglophone unilingue peut-il concevoir de regarder un film dans une autre langue que la sienne ? Cela ne va malheureusement pas de soi. Contrairement aux francophones, grands habitués du sous-titrage, il ne développe pas voire peu d’intérêt pour les autres langues puisque la sienne les domine. Ce constat met en lumière l’omniprésence de la suprématie de l’hyperpuissance économique des Etats-Unis.

Un autre secteur qui a été touché par la révolution culturelle est celui de la chanson. On pourrait se poser la question de savoir pourquoi un nombre élevé de compositeurs adoptent l’anglais comme langue de composition plutôt que leur langue maternelle si l’on considère que la culture est propre à chacun. Pour y répondre, il faut prendre deux facteurs en compte dont l’historique et le géographique. L’histoire est avant tout le point central qui éclaire le comportement de l’individu d’une part et de la société de l’autre. Quant à la géographie, elle est étroitement liée à l’aspect historique. L’histoire a été marquée par les colonisations de diverses ethnies que possédait l’homme blanc dont la majorité était soit britannique soit américaine. Au début du XIXesiècle, la ségrégation des Noirs dans les plantations du Sud suivi d’une longue période d’esclavagisme était synonyme de douleur, de misère et de souffrance. C’est grâce à la musique que les Noirs américains exprimer leurs sentiments à travers des textes qui racontaient l’injustice dont ils étaient victimes. C’est comme cela qu’est né le blues à la fin du XIXe siècle. Plus tard, au lendemain de la première guerre mondiale, jazz et gospel revendiquaient l’identité du groupe négro-américains et rappelaient le combat qu’ils avaient mené contre les colons blancs. Donc, très tôt la musique était instrumentalisée pour communiquer que ce soit des sentiments positifs ou négatifs ou pour raconter des évènements du quotidien.

Pour revenir au facteur géographique très étroitement lié à l’expansion des colonies, le territoire anglophone compte à lui tout seul deux continents sur cinq, à savoir l’Amérique d’une part et l’Océanie de l’autre. Par conséquent le nombre de locuteurs anglophones (où l’anglais a le statut de langue officielle) sera donc plus élevé. Donc aujourd’hui, si l’on a tendance à opter pour l’anglais comme langue de composition plutôt qu’une autre langue, cela se justifie pour une seule et même raison, toucher un public aussi large que possible.

En conclusion, l’industrie culturelle s’est distinguée en privilégiant son côté international par l’emploi de l’anglais, et ce en vue de gagner un public vaste. Par là, les facteurs historiques, culturels et géographiques occupent une place importante dans la compréhension de ce choix pour la langue anglaise. Néanmoins, cette constatation suscite notre questionnement quant aux conséquences de l’hyperpuissance américaine sur la société francophone. Comment une puissance comme celle de la France va-t-elle répondre aux enjeux des Américains ? Ce point sera abordé dans la partie suivante consacrée aux effets de la mondialisation dans le domaine du marketing.

Les effets de la mondialisation dans le domaine du marketing[modifier | modifier le code]

L’idéologie du libre-échange fut emprunté aux Anglais dès le XVIIIe siècle et a inspiré beaucoup de puissances économiques mondiales dont la plus considérable est celle des États-Unis. Le rôle de « l’hyperpuissance américaine »[5] a fortement contribué à l’expansion de sa langue qui s’est renforcée avec la mondialisation. Le dilemme économique entre la France et l’Amérique est que cette dernière possède trois choses que la France ne possède pas, et c’est en cela qu’elles se différencient.

La mondialisation de l’économie américaine implique dès lors l’importation de ses marchandises entraînant des répercussions sur l’aspect linguistique dans la commercialisation de ces articles. On remarque une forte intégration du lexique anglais au français et ce, essentiellement comme base de stratégie de marketing. Déjà en utilisant le mot « marketing », cela confirme l’acquisition d’anglicismes dans le langage courant d’une part et cela prouve d’autre part que le locuteur francophone, l’emploiera plus spontanément que sa traduction française, « commercialisation ». Pour illustrer la question de la suprématie du libéralisme américain, nous avons choisi le secteur de la publicité télévisée ainsi que la vente de certains produits. Quiconque regarde la télé subit inconsciemment l’influence de l’anglais par les publicités. En effet si l’on se réfère à celle vendant le produit « Nivea Natural »[6], on remarque que la dénomination de ce soin de beauté comprend déjà le mot anglais qui, est prononcé de façon francisée de sorte que l’audimat francophone ne se rende pas compte qu’il s’agit d’un mot anglais. Le même phénomène s’applique pour la commercialisation de toute sorte d’articles tels que les jeux pour Playstation ou encore les boissons et la nourriture en général. Ce qui est intéressant, c’est de noter que la graphie française reflète inconsciemment la manière de prononcer le mot en anglais, comme le jeu Playstation « Horsez ». Toutefois nous ne nous attarderons pas sur ce point-là bien qu’il mériterait davantage de réflexion. En tous les cas, cela prouve bien qu’il y ait, de la part des représentants commerciaux, l’idée de vendre leurs produits au monde entier et c’est pour cette raison qu’ils choisissent l’anglais. Il s’agit là d’une stratégie utilisée afin de favoriser la commercialisation de différents articles. Nous pensons donc que le fait que les produits français soient vendus via le biais du recours à l’anglais n’est pas une question de rejeter sa langue, mais bien d’être reconnu sur l’échelle mondiale du marketing.

Bien que la langue anglaise soit devenue une langue commerciale, il n’a pas encore été démontré qu’elle contribue au succès des ventes et selon certaines études dont celles de Mourlet (2000), « l’outrance [du recours au lexique anglais] induit la lassitude »[7]. Certes si les entreprises francophones utilisent de choisir l’anglais pour vendre ses produits à l’étranger, la conséquence de leur choix leur a été reprochée. On constate deux sortes de situation dont la première se traduit par la déception de consommateurs qui auraient voulu mettre en avant leur connaissance du français, et la deuxième a pour conséquence que la concurrence qui utilise la langue de l’acheteur aura plus de chance de vendre son produit. En voici un témoignage extrait de l’article de J-M Lauginies, Importance du français dans le monde des affaires :

«  Je me trouvais à Valence, en Espagne (…) Un salon portant sur le matériel d’irrigation venait de se terminer. Le stand français n’offrait que des notices en anglais, tandis que sur le stand néerlandais qui lui faisait face, on pouvait être informé en néerlandais, en anglais et en valencien ! La fréquentation des deux stands fut sans conséquences ![8] »

Cette réaction prouve qu’il n’est pas nécessaire d’adopter la langue la plus répandue comme celle du commerce mais qu’au contraire, il faudrait privilégier l’ouverture des langues afin que tout consommateur puisse se sentir concerné par le produit vendu. Cependant, si le Français ne se situe pas toujours bien quant à la langue commerciale à utiliser, il se plaît toutefois à vendre les mérites de ses produits du terroir sous leurs étiquettes françaises. Le Bordeaux, le champagne, le brie ou encore leur baguette sont connues dans le monde entier sous leur nom français D’autre part, une réaction de la part des Français est de mettre en avant la connaissance de leurs produits du terroir par leur nom français ainsi que leurs éventuels slogans publicitaires. Donc, il y aurait peut-être des signes encourageants en termes de commercialisation des produits français à l’étranger.

Langue du travail[modifier | modifier le code]

Jusqu’à présent nous avons contrasté l’anglais et le français d’un point de vue historique, économique et géographique, ce qui nous a permis de mettre en évidence la suprématie de la langue de Shakespeare sur celle de Molière. Si cette dominance est telle, qu’en est-il du marché de l’emploi ? Quels statuts respectifs remplissent ces langues dans le monde de l’entreprise d’une part et dans les relations internationales d’autre part ? Existe-t-il actuellement encore une langue du travail ?

En effet, les entreprises actuellement requièrent toutes une bonne maîtrise de la langue anglaise de leurs employés. Cela va de soi puisque comme nous venons de le souligner, l’anglais est associé à la puissance économique. Recourir à deux langues impliquerait entre autre des frais de traduction pour les organismes internationaux mais aussi un sentiment d’exil du domaine boursier du citoyen francophone. Ce dernier se voit pénalisé par sa langue maternelle au détriment de la langue anglaise et ce, même si le français reste l’une des trois langues officielles entre autres au sein de l’Union européenne. Soulignons à cet effet que pour certains pays comme la Bulgarie, la maîtrise du français importe en vue d’intégrer l’UE. Néanmoins, il faut se rendre à l’évidence que les motivations de ces choix de langue seront tantôt pragmatiques tantôt historiques. Le côté historique ayant déjà été largement abordé au cours de notre exposé, nous nous attarderons plutôt sur le côté pragmatique de la sélection d’une langue en particulier. Afin de rendre cet aspect le plus concret possible, nous avons ciblé le domaine de l’enseignement/apprentissage de l’anglais et du français de manière générale.

Implications sur l’enseignement/apprentissage des langues[modifier | modifier le code]

Les implications de la rivalité entre le français et l’anglais se fait ressentir aussi sur l’enseignement/apprentissage de ces langues. Aujourd’hui, l’anglais est devenue la première langue apprise en milieu scolaire car elle s’avère être une nécessité voire un atout pour les jeunes. En outre, on insiste sur l’enseignement des langues dès le plus jeune âge, c’est-à-dire déjà à l’école maternelle car comme l’appuie le linguiste américain Flege dans son modèle d’acquisition de la parole (Speech Model Learning) en 1995, “earlier is better ”puisque l’enfant dès son plus jeune âge est capable de mémoriser une deuxième langue beaucoup plus vite[9]. Une des constatations qui ressort le plus souvent des études menées dans les établissements scolaires est que l’intérêt pour l’apprentissage de l’anglais comparé aux autres langues dont le français, se distingue nettement.

Dans le cadre de leur enquête, "L’anglais face au français dans les écoles secondaires en Flandre", Alex Housen, Sonja Janssens et Michel Pierrard ont tiré certaines conclusions des rapports qu’entretiennent les élèves néerlandophones face à ces deux langues. Avant d’aborder ces constatations, il faut recontextualiser la situation des langues en Belgique où coexistent trois langues nationales, le français, le néerlandais et l’allemand. Au départ, la première langue enseignée en secondaire devait être soit le néerlandais soit le français mais ces dernières années, l’anglais les a également rejoint sous l’étiquette de Langue Moderne 1 (LM1). Cette volonté de donner le statut de LM1 à cette langue dite « internationale » s’explique via les observations de l’enquête mentionnées ci-dessus. En effet, c’est le facteur de la motivation qui ressort le plus, notamment par la préférence de l’apprentissage de l’anglais car « les élèves considèrent que l’anglais est plus « cool» et plus « in » en tant que langue, alors que le français est catalogué comme « difficile »[10]. »Par conséquent, cette attitude favorable à l’anglais se reflète également dans les résultats de leurs performances langagières étant donné que les élèves sont plus souvent en contact avec la langue en dehors de la classe de langues. De plus, le néerlandais et l’anglais sont deux langues germaniques, ce qui en facilite l’apprentissage pour les élèves néerlandophones. Si l’on se concentre par contre sur le cas du Cameroun où cohabitent cette fois-ci anglais et français avec d’autres langues locales, « l’apprentissage de l’anglais paraît parfois plus utile pour mieux profiter de la mondialisation (…) et l’anglais commence à s’imposer au détriment du français, essentiellement pour des raisons pragmatiques »[11].

La situation de dominance d’une langue par rapport à une autre profite aux organisations de cours et de stages linguistiques. La plupart d’entre elles organisent essentiellement des stages en anglais qui combinent cours et activités complémentaires. Malheureusement, la popularité des stages de français n’égale pas ceux en anglais. A notre regret, nous constatons que tout est fait pour encourager les jeunes à parler l’anglais d’une part mais aussi à réduire leur ouverture des langues d’autre part si l’on se tient à la politique linguistique anglophone.

Le Français sur Objectifs Spécifiques : une lueur d’espoir ?[modifier | modifier le code]

Après avoir remarqué que l’anglais se démarque une fois de plus du français dans la préférence des langues à apprendre à l’école, nous sommes assez sceptiques en tant que francophone quant à l’avenir de notre langue. Cependant, nous ne terminerons pas cette partie sur une note négative. Au contraire, si l’apprentissage du français n’a pas autant « la cote » que l’anglais, en revanche, le français sur objectifs spécifiques (FOS)/français de spécialité est en pleine expansion. Dans leur ouvrage, Le français sur Objectif Spécifique, Jean-Marc Mangiante et Chantal Parpette mettent en évidence que le FOS se distingue du Français Langue Étrangère en de nombreux points dont la principale est de donner les compétences linguistiques nécessaires à des professionnels d’un domaine particulier, comme par exemple, le domaine des affaires, du droit, du tourisme ou encore de l’hôtellerie. Le FOS s’adresse à un public essentiellement d’étudiants et/ou d’adultes qui cherchent à se perfectionner dans leur domaine de spécialité ou qui sont dans le besoin d’obtenir un diplôme officiel de français, comme le DFA1 (Diplôme des Affaires du 1er degré). Ces formations connaissent un vif succès auprès des entreprises nationales et revalorisent par conséquent le statut du français à l’échelle mondiale. Une lueur d’espoir quant à la promotion du français dans le domaine professionnel.

La Francophonie[modifier | modifier le code]

Afin de revendiquer le statut de la langue française vis-à-vis de la prédominance de l’anglaise, et ainsi de montrer qu’elle ne concerne pas uniquement la France mais bien un ensemble de pays, ceux-ci se sont regroupés pour former la francophonie. La notion de francophonie apparaît déjà en 1870 avec Onéisme Reclus mais il faudra attendre la réintroduction de ce même terme lors de l’intervention d’un homme d’État et écrivain sénégalais, L.S.Senghor, dans la revue Esprit avec son article intitulé Le français dans le monde. À cette époque, le français était utilisé comme une arme dans la lutte politique pour la reconnaissance. Toutes les nouvelles générations comme les Africains, les Québécois, les Wallons, les Bruxellois, etc. avaient une ambition commune, défendre la langue française. Cependant l’emprise de l’économie anglophone est bien trop importante comparée à la francophone. C’est pour cela qu’il est difficile d’exiger par exemple d’un employé cambodgien de parler le français alors que son entreprise traite avec des homologues anglophones. D’où le français mènera toujours un éternel combat d’un point de vue économique. Pour conclure, nous retiendrons que :

« Aujourd’hui, la langue française doit apparaître comme un patrimoine universel et non comme un instrument de pression. Elle appartient, à des titres divers, à l’histoire et à la culture de nombreux pays. On connaît plus d’une litanie à la gloire du français et de sa mission.[12] »

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Claude Hagège, Le français : histoire d’un combat,Paris, Librairie générale française (Coll. « Le Livre de poche. Biblio essais », 4267), 1998, p.92
  2. Claude Hagège, Combat pour le français: au nom de la diversité des langues et des cultures, Paris, Odile Jacob, p.19
  3. Hagège Claude, Le français : histoire d’un combat, Paris, Librairie générale française (Coll. « Le Livre de poche. Biblio essais », 4267), 1998, p.97
  4. Lecherbonnier Bernard, Pourquoi veulent-ils tuer le français ? Paris, Albin Michel, 2005, pp. 193-194
  5. Giblin Béatrice, « Géopolitique de la langue française », Hérodote, n°126 (3/2007), p3
  6. http://www.dailymotion.com/video/xgvl9r_nivea-pure-natural-visage_lifestyle?fbc=370
  7. Hagège Claude, Combat pour le français : au nom de la diversité des langues et des cultures, Paris, Odile Jacob, p. 127
  8. Hagège Claude, Combat pour le français : au nom de la diversité des langues et des cultures, Paris, Odile Jacob, p.137
  9. Bongaerts Theo, “Effets de l’âge sur l’acquisition de la prononciation d’une seconde langue”, Aile, 18/2003, pp. 79-90
  10. Housen Alex, Sonja Janssens, Michel Pierrard, Le français face à l’anglais dans les écoles du secondaire en Flandre, Bruxelles, Duculot (Coll. « Cahier Français & Société », 15), 2003, p.28
  11. Giblin Béatrice, « Géopolitique de la langue française », Hérodote, n°126 (3/2007), p.7
  12. Hagège Claude, Le français et les siècles, Paris, Odile Jacob, 1987, p.212