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Utilisateur:PatsBradyBucs12/Brouillon

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Karl Ernst[modifier | modifier le code]

Homosexualité et nazisme[modifier | modifier le code]

L'idéologie nazie est caractérisée par des valeurs prônant le racisme, l'antisémitisme et l'homophobie. Le IIIe Reich préconise des valeurs morales traditionnelles, c'est-à-dire avoir des relations hétérosexuelles précoces afin d'évacuer la pression sexuelle de cette structure de la société où il y a domination d'hommes.[1] Dans la perspective nazie, les homosexuels n'ont pas de valeurs sociales et s'ils refusent de se soumettre au mariage et à la reproduction dans un contexte d'angoisse démographique, ils doivent être éliminés.[1] L'homosexualité n'épargne pas les membres du Parti nazi.[1] Karl Ernst, membre de la SA (Sturmabteilung) est probablement bisexuel et le fondateur de cette organisation paramilitaire Ernst Röhm est ouvertement homosexuel. En théorie, ces penchants sexuels contreviennent au retour moral qu'Hitler prône.[1]

Selon les nazis, les homosexuels sont porteurs d'une double faute à leur ordre nationaliste socialiste, ils n'accomplissent pas leur devoir de reproduire la « race » et ils agissent comme un élément de « dégénérescence » du fondement de la nation germanique.[2] Chez les SA, leur vie privée, soit leur orientation sexuelle, ne pouvait faire l'objet d'aucune enquête, en raison de leur travail au sein du Parti nazi et du fait qu'à ce moment, les nazis abordaient l'homosexualité comme des « ignorants ».[2]

Ce n'est que lors de la « Nuit des longs couteaux », en 1934, que le discours change.[3] L'orientation d'Ernst et de Röhm ne posaient aucun problème jusqu'à ce qu'Hitler fasse un pacte avec les hauts gradés de l'armée ce qui venait à faire perdre le pouvoir de la SA.[3] L'armée refuse de servir sous les ordres « de voyous et d'homosexuels » et ce pacte permettrait à Himmler, Heydrich et Göring d'exercer un plus grand contrôle au sein du Parti nazi.[3] Pour y parvenir, il fallait se débarrasser des membres de la SA et ils ont forgé des documents impliquant Röhm (incluant Ernst) dans un complot visant à organiser un putsch au sein du parti.[3]

L'assassinat de Karl Ernst, membre important de la SA, constitue une étape importante dans la répression de l'homosexualité.[4] Son orientation sexuelle, tout comme celle d'Ernst Röhm, devient inacceptable et justifie tout une série de nouvelles répressions, dont le renforcement du paragraphe 175.[4] Bien que l'expulsion d'Ernst de la SA soit justifiée par des considérations morales, sa mort serait purement politique afin qu'Hitler puisse à nouveau unifier le Parti nazi. [4]

  1. a b c et d TAMAGNE, Florence., « La déportation des homosexuels durant la Seconde Guerre mondiale », Revue d'éthique et de théologie morale, no 239,‎ , p. 77-104 (lire en ligne)
  2. a et b TRAVERSO, Enzo., « Homosexuels et nazisme. Quelques notes sur un crime occulté », Raison présente, vol. 96, no 1,‎ , p. 65-75 (DOI 10.3406/raipr.1990.2901, lire en ligne, consulté le )
  3. a b c et d SETTERINGTON, Ken., Marqués par le triangle rose, Québec, Les éditions Septentrion, , 161 p. (ISBN 978-2-89448-926-0 et 2-89448-926-9, OCLC 1038040778, lire en ligne)
  4. a b et c BERTRAND, Mickaël., « Homosexualité et Shoah - Homosexuels et lesbiennes dans l'Europe nazie », sur Hérodote.net, (consulté le )