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Utilisateur:Nonobstant-nul-nest-sensé-ignorer-la-loi/Brouillon

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Conflit Albano-yougoslave de 1921

Ce différend qui a lieu en 1921 entre l’Albanie et la nouvellement formée Yougoslavie constitue une des premières actions de la Société des Nations (SDN). Il est essentiellement concentré autour d’un contentieux au sujet des frontières de l’Albanie qui n’ont pas été définies formellement par les traités suivants la Grande Guerre de 1914-1918[1].

Contexte[modifier | modifier le code]

Les frontières de l’Albanie avaient été une première fois démarquées pendant l’année 1913, à la suite de la déclaration d’indépendance du 28 novembre 1912. Néanmoins, celles-ci ont fait l’objet d’une renégociation en 1915 par les Etats alliés ce qui a rendu peu claire la véritable position des frontières de l’Albanie[2].

Crise et intervention de la Société des Nations[modifier | modifier le code]

En Janvier 1921, des troupes yougoslaves violent le territoire de l’Albanie en y pénétrant sans autorisation. La Yougoslavie, se référant aux frontières issues de l’arrangement entre les alliés en 1915, ne considère pas son action comme une intrusion tandis que l’Albanie, se référant aux frontières fixées en 1913 considère sa souveraineté sur son territoire bafouée et décide de saisir la Société des Nations de la question en mars 1921. L’assemblée de celle-ci décide de ne pas statuer sur la démarcation de la frontière entre l’Albanie et la Yougoslavie et de laisser cette décision à la Conférence des Ambassadeurs, organe rattaché informellement à la SDN[3]. Néanmoins, elle recommande au Conseil de la SDN la constitution d’une commission de trois membres ayant pour mission de faire appliquer la décision qui sera prise par la Conférence des ambassadeurs. La mise en place de cette commission est actée par le conseil dans une résolution d’octobre 1921[4].

Le 18 novembre 1921, les nouvelles frontières sont fixées par la conférence des ambassadeurs. Elles sont assez similaires à celles de 1913 à trois exceptions : la Serbie, membre de la fédération de Yougoslavie, gagne deux territoires tandis que l’Albanie en gagne un troisième. Ces nouvelles frontières sont acceptées par les deux parties, cependant les troupes yougoslaves ne cessent pas pour autant leur avancée en territoire albanais. Il faut alors attendre la convocation par le Royaume-Uni d’une réunion d’urgence à la fin du mois de novembre pour voir finalement les engagements respectés[5].

Résolution du conflit[modifier | modifier le code]

Cette crise entre l’Albanie et la Yougoslavie se termine pacifiquement, la commission veillant effectivement à l’évacuation par les troupes yougoslaves des territoires occupés, territoires qui ne seront pas remis en cause par la suite.

Cette gestion de crise constitue l’une des plus réussies de la part de la SDN étant donné que d’une part elle a une issue pacifique, et d’autre part qu’elle n’a pas été le cadre d’un conflit armé comme cela a été le cas dans les crises de Léticia entre la Colombie et le Pérou par exemple. A cela s’ajoute le fait que la Société des Nations, appuyée par la Conférence des ambassadeurs est parvenue à adopter une position impartiale qui a permis l’accord entre les deux pays concernés, l’Albanie et la Yougoslavie.

De plus, elle a également suscité l’enthousiasme autour de l’action de la Société des Nations. Ainsi lors de son discours au Conseil en mai 1922 Lord Balfour, alors premier ministre du Royaume Uni, déclara : « On doit conclure qu’il n’existe pas au monde d’homme d’Etat, de nation ou d’organisation qui eût pu accomplir dans cette affaire ce que la Société des Nations a accompli ; et que la raison de ce succès est dans le fait que l’Albanie et ses voisins et tous ceux qui étaient intéressés dans la question, auraient la certitude que la Société des Nations […] ne travaillaient pas pour des buts égoïstes[6]».

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Peter Munch, Rask ØRSTED fondet. , Les origines et l’œuvre de la Société des Nations, Gyldendalske Boghandel/Nordisk Forlag, 1924

BOURGEOIS, L’œuvre de la Société des Nations, Payot, 1923

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Peter Munch, Rask ØRSTED fondet. , Les origines et l’œuvre de la Société des Nations, Gyldendalske Boghandel/Nordisk Forlag, 1924, p. 532
  2. Ibid.
  3. Léon BOURGEOIS, L’œuvre de la Société des Nations, Payot, 1923, p.244
  4. Peter Munch, Rask ØRSTED fondet. , Les origines et l’œuvre de la Société des Nations, Gyldendalske Boghandel/Nordisk Forlag, 1924, p. 532
  5. Ibid. p. 532
  6. Léon BOURGEOIS, L’œuvre de la Société des Nations, Payot, 1923, p.246

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