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Pierrot Ross-Tremblay
Portrait de Pierrot Ross-Tremblay
Biographie
Naissance
Essipit, Québec
Nationalité Canadienne
Thématique
Études Études de Sociologie et de Droit
Formation Université de Laval - Université de Genève - Université d'Ottawa - Université d'Essex
Titres Docteur en sociologie
Profession Sociologue - Poète - Juriste - Conférencier
Travaux Traditions intellectuelles autochtones
Approche Effets multidimensionnels du génocide et du colonialisme.
Intérêts Autodétermination autochtone, souveraineté territoriale
Œuvres principales "Thou Shall Forget: Indigenous Sovereignty, Resistance and the Production of Cultural Oblivion in Canada" - "Nipimanitu"
Auteurs associés
Influencé par Colin Samson et Jeremy Krikler

Pierrot Ross-Tremblay est un intellectuel autochtone innu du Canada. Né en , il est originaire d'Essipit. Poète et conférencier, il est aussi sociologue, juriste et chercheur engagé. Par ses origines autochtones, c'est également un expert des enjeux touchant les Premiers Peuples, spécialiste en gestion des conflits.

Né en , Pierrot Ross-Tremblay grandit dans la communauté innue d'Essipit, située en bordure du Saint Laurent, sur la Côte nord du Québec.

Après un baccalauréat en droit de l’Université de Laval, il obtient une maîtrise en étude de conflits de l’Université d’Ottawa. Après avoir développé un premier projet de doctorat à l’Institut de Hautes études internationales et du développement (IHEID) à l’Université de Genève - sur le droit des Innus à disposer d’eux-mêmes face au colonialisme interne au Canada -, il entame un doctorat en sociologie à l'Université d'Essex en Grande-Bretagne.

Ses influences sont inspirées par son vécu au cœur de son territoire d'origine, Nitassinan, et la communauté d'Essipit où il a grandi.

Lors de son séjour à Genève, il amorce un virage important dans son parcours universitaire à la suite du discours de Colin Samson[1] (2006) dénonçant la politique du gouvernement canadien envers les Innus. Suite à cette rencontre, il transfère son doctorat à l'Université d'Essex afin qu'il le supervise avec l’historien Jeremy Krikler[2], et s'établit dans sa communauté innue en 2007[3]pour poursuivre sa thèse. C'est là que plusieurs aînés le soutiennent dans sa démarche de vérité et de justice, qu'ils perçoivent comme un acte libératoire. C'est ce processus de guérison, de reconnexion avec la terre, avec ses lois, avec toute la philosophie ancestrale[4] une dynamique propre aux Premières Nations -, qui sera mis en avant durant ses recherches. À partir de là, il entamera un processus de décolonisation personnel constituant à ses yeux, une forme de résistance permanente qui sous-tendra chacun de ses projets.

Pour s'immerger davantage dans sa culture, il part vivre dans la communauté de Matimekush–Lac John, apprendre l'Innu-aimum auprès de ceux qui la pratiquent encore.

Il a été directeur du département de sociologie de l'Université Laurentienne à Sudbury de à , avant de se joindre à l'Institut de recherche et d'études autochtones[5] de l'Université d'Ottawa, où il deviendra titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les "Traditions intellectuelles et l’autodétermination autochtones" en 2019[6].

Sociologue et juriste dans les domaines des droits de la personne, de la gestion des conflits et de la diplomatie, il a œuvré pour diverses organisations canadiennes et internationales; notamment pour la Commission présidentielle pour les droits humains du Guatemala et le Forum des fédérations à Ottawa. Reconnu comme un expert autochtone innu sur les enjeux touchant les Premiers Peuples, il détient également une expertise avancée en matière de design institutionnel.

Auteur engagé, il publie un premier livre en 2018, "Thou Shall Forget: Indigenous Sovereignty, Resistance and the Production of Cultural Oblivion in Canada" chez School of Advanced Study Press[7] de l’Université de Londres, un ouvrage documentant la lutte de résistance des Essipiunnuat («Humains de la rivière-aux-coquillages») pendant la guerre du saumon dans les années 1980, conflit remontant aux sources même du colonialisme, ainsi que les phénomènes contemporains de colonialisme psychologique et d'oubli culturel vécu par le groupe.

Dans cet ouvrage, il met en avant les problèmes de territorialité et de souveraineté qui touchent les Innus, un peuple pour lequel, la notion-même de traité est inconcevable, et rappelle qu'il n'y jamais eu de cession territoriale mais une résistance innue continue au cours de l'histoire.

Parallèle créatif à ses activités d'universitaire, il écrit "Nipimanitu" - l'esprit de l'eau - en 2019[8], un recueil de poésie inspiré de sa culture, et remporte le prix Voix autochtones décerné par l'Indigenous Voices Awards[9] pour le meilleur ouvrage du genre publié en français. Sous sa plume, des récits ancestraux[10] reprennent vie avec la résistance et la fraîcheur de l'âme innue.

Sociologue, il s'intéresse au colonialisme au Canada, à la condition culturelle des Premiers peuples et à la mémoire culturelle. Dans le cadre de ses recherches[11], il apporte d'autres perspectives sur la réalité autochtone, soulevant la question d'apartheid[12] à l'égard des Premières Nations. Il traite en particulier des questions de génocide et d'ethnocide durant la colonisation, valorisant la préservation des traditions orales et intellectuelles.

Sa démarche représente un "acte de guérison" opéré en son nom et celui du peuple innu, avec cette responsabilité de redonner vie au récit antérieur, à ce récit conservé dans la langue ancestrale, l'Innu-Aimun, et ses traditions millénaires. Il s'est également penché sur la notion de souveraineté et d'amnésie culturelle[13], redessinant les contours de cette souveraineté territoriale antérieure à la colonisation.

En tant qu'expert, il est intervenu dans une entrevue de Radio Canada[14] sur la crise ferroviaire faisant écho à la résistance de Wet'suwet'en envers le projet de gazoduc Coastal GasLink[15], en Colombie-Britannique (février 2020).

Il a largement documenté la violence coloniale dans des articles de presse[16], évoquant la condition des femmes autochtones; un groupe particulièrement stigmatisé, dont le statut a violemment régressé sous le modèle patriarcal induit par les sociétés européennes.

Son travail est axé sur la mémoire et l'oubli culturel, les traditions intellectuelles autochtones et l'autodétermination des Premiers Peuples.

  • "Thou Shall Forget: Indigenous Sovereignty, Resistance and the Production of Cultural Oblivion in Canada"[17] :
  • "Nipimanitu" :

Conte et poésie en revues et collectifs

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  • Pierrot Ross-Tremblay, « Récit d'un père à son fils : comment Tshakapesh se transforma en soleil », Tipatshimun, vol. 5, no 3,‎ , p. 4 (lire en ligne [PDF])
  • Pierrot Ross-Tremblay, « Poèmes », Exit, revue de poésie, no 59 « La poésie amérindienne »,‎ , p. 80-85
  • Pierrot Ross-Tremblay ((avec Jean-François Létourneau)), « Mamu pimutetau : vers les territoires de la mémoire et du rêve », Exit, revue de poésie, no 59 « La poésie amérindienne »,‎ , p. 95-101
  • Andrée Lacelle (dir.) et Pierrot Ross-Tremblay, « Héros », Poèmes de la résistance, Prise de parole,‎ (ISBN 9782897441821 et 9782897441838)

Thèse et articles

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  • A Genalogy of Amnesia : Memory and Forgetfulness in Esspiunnuat's Narratives of the Salmon War
  • Pierrot Ross-Tremblay, L’oubli n’est pas absolu : réminiscences et prise de parole chez les Premiers peuples de la francophonie des Amériques, vol. 43 : Francophonie, légitimité et devenir, , 5e éd. (ISSN 1927-8632, DOI https://doi.org/10.7202/1029114ar, lire en ligne).
  • P. Lefebvre et P. Gendreau, Pierrot Ross-Tremblay, La souveraineté comme responsabilité : Entretien avec Pierrot Ross-Tremblay, vol. 310 : Souveraineté, , 310e éd. (ISSN 1923-0915, lire en ligne).
  • Pierrot Ross-Tremblay et Nawel Hamidi, Les écueils de l’extinction : Les Premiers peuples, les négociations territoriales et l’esquisse d’une ère postcoloniale, vol. 43 : Autochtones et allochtones du Québec : quelles avenues pour une coexistence sociale et politique ?, Liberté, coll. « Recherches amérindiennes au Québec », , 1re éd. (ISSN 0318-4137 et 1923-5151, DOI https://doi.org/10.7202/1024473ar, lire en ligne).
  • N. Hamidi, D. Leroux et P. Ross-Tremblay, Premiers peuples : cartographie d'une libération, vol. 321 : Premiers Peuples, Liberté, , 321e éd. (ISSN 0024-2020 et 1923-0915, lire en ligne).
  • P. Lefebvre et P. Gendreau, Palm Palmater : portrait d'une militante mi'kmaw : Premiers peuples : cartographie d'une libération, vol. 321 : Souveraineté, , 321e éd. (ISSN 0024-2020 et 1923-0915, lire en ligne).
  • La rencontre des systèmes juridiques autochtones et étatiques : confrontation ou coopération ? : Pluralisme réel ou simulé ? Perspectives critiques sur les interactions entre l'ordre juridique innu et celui de l'Etat au Canada, (ISBN 9782763742670, lire en ligne).
  • N. Hamidi et P. Ross-Tremblay, Cachez ce colonialisme que nous ne saurions voir : Entretien avec Pierrot Ross-Tremblay, vol. 325 : Souveraineté, , 325e éd. (lire en ligne).

Articles de Presse

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  • «Commission d’enquête sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées : le mandat doit être révisé» (avec Nawel Hamidi), La Presse +, 18 juillet 2017[18]
  • «Enquête sur les femmes autochtones : des constats plus qu’inquiétants » (avec Nawel Hamidi), Le Devoir, 28 septembre 2017, p. A7[19]
  • «Honorer ou trahir» (avec Nawel Hamidi), Le Devoir, 8 juin 2019, p. B9[20]
  • Citation dans La Rotonde, le Journal indépendant de l'Université d'Ottawa, 13 mars 2021[21]

Conseiller et expert pour la BBC : documentaire "HardTalk" portant sur la condition des premiers peuples au Canada

Expert pour "Dead Reckoning : Champlain in America et Québékoisie".

  • ROSS-TREMBLAY, Pierrot (2018), « Le supplice de la vérité: les Premiers Peuples, la réconciliation et la production de l’oubli culturel

au Canada  »[22], Université de Montréal.

  • Indigenous Voices Awards en 2019, prix de poésie en français (pour Nipimanitu/L’esprit de l’eau).

Liens audio et vidéo

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  • Mélanie Carrier et Olivier Higgins (réalisateurs), Québékoisie [Documentaire avec la participation de Pierrot Ross-Tremblay], Québec, Mö Films[23],
  • « Nipimanitu, l’esprit de l’eau de Pierrot Ross-Tremblay [Entrevue] », Y a pas deux matins pareils, ICI Première, 20 septembre 2018[24]
  • « Chercheurs ontarien : Pierrot Ross-Tremblay étudie l’amnésie culturelle [Entrevue] », Ça parle au Nord, ICI Première, 1er octobre 2018[25][26]
  • « Manifestations aux abords des voies ferrées : quelle sera la sortie de crise? [Entrevue] » Au cœur du monde, ICI Première, 14 février 2020.[27]

Notes et références

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  1. « Professor Colin Samson | Blog | University of Essex », sur www.essex.ac.uk (consulté le )
  2. « Profile for Jeremy Krikler at the University of Essex », sur www.essex.ac.uk (consulté le )
  3. « Les héritiers de l’oubli : autour de Thou Shalt Forget avec Pierrot Ross-Tremblay », sur HistoireEngagée.ca, (consulté le )
  4. « Face à la pression intense venant de la société et ses paramètres de développement, il est pratiquement impossible de vivre selon la philosophie ancestrale et de s’y identifier. »
    P. Lefebvre et P. Gendreau, « Pierrot Ross-Tremblay, La souveraineté comme responsabilité : entretien avec Pierrot Ross-Tremblay », Liberté, no 310,‎ , p. 8–13 (lire en ligne)
  5. « ROSS-TREMBLAY, Pierrot », sur Institute of Indigenous Research and Studies (consulté le )
  6. Proximify, « Membres », sur uniweb.uottawa.ca (consulté le )
  7. (en) « Thou Shalt Forget: Indigenous sovereignty, resistance and the production of cultural oblivion in Canada », sur School of Advanced Study, (consulté le )
  8. « «Nipimanitu» de Pierrot Ross-Tremblay récompensé », sur REFC - Lire d'un océan à l'autre - Regroupement des éditeurs franco-canadiens, (consulté le )
  9. Zone Arts- ICI.Radio-Canada.ca, « La poésie récompensée aux Indigenous Voices Awards », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
  10. « Écritures résurgentes en territoire autochtone occupé », sur Liberté – Art et politique (consulté le )
  11. Proximify, « Membres », sur uniweb.uottawa.ca (consulté le )
  12. Érik Chouinard, « L'apartheid canadien », sur Impact Campus, (consulté le )
  13. Pierrot Ross-Tremblay et Francis Dupuis-Déri, « Luttes autochtones : entre la mémoire et l’oubli », Revue Possibles, vol. 45, no 1,‎ , p. 161–168 (lire en ligne, consulté le )
  14. « Manifestations aux abords des voies ferrées : quelle sera la sortie de crise ? », sur ici.radio-canada.ca (consulté le )
  15. « Wet'suwet'en  :  une histoire qui se répète », sur ici.radio-canada.ca (consulté le )
  16. « Enquête sur les femmes autochtones: des constats plus qu’inquiétants », sur Le Devoir (consulté le )
  17. Pierrot Ross-Tremblay, Thou Shalt Forget Indigenous sovereignty, resistance and the production of cultural oblivion in Canada, University of London Press, (ISBN 978-1-912250-42-4 et 1-912250-42-X, OCLC 1253409190, lire en ligne)
  18. « Le mandat doit être révisé », sur La Presse+, (consulté le )
  19. « Enquête sur les femmes autochtones: des constats plus qu’inquiétants », sur Le Devoir (consulté le )
  20. « Honorer ou trahir », sur Le Devoir (consulté le )
  21. « Affronter un colonialisme ancré dans la société », sur La Rotonde (consulté le )
  22. « Pierrot Ross Tremblay (Université Laurentiennes), « Le supplice de la vérité » » (consulté le )
  23. « Québékoisie | MÖ FILMS », sur mofilms.ca (consulté le )
  24. « Nipimanitu , l'esprit de l'eau de Pierrot Ross-Tremblay », sur ici.radio-canada.ca (consulté le )
  25. « Chercheurs ontarien: Pierrot Ross-Tremblay étudie l'amnésie culturelle », sur ici.radio-canada.ca (consulté le )
  26. « Comment faire émerger la littérature autochtone », sur ici.radio-canada.ca (consulté le )
  27. « Manifestations aux abords des voies ferrées : quelle sera la sortie de crise ? », sur ici.radio-canada.ca (consulté le )