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Utilisateur:NapoInRags/Brouillon

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Aux États-Unis, la chanson est reprise par les Kingsmen au début des années 1980 et les Flamin' Groovies dans les années 1990. Au Canada, en 1979, le groupe de rock Streetheart obtient, avec leur reprise de Under My Thumb, leur meilleur classement dans les charts du pays.

Au début des années 1980, le groupe de punk Social Distortion fit une reprise de la chanson avant de réaliser son premier album. Cette version est disponible sur leur collection de raretés, Mainliner: Wreckage from the Past. En 1996, le groupe la réenregistre et l'insère comme morceau caché sur White Light, White Heat, White Trash. Devenue un de leurs classiques sur scène, elle apparaît également sur leur Live at the Roxy. S'inspirant de la version de Social Distortion, le groupe chilien Los Miserables a repris le morceau en espagnol en 2000 : Bajo este sol, « Sous ce soleil », conserve la ligne mélodique de Under My Thumb, mais son texte est sans rapport avec les paroles originales. Bajo este Sol est inclus dans l'album Date Cuenta.

Le groupe de doom metal Pentagram a interprété la chanson en studio en 1974. Elle figure sur la compilation First Daze Here Too|First Daze Here Too sortie en 2006. Under My Thumb est également repris par le groupe de metal industriel Ministry sur son album de reprises Cover Up en 2008.

En 2010, le duo anglais La Roux en fait un remix électro.

Sur la scène française, les Stinky Toys reprennent la chanson au milieu des années 1970. Les Rita Mitsouko et Philippe Katerine ont joué la chanson sur le plateau de Taratata le .


Les paroles de cette chanson, chronique de la lutte de pouvoir opposant les sexes, allaient avec l'attitude rebelle et vaguement misogyne que les Rolling Stones cultivaient au début de leur carrière sous la houlette de leur manager Andrew Loog Oldham, bien que son titre — littéralement « sous mon pouce », c'est-à-dire sous ma coupe, en mon pouvoir — semble plus subtil que ne l'étaient les autres controverses que le groupe avait suscitées. Chrissie Shrimpton, avec qui Mick Jagger sortait à l'époque, pourrait être visée ici, comme il est envisageable qu'elle soit la Stupid Girl du même album, deux pistes plus haut[1].

La chanson célèbre le triomphe d'un homme sur une femme — ou une figure féminine — d'abord exigeante et dominatrice, ce que résume le premier couplet :

Under my thumb
The girl who once had me down
Under my thumb
The girl who once pushed me around

Sous ma coupe
La fille qui autrefois me mettait à terre
Sous ma coupe
La file qui jadis me poussait à bout

Comparant ensuite cette fille à « un chien qui se tortille » ou à un « animal de compagnie », la chanson provoqua des réactions négatives, venant notamment de la communauté féministe. Jagger aura plusieurs fois l'occasion de s'exprimer sur le sujet, et d'en arrondir les angles, par exemple en 1995 : « C'est une chanson un peu blagueuse, vraiment. Ce n'est pas vraiment une chanson anti-féministe, pas plus que les autres [...] Oui, c'est une caricature, et c'est en réponse à une fille qui était une femme très exigeante. »[2]

En 2021, Like a Rolling Stone Revisted : Une relecture de Dylan de Jean-Michel Buizard — ouvrage consacré non aux Rolling Stones, mais à Bob Dylan — fait un détour par Under My Thumb et en propose une interprétation neuve, s'écartant d'une lecture au premier degré de la chanson. Dans la grande tradition du blues, dont les Stones sont les héritiers, la guitare est l'éternelle compagne du bluesman, parfois même personnifiée, comme Lucille, la guitare de B.B. King, à laquelle —  ou à qui — il dédia une chanson (Lucille, 1968). Malicieusement, Under My Thumb prolongerait cette tradition : « Il n’est jamais question d’une femme réelle, mais tout simplement de cet instrument que le guitariste doit dompter, qui le met sans doute en difficulté au début, mais qu’il parvient enfin à dominer du bout de ses doigts — sous son pouce ! »[3] Comme dirait Jagger, « une chanson un peu blagueuse, vraiment »...


  • (en) Jim Beviglia, Counting Down the Rolling Stones: Their 100 Finest Songs, Rowman & Littlefield,
  • Jean-Michel Buizard, Like a Rolling Stone Revisited : Une relecture de Dylan, Camion Blanc,
  • (en) Sean Egan, The Mammoth Book of the Rolling Stones, Constable & Robinson,
  • (en) Gary J. Jucha, Rolling Stones: All That's Left to Know About the Bad Boys of Rock, Backbeat Books, coll. « FAQ »,


Like a Rolling Stone est une chanson de l'auteur, compositeur, et interprète américain Bob Dylan, sortie en 45 tours le par Columbia Records et figurant en ouverture de l'album Highway 61 Revisited.

Extraite d'un long texte écrit par Dylan au printemps 1965, alors qu'il revenait d'une tournée épuisante en Angleterre, la chanson est enregistrée en deux jours, les et , durant les sessions consacrées à Highway 61 Revisited. La chanson se distingue par le motif circulaire de Mike Bloomfield à la guitare électrique et celui devenu célèbre qu'Al Kooper improvisa à l'orgue Hammond.

La longueur de la chanson — plus de six minutes — posa d'abord problème : Columbia Records hésita à la sortir en single, jusqu'à ce qu'une copie de la chanson n'attire l'attention dans un club de New-York, puis il fallut la demande répétée des auditeurs pour que les radios consentent à la diffuser en entier. Like a Rolling Stone atteint finalement la deuxième place du classement Billboard américain et devient un succès mondial.

Les critiques décrivent la chanson comme révolutionnaire par la combinaison de ses éléments musicaux, le cynisme dans la voix de Dylan et le caractère direct de la question "How does it feel ?" dans le refrain. Elle achève la transformation de l'image de Dylan, de celle d'un chanteur folk à une star du rock, et est considérée comme l'une des compositions les plus influentes de la musique populaire d'après-guerre.

Le magazine Rolling Stone nomme Like a Rolling Stone plus grande chanson de tous les temps en 2004 et en 2010, affirmant : « aucune autre chanson n'a jamais défié et transformé les codes commerciaux et les conventions artistiques de son époque aussi profondément[4] ». Selon l'agrégateur de critiques Acclaimed Music, elle est statistiquement la chanson la plus acclamée de tous les temps. Elle est aussi reprise par de nombreux artistes, de Jimi Hendrix aux Rolling Stones, en passant par les Wailers et Green Day.

  1. Margotin et Guesdon 2020, p. 145 et 148.
  2. Interview avec Jann Wenner, Rolling Stone Magazine, le 7 novembre 1995.
  3. Buizard 2021, p. 54.
  4. (en) « Bob Dylan, 'Like a Rolling Stone' », sur RollingStone.com (consulté le ).