Utilisateur:Mastabah/Brouillon

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Maria Pognon est une journaliste et oratrice française, socialiste et féministe, née à Honfleur en 1844 et morte en 1925 à Sydney (Australie). Elle participe au long combat pour l’émancipation féminine sous la IIIe République. Elle a été présidente de la Ligue pour le Droit des Femmes et membre du Conseil d’administration de la Société française d’Arbitrage entre les Nations.

Biographie[modifier | modifier le code]

Maria est la fille d'une hôtelière et l'épouse d'un négociant.

En 1882 elle entre à la Ligue française pour les droits des femmes, créé cette même année par Léon Richer, dont elle devient, en 1891, la nouvelle présidente.

Elle est admise dans la première Loge mixte en France par Maria Deraismes et Georges Martin, cette loge est à l’origine de l’Ordre Mixte International Le Droit Humain fondé en 1901.

En 1896, elle préside au Congrès international de la condition et des droits de la femme. À la tribune Maria Pognon porte même un toast à la «bicyclette égalitaire et niveleuse par laquelle se fera l'émancipation de la femme»[1] Ses discours impressionnent la journaliste Marguerite Durand venue suivre le congrès pour Le Figaro :

... je fus frappée par la logique du discours, le bien-fondé des revendications et la maîtrise, qui savait dominer l'orage et diriger les débats, de la présidente Maria Pognon[2].

Aussi l'année suivante Marguerite Durand lance, le 9 décembre 1897, La Fronde, un journal entièrement rédigé, fabriqué et vendu par des femmes, destiné à rendre compte de l’activité des principaux groupes féministes, auquel, bien sûr, elle convie Maria à participer. Maria peut ainsi y revendiquer le "A travail égal, salaire égal" des socialistes pour les femmes :

Les hommes avancent, de classe en classe, jusqu’au poste de Directeur ; pourquoi les femmes ayant prouvé par leur travail, des capacités égales à celles des hommes, sont-elles exclues de tous les emplois rémunérateurs ? Nous attendons la réponse ![3].

En 1900 au Congrès de la condition et des droits des femmes, elle rejette le terme de "féminisme bourgeois" dont certains socialistes étiquettent la lutte des femmes. Maria Pognon rejoint le Conseil national des femmes françaises instauré en 1901 sous la direction d'Isabelle Bogelot et en compagnie de Sarah Monod, Madame avril de Sainte-Croix, Julie Siegfried, Marie Bonnevial, Madame Wiggishoff.

Après le décès de son mari, elle se rapproche, en 1910, de ses enfants. Sa fille Mathilde[4] est lectrice à l'Université de Sydney, et son fils Raymond est installé en Nouvelle Calédonie. Elle s'installe à Sydney en Australie où elle meurt en avril 1925.

Raymond Pognon[modifier | modifier le code]

Raymond Pognon (né le 30 novembre 1873 à Honfleur et mort le 19 mai 1959 à Melbourne en Australie) est, en 1912, chef de service administratif de la société minière Le Nickel à Nouméa, puis agriculteur et éleveur. Conseiller général de Nouvelle-Calédonie de 1913 à 1925, porte-parole au Parlement de Nouvelle-Calédonie, Président du Conseil général de 1922 à 1924, il est, entre 1920 et 1925, également directeur du quotidien La France Australe. Refusant l'armistice de juin 1940, il va être, le 19 septembre 1940, l'un des auteurs du ralliement de la Nouvelle-Calédonie à la France libre. Il contribue à la levée des volontaires pour former le Bataillon du Pacifique (BP 1) qui va contribuer aux opérations de Bir-Hakeim. Pour son ralliement au général de Gaulle, il est condamné à mort et à la confiscation de tous ses biens, par le Tribunal militaire permanent de Saigon, jugement annulé et révisé par la Cour d'Appel de Saigon, le 4 mars 1949. En 1942, Raymond Pognon est décoré de la Croix de la Libération. Il s’installe en Australie où il meurt le 19 mai 1959 à Melbourne[5].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Maria Pognon, une frondeuse à la tribune de Dominique Segalen, juin 2015, Ed. Detrad aVs, ISBN : 978-2-916094-62-5

La libre pensée et les femmes, Louis Couturier, La Libre pensée, 2015.

Voir aussi[modifier | modifier le code]



  1. [1]
  2. Jean Rabaut, Marguerite Durand (1864-1936): La Fronde féministe ou Le Temps en jupons, L'Harmattan, 1996, p. 135
  3. La Fronde du 03/11/1899[2]
  4. elle épouse le journaliste et critique d'art Gerald Marr Thompson en 1932
  5. [3]