Utilisateur:Mabo65/brouillon polje

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Poljé de Cuges-les-Pins[modifier | modifier le code]

Cuges-les-pins est le plus grand poljé de France[1], 5km de long et 1,5km de large.

"Cuges est un assez joli bourg posé dans une sorte de grande terrine verte formée de hautes collines et sans la moindre cassure. On ne peut arriver à Cuges qu’en descendant, on n’en peut sortir qu’en montant. L’eau qui descend mais qui ne monte pas, s’amasse l’hiver au fond de la terrine et y fait une façon de lac." Victor Hugo[2]


Un peu d'histoire[modifier | modifier le code]

La plaine de Cuges a la particularité d’être entièrement cernée par la montagne. L’eau n’a d’autre choix pour s’écouler que se frayer un chemin dans les profondeurs du sol. Ce paysage s'est formé il y a quelques 65 millions d’années, à l’ère tertiaire. A cette époque très lointaine, la plaine de Cuges n’existait pas. Il y avait simplement un massif calcaire soumis à l’action des eaux de ruissellement. Au cours de millions d’années, l’eau de pluie trace des sillons dans le calcaire, se faufile dans la roche soluble. Des failles se créent peu à peu, permettant l’infiltration des eaux en profondeur et la formation de véritables rivières souterraines. Sous l’action de ces eaux souterraines, les voûtes cèdent et des effondrements à grande échelle se produisent. Le massif s’affaisse et laisse la place à une plaine, qu’on appelle poljé (« polyé »). Le poljé est donc un bassin d’effondrement résultant de l’érosion de la roche calcaire par des eaux souterraines.[3][4]

Contexte géomorphologique[modifier | modifier le code]

C'est une vaste dépression karstique à fond plat de type poljé. Cette dépression est un système endoréique: l'ensemble des eaux de précipitation réceptionnées dans le bassin de Cuges réceptionnées dans le bassin de Cuges sont drainées vers les pertes (ponors ou embuts) permettant leur évacuation souterraine.[5]

Ce bassin d’effondrement se rattache à l'ensemble tectonique bassin de Marseille- Vallée de l'Huveaune qu'il prolonge vers l'est, situé entre la chaîne de la Sainte-Baume au Nord, qui culmine à près de 1100 m., et le rebord Nord du bassin du Beausset, au sud, dont les séries du crétacé supérieur forment un groupe de barres rocheuses jusqu'à une altitude de 430 à 480 m.

Alors que le point le plus bas de la dépression est à la cote de 159.9, le point le plus bas de la bordure du bassin est au col de l'Ange, à la cote 217.5[3]

Les formations Quaternaires de la plaine de Cuges peuvent être rangées en trois catégories :

  • Des cailloutis d'origine torrentielle occupent la bordure Nord et la moitié Est de cette plaine;
  • Le lac sur les bords duquel se sont établies les tribus préhistoriques tardenoisiennes a déposé des limons qui en recouvrent le centre et les parties Sud-Ouest et Ouest;
  • Sur la bordure sud se trouvent les formations éoliennes (dépôt créé par le vent).

les cailloutis[modifier | modifier le code]

Ces cailloutis sont des formations torrentielles à éléments assez roulés et constituent les cônes de déjection des torrents qui aboutissent à la dépression de Cuges dont les principaux sont ceux qui drainent le versant sud du massif de la Sainte-Baume. Les cailloutis se sont déposés à toutes les époques du Quaternaire et même à la période historique. les plus récents jalonnent les derniers tracés empruntés par les torrents dans la plaine avant qu'ils ne fussent maîtrisés par l'homme[3].

Stratigraphie suivante du haut vers le bas:

I - Graviers torrentiels de 0 à 1m10

II - Limon lacustre argileux de 1m10 à 2m10

III - Graviers torrentiels de 2m10 à ...

Les dépôts lacustres[modifier | modifier le code]

Les dépôts lacustres sont des limons brun-rouges, plus ou moins argileux ou sableux suivant que l'on s'approche du centre du lac ou des rivages. La couleur devient de plus en plus foncée vers le centre. La teneur d'un échantillon pris dans une zone moyenne est environ: 33% carbonates (sables), 57% argiles, 10% matières organiques.[3]

Le loess[modifier | modifier le code]

Ces formations éoliennes se voient sur la bordure sud du bassin de Cuges et forment une butte adossée contre le substratum secondaire, de part et d'autre du vallon du Dindolet. Ce sont des loess sableux, cet apport loessique s'est effectué au début du paléolithique supérieur et correspond sans doute à la phase de climat sec de la fin de l'Aurignacien[3]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « guide touristique de la Provence Cote d'Azur »
  2. Victor Hugo, Oeuvres complètes de Victor Hugo; En voyage, tome II., , p.233
  3. a b c d et e Eugène Bonifay, Les formations quaternaires et les stations préhistoriques de la plaine de Cuges
  4. « la plaine de Cuges, une histoire d'eau », Cuges magazine,‎
  5. Rapport d'opération diagnostic archéologique de l'INRAP; ZAC des Vigneaux du Tardigravettien au Chasséen ancien; novembre 2011