Aller au contenu

Utilisateur:Loic rossi/Brouillon

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Spectroscopy for Investigation of Characteristics of the Atmosphere of Mars/Venus (SPICAM et SPICAV) sont deux spectromètres jumeaux étudiant la lumière dans l'ultraviolet et le proche infrarouge. Embarqués à bord des sondes Mars Express et Venus Express de l'ESA, ces deux instruments étudient les atmosphères de Mars de Vénus afin de mieux comprendre leur composition, structure et évolution.

Historique[modifier | modifier le code]

La première version de SPICAM fut développée au Service d'Aéronomie, en France, en vue de la mission russe Mars 96. Malheureusement, la sonde s'est abîmée dans le Pacifique peu après son décollage. L'instrument s'est alors vu allégé et est devenu SPICAM-light[1], passant ainsi de près de 40 kg à environ 5 kg. Par la suite quand l'ESA a souhaité envoyer une mission vers Vénus, l'agence a souhaité réduire le temps et le coût de développement en utilisant des composants déjà existants. C'est ainsi qu'un exemplaire de rechange de SPICAM a été adapté aux conditions de l'orbite vénusienne et est devenu SPICAV[2]. SPICAV et SPICAM sont maintenant gérés par le LATMOS, qui a succédé au Service d'Aéronomie.

Caractéristiques communes[modifier | modifier le code]

Les deux spectromètres partagent beaucoup de caractéristiques avec notamment les mêmes canaux, la principale différence entre les deux instruments est l'ajout d'un canal supplémentaire SOIR sur SPICAV.

Modes d'observation[modifier | modifier le code]

  • Nadir : l'instrument regarde vers la planète et étudie la lumière diffusée par l'atmosphère et réfléchie par la surface.
  • Occultation solaire ou stellaire : l'instrument regarde le Soleil ou une autre étoile à travers l'atmosphère de la planète. L'absorption du spectre de l'étoile en fonction de l'altitude permet de déterminer des profils verticaux d'espèces chimiques et d'aérosols.
  • Limbe : l'instrument regarde l'atmosphère en incidence rasante, comme lors d'une occultation solaire ou stellaire, mais sans viser d'étoile. Ce mode permet d'étudier les émissions atmosphériques.

Canal Ultraviolet[modifier | modifier le code]

Le canal infrarouge est basé sur un réseau en réflexion. La lumière issue de la planète est d'abord réfléchie par un miroir parabolique et passe à travers une fente qui peut être ajustée selon le type d'observation souhaité. La lumière est ensuite dispersée par un réseau en réflexion avant d'être dirigée vers le détecteur UV[2].

Canal Infrarouge[modifier | modifier le code]

Le canal infrarouge est basé sur un filtre acousto-optique (acousto-optic tunable filter, AOTF en anglais) basé sur un cristal d'oxide de tellure (TeO2)[3]. Soumis à une oscillation générée par un piezo-électrique, le cristal biréfringent agit comme un réseau et deux faisceaux ordinaire et extraordinaire sont générés. La fréquence d'excitation appliquée au cristal détermine la longueur d'onde transmise par l'AOTF. La gamme de fréquence appliquée correspond ainsi à la gamme spectrale de l'instrument, entre 1.1 et 1.7 µm. Les deux faisceaux, ordinaires et extraordinaires sont ensuite collimatés et dirigés chacun vers une photodiode[1][4].

Les rayons ordinaire et extraordinaire sont de plus polarisés dans des directions perpendiculaires ce qui permet de mesurer le degré de polarisation linéraire[2][1].

SPICAM[modifier | modifier le code]

Le responsable scientifique (Principal Investigator, PI) de SPICAM est Franck Montmessin (LATMOS).

L'ensemble de l'instrument SPICAM sur Mars Express a une masse de 4,7 kg[2].

Canal UV Canal IR
Gamme spectrale (μm) 0.118 - 0.32 1.1 - 1.7
Échantillonnage spectral (nm par pixel) 0.55 0.45 - 1.12

SPICAV[modifier | modifier le code]

Le responsable scientifique de SPICAV est Jean-Loup Bertaux (LATMOS).

Canal UV Canal IR SOIR
Gamme spectrale (μm) 0.11 - 0.31 0.7 - 1.7 2.3 - 4.2
Résolution spectrale 0.8nm 0.5 - 1nm 0.2 - 0.5cm-1
Pouvoir de résolution (λ/Δλ) ~300 ~1300 ~15 000
Champ de vue (rad) 55 × 8.7 0.2 / pixel 0.3 - 3

Issu d'un modèle de rechange de SPICAM, SPICAV s'est vu adapté aux conditions de l'orbite vénusienne, sa couverture spectrale a été étendue et il s'est vu adjoindre un spectromètre dénommé SOIR (Solar Occulation in the InfraRed)[5]. Développé par l'IASB, SOIR vise à étudier l'atmosphère en observant le Soleil ou une étoile à travers l'atmosphère de Vénus entre 2,4 et 4,3 µm. On parle alors d'occultation solaire/stellaire. Le canal infrarouge est lui réalisé par l'IKI en Russie.

L'ajout du canal SOIR a porté la masse de SPICAV à 13,9 kg[2].

Résultats[modifier | modifier le code]

Variations du dioxyde de soufre[modifier | modifier le code]

Le canal UV de SPICAV a permis de mesurer la quantité de dioxyde de soufre au dessus des nuages. L'étude montre que la concentration de SO2 a augmenté entre 2006 et 2007 allant jusqu'à plusieurs centaines de ppbv avant de chuter progressivement pour atteindre 100 ppbv[6]. Ces variations s'inscrivent dans la continuité des mesures par la sonde américaine Pioneer Venus qui avait observé une baisse de la concentration de SO2 entre 1980 et 1990 suivie d'une légère hausse puis une nouvelle baisse jusqu'à la fin de la mission en 1992[7]. Ces variations pourraient être causées par un épisode de volcanisme sur Vénus, ou par un mouvement de dynamique atmosphérique.

Détection d'une couche d'ozone[modifier | modifier le code]

Perspectives[modifier | modifier le code]

SPICAM est toujours actif (avril 2015) à bord de Mars Express et devrait continuer ses observations au moins jusqu'en 2016 et probablement jusqu'en 2017-2018[8]. SPICAV a quant à lui terminé ses opérations en même temps que la fin de la mission Venus Express. Le carburant de la sonde étant épuisé, l'instrument a donc sombré dans l'atmosphère de Vénus avec celle-ci début 2015[9][10].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Éric Villard, L'instrument SPICAV d'étude de l'atmosphère de Vénus sur la mission Venus Express : caractérisation instrumentale et observations en vol. (Thèse de doctorat en physique), Université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines,
  2. a b c d et e (en) Jean-Loup Bertaux et al., « SPICAV on Venus Express: Three spectrometers to study the global structure and composition of the Venus atmosphere », Planetary and Space Science, vol. 55,‎ , p. 1673 - 1700 (DOI 10.1016/j.pss.2007.01.016)
  3. (en) Oleg Korablev et al., « SPICAM IR acousto-optic spectrometer experiment on Mars Express », Journal of Geophysical Research (Planets), vol. 111,‎ , p. 9 (DOI 10.1029/2006JE002696)
  4. (en) « SPICAM: Spectroscopy for Investigation of Characteristics of the Atmosphere of Mars », sur ESA (consulté le )
  5. (en) « SPICAV: Spectroscopy for Investigation of Characteristics of the Atmosphere of Venus », sur ESA (consulté le )
  6. (en) Emmanuel Marcq et al., « Variations of sulphur dioxide at the cloud top of Venus’s dynamic atmosphere », Nature Geoscience, no 6,‎ , p. 25 - 28 (DOI 10.1038/ngeo1650)
  7. (en) Larry W. Esposito et al., « Sulfur Dioxide: Episodic Injection Shows Evidence for Active Venus Volcanism », Science, vol. 223, no 4640,‎ , p. 1072 - 1074 (DOI 10.1126/science.223.4640.1072)
  8. (en) « Working life extensions for ESA’s science missions », sur site science et technologie de l'ESA (consulté le )
  9. (en) « Venus Express will raise orbit and keep going », sur Blog « Rocket Science » de l'ESA (consulté le )
  10. (en) « Venus Express goes gently into the night », sur Blog Rocket Science de l'ESA (consulté le )

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]