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Utilisateur:Lemarwyal69/Mohamad Osman Taraki

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Mohamad Osman Taraki (ou Mohamad Osman Rustar-Taraki), né le 2 février 1942 à Kaboul (Afghanistan) est un homme politique afghan, docteur en droit et sciences politiques, ex-professeur de l’université de Kaboul. Ayant obtenu son doctorat à l’université Jean Moulin de Lyon (Lyon III), il enseigne la science politique, le droit du travail et le droit constitutionnel en tant que professeur à l’université de Kaboul durant 15 ans. A la suite de l’occupation Soviétique de l’Afghanistan (1979-1989), il prend en avril 1980 la direction de deux formations clandestines de résistance. Les deux formations consacraient la plupart de leurs activités clandestines à la propagande en distribuant les tracts incitant la population à la résistance. Osman Taraki est arrêté par le parti communiste afghan au pouvoir et est condamné à neuf ans de prison, accusé d’avoir organisé un coup d'État. Il est emprisonné le 11 mai 1982. Il est libéré au terme de cinq ans de privation de liberté (dont 3 mois en isolement total), le 1er août 1987, à la suite d’efforts des organisations protectrices des droits de l’Homme en Europe, notamment Amnesty International, et des démarches efficaces du rapporteur de la commission des droits de l’Homme de l’ONU à Genève qui a rencontré Osman Taraki à plusieurs reprises en prison. Après dix-huit mois de séjour au Pakistan, Osman Taraki, accompagné de sa famille, a quitté l’Afghanistan le 12 janvier 1991 à destination de la France en tant que réfugié politique. Depuis l’étranger, il a donné suite à ses activités politiques à l’étranger via deux formations politiques : la Commission de la paix et de la liberté (2007) et le Rassemblement national du salut de l’Afghanistan (2012).

Origines[modifier | modifier le code]

« Abdul Aziz Taraki, grand-père paternel d’Osman Taraki, était un « mollah » vivant dans le district de Ghazni, qui eut six enfants. Son fils aîné, Zaman Taraki (ou Mohamad Zaman Taraki), père d’Osman Taraki, est né le 21 mars 1902 dans l’arrondissement de Dokohi (Mokor). Zaman Taraki, après avoir terminé ses études secondaires à Kaboul, a d'abord travaillé en tant que secrétaire pour l’hebdomadaire Aman-é-afghan en 1929. Puis il est devenu le rédacteur en chef du journal Ehsla en 1930. A la suite de la création du ministère de l’Économie en collaboration avec Abdul Majid Zabeli, il fonde le magazine "Économie" qu’il gère durant treize années (1936-1949). En 1949, il devient vice-ministre au ministère de l’agriculture. De 1950 à 1953, Zaman Taraki entre au cabinet de chah Mahmud Khan en qualité de ministre de l'agriculture. Il est nommé au Sénat en 1964 (décennie de la Constitution) et décède en 1985. » (Journal Ehsla - n°2 - 11 mars 2003 en rapportant de «Who is who ») La mère d’Osman Taraki, Haji Bibi Maryam fille de Jalaluddin, est née et a fait ses études primaires dans la ville d’Hérat. Son père était lié à la dynastie Barakzai et sa mère à l’ethnie d'Abdul Rahimzai.

Études et enseignement[modifier | modifier le code]

Osman Taraki a obtenu son baccalauréat (philosophie-science) au lycée français Esteqlal de Kaboul en 1961. En 1964 il obtient sa licence de l’université de Kaboul. Un an plus tard, il effectue son service militaire obligatoire. Dans le cadre du gouvernement de 1966 à 1968, il a d’abord été fonctionnaire du ministère de la planification économique. Osman Taraki obtient son doctorat en droit et sciences politiques à l’université Jean Moulin Lyon III de 1968 à 1971. Le sujet de sa thèse était : « La protection des principes de droits de l’Homme dans les constitutions du Proche et du Moyen-Orient » (bibliothèque Cujas, Paris II, polycopié).

En 1972, il entre en tant que professeur à la faculté de droit et de sciences politiques de l’université de Kaboul. Osman Taraki a enseigné durant 15 ans à la faculté de droit et sciences politiques de Kaboul, à l’institut diplomatique, à l’institut de sciences sociales, à l’institut judiciaire et à l’académie de police les matières suivantes : droit constitutionnel, droit du travail, problèmes politiques contemporains, histoire politique de l’Europe.

Lutte pendant l’occupation Soviétique en Afghanistan[modifier | modifier le code]

Premiere incarcération[modifier | modifier le code]

A la suite de l’occupation Soviétique, Osman Taraki a pris en avril 1980 la direction de deux formations clandestines de résistance : le Front de Libération de l’Afghanistan (FLA) et l’Association des Professeurs et Instituteurs (API).

Les plus éminents des professeurs de l’université de Kaboul ayant participé à la création du FLA comprenaient Dr. Ata Nourzoy, Dr. Taher Hachemi, Dr. Hassan Kakar, Abiberaman Hala, Tor Achekzay, Rabi Padjwak.

L’API, créée parallèlement au FLA, rassemblait les instituteurs qui étaient en collaboration directe avec le FLA dans le but d’élargir la résistance intellectuelle contre l’occupant Soviétique. Le FLA était une formation politique, tandis que l’API avait un aspect associatif. Les deux formations consacraient la plupart de leurs activités clandestines au domaine de la propagande en distribuant les tracts incitant la population à la résistance dans le cadre de l’occupation soviétique. En raison de l’infiltration d’agents du renseignement dans les rangs du FLA, quatre professeurs membres de cette formation ont été arrêtés et emprisonnés de mai à juin 1987.

Osman Taraki est emprisonné le 11 mai 1982. Il est libéré au terme de cinq ans de privation de liberté, le 1er août 1987, à la suite d’efforts des organisations protectrices des droits de l’Homme en Europe, notamment Amnesty International, et des démarches efficaces du rapporteur de la commission de droit de l’Homme de l’ONU à Genève qui a rencontré Osman Taraki à plusieurs reprises en prison. Pour le Khad (service de renseignement afghan) et le KGB (service de renseignement Soviétique) en Afghanistan, parmi les professeurs arrêtés, Osman Taraki dirigeait les deux formations (politique et associative), et constituait ainsi la cible essentielle des peines infligées :

  • Incarcération de trois mois dans une cellule individuelle de la maison d’arrêt ;
  • Confiscation de ces biens ;
  • Condamnation à dix ans d’emprisonnement, la plus lourde peine prononcée parmi les professeurs arrêtés.

Osman Taraki a passé le début de sa détention de neuf mois dans la maison d’arrêt de la direction du renseignement afghan dans des conditions extrêmement difficiles, dans la mesure où aucune visite familiale ne lui était permise et dans des conditions matérielles précaires (confiscation de radio, stylo, livre). Durant ces neuf mois, il passe trois mois en isolement total pour cause de rébellion et par peur de contagions d’idées politiques aux détenus de droit commun.

Après les neuf mois de détention, Osman Taraki entre à la prison de Pol Tcharki, près de Kaboul, où il purge sa peine dans des conditions de détention plus souples.

Seconde incarcération[modifier | modifier le code]

Au cours de l’intensification de la guerre contre l’occupant Soviétique, peu de temps après sa sortie de prison, Osman Taraki dirige le parti secret de l’Unité nationale. La direction du parti était composée de militaires et civils dont les plus notoires étaient : Dr. Afzal Banwal (professeur à la faculté de l’enseignement et de l’éducation de l’université de Kaboul), Abdul Mohamed Wedjdani, Ali Mohamed Karzay (fonctionnaire du ministère de l’agriculture), Mohssen Formoli, Abdul Aziz Khayrkhwa, Colonel Abdul Djalil, Colonel Mohamad Hakim, Lieutenant-Colonel Abdul Satar. Le parti de l’Unité nationale exerçait une activité clandestine. Compte tenu de l'inclusion de certains agents du renseignement communiste dans le parti, ses dirigeants ont été poursuivis et accusés d’avoir organisé un coup d'État. La participation des officiers de l’armée renforçait cette inculpation. Les peines infligées s’étalaient de 9 mois à 10 ans d’emprisonnement. Osman Taraki, avec un certain nombre de fondateurs du parti est arrêté le lundi 29 mai 1989 pour la deuxième fois. Il subit de la torture physique, Osman Taraki est libéré de prison en décembre 1989, à la suite de longues pressions de défenseurs des droits humains, en particulier Amnesty International.

Suite de la lutte[modifier | modifier le code]

Osman Taraki, accompagné de sa famille, a quitté l’Afghanistan le 12 janvier 1991 à destination de la France, après dix-huit mois de séjour au Pakistan. Il a donné suite à ses activités politiques à l’étranger via deux formations politiques : la Commission de la paix et de la liberté (2007) et le Rassemblement national du salut de l’Afghanistan (2012). La création desdites formations coïncide avec l’occupation de l’Afghanistan par la coalition militaire internationale dirigée par les États-Unis. Par le biais de ces activités politiques, Osman Taraki demande le retrait de la coalition internationale d’Afghanistan.

Publications[modifier | modifier le code]

Osman Taraki a publié plusieurs dizaines de documents écrits en pachto, dari et français dans les domaines du droit, politique, à l’intérieur et à l’extérieur de l’Afghanistan. Ses principaux ouvrages sont :

  • « Histoire politique de l’Europe » (langue dari, Prés à publication, Kaboul, 1971)
  • « Évaluation juridique de la ligne Durand » (langue pachto, Kaboul, 2009)
  • « L’Afghanistan dans le feu de la guerre » (langues pachto et dari, Peshawar, 2008)
  • « La protection des principes de droit de l’homme dans les constitutions modernes du proche et moyen Orient » (thèse du doctorat, 1969, bibliothèque Cujas, Paris II, polycopié)
  • « Les principes fondamentaux du droit constitutionnel libéral et socialiste » (langue dari, Université de Kaboul, 1972)
  • « Fédéralisme et régimes politiques fédéraux » (langue dari, Université de Kaboul, 1972)
  • « Les régimes politiques libéraux et socialistes » (langue dari, Université de Kaboul, 1981)
  • « La structure du pouvoir selon les normes de la sociologie, en Afghanistan » (langue dari, Peshawar, 1990)
  • « La prison de Pol-Tcharki, l’enfer du colonialisme russe en Afghanistan » (langue dari, anglais, Peshawar, 1991)
  • « Les jugements des criminels de guerre en Afghanistan » (langue dari, Peshawar, 2000)