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Utilisateur:Idrahduetdy/Mod

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La langue française est une langue extrêment répandue en Algérie[1] et toujours présente parallèlement aux langues arabe et berbère, malgré qu’elle n’a pas de statut officiel.

Le nombre de francophones en Algérie est, en 2010, estimé à 11,2 millions de personnes, soit un tiers de la population.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le français fut introduit en Algérie par les voies de la colonisation française. Les Algériens, ayant montré depuis toujours leur aptitude à l’apprentissage des langues étrangères, l’ont acquis. Celui-ci devient langue d’usage pour un bon nombre de locuteurs.

Autrefois réservée à quelques privilégiés durant les cent trente années de colonisation, la langue française s’est paradoxalement développée après l’indépendance.

Après l’indépendance, et surtout pendant les années 70’ et 90’, une certaine attitude qualifiée de « francophobie » s’est installée chez le pouvoir en place. Faire revivre les traditions arabo-musulmanes devient l’un des objectifs principaux de la politique algérienne de l’époque. Cette volonté d’instaurer une politique linguistique monolingue, en renforçant l’usage de l’arabe littéral dans le pays, s’appuie par des textes officiels, notamment l’article 5 de la Constitution de 1963 stipulant que « la langue arabe est la langue nationale et officielle de l’État ». Les langues qui se partagent le paysage sociolinguistique algérien, dont le français, ont subi une attitude de rejet et d’exclusion, parce qu’elles étaient perçues selon Laroussi comme « symbole de division et constituent de ce fait une menace pour la cohésion nationale ». « C’était les batailles homériques dans les facs entre les francophones et les arabophones qui nous délivraient des certificats de trahison », se souvient Salim Rabia, journaliste.

Dans le cadre de la nouvelle réforme de l’enseignement au cycle primmaire, le français est introduit en 2006/2007 à partir de la 3e A.P. au lieu de la 4e année, car il s’est révélé que l’âge semble jouer un rôle important dans le processus d’acquisition.

Lors de la rentrée scolaire 2014/2015, l'Algérie recrute plus de 5 000 enseignants de français[2].

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Dans son contact avec les autres langues présentes, le français d’Algérie se développe de façon différente en comparaison avec celui de l’Hexagone.

La variation du français employé en Algérie se manifeste à travers les créations lexicales, les emprunts, les changements sémantiques et l’alternance des langues. Cet enrichissement a pour résultat une création assez dense de mots et de sens nouveaux. Cette variation linguistique, très caractéristique de l’oral, apparaît aussi à l’écrit : elle concerne, à titre d’illustration, les romans, les revues et la presse écrite.

Alternance codique et emprunts[modifier | modifier le code]

Dans la situation linguistique que vit l’Algérie, marquée par une présence linguistique diverse et variée, il est courant de repérer, sur le plan des pratiques langagières, l’usage alterné[N 1] des langues en présence. Ce phénomène de mélange de codes, touchant l’arabe et le français, touche également le berbère et le français.

L’usage des langues natales (berbère et arabe dialectal dans les contextes français sert à compenser un manque, donc l’absence de mots correspondant à la réalité décrite. Mais, dans le cas où le français dispose d’équivalent, les locuteurs, estimant que le mot français n’est pas assez expressif par rapport à son équivalent en berbère ou en arabe dialectal, recourt à l’usage de ce dernier, surtout dans les domaines de l’ethnie, la religion, les pratiques socio-culturelles, etc.

Quelques exemples d'emprunts[modifier | modifier le code]

Dimension religieuse
l’aïd lekbir, cheikh, taleb, m'qam, axxam…
Dimension diatopique
tamurt, taddart, thala…
Gastronomie
sfendj, aghroum, khefaf, aqedid, aviçar, iquil, inighman, thazart, tghrifin…
Les métiers ou responsabilités
qadi, bokato, amghar, agellid, aderwich…
Pratiques, fêtes rituels et croyances
argaz, thakhelouit, tameghra, asefru, louziaâ, achewiq, ourar…
États et sentiments
rahma, neya, horma, nif…

Au sein d'une phrase :

  • Exemple 1 : « Ici, il est devenu notoirement connu de servir un repas très prisé, composé d’iquil (lait caillé) dans une taqvoucht (une petite cruche d’argile cuite) accompagné d’une galette et d’un tvak (corbeille) inighman. » (La Dépêche de Kabylie, 14/01/2005).
  • Exemple 2 : « Ce sont, dit-on, les vrais fous iderwichen (fou en relation avec les esprits) ou imeslab, qui sont en communication avec le monde de l’invisible. » (La Dépêche de Kabylie, 29/08/2004).

Autres phénomènes[modifier | modifier le code]

  • Présence de mots purement algériens, qui n’existent pas dans le français standard. Ces mots ont été soit inventés localement (hittiste, etc.) ou empruntés des langues arabe daridja ou berbère. S’ajoute à ça, l’utilisation d’emprunts arabes et berbères déjà présents dans le français standard abondemment et l'utilisation de quelques mots du français standard avec un sense différent.
  • Prononciation : Parmi les tendances du français algérien, la lettre R qui est prononcée par une partie de la population comme une consonne roulée alvéolaire voisée au lieu de la standard consonne roulée uvulaire voisée ou le R uvulaire.

Enseignement et apprentissage[modifier | modifier le code]

A l'école, le français fait partie des 3 langages fondamentaux aux côtés de l'arabe et des mathématiques. Il est enseigné en qualité de 1re langue vivante étrangère à partir de la 3e année de l'école primmaire à raison de 3 à 5 heures par semaine[2]. Les écoles françaises sont présentes avec l’école primmaire de Dély Brahim, ouverte en 2002, et le Lycée international Alexandre-Dumas d’Alger.

A l’université, elle est la seule langue dans laquelle sont enseignées les sciences (agronomie, architecture, biologie, construction, électricité, mécanique, médecineetc.), et les départements de français sont aujourd'hui présents dans la quasi-totalité des universités algériennes[2]. Les universités françaises, quant à elles, sont aussi présentes en Algérie, comptant près de 24 000 étudiants inscrits (3e pays après le Maroc et la Chine)[2].

L'Algérie compte 5 Instituts français qui ont rouvert en 2008. Le nombre de jeunes souhaitant apprendre le français dans ces instituts a pratiquement atteint, en 2013, 11 500 inscrits, connaissant ainsi une augmentation de 12 %[2].

Statut[modifier | modifier le code]

Bien qu’il ait officiellement le statut de langue étrangère, « le français investit, en Algérie, toutes les sphères du savoir auxquelles l’arabe n’a pu encore y accéder ».

Alors qu'elle n'est qu'un membre observateur de l'Organisation internationale de la francophonie, l'Algérie est le 3e pays francophone dans le monde après la France et le Congo, selon une étude menée en 2010 par l'Observatoire de la langue française[2], devançant ainsi de loin le Québec. Le nombre de francophones en Algérie était alors estimé à 11,2 millions de personnes[2], soit un tiers de la population.

En effet, le français en Algérie a vécu plusieurs évolutions, d’une langue de colonisateur à une langue de littéraire, et finalement, un véhicule de la culture algérienne et idiome de la modernité et de l’ouverture de l’Algérien sur le monde. Elle s'affirme aussi être une langue permettant l'accès au savoir et à l'emploi[2]. Par exemple, les entretiens d’embauche dans les entreprises privées se déroulent exclusivement en français. Kateb Yacine, le grand écrivain algérien d’expression française décrit cette langue comme étant « un butin de guerre ».

Autrefois réservée à quelques privilégiés durant les cent trente années de colonisation française, cette langue s’est paradoxalement développée après l’indépendance. Mais son usage reste aujourd’hui presque exclusif dans certains domaines comme l’information, la communication ou les espaces culturels.

Même les ministres et les cadres de l’Etat ont recours, dans leurs discours et échanges, au français pour vaincre un lapsus ou une incompréhension, pour mieux expliquer une idée ou en butant sur une formulation en arabe.

Dans les médias[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

La seule chaîne de télévision s’exprimat entièrement en français en Algérie est la deuxième chaîne publique Canal Algérie. Néanmoins, d’autres chaînes publiques (Programme National) et privées (Berbère Télévision, Echourouk News, Ennahar TV, Dzair TV, Dzair News…) restent partiellement francophones. Une autre chaîne, Beur TV, est devenue arabophone après plusieures années de diffusion en français.

Radio[modifier | modifier le code]

Comme la télévision, Chaîne 3 est la seule station de radio nationale francophone dans le pays. Mais le français, seul ou mélangé avec des langues régionales, reste présent dans les stations de radio locales, malgré qu’il est peu représenté.

Internet[modifier | modifier le code]

Le site de la langue française est le seul site web dédié entièrement à langue française en Algérie. Il s'ouvre à tous les publics (enseignants, étudiants, apprenants de français, curieux, etc.) et répond à une forte demande exprimée sur le terrain[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Nourhane S., « 60 % des Algériens parlent "réellement" français », sur Algérie-Focus, (consulté le ).
  2. a b c d e f g h et i « Le français face à une forte demande en Algérie », sur Site web de l'ambassade de France en Algérie, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Ambroise Queffélec, Le français en Algérie : Lexique et dynamique des langues, Paris, De Boeck Supérieur, , 590 p. (ISBN 2801112941 et 9782801112946)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]


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