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Utilisateur:FlynnChester/Brouillon

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Le Gaga est une méthode élaborée par Ohad Naharin au sein de la Batsheva Dance Company, basée à Tel-Aviv, dont il fut le directeur artistique de 1990 à 2018. Bien que Naharin ait toujours refusé d'écrire sur le sujet, un documentaire de Tomer Heyman sorti en 2015, Mr Gaga, sur les traces de Ohad Naharin, retrace sa vie et son parcours artistique[1]. D'abord développé comme un moyen de communiquer plus efficacement avec ses danseurs, ce lexique chorégraphique a depuis accédé à une renommée et à une diffusion à l'internationale[2]. Le Gaga est aujourd'hui considéré comme un des éléments-clés de la danse contemporaine[3]. Des cours sont dispensés depuis 2001 et le nom "Gaga" fut adopté en 2003 ; les danseurs de la Batsheva en ont fait leur entraînement quotidien depuis 2002. Il existe deux types de cours distincts : Gaga/Dancers pour les professionnels, Gaga/People pour les amateurs de plus de 16 ans[4].

Méthodologie[modifier | modifier le code]

Technique et imagerie[modifier | modifier le code]

Le Gaga n'est pas une technique de danse mais une méthode d'entraînement ainsi qu'un lexique chorégraphique ; Naharin parle d'une anti-technique, ou d'un langage en évolution. Dans le Gaga, le mouvement naît d'interprétations de concepts abstraits, plutôt que d'un ensemble préétabli de mouvements et positions. Dans cette visée, le Gaga se dote d'un vocabulaire imagé qui porte plus d'intérêt au plaisir du mouvement qu'à la perfection du de la forme, en plus d'inviter à l'autodérision[5]. Ainsi le "peeca", qui désigne la zone entre l'anus et les gonades (le "peepee" et le "caca"), ou les "lunas", qui correspondent à la partie de la face proximale de la main où les os des doigts ressortent. Cette méthode tire son nom des balbutiements que fait un bébé avant d'apprendre à parler ; il s'agit de revenir au corps et à la sensation. Les danseurs sont appelés à improviser sur une image donnée et l'absence de miroir permet aux danseurs de se concentrer plus sur leur intuition et leur ressenti que leur image.[6]. Il s'agit de sublimer une émotion en la mettant en forme. L'image "collapse into movement" (littéralement : "s'effondrer dans le mouvement") est souvent employée pour souligner l'attention portée à la gravité, au poids du corps et aux flux d'énergie qui le traversent.[5]

Accessibilité et bien-être[modifier | modifier le code]

Naharin a conçu cette danse suite à une blessure au dos, dans une optique d'adaptation aux danseurs souffrant de limites physiques similiaires. Ce lien cultivé entre mouvement, plaisir et bien-être en fait une méthode très répandue dans la danse-thérapie, afin de se reconnecter à son corps, d'étendre sa palette de mouvement et de développer sa conscience corporelle[6]. Le Gaga est d'ailleurs enseigné aux personnes atteintes de la maladie de Parkinson[7].Naharin propose une vision de la danse basée non sur la chorégraphie mais sur l'écoute du corps, qui vise à repousser les limites de son utilisation quotidienne.[5] La recherche du Gaga consiste à "rendre disponible" le corps en le laissant expérimenter des tâches simultanées et en ressentant le moindre mouvement[8]. De plus, Naharin insiste sur l'importance du groove, expérience universelle qui ne requiert aucune technique pour guider le mouvement et le lier à une musicalité[9].