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Alice Gillig, née Alice Daul à Strasbourg, le 19 juillet 1916 et décédée le 10 novembre 2011, est une résistante française, membre du réseau d'évasion les Pur Sang.[1]

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et Jeunesse[modifier | modifier le code]

Alice Gillig naît à Strasbourg en 1916. Ses parents, Charles Daul et Adèle Bich sont alors Allemand comme tous les alsaciens depuis 1870. Son père est le dirigeant de la distillerie familial Dolfi, co-fondée par le grand-père d’Alice, François-Xavier Daul. Sa mère travaille aussi pour la distillerie, elle aide à la gestion du personnel et organise les repas d’affaires.

Alice Daul, née allemande, prend la nationalité française en 1919 suite au traité de Versailles.

Elle rejoint le mouvement des guides de France en 1929[2], et prononce sa promesse en 1930. Son totem est Bayard (le chevalier sans peur et sans reproche).[3] Elle est par la suite guide aînée et cheftaine de guide.

Elle fait sa scolarité à l’institut Notre Dame de Sion à Strasbourg, elle passe son baccalauréat en 1936[1] et poursuit par la suite des études d’infirmière. Avec sa sœur Marie Louise, elle s’inscrit à l’Institut d’Enseignement Commercial Supérieur de Strasbourg (IECS) en 1938. Elle ne finira pas ces études puisqu’elle est mobilisé en 1939 en tant qu’infirmière de guerre, tout d’abord au mont Sainte-Odile puis à Neufchateau et enfin à Pau, pour finalement être démobilisée.[1][3] [4]

Participation à la Résistance[modifier | modifier le code]

Groupe des Pur-Sang[modifier | modifier le code]

Après avoir été démobilisée en 1940, Alice Daul retourne en Alsace où elle reprend contact avec ses anciennes amis guides notamment Lucienne Welchinger alors déjà engagée dans la résistance.[5] Celle-ci avait déjà mis en place un système de passage de lettres pour des prisonniers de guerre enfermés dans une prison de Strasbourg.

Au fur et à mesure la nécessité de mettre en place un réseau d’évasion s’impose.

A l’automne 1940, Emmy Weisheimer, Lucie Welker et Marie-Louise Daul et Alice Daul conforte le réseau de Lucienne Welchinger. Quelques temps plus tard, Marcelle Engelen, âgée de 17 ans seulement, les rejoint également. Le réseau Pur Sang se met alors en place.

En 1941, Alice Daul et Lucie Welker sont chargées de repérer les possibles chemins d’évasions vers la frontière Suisse.[5][2] Lorsque l’itinéraire devient trop surveillé par les patrouilles allemandes, Alice se charge avec sa sœur, Marie-Louise de trouver un autre chemin passant par les Vosges.

Le 31 janvier 1942, alors que Alice et Marie-Louise Gillig font passer un groupe de dix évadés par le sommet du Tanet, le groupe se retrouve pris dans une tempête de neige. L’expédition, manquant de tourner au drame, dure près de 8h. Ce passage est abandonné peu après du fait des conditions trop dangereuses.[5][6][7]

Outre les recherches qu’elle mène pour trouver des voies permettant les évasions, Alice Daul est aussi en charge du ravitaillement, elle récolte des vivres gratuitement auprès de commerçants sympathisants. [5]A cela s’ajoute la fabrication de faux papiers. De fausses pièces d'identité sont fournis par Paul Widmann, alors agent de police, Charles Latzarus fournit les photos, Alice Gillig s’occupe quant à elle de remplir les fausses cartes et de les signer.[5]

Arrestation et Procès[modifier | modifier le code]

En Mars 1942, suite à l’arrestation d’une des membres, toutes les membres du réseau sont arrêtées, Alice et sa sœur le sont le 21 mars. Toutes les membres sont transférés à la prison de Kehl où elles subissent l’interrogatoire de la Gestapo. Ces anciennes guides enfermées dans des cellules individuelles utilisent alors le Morse pour communiquer entre elles et répondre de manière cohérente aux interrogatoires.[5]

L’ensemble du groupe des Pur-Sang est par la suite transférée au camp d’internement de Schirmeck-Labroque le 30 avril 1942.

Le procès du réseau pur-sang s’ouvre en janvier 1943 par le Tribunal du peuple. Il leur est reproché d'avoir participé à une « action d’évasion favorable à l’ennemi » au sein d’une organisation interdite. Plusieurs des membres sont condamnés à mort, notamment Lucienne Welchinger. Alice est quand à elle condamnée à 8 ans de réclusion pour avoir favorisé la fuite d’une centaine de prisonniers et de près de deux cents alsaciens.[4]

Si les membres condamnée à mort sont transférés dans une prison de Stuttgart, Alice Gillig, sa sœur et les autres membres guides sont déportés à la maison centrale de Ziegenhain (Allemagne) après des passages dans deux prisons.

voir Équipe pur sang.

Elle apprend de la prison la libération de Strasbourg (23 novembre 1944), sachant à présent que ses proches ne risquent plus de subir des représailles elle prend la décision de s’évader. Pendant plusieurs mois, elle prépare son évasion. Du fait de ses études, Alice Daul occupe un poste dans l’administration de la prison, ce qui lui permet de rassembler outils, équipements et vêtements. Son poste lui permet aussi de connaître le fonctionnement des surveillants.[4][5]

Le 5 février 1944, au lieu de regagner sa cellule elle se cache dans la cave. Après une heure, les gardiennes s’aperçoivent qu’elle manque à l’appel et commencent les recherches. Elle tente toute la nuit de forcer la serrure de la cave où elle est maintenant enfermée. Sur les 10 vis qui maintiennent la serrure, elle n’arrive à en enlever que 9, la dernière ne cède pas malgré ses efforts. Alors qu’elle se décide à dormir et à retenter sa chance la nuit suivante, elle est prise d'une inspiration. Elle sait qu'une gardienne va ouvrir la porte pour permettre aux prisonnières de chercher du matériel stocké à cet endroit. Elle sort en courant par la porte ouverte devant la gardienne en espérant escalader une autre porte donnant sur l’extérieur. Elle trouve cette porte ouverte et se précipite vers la ville la plus proche en sachant que les Allemands lanceront les recherches vers les champs et la forêt plus au Sud. Elle commence alors un long voyage, de l'Allemagne jusqu'à une enclave Suisse, de plus de 600km. Elle se présente le 2 mars 1945 à la douane Suisse. Après avoir subit un interrogatoire, elle part avec d'autres évadés alsaciens pour Annemasse en France où elle arrive le 3 mars.[8]

15 décembre 1946-→ médaille

L’après guerre[modifier | modifier le code]

Suite à l’ordonnance d’avril 1944 autorisant les femmes à accéder au droit de vote et à la visibilité que le groupe Pur sang a acquis, elle est approché à la sortie de la guerre par des partis politiques . Elle devient conseillère municipale de Strasbourg en septembre 1945.

En 1948, avec son mari Cyrille Gillig, ils décident d’adhérer au mouvement la vie nouvelle comme un prolongement de leur engagement. La Vie nouvelle est un mouvement d’Éducation Populaire crée en 1947 par des personnes issus du scoutisme. C'est avec d'autres membres de cette association qu'elle en vient à gérer conjointement une Maison Familiale de Vacances dans les Vosges dans les années 50 à 60.

Pour Alice Gillig, Leurs enfants sont tous passés par le scoutisme[1]

(après maitron)


-UFCS L’union féminine civique et sociale en 1958

Le 10 février 1979, Emmy Weisheimer décore Alice Gillig de l'insigne d'officier de la Légion d'honneur avec la citation suivante : "Fervente patriote et résistante de la première heure, membre de l'une des plus importantes filières de rapatriement de prisonniers du Bas-Rhin, s'est particulièrement dévouée à leur acheminement de Strasbourg à Gérardmer en passant par les Vosges, et à leur ravitaillement en nourriture et en effets d'habillement. Arrêtée le 21 mars 1942, à été condamnée par le Volksgerichtshof à huit ans de Travaux Forcés. A été déportée en Allemagne le 21 mars 1943. Par son patriotisme, son intelligence et son dévouement de tous les instants, a bien servi la cause de la Résistance."[3]

Vie de famille[modifier | modifier le code]

En 1946, elle épouse Cyrille Gillig, lui aussi résistant pendant la Guerre. Ils s'étaient rencontrés alors que Alice faisait ces études à L'IECS.[1]Elle aura avec lui 6 enfants : 3 garçons et 3 filles. Ils poursuivront ensemble leur engagement, cette fois ci dans le mouvement la vie Nouvelle.

Elle est la belle mère de Marie-Hélène Gillig née Idrac. Mme Gillig, née Idrac ( Marie-Hélène, Jeanne, Emilia ), ancienne députée européenne, vice-présidente d'une école spécialisée en travail éducatif et social. Chevalier du 7 février 2009.

Présidente de la Fondation Vincent de Paul

Au grade d'officier juillet 2018

vidéo à regarder

Hommages et distinctions[modifier | modifier le code]

allée à son nom voir compte rendu du conseil municipal du 25 mars 2019

Œuvres[modifier | modifier le code]

Elle écrivit en 1999 une brochure sur « l’histoire de l’UFCS en Alsace entre 1950 et 1990 » que l’on trouve notamment à Angers au Centre des archives du féminisme dans le fonds Agnès Planchais.

Les Pur-Sang -1940-1945) », « Les Pur-Sang 1942 : SCHIRMECK, Alice infirmière aux armées 1939-1940 », « UFCS Strasbourg 1950-1990 », « Origine et devenir de notre patriotisme familial) ».

brochure pour les guides en 2002

Notes et Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Marie-Thérèse Cheroutre, « GILLIG Alice - Maitron », sur maitron.fr (consulté le )
  2. a et b Jean-Jacques Gauthé, « L'héroïsme au quotidien : les Pur-Sang d'Alsace », sur LaToileScoute (consulté le )
  3. a b et c « Musée de la résistance en ligne », sur museedelaresistanceenligne.org (consulté le )
  4. a b et c Gerhards, Auguste 1945-2010, Tribunal de guerre du IIIe Reich: des centaines de Français fusillés ou déportés : résistants et héros inconnus ; 1940-1945, Ministère de la Défense, (ISBN 978-2-7491-2009-6 et 2-7491-2009-8, OCLC 899022138, lire en ligne)
  5. a b c d e f et g Arnaud Baubérot et Nathalie Duval, Le scoutisme entre guerre et paix au XXe siècle, Harmattan, (ISBN 978-2-296-00605-8, lire en ligne)
  6. Alice Daul-Gillig, « Les "Pur-sang" 1942, Schirmeck », Brochure Guide de France,‎
  7. « Les résistances en Alsace », sur www.crdp-strasbourg.fr (consulté le )
  8. Association des amis de la maison du Kochersberg et Alice Gillig, « Année 1945 MON EVASION APRES TROIS ANS DE CAPTIVITE », KOCHERSCHBARI, no 31 bis,‎ , p. 58-62 (ISSN 0243-2498, lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

http://museedelaresistanceenligne.org/media10334-LA

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Guides de France

Scoutisme

Équipe Pur Sang

Marie-Hélène Gillig

Union féminine civique et sociale

La Vie nouvelle (association)

A lire[modifier | modifier le code]

  • CHEROUTRE (Marie-Thérèse), Le Scoutisme au féminin. Les Guides de France, 1923-1998, Paris : Le Cerf, 2002.– 628 p. (Histoire)
  • Aude Leroy, Sandra Pizzo, Les Guides de France: un siècle d'émancipation féminine, Bayard, 1998



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