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Utilisateur:Berwal/Brouillon

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Betty Fiechter, 1896-1971, Industrielle, femme de grand cœur et de vision, initiatrice du nouveau quartier des Planches, dans son village natal de Villeret (texte sur le piédestal). Sculpture signée Turatti.

Betty Fiechter

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Betty Fiechter est née à Villeret en 1896, décédée à Lausanne en 1971. Elle a possédé et développé l'entreprise horlogère Rayville S.A. (succ. de Blancpain) à Villeret.

Betty Fiechter reprend l'entreprise horlogère Blancpain à Villeret le 29 juin 1933[1]. Elle y était jusque là employée. Pour ce rachat, elle est accompagnée d'André Léal, un collègue de travail. Elle devient ainsi la première femme directrice générale d'une telle entreprise.

A noter que, dès le changement de propriétaire, la société change de nom et devient "Rayville S.A., successeur de Blancpain" ( Rayville étant l'anagramme phonétique de Villeret)[1]. Les montres continuent par contre d'être vendues sous la marque Blancpain.

Les débuts sont difficiles en raison de la crise mondiale qui a frappé l'industrie horlogère jusqu'en 1936. Un chômage massif sévit dans la région. Ensuite, malgré des circonstances difficiles (décès de son associé en 1939 puis guerre 39-45), Betty Fiechter réussit à développer la production en profitant du "New Deal" sur le marché américain. Le client principal est Gruen Watch, une grande manufacture qui achète des mouvements pour montres dames[1].

Depuis 1916, la loi suisse exonère d'impôt l'épargne destinée à la prévoyance professionnelle[2]. De nombreuses caisses de pension d'entreprises sont crées dans la première moitié du XXème siècle[3]. Betty Fiechter s'inscrit dans ce mouvement et crée en 1942 le Fonds de Prévoyance du Personnel de Rayville S.A dont elle préside le comité[4] .

En 1950, elle est rejointe par son neveu Jean-Jacques Fiechter qui devient le nouveau directeur général, elle-même gardant le rôle de présidente. Ensemble ils renouvellent le catalogue des calibres horlogers dont le plus petit mouvement rond du monde d'un diamètre de 11,85 mm et destiné à la joaillerie pour les montres-bijou, en particulier le modèle Ladybird[5]! Ils se lancent aussi dans les montres de plongée profonde et sortent en 1953 la "Blancpain Fifty Fathoms", une nouveauté qui fait grand bruit grâce à ses qualités exceptionnelles et novatrices. Cette montre apparaît en 1956 dans le film du commandant Cousteau Le monde du silence[6]. Avec ces réussites, l'entreprise se développe et compte, en 1959, 200 ouvriers assurant une production annuelle de plus de 100'000 pièces[1]. Rayville fait également appel à des entreprises sous-traitantes qui profitent de cet essor.

Betty Fiechter est encore présidente en 1960 (elle le restera jusqu'à son décès) quand Rayville entre dans le puissant holding SSIH (Société suisse pour l'industrie horlogère)[1] dont elle devient membre du Conseil d'administration[7].

La même année, création de Fiechter & Cie par Betty et Jean-Jacques Fiechter, une société dédiée à l' "étude, mise au point, vente et représentation de nouveautés dans le domaine du sport et de la mécanique de précision"[8].

A Villeret, à la rue des Sources, une petite statue représentant un buste de Betty Fiechter (voir photo) est accompagnée d'un texte qui la présente comme l'"initiatrice du nouveau quartier des Planches dans son village natal". En effet elle a acheté un terrain agricole (le domaine des Planches) qui a été transformé en zone à bâtir qui est occupée actuellement (2021) par plusieurs dizaines de maisons familiales.

En adhérant en 1947 à la Société jurassienne d'émulation, section d'Erguël, Betty Fiechter montre son intérêt pour la vie culturelle de sa région[9]. Elle en reste membre jusqu’à sa mort[10].

Références

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  1. a b c d et e Jean-Jacques Fiechter, La famille BLANCPAIN, Nonan-sur-Matran, Fribourg, Claude Blancpain, , 383 p., p. 102
  2. Reto Reichenbach, « La prévoyance vieillesse en Suisse: Le changement comme seule constante », sur www.credit-suisse.com, (consulté le )
  3. https://www.histoiredelasecuritesociale.ch/fileadmin/redaktion/Zahlen/G7.jpg
  4. Feuille officielle suisse du commerce, 9 septembre 1942, No 209, p.2038
  5. Blancpain manufacture de haute horlogerie, « Collection Ladybird », sur www.blancpain.com (consulté le )
  6. Emma Chatelain, « Blancpain SA », sur Dictionnaire du Jura, (consulté le )
  7. Feuille officielle suisse du commerce, 4 septembre 1969, No 206, p.2040
  8. Feuille officielle suisse du commerce, 27 juillet 1960, No 173, p.2234
  9. Actes de la Société jurassienne d'émulation, Vol. 51, 1947, p.417
  10. Actes de la Société jurassienne d'émulation, Vol.79, 1976, p.339