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Utilisateur:Annevalerie10/Brouillon

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Interculturel (suite de la page wikipédia - Principe de créolisation-)[modifier | modifier le code]

Pour Ferguson[précision nécessaire], la diglossie signifie deux variétés de langue avec une dite haute « acrolecte » et l’autre dite basse « basilecte » qui sont des variétés complémentaires puisqu’elles sont employées dans des fonctions et des domaines différents avec une variété qui a un statut social supérieur à l’autre. L’une s’exercerait dans le domaine formel (acrolecte) et l’autre dans le domaine informel (basilecte).

D'autres linguistes tels que Lambert Félix Prudent dénoncent l’insuffisance du terme diglossie ; il dénonce le fait que les deux langues ne sont pas étanches l’une par rapport à l’autre, il y a des emprunts de part et d’autre. L’utilisation du français et du créole s’immisce dans des domaines où ils ne l’étaient pas autrefois. Il y a une interpénétration des deux langues et L.F. Prudent avance le concept « d’interlecte » qui rend compte de l’évolution du créole (évolution phonétique, grammaticale, lexical...)

Enfin, il faut préciser que le « processus de créolisation » a son pendant que l'on observe aujourd'hui, celui du "processus de décréolisation". Le concept de décréolisation revêt deux formes[réf. souhaitée] : une forme quantitative et une forme qualitative :

  • la forme quantitative désigne la diminution du nombre de personnes parlant créole comme ce peut être le cas à Grenade ou Trinidad (conflit entre deux créoles à l'un à base lexicale française et l'autre anglaise).
  • la forme qualitative désigne (pour le cas du créole français) une forme de francisation de la langue créole par l’emprunt lexical français ; cette décréolisation est lié au fait que l’on est passé d’une situation de diglossie hétéro-topique (les uns parlent créole et français, les autres uniquement créole) à une situation de diglossie homotopique (tout le monde parle créole et français).

Selon Édouard Glissant, la créolisation s’applique aux cultures et son devenir est imprévisible. Le choc entre le créole et d’autres cultures donne naissance à une nouvelle donnée culturelle complexe et multiple. A titre d’exemple, les langues créoles n’étaient pas des langues qui tendaient à devenir des patois, dialectes ou déformations agressives d’une langue dominante mais il s’agissait de langues qui, à partir d’éléments absolument étrangers les uns par rapport aux autres (lexique, grammaire et mode de prononciation) fabriquent cette langue imprévisible. C’est une langue de jeu, d’images, pas de concepts et dont on ne peut découvrir les lois qu’après usage[1]

Le concept de créolisation met en jeu plusieurs phénomènes qui ne sont pas nécessairement liés mais qui coexistent dans les situations historiques qui lui ont donné naissance:


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"-convergence d’apports culturels venus d’horizons suffisamment différents pour que nous les percevions comme hétérogènes, voire incompatibles; -interactions entre les éléments de ces cultures, permettant leur articulation dans un nouveau système qui est vécu et perçu de façon positive par ceux dont il est devenu la culture, mais négativement par ceux qui s’identifient aux cultures fondatrices de la construction nouvelle; - apports humains contrastés quant à leurs origines et à leurs apparences physiques, ce qui entraîne inéluctablement une association avec métissage." Article sur la créolisation


Éducation et communication interculturelle[modifier | modifier le code]

L'école est aujourd'hui un lieu où l'enfant va rencontrer l'Autre, l'altérité. C'est un lieu où il va être confronté à la différence, à des cultures autres que sa propre culture familiale. Il va devoir apprendre à respecter ces différences et comprendre que lui-même a une culture qui n'est pas un universel, et qui n'est pas non plus figée.La pédagogie interculturelle propose de limiter les effets négatifs que pourraient avoir les incompréhensions des uns et des autres, en valorisant cette différence pour que chacun puisse apprendre des autres, et que l'enfant lui même puisse enrichir ses camarades. Ainsi, le professeur qui pratique ce genre de pédagogie essaiera de se décentrer et de proposer différents modèles, sans rester dans une vision ethnocentrique où c'est principalement la culture européenne qui est mise en valeur. Ainsi la classe devient le lieu où chaque enfant pourra s'exprimer et affirmer sa différence, en partageant avec les Autres. L'exemple des cours portant sur la culture religieuse enseignée au collège en est un parmi tant d'autres.

« L'éducation interculturelle est devenue une priorité pour les institutions européennes dans les années 1990 et 2000[2] ». « Les approches interculturelles dans la forme scolaire se présentent à la fois comme un enjeu pour les « minorités », les migrants ou plus généralement l'ensemble des élèves, et comme un défi pour les autorités éducatives chargées de les promouvoir[3] ».

Les approches interculturelles en éducation visent généralement trois objectifs : « reconnaître et accepter le pluralisme culturel comme une réalité de société ; contribuer à l'instauration d'une société d'égalité de droit et d'équité ; contribuer à l'établissement de relations inter-ethniques harmonieuses[4] ».

Au niveau universitaire des rencontres interculturelles entre des étudiants de pays différents ont lieu afin de leur permettre de mieux connaître l'Autre. Cette démarche amène déjà à réfléchir sur sa propre culture, son positionnement, chaque étudiant pouvant avoir sa propre manière d'appréhender la culture de son pays.

Il semble important de mentionner aussi que dans l'éducation et la communication interculturelle les notions de majorité et de minorité ont toute leur importance et ce aussi bien au niveau culturel que langagier. L'altérité est une composante omniprésente dans notre société de multiculturalisme. On la trouve sous diverses formes, parfois inattendues : elle se trouve dans l'archipelisation de la connaissance qui tend à construire naturellement des passerelles entre domaines autrefois spécialisés et fermés sur eux-mêmes (neurochirurgie, bioéthique, etc). Elle se trouve également à l'école qui n'est pas seulement un lieu de conservation des savoirs mais est aussi un lieu (avec la famille) où se transmet le savoir vivant entre générations.

Culture d'entreprise et management interculturel[modifier | modifier le code]

Depuis les Trente Glorieuses et les fortes périodes de croissance économiques qui suivirent, avec la nouvelle situation économique mondialisée, l'entreprise s'accapare le terme "culture d'entreprise" pour fédérer ses ressources humaines[réf. souhaitée]. Elle se constitue une histoire, des valeurs que doivent respecter ses membres et des lois ou statuts qui réglementent les rapports de chacun ; se démarque de la concurrence par une analyse fine des différents besoins d'une clientèle multiculturelle.[réf. souhaitée]

« La discipline du management interculturel s’est développée aux États-Unis à la fin des années 1970 sur la base du management international et du management comparé (Harris et Moran, 1993)[…]. Le management interculturel est centré sur le comportement organisationnel et les ressources humaines (Adler, 1991 ; Holzmüller, 1995)[5]. »

La mondialisation et la globalisation des marchés ont créé une nouvelle donne dans le monde de l'entreprise: délocalisations, fusions, expatriations des cadres, appel à la main d'œuvre étrangère, etc. Désormais, diverses cultures se côtoient sur un même lieu de travail[réf. souhaitée].« Les études disponibles montrent que le taux d’échec des fusions-acquisitions est relativement élevé : environ une opération sur deux est considérée comme un échec (Demeure, 2000 ; Habeck et al., 2001)[5]. »

Conflits, manque de communication engendrant l'incompréhension, préjugés et stéréotypes, voire racisme, impérialisme de la culture dominante au mépris des cultures minoritaires[réf. souhaitée], tous ces écueils liés à la complexité des rapports inter-humains à laquelle se surajoute la différence culturelle sont des paramètres inévitables à prendre en considération par les entreprises de nos jours[réf. souhaitée].

Le management interculturel s'intéresse donc à transformer une situation de multiculturalité en une situation d'interculturalité, afin que l'entreprise se dote d'une équipe performante, lui offrant (de par la diversité des approches face aux problèmes rencontrés) plus de solutions innovantes, plus de créativité, une sorte de synergie des esprits positive. Le management interculturel est donc une véritable stratégie managériale désormais vitale pour l'entreprise, car ayant des répercussions au niveau de ses ressources humaines, de sa performance générale, de son succès sur les marches étrangers visés, de sa pérennité et de sa capacité d'adaptation aux changements, bref, de sa compétitivité en général.[réf. souhaitée]

Depuis son lancement en France en octobre 2004, la charte de la diversité incite les entreprises à garantir la promotion et le respect de la diversité dans leurs effectifs. Les entreprises en signant cette charte s'engagent à lutter contre toute forme de discrimination et à mettre en place une démarche en faveur de la diversité. Elle témoigne de l'engagement en France en faveur de la diversité culturelle, ethnique et sociale. Elle nécessite l'engagement et le respect de tous les salariés d'une même entreprise, la mise en place du dialogue social, le partage de valeur. )

Il existe de nombreuses formations en management interculturel offertes en France:

Les rencontres interculturelles ont lieu depuis de très nombreuses années dans les milieux scolaires, universitaires et surtout dans le monde du travail, or les peurs subsistent plus que jamais[réf. nécessaire]. Un projet de rencontres interculturelles pacifique et décomplexé n'aura lieu que si les politiques adoptent un message clair et rassembleur en direction de tous les citoyens sans distinction aucune.

Les enjeux de la rencontre interculturelle[modifier | modifier le code]

La notion de risque[modifier | modifier le code]

La rencontre avec l'autre, avec la différence nous ramène à des formes presque instinctives de protection et de survie. Dans son ouvrage Différences culturelles, modes d’emploi, Clair Michalon prend le cas de l’échec de nombreux programmes de développement pour faire le lien entre la rencontre interculturelle et les enjeux de sécurité qu’elle représente. Schématiquement, les pays du Nord ont des assurances pour limiter les risques qu’ils prennent, tandis que toute prise de risque (y compris l’innovation technologique) dans les pays du Sud est un enjeu de survie sans garantie de remboursement. Il est d’ailleurs intéressant de constater que les discours politiques sur la sécurité ne sont jamais loin des discours sur l’intégration.[réf. souhaitée]

Survie ou mort de mon ego[modifier | modifier le code]

Par sa différence, l’Autre représente dans mon imaginaire un danger pour mon intégrité, ma toute-puissance, elle-même imaginée. L’Autre risque de remettre en question ou d’ébranler tout ce sur quoi repose ma sécurité : mon identité, mes biens, mon territoire.[réf. souhaitée] Sa différence questionne mes références, mes certitudes, mes connaissances. La crainte naît alors que ce qui distingue l’autre de moi, cause la mort de mon être[réf. nécessaire].

Se pose alors la question : vais-je pouvoir survivre dans cet espace inconnu ouvert par l’autre ?La réponse est évidente mais l’expérience difficile. En effet, cette altérité est aussi nécessaire que l’intrusion du tiers dans la fusion mère-enfant qui permet l’existence de trois individus et non d’un seul. Cette rencontre interculturelle est un risque et une nécessité pour ma survie (physique, intellectuelle, sociale et spirituelle), au niveau individuel comme au niveau sociétal.[réf. nécessaire] De même que l’individu ne peut se construire sans altérité, la société ne peut exister sans l’expérience de la diversité. Comme tout organisme fonctionnant sur lui-même, le communautarisme ne peut qu’aboutir à la nécrose de la société.[réf. nécessaire]

Préjugés et déshumanisation[modifier | modifier le code]

Les préjugés ne seraient donc pas tant une hiérarchisation culturelle qu’une expression de la peur morbide de l’Autre, dans le paradoxe d’une rencontre considérée comme nécessaire. Les préjugés disent à la fois mon intérêt pour l’Autre et ma tentative de m’en éloigner. En faisant rentrer l’Autre dans des catégories, si possible éloignées de celles dans lesquelles je me reconnais, je restreins toute reconnaissance de l’autre comme mon alter-ego, ne gardant que l’ « alter ». Ne plus reconnaître nos points communs qui font de nous les membres d’une même humanité, c’est déshumanisé l’autre. Devenu objet de peur, déshumanisé, l’autre peut alors être détruit ou chassé, dans un processus d’exorcisation des peurs et d’exaltation identitaire. La rencontre interculturelle au niveau individuelle ou collectif met en jeu notre humanité même.[réf. souhaitée]

Conclusion[modifier | modifier le code]

L'interculturalité s'est beaucoup développée dans le domaine du management en proposant d'adapter le marketing des produits à la culture du marché ciblé.

Il semble intéressant d'identifier le "culturel" (dans l'interculturel) comme un assemblage, une mosaïque d'émaux avec pour mortier la relation humaine. Chacun a sa culture, propre à sa construction identitaire. Une juxtaposition d'éléments non fixés et toujours en devenir, en mouvance au gré du temps et des rencontres. C'est un peu telle une mise en art entre diverses couleurs de soi, diverses couleurs d'autres pour une œuvre humaine de diverses autres en soi. L'interculturalité pourrait être une forme de dialogue entre des ensembles de savoirs, savoir-faire, règles, stratégies, habitudes, coutumes, normes, interdits, croyances, rites, valeurs, mythes, idées, acquis, qui se perpétue de génération en génération, se reproduit en chaque individu et entretient, par génération et ré-génération, la complexité individuelle et la complexité sociale. Pour conclure, en reprenant les mots de Tzvetan TODOROV, « l'interculturalité est la possibilité de bâtir une véritable altérité dans la société à partir d'une double relativité: celle de l’unité du genre humain et de la pluralité culturelle[6]. »

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Site sur Edouard Glissant
  2. Condat, 2008, ciep.fr
  3. Meunier,2007, inrp.fr
  4. Pagé,1993
  5. a et b C. Barmeyer, U. Mayrhofer, Le Management Interculturel: facteur de réussite des fusions-acquisitions internationales?, in Gérer Et Comprendre, Décembre 2002, N°70, p. 1 & 3.
  6. Todorov Tzvetan, Nous et les autres. Réflexion française sur la diversité humaine, Paris, Seuil, 2008.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

La même que sur la page INTERCULTUREL.