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Ismaïl Ier
Illustration.
Portrait de Chah Ismaïl Ier. Inscrit « Ismael Sophy[note 1] Rex Pers ». Peint par le peintre italien Cristofano dell'Altissimo entre 1552 et 1568. Installé aux galerie des Offices, Florence.[2]
Titre
Chah d'Iran

(22 ans, 5 mois et 1 jour)
Successeur Tahmasp Ier
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Ardabil, Aq Qoyunlu
Date de décès (à 36 ans)
Lieu de décès Près de Tabriz, Iran séfévide
Sépulture Sanctuaire du Cheikh Safi al-Din
Père Cheikh Heidar
Mère Halima
Grand-père paternel Cheikh Djoneid
Grand-père maternel Ouzoun Hassan
Grand-mère maternelle Théodora Comnéne
Famille Séfévides
Religion Chiisme

Ismaïl Ier (persan : اسماعیل یکم; né le et mort le ) est est le fondateur et le premier chah de l'Iran Séfévide, régnant de 1501 jusqu'à sa mort en 1524. Son règne est souvent considéré comme le début de l'histoire moderne de l'Iran.

Dynastie des Séfévide avant Ismaïl

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Le premier ancêtre de la famille Séfévides connue était Firuz-Shah Zarrin-Kolah (en). Au XIe siècle, il s'est établi comme un riche propriétaire terrien dans la ville montagneuse et ravagée par la guerre d'Ardabil, au nord-ouest de l'actuel Iran.[3] Concernant l'origine des Safavides, Ahmad Kasravi a conclu que les Séfévides étaient des habitants indigènes d'Iran d'origine iranienne, mais parlaient pourtant l'azéri. L'historien bachkir, Zeki Velidi Togan (en), suggéra plus tard que les Séfévides avaient émigré du Kurdistan avec le prince Rawadid, Mamlan Ier en 1025.[4] En 1252, l'éponyme de leur dynastie, Safi al-Din Ardabili, est né six générations après Firuz-Shah.[5] Sa vie s'est produite simultanément avec l'établissement et la dissolution de l'empire perse-mongol de l'Ilkhanat. Un événement qui a eu une grande influence sur sa vie.[6] Avec la destruction du califat abbasside par les Mongols et le déclin des puissances de l’Islam à l’Est, la théologie officielle qui luttait pour la rationalité a perdu de sa valeur.[7]

Au lieu de cela, un ensemble de croyances populaires s'est répandu, dont les caractéristiques comprenaient la croyance aux miracles, la vénération des saints et la croissance des lieux de pèlerinage, la vénération d'Ali, le cousin de Mahomet et le mysticisme islamique, le soufisme.[8] Safi al-Din était un chef religieux typique de cette époque.[8] Il fut l'objet de nombreux miracles et de saintes visions.[9] Le récit hagiographique de Safvat as-safa (en), la seule chronique écrite à peu près près de la vie de Safi al-Din, le dépeint d'une manière sainte ; rapportant qu'il eut des visions, voyant des anges sous la forme d'oiseaux qui à leur tour prirent une forme humaine et conversèrent avec lui et que des saints s'approchèrent de lui et lui prédirent son grand avenir.[5]

En 1276, Safi al-Din devint disciple de Cheikh Zahed Guilani qui était le grand maître de l'ordre soufi Zahediyeh.[10] En signe de leur lien étroit, Safi al-Din a épousé la fille de Zahed, Bibi Fatima.[10] Après la mort de Zahed en 1301, Safi al-Din prend la direction de son ordre et fonde le Safavieh sur les fondations de l'ordre de son ancien maître.[11] A sa mort en 1334, Safi al-Din était considéré comme un saint.[12]

Son fils, Sadr al-Din Musa, lui succéda et fut le cheikh de l'ordre pendant trente ans. Il a fait évoluer le Safavieh, convertissant beaucoup plus de personnes et renforçant le pouvoir spirituel de l'ordre, tout en renforçant ses bases financières grâce à des dons pieux constants.[13] Aprés le mort de Sadr al-Din en 1391, son fils Kadjé Ali (en) devenue le Chiekh jusqu'a 1427.[14] Au cours de son mandat, l'ordre Safavieh s'est progressivement orienté vers le chiisme, malgré ses convictions sunnites antérieures, et est devenu une théocratie.[15][16] Par ailleurs, sous le petit-fils de Kadje Ali, Cheikh Djoneid, l'ordre Safavieh entre dans une phase militariste. Il fut le premier cheikh à assumer le titre de sultan et à inciter aux guerres saintes contre les infidèles.[17] Djoneid a changé le caractère de l'ordre en un mouvement messianique Alides par lequel il a pu recruter des guerriers turkmène parmi les Ottomans et les Dulkadirides.[18] Pour ces turkmènes, il est devenu Dieu et son fils, Heidar , fils de Dieu.[18] Cette croyance hétérodoxe est issue du changement intentionnel de Djoneid des Safavieh d'un ordre orthodoxe en un ordre ghulāt (extrémistes).[19][note 2] Il fut finalement tué au combat par Khalilulah Ier (en) de la dynastie Chirvanchah en 1460, mais sa mort ne mit pas fin au mouvement séfévides, mais avec la succession de son fils, la ferveur pour le pouvoir temporel s'accéléra.[21]

Premières années

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Le futur Ismaïl Ier naît à 17 juillet 1487 au Ardabil dès Cheikh Heidar et sa femme Halima, la fille de le roi des les fédération tribale Aq Qoyunlu, Ouzoun Hassan.[22] Ouzoun Hassan respectait profondément Heidar et leur alliance offrait de nombreuses opportunités à Heidar.[23] Cependant, à la mort de Hassan en 1478, son fils, Yaqub Aq Qoyunlu (en), lui succéda, qui considérait les Séfevides comme une menace pour son royaume.[24] C'est pourquoi, en 1488, il envoya une armée de 4000 soldats pour aider le Chirvanchah, Farrukh Yasar (en), qui combattait Heidar.[24] Les forces unies de Chirvan et d'Aq Qoyunlu ont vaincu les Séfévides et Heidar a été tué au cours de la bataille.[22] Par la suite, Yaqub fit incarcérer les fils de Heidar et leur mère, sa propre sœur, à Istakhr, dans le Fars.[25] Ismaïl et ses frères furent emprisonnés pendant quatre ans et demi avant d'être libérés en août 1493 par Rustam Beg (en), un prétendant au trône d'Aq Qoyunlu. Rustam utilisa la force militaire qui soutenait les Séfévides pour vaincre l'un de ses rivaux. Cependant, connaissant l'importance de leur soutien, Rustam chercha à les arrêter de nouveau et à tuer l'aîné des frères, Sultân Ali.[22] Ali et ses frères s'échappèrent et se dirigèrent vers Ardabil, tandis que Rustam envoyait des troupes à leur poursuite.[22] Connaissant son destin inévitable, Ali a annoncé le jeune Ismaïl comme son successeur.[26] Dans la bataille qui s'ensuit, il est tué.[22]

Cheikh Safi al-Din donne sa bénédiction à Chah Ismaïl, Ecole de Moïn Mosavver, Iran, XVIIe siècle

Ismaïl atteignit Ardabil et s'y cacha pendant six semaines, changeant constamment de cachette pendant que les hommes de Rustam le cherchaient dans chaque maison. Après avoir échappé à la capture, Ismïl passa de main en main par des fidèles et des sympathisants jusqu'à ce qu'il atteigne le Lahidjan de la cour à Guilan d'un dirigeant local nommé Soltan-Ali Mirza (en), de la dynastie des Kar-Kiya (en) ; là, il reçut asile.[26] À partir de 1494, Ismaïl passa quatre ans sous la protection d'Ali Mirza, qui ne se laissa pas décourager par les demandes constantes de Rustam Beg de lui livrer Ismaïl.[27] Durant son séjour à Lahidjan, il fut instruit par Shams al-Din Lahiji, un théologien de la cour d'Ali Mirza, qui était un chiite.[28] Ismaïl, qui avait perdu son père chiite seulement un an après sa naissance, a dû apprendre et adapter le chiisme auprès de son maître.[29] Il resta en contact avec ses disciples en Anatolie, en Azerbaïdjan et dans le sud du Caucase et, pour renforcer sa propagande à leur égard, leur écrivit de simples poèmes sous le pseudonyme de « Khatai ». Dans ces poèmes, comme son père et son grand-père, il insiste sur l'idée de sa divinité et sur le fait qu'il est une incarnation de Dieu.[30]

Alors qu'Ismaïl n'avait que 12 ans, il décida de quitter Lahidjan avec sept hommes fidèles de sa secte, malgré l'insistance d'Ali Mirza pour l'en dissuader.[31] L'année de son émergence, en 1499, la Perse se trouvait dans un vide politique, les Aq Qoyunlu étant plongés dans guerres de succession et le pouvoir des Timourides étant profondément limité, tandis que les Ottomans et les Ouzbeks de Boukhara étaient incapables d'intervenir dans la situation.[32] Ismail s'est d'abord dirigé vers Ardabil, soit par choix émotionnel, soit parce qu'il pensait pouvoir recruter plus d'hommes au sein du centre de l'ordre Safavieh, mais il s'est retrouvé confronté à un gouverneur nommé par les Aq Qoyunlu.[32] Craignant l'attitude du gouverneur, Ismail et ses hommes avancèrent en Anatolie et vécurent pendant un an parmi la tribu turkmèn d'Ustajlu.[33] C’est là qu’Ismaïl a pleinement établi son image messianique.[33] Cela fut rendu possible en partie par la conscience apocalyptique des gens de cette époque, dont les insécurités, causées par les catastrophes et les guerres, firent naître l'espoir de la réémergence du Mahdi. Les gens voyaient donc le jeune Ismaïl comme le Mahdi ou son annonciateur.[34] C'est cette croyance commune qui a uni les tribus turkmènes en guerre pour laisser de côté leurs rivalités internes et se vouer à Ismaïl ; sept tribus chiites se sont ainsi unies : les Rumlu, les Shamlu, les Ustajlu, les Takkalu, les Zolghdar, les Afchar, les Kadjar, et sont devenues connues sous le nom de Kizilbache (les « Têtes rouges » turkmènes).[35]

Chah of Iran

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Conquête de Tabriz et couronnement

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gouache rehaussée d'or sur papier, représentant une bataille
Miniature représentant une bataille entre Chah Ismaïl I et le souverain d'Aq Qoyunlu ; peut-être la bataille de Sharur contre Alvand Beg. Qazvin ou Ispahan, vers 1590-1600

En 1500, Ismaïl retourna à Ardabil et ordonna à ses partisans de le rejoindre à Erzincan. 7000 hommes des tribus Kizilbache se rassemblèrent là pour lui.[31] Il lança une guerre sainte contre le Chirvanchah Farrukh Yasar et le vainquit en décembre à Jabani, près de Chamakhi, Farrukh Yasar lui-même étant tué dans la bataille.[34] Ismaïl souhaitait achever la soumission de Chirvan, mais fut interrompu lorsqu'il apprit qu'Alvand Beg (en) de l'Aq Qoyunlu avait commencé à mobiliser ses forces pour le combattre.[36] Il fit donc marche arrière et combattit contre Alvand Beg à Sharur en août 1501.[37] Malgré ses 30 000 hommes, Alvand subit une défaite décisive et perdit 8 000 de ses hommes.[38]

  1. Sophy est une aberration de Safavi utilisée pour désigner le dirigeant de la dynastie des Séfévides.[1]
  2. Le terme ghulāt désigne les musulmans qui adhèrent à des doctrines hérétiques telles que la vénération extrême d'Ali, l'incarnation divine des hommes, la transmigration des âmes et l'anthropomorphisme. Ces musulmans furent désavoués par les érudits chiites au Xe siècle, mais reprirent leur essor avec l'invasion des Mongoles. Ils étaient nombreux dans le nord de l'Iran et en Anatolie, où s'installèrent de nombreuses tribus turkmènes. Ces tribus conservèrent leurs anciennes croyances chamaniques et leur conversion à l'islam ne fut que nominale.[20]

Références

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  1. Blow 2009, p. xiii.
  2. Casale 2023, p. 34.
  3. Savory 1980, p. 1–2.
  4. Savory 1980, p. 2.
  5. a et b Savory 1980, p. 5.
  6. Roemer 1986, p. 190.
  7. Roemer 1986, p. 190-191.
  8. a et b Roemer 1986, p. 191.
  9. Quinn 1996, p. 133.
  10. a et b Savory 1980, p. 6.
  11. Bomati 2023, p. 30-31.
  12. Bomati 2023, p. 32.
  13. Bomati 2023, p. 34-35.
  14. Bomati 2023, p. 36.
  15. Bomati 2023, p. 37.
  16. Matthee 2008.
  17. Savory 1980, p. 16.
  18. a et b Babayan 2009.
  19. Turner 2000, p. 60.
  20. Turner 2000, p. 57.
  21. Savory 1980, p. 17-18.
  22. a b c d et e Savory et Karamustafa 1998.
  23. Baltacıoğlu-Brammer 2021, p. 28, 35.
  24. a et b Baltacıoğlu-Brammer 2021, p. 28.
  25. Savory 1980, p. 20.
  26. a et b Savory 1980, p. 21.
  27. Savory 1980, p. 22.
  28. Roemer 1986, p. 197.
  29. Roemer 1986, p. 196-197.
  30. Savory 1980, p. 23.
  31. a et b Savory 1980, p. 25.
  32. a et b Roemer 1986, p. 210.
  33. a et b Bomati 2023, p. 58.
  34. a et b Roemer 1986, p. 211.
  35. Bomati 2023, p. 59.
  36. Roemer 1986, p. 212.
  37. Bomati 2023, p. 60.
  38. Savory 1980, p. 26.

Bibliographie

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