Aller au contenu

Utilisateur:Alix.Gthr/Brouillon

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Illustration d'une Domus en élévation
Illustration d'une Domus en élévation

Dans la Rome antique, la croissance de la population, les conditions foncières et politiques et les structures sociales engendrent deux grands types d’habitations : l’élite réside dans des domus particulières, la masse dans des immeubles collectifs, les insulae. Sans doute toute une gamme de logements existe entre ces deux catégories, dont des domus modestes et des immeubles d’un certain standing, mais on ne la connaît guère.

La domus est l’habitation familiale de la Rome antique.

Apparus entre la fin de la monarchie et le début de la république sous leur forme classique, les domus sont destinés aux romains les plus aisés. Par ses dimensions et son décor, une domus doit correspondre au statut social et à la dignitas de son propriétaire. Ce sont des maisons individuelles occupées par le propriétaire et son entourage. Le luxe réservé aux édifices publics et aux temples se retrouve dans les domus privées. Il y a peu d’ouvertures qui donnent directement sur l’extérieur pour protéger du bruit, des vols, de la poussière, du froid et pour garder de l’intimité.

Dans les quartiers plus modestes, les insulae sont les habitats collectifs de Rome. Un grand nombre de personnes y cohabitent et les conditions de vie dans ces bâtiments sont bien plus rudes et précaires.

En chiffre, au IIIème siècle après JC, Rome compte 46 000 insulae et 1800 domus au sein de la ville de Rome, soit environ 200 000 à 300 000 Romains habitaient une domus et 700 000 ou davantage, dans des immeubles collectifs.

Les habitations dans le paysage urbain

[modifier | modifier le code]

Au-delà des habitants des domus et des insulae, d’autres romains logeaient dans des bâtiments attachés à une fonction professionnelle comme les magasins, appelés taberna. Par conséquent, la typologie des habitations est très variable. Amedeo Maiuri tenta de les catégoriser à travers les facteurs suivants :

  1. Les grandes domus patriciennes
  2. Les petites et moyennes domus de la classe moyenne
  3. Les grandes demeures donnant sur la mer
  4. Les maisons qui ne suivent pas le “plan traditionnel”
  5. Les maisons avec taberna (boutique)
  6. Les maisons divisés en plusieurs habitations
  7. Les maisons de marchands...

Aussi il est essentiel de voir les domus et insulae comme étant des maisons en perpétuelle évolution. Puisque l’archéologie nous contraint à étudier des bâtiments figés et inchangés depuis de longs siècles, l’évolution de ces derniers n’est pas un champ très étudié. Cependant, nous pouvons observer très clairement ce phénomène dans les insulae pompéiennes par exemple.

Les habitations urbaines de l’antiquité romaine étaient réparties en quartiers. Les domus était situé légèrement en périphérie ou en hauteur, dans les quartiers nobles comme le Palatin, alors que les insula étaient davantage proche du centre de la Ville. Nous avons connaissance de l'agencement de la cité grâce au grand plan topographique gravé dans du marbre et visible sur un mur du forum de la paix, sous Septime Sevère vers 206.

L'architecture

[modifier | modifier le code]

Les structures architecturales

[modifier | modifier le code]

Il ne reste plus de domus encore en élévation à Rome, c’est pourquoi, en ce qui concerne les structures architecturales, cette sous-partie est basée sur les résultats des études archéologiques de Pompéi. La structure des plus anciennes maisons est caractérisée par l’usage du grand appareil, de moellons et l'utilisation d’un calcaire sédimentaire, le calcaire du Sarno en l'occurrence. L’utilisation d’appareil à cadre est aussi fréquente. Les éléments de la structure architecturale sont en partie liés par de l’argile. La maçonnerie et le mortier ne font irruption que tardivement dans le monde romain. Ainsi, on observe des changements dans les matériaux utilisés à partir du 3 siècle avant J-C. Par exemple, le calcaire du Sarno est remplacé par le tuf volcanique dit “de Nocera”.    A la même époque, l’utilisation de chapiteaux et entablements hellénistique apparaît. Les détails s'affinent dans les structures des domus. Toujours au IIIème siècle se développe la maçonnerie. Couplée aux briques, apparues le siècle suivant, cette méthode de construction s’impose comme la plus perfectionnée. Rome mettra environ un siècle pour arriver à une architecture semblable à celle de Pompéi. A la suite de la colonisation de Pompéi par Rome, aux environs de 80 av. J-C, les moellons sont taillés en carrés réguliers. Les structures arborent alors des motifs semblables aux mailles d’un filet. Vitruve décrit à son époque les deux techniques de maçonnerie : “Il existe deux sortes de maçonnerie : l’une est la réticulée, qui est à présent partout en usage ; l’autre, selon l’ancienne manière, est la maçonnerie à joints incertains”. Encore plus tard apparaît la pose horizontale des briques. Le mortier en usage est alors composé de chaux, sable et tuileau selon Vitruve. Ce dernier considère les mortiers hydrauliques comme étant les plus efficaces.

L’ornement des surfaces

[modifier | modifier le code]

L’archéologie a permis la découverte de nombreux ornements typiques de l’époque gréco-romaine. Ce sont surtout les habitations nobles qui sont pourvues de tels décors. En premier lieu, il y a les revêtements des sols, en particulier l’usage de mosaïques très répandu dans les plus riches domus. On y représente diverses scènes qui dépendent de l’époque de construction de ces œuvres et du type de bâtiment. Pour les habitations, ce sont souvent des scènes païennes, religieuses ou de vie quotidienne qui sont illustrées. On a par exemple retrouvé des mosaïques de chasse, de Dionysos ou d’agriculture. Un peu plus tardifs et inspirés par les grecs, les revêtements muraux peuvent être de deux types souvent combinés : les décorations à l’aide de matériaux, régulièrement le stuc, et les peintures murales. Le développement de ces artifices est dû à la conquête des terres hellénistiques par les romains et par extension à leur découverte de l’art grec.

Aussi, certains éléments occupent une place double : décoratrice et architecturales. C’est par exemple le cas des colonnes et des chapiteaux qui les surplombent. Leur taille et ornement varient, en particulier les chapiteaux qui possèdent souvent des décors en stuc très léchés.

Les pièces de la Domus

[modifier | modifier le code]
  • Vestibulum - Dans les premières maisons romaines, la porte d'entrée (janua) ouvre sur un  couloirs (fauces) qui conduit à l'atrium. Puis progressivement, un nouveau plan se dessine : la porte d'entrée de la maison ouvre sur un vestibule (vestibulum ou ostrium) qui mène jusqu'à l'atrium.
  • Atrium - L’atrium est un espace central autour duquel s’organise le reste de la domus. On l’appelle aussi la cour centrale accompagnée d’un bassin appelé impluvium qui recueille les eaux de pluies grâce à une toiture incliné vers l’intérieur appelé compluvium.
  • Triclinium - salle à manger pour recevoir les invités, composé de 3 lits sur lesquels s'allongent les personnes pour manger.
  • Tablinum : pièce indépendante ou se trouve le bureau du maître de la maison.
  • Ala : Les alae sont des pièces généralement situées derrières l'atrium. Elles sont fermées par des rideaux et sont dotées de sièges. Le maître de maison y reçoit ses invités.
  • Fauces : couloir qui permettait de lier la maison au jardin.
  • Cubiculum : ce sont les chambres :  La chambre à coucher ouvre généralement sur l'atrium. Un rideau sert de porte. A partir de la République, les chambres sont déplacées et occupent la seconde partie de la maison.
  • Culina : C'est la cuisine de la domus. La pièce est petite. Son atout majeur est l'aménagement des fourneaux.
  • Bain
  • Péristyle : Les domus possèdent généralement un jardin (hortus). A l'époque de la Rome royale, les domus sont souvent dotées de petits jardins. A partir de la République puis sous l'Empire, le jardin prend de l'importance. Les jardins des domus de la République et de l'Empire sont dotés de péristyles. Le péristyle est une galerie de colonnes qui  couvre les quatre côtés d'un jardin (ou d'une pièce). Les péristyles abritent parfois des œuvres d'art.

Les fonctions de la Domus

[modifier | modifier le code]

Pour comprendre la domus, il est important de remettre en contexte les premières recherches autour de ces habitations. Au XVIII et XIXème siècles, les pièces commencent à acquérir une fonction caractéristique dans les habitations nobles occidentales. En conséquence, les chercheurs ont longtemps voulu associer à chaque pièce son utilité. Nous savons désormais que ces fonctions sont flexibles et modulables. Rare sont les pièces qui ne possèdent qu’une unique fonction. Cette question est encore débattue de nos jours. Les salles de la domus sont alors caractérisées par leur architecture plutôt que par l’usage de leur espace.

La première fonction de la domus renvoie bien sûr à son statut d’habitation. Elle ne fait probablement pas uniquement office de maison pour la famille nucléaire. Elle est aussi un espace d’accueil des proches, des amis et des esclaves.

Souvent considéré comme un simple habitat, Andrew Wallace-Hadrill invite à considérer la domus comme un espace de représentation et de réception, en particulier dans le cadre des relations patron-clients très présentes dans le territoire romain. La recherche se concentre davantage sur l’humain et l'organisation de sa vie dans ces espaces plutôt que de la domus elle-même. On tend à considérer un usage plus flexible des pièces à la façon maghrébine plutôt qu’européenne : une pièce et ses banquettes peuvent aussi bien servir de salle à manger que de chambre.

Les insulae

[modifier | modifier le code]

Aux IIème et Ier siècles av JC, sous les effets de l’impérialisme, Rome devient une mégapole ; ses dirigeants lui donnent une parure urbaine digne de son rang. La majorité des habitants commence à s’entasser dans de grands immeubles collectifs alors que l’élite se fait construire des résidences de plus en plus riches comme on l’a vu dans notre première partie avec les domus.

L'accroissement de la population romaine entraîne la nécessité de développer les logements. Ils sont généralement installés dans des quartiers populaires à partir de la fin du IIème siècle av JC.

Le rôle des insulae

[modifier | modifier le code]

Les grands immeubles collectifs sont appelés les insulae, le sens du mot insula a connu plusieurs évolutions avant de désigner “l’immeuble d’habitation”. De l’étymologie "île" (au milieu de l’eau), on passe à la notion de “parcelle de terrain isolée par des rues” (vici) puis au sens plus précis de “propriété foncière avec des habitations collectives" (par analogie au nom du terrain).

Une insula est donc un immeuble d’habitation collectif, ces habitats deviennent la caractéristique du centre urbain de Rome. Ils sont apparus assez tôt dans l’urbanisme de Rome qui s’y est largement développé. On est donc ici en opposition avec les domus, qui elles, sont des maisons particulières.

L'immeuble romain (insula) comporte plusieurs étages. La pression immobilière est très forte. Certains immeubles mesurent jusqu'à trente mètres de haut et peuvent comporter sept étages. Ces constructions gigantesques causent de sérieux problèmes de sécurité. Les immeubles devenant de plus en plus élevés à l'époque impériale, les empereurs devront limiter leur hauteur. Les conditions de vie dans un immeuble collectif sont diverses, mais dans l’ensemble très médiocres.

Structure des insulae

[modifier | modifier le code]

Une insula se décompose de la manière suivante :

  • Au rez-de-chaussée et au premier étage se trouvent des boutiques et des échoppes d'artisans ; les boutiquiers y vivent avec leur famille.
  • Le second étage est habité par les familles les plus riches.
  • Les étages suivants sont habités par les plus pauvres. Ils sont les premières victimes en cas d’éboulement ou d’incendie. Les fenêtres ne sont pas vitrées et les habitants ne sont pas alimentés en eau. Il y a, la plupart du temps, des fontaines d’eau à côté de l’immeuble ou s’abonner à des porteurs d’eau. Ces étages sont donc quasiment plus conservés aujourd’hui car ils étaient construits avec des matériaux légers et fragiles fréquemment victimes d’éboulements et d’incendies. Cicéron, qui possédé 3 insulae à Rome nous a écrit : “deux de mes immeubles se sont effondrés, dans les autres murs sont fendus, non seulement les locataires mais même les souris  les ont quittés". Pour illustrer davantage les conditions de vie très difficiles pour les habitants les plus pauvres, nous savons que 16 personnes pouvaient s’entasser dans deux ou trois pièces, si on connaît ce nombre, c’est qu’il est considéré comme scandaleux.
  • Les étages inférieurs sont loués par les plus aisés. Ces locations sont sources de gros revenus. Cicéron, à nouveau, nous dit que ses deux immeubles lui apportent 80 000 sesterces par an. Sous l'Empire, il arrive qu'un immeuble soit loué par une seule personne qui sous-loue ensuite les appartements. L’importance du marché immobilier, l’exploitation de la misère, la recherche du profit et l’absence de tout règlement contraignant donnent des constructions qui sont souvent, comme on l’a vu, de médiocre qualité.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

ADAM Jean-Pierre et NAUDEIX Hubert, La maison romaine. Éditions Honoré Clair, 2012.

DARDENAY Alexandra, La Domus romaine, 2020. In : Archeologia. 2020, n°585, pp. 30-41.

DUBOULOZ Julien, La propriété immobilière à Rome et en Italie (Ier-Ve siècles), organisation et transmission des praedia urbana, 2011. In : L’Antiquité classique. 2013. Vol. 82, n° 1, pp. 583‑585.

GONZALEZ-VILLAESCUSA Ricardo, Les Cités romaines. Presses Universitaires de France, « Que sais-je ? », 2021.

GRIMAL Pierre, L'âme romaine. Perrin, « Tempus », 2016.

GROS Pierre, L’architecture romaine : du début du IIIe siècle av. J.‑C. à la fin du Haut-Empire. II, Maisons, palais, villas et tombeaux. In : Topoi. 2004. n° 11/2, pp. 867‑868.

JOLIVET Vincent, Tristes portiques : sur le plan canonique de la maison étrusque et romaine des origines au principat d’Auguste : VIe-Ier siècles av. J.-C. Rome, École française de Rome, 2011.

PERRIN Yves, Rome, Paysage urbain et histoire, IIe siècle av. J.-C - IIe siècle apr. J.-C., Hachette Supérieure, 2001.

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]