Union patriotique (Colombie)

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Union patriotique
(es) Unión Patriótica
Image illustrative de l’article Union patriotique (Colombie)
Logotype officiel.
Présentation
Présidente Aída Avella
Fondation
Siège Bogota
Positionnement Gauche
Idéologie Pacifisme
Antiautoritarisme
Progressisme
Écologie politique
Internationalisme
Gauche antilibérale
Socialisme démocratique
Marxisme
Affiliation nationale Pacte historique
Affiliation internationale Forum de São Paulo
Couleurs Jaune et vert
Site web Soy Porque Somos
Représentation
Représentants
1  /  188
Sénateurs
2  /  108

L'Union patriotique (en espagnol : Unión Patriótica) est un parti politique colombien fondé en 1984, dissout en 2002 et rétabli en 2013.

Plusieurs milliers de ses militants ont été assassinés dans les années 1980 par des agents de l’État, des milices d’extrême droite et des narcotrafiquants. La justice colombienne décrit une « violence mise en œuvre de manière massive, généralisée et systématique »[1].

Historique[modifier | modifier le code]

Fondé après les accords de La Uribe entre le gouvernement colombien et les FARC, l'UP regroupe des guérilleros démobilisés des FARC, le Parti communiste colombien et d'autres éléments issus de la société civile. Parvenant à conquérir plusieurs municipalités à la fin des années 1980, l'UP est rapidement victime de ce qui a souvent été qualifié de génocide politique, y compris par la justice colombienne[2],[3],[4].

Selon la Juridiction spéciale pour la paix, le nombre de victimes de cette répression serait de 5 733[5]. La Cour interaméricaine des droits de l'homme fait état de plus de 6 000 meurtres[6].

Parmi elles, huit parlementaires, des centaines de maires et de dirigeants du mouvement, et deux candidats présidentiels : Jaime Pardo Leal (1987) et Bernardo Jaramillo Ossa (1990). Les coupables directs sont les forces publiques colombiennes (armée et police), les milices paramilitaires d'extrême-droite émergentes en Colombie ainsi que les narcotrafiquant. Le dernier parlementaire de l'UP, le sénateur Manuel Cepeda vargas, est assassiné en 1994 par des militaires et en 2002 l'UP perd son statut de parti politique, faute de candidat aux élections[7]. Cette décision d'enlever le statut de personnalité juridique est prise par le conseil national électoral (Consejo Nacional Electoral)[8].

Derrière ces massacres se trouve une alliance entre politiciens traditionnels de droite, policiers et militaires, hommes d'affaires et paramilitaires. Ces crimes ont été couverts par un appareil judiciaire peu enclin à poursuivre leurs auteurs et leurs commanditaires[6].

Refondation en 2013[modifier | modifier le code]

Le , l'Union patriotique retrouve son statut de parti politique à la suite d'une décision du Conseil d'État colombien[8].

L'organisation paramilitaire AGC publie en octobre 2017 un pamphlet intitulé « Plan pistolet contre l’Union patriotique » dans lequel elle menace de mort des dirigeants du parti[9].

L'UP participe en 2021 à la fondation du Pacte historique, une coalition de gauche.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Loïc Ramirez, La rose assassinée, Fondation Gabriel Péri,

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Colombie: 5733 personnes tuées ou disparues lors d'attaques contre Union patriotique de 1984 à 2016 », sur RFI, (consulté le )
  2. ¿Quién ganó con el exterminio de la UP?, semana.com, 2008
  3. (fr) « Comment des milliers de militants ont été liquidés en Colombie », sur monde-diplomatique.fr
  4. (es) Iván Cepeda Castro, « GENOCIDIO POLÍTICO: EL CASO DE LA UNIÓN PATRIÓTICA EN COLOMBIA », Revista Cetil, vol. 2,‎ , p. 101-112 (lire en ligne)
  5. « Colombie: dans un rapport, la JEP fait le point sur les assassinats de membres du parti UP », sur RFI, (consulté le )
  6. a et b « Meurtre des militants de l'Union patriotique: la Colombie condamnée par la Cour interaméricaine des droits de l'homme », sur RFI,
  7. ¿Podría resucitar la Unión Patriótica?, lasillavacia.org, 24 janvier 2011
  8. a et b (es) « Editorial: Renace la Unión Patriótica », El Tiempo,‎ (lire en ligne)
  9. « Guerre totale contre le mouvement social », sur Médelu,